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résistance

Culture, Histoire, Politique, société

Imaginer Sisyphe heureux, c’est subvertir l’arbitraire

Souvent, je me suis demandé comment, face à une souffrance, agissait l’empathie.
Il y a de très fortes chances qu’une fois ou l’autre, chacune et chacun d’entre nous ait été confronté à un mal vécu de l’intérieur ou partagé de l’extérieur s’il a touché un tiers.
De fait, chacune et chacun de nous aura sans doute connu l’empathie pour en avoir été gratifié ou l’avoir prodiguée.
Pourquoi évoquer, ici, cette problématique?
Parce que, nombre de sujets sensibles ont été traités sur ce blog et que, sauf à mener d’action dite engagée, celle qui se limite à commenter relève de l’opinion qualifiée de publique. 
Savoir quelle influence celle-ci est en mesure d’exercer face à un pouvoir qui dispose de moyens pour l’ignorer, laisse à penser qu’elle n’a de droit que d’exister.
Doit-on, pour autant, plonger dans le pessimisme et se détourner de situations face auxquelles se mobilisent nos sensibilités?
Telle apparaît la question à se poser au vu du crédit limité -quand il ne rejoint pas le mépris- apporté à celle ou à celui qui use de son droit d’expression face à une situation qui lui paraît devoir mobiliser l’attention.
Que ledit droit d’expression soit d’ordre légal, son destin semble, parfois, tracé d’avance.
Dans ce cas, lutter en faveur de causes qui exigent qu’on y revienne sans cesse alors que tout se met en place pour les rendre d’autant plus indéfendables, peut s’apparenter à la tâche qui fut imposée à Sisyphe.
Albert Camus a proposé de l’imaginer heureux. 
C’est là une attitude philosophique. Qu’on y souscrive ou pas, elle est une manière de résister et confirme, par là-même, sa force qui transcende l’arbitraire.

Politique, société

Monsieur Hollande, les maux ont un sens!

Monsieur Hollande rappelle le sens des mots.
Ainsi décrète-t-il que résistance ne peut se concevoir que dans le cadre de la deuxième guerre mondiale.
C’est faire peu cas du sens de la langue elle-même et de son usage!
Si la rhétorique est loin d’échapper au président de tous les Français par les nombreuses figures et autres tropes auxquels il goûte sans modération, le voici qui s’offusque?
S’il en est un qui a su manipuler les termes de la langue pour y faire passer ses promesses de campagne, c’est bien François Hollande.
Le mariage pour tous en reste la preuve la plus évidente.
Car la loi promulguée par ses soins le  18 mai dernier ne visait que le doit à l’enfant revendiqué par les couples homosexuels. Or seul le mariage donne accès à la filiation.
Les maux dont se plaint Monsieur Hollande ont donc un sens. Et l’abus de langage auquel renvoie  mariage pour tous,  certains Français ont su le lire.
http://www.franceinfo.fr/politique/francois-hollande-et-la-resistance-au-mariage-pour-tous-les-mots-ont-un-s-1003363-2013-05-27

Politique

Cluny pour Danielle Mitterrand

Danielle Mitterrand sera enterrée au cimetière de Cluny tandis que François Mitterrand, lui, repose à Jarnac. Ce choix marque l’enracinement de Danielle Mitterrand dans un lieu autant que dans l’histoire de sa famille qui a rejoint l’Histoire. Danielle Mitterrand, née Gouze en 1924 à Verdun, a certes rejoint la Résistance très jeune. Mais avant elle, son père. Directeur d’école, c’est à Cluny que celui-ci avait trouvé refuge en 1940. Pour avoir refusé de dénoncer les élèves juifs de son collège.   Les hommages se succèdent pour dire combien Danielle Mitterrand était une femme déterminée. Une personnalité mue d’une énergie exceptionnelle, telle est l’image que je conserve d’elle. Sa présence, son regard emplissaient la maison de famille de Cluny, ce jour de novembre où je l’y avais rencontrée. C’était aux obsèques de son frère.