Une journée particulière est le titre français d’un film d’Ettore Scola. Il est aussi celui d’un ouvrage d’Anne-Dauphine Julliand.
Dans le premier, il est question de la rencontre de deux êtres le jour de la visite rendue par Adolph Hitler à Benito Mussolini à Rome, le 8 mai 1938.
Dans le second, il est fait référence au 29 février, jour de naissance d’une enfant atteinte de maladie génétique orpheline de laquelle elle succombera moins de quatre ans plus tard.
Un même titre pour deux histoires qui n’ont donc rien à voir l’une avec l’autre.
Dans le film d’Ettore Scola, c’est la condition des homosexuels et des femmes sous le fascisme que l’on découvre quand dans le livre d’Anne-Dauphine Julliand, c’est le cours irréversible de la maladie qui fauche la vie de sa fille.
Aussi, ces deux histoires, racontées dans une référence temporelle bien définie, la débordent-elles de toutes parts.
Un même titre pour dire la fatalité, un même titre pour masquer l’ampleur de sa perception.
société
capture d’écran
Au gré de ce qui se publie ici ou là sur les réseaux sociaux sous forme de statut, il n’est pas rare de lire des considérations visant telle ou telle nationalité.
A observer, ensuite, comment sont accueillis ces propos souvent réducteurs, force est de constater que la xénophobie sinon le racisme ordinaire ont leurs émules.
Qualifier les ressortissants d’un pays de telle ou telle (in)compétence sans autre forme de procès, relève d’un simplisme hasardeux.
Et si aisé qu’énoncé sans fondement digne de ce nom, il passe de sentence à savoir.
Aussi rassemble-t-il ignorants et identitaires, jamais las de dire tout le bien qu’ils pensent de qui ne leur ressemble pas.
Oui, le racisme ordinaire existe.
Et il ne vise pas que les réfugiés ou les migrants. Il concerne tout autre que soi à rejeter pour s’affirmer.
Evidence, certes et telle que rien ne semble en mesure de prédire son avenir.
Entre La France est en guerre de François Hollande, le Tous en terrasse clamé après les attentats du 13 novembre à Paris et la lettre d’une jeune-fille de Montréal qui répondait à ce slogan, on n’est qu’en présence de réactions dont peu sinon aucune ne risque d’impressionner les terroristes.
Quand Dominique de Villepin nous explique que la solution politique devrait être privilégiée, on aimerait le croire.
Or lorsqu’il déclare que face au terrorisme, il ne peut y avoir de victoire, le pessimisme semble prendre le pas sur tout autre forme de réponse:
http://trends.levif.be/economie/politique-economique/face-au-terrorisme-il-ne-peut-y-avoir-de-victoire-estime-dominique-de-villepin/article-normal-481847.html
Il va de soi, cependant, que ce constat ne peut être pris comme caution de tout acte terroriste quel qu’il soit.
Mais entre les déclarations tonitruantes des uns, le moralisme et la candeur des autres, on n’est pas plus avancé sinon loin du compte.
Un candidat au suicide est résolu. Sa détermination reste sourde à toute déclaration de guerre ou appel angélique quelconque.
Dans ce cas, limiter les dégâts resterait-elle la visée la plus pragmatique qui soit?
Il est toujours intéressant de s’arrêter sur des concepts et d’en définir les perceptions. Car ce sont souvent elles qui déterminent nombre de malentendus.
Il existe, pourtant dans la langue, ce qu’on appelle le sens commun. Mais l’on ne peut empêcher les subjectivités de s’en mêler.
A cet égard, il est fréquent d’entendre quelqu’un défendre bec et ongle l’usage d’un terme alors qu’il en est un d’ordre collectif et dont les règles sont fixées.
A une époque où l’on prône le respect à apporter à autrui, considérer l’idiome qui unit une communauté linguistique en est une manière.
S’emparer d’une langue sans tenir compte des règles qui gouvernent son usage, c’est tout simplement négliger tout autre personne qui la pratique.
A l’heure où tant d’échanges sont favorisés par les réseau sociaux, ce n’est pas toujours la compréhension entre celles et ceux qui s’y adonnent qui les domine.
Non que les arguments des uns ou des autres créent la controverse. Non, pour cela, il faut un débat.
Or quand chacune et chacun décrète que tel mot a tel sens et que c’est ainsi parce qu’elle ou il se comprend, on n’est plus dans l’échange.
On est dans le refus de l’autre.
Ce silence qui a entouré le décès de l’homme des Bastions n’est pas celui auquel a droit tout défunt, encore moins celui-ci. Que ce vide de communication ait été dû aux Indignés ou aux pouvoirs locaux en place, il ne relève en aucun cas du respect de la personne, ni de sa famille, ni de la société confrontée tous les jours que sont restés installés les Indignés dans un Parc Public. Ce silence hurle de lâcheté et heurte.
Il avance, effraie et fraye, le fou. Son chemin? Un segment pour rallier deux sommets. Non consécutifs.
Il était sans âge et portait un vêtement usé, peut-être imperméable. Les propos sur sa condition, il les entendait. Mais son esprit était ailleurs. Quelque part entre ce ciel qui ne lui indiquait rien et cette terre qui le portait encore. Son attitude venait de dépasser l’indignation et toute quête de salut.