Depuis décembre 2013, près de 150 sujets de ce blog ont été consacrés à ce qui s’est d’abord appelé crise ukrainienne avant de devenir guerre en Ukraine.
La Suisse, l’an dernier, a eu un rôle essentiel à jouer dès lors qu’elle présidait l’OSCE et célébrait également le bicentenaire de ses relations diplomatiques avec la Russie.
Certains événements prévus dans ce cadre ont été maintenus quand d’autres ont été annulés. On se rappellera, entre autre, la visite prévue du président de la Chambre basse du Parlement russe, Sergueï Naryshkine que son homologue suisse, Ruedi Lustenberger a jugé bon d’annuler:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/08/15/suisse-russie-l-insulte.html
Heureusement, l’interview qu’avait sollicitée Darius Rochebin du Président de la Douma avait un peu sauvé la mise:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/10/02/un-temps-fort-du-journalisme.html
Or voici que ce 15 mai, le site officiel de la Confédération Helvétique annonce que la Suisse a envoyé un convoi humanitaire à destination de l’est de l’Ukraine:
https://www.news.admin.ch/message/index.html?lang=fr&msg-id=57284
Cette initiative est heureuse pour les populations concernées, bien sûr.
Mais elle l’est aussi pour la Suisse qui renoue ainsi avec sa neutralité un peu mise à mal jusque là par certaines décisions prises.
Ukraine
Réglée en trois jours, voici qu’une affaire jugée en appel à Genève laisse certains dubitatifs sinon stupéfaits.
Accusé d’avoir ouvert le feu sur dix détenus d’une prison du Guatemala alors qu’il était chef des forces de l’ordre de ce pays, l’homme a été jugé à Genève car il était venu s’y installer du fait de sa double nationalité suisse et guatémaltèque.
Sans entrer dans les détails de ce dossier dont plusieurs irrégularités ont été dénoncées par la défense et continuent de la scandaliser, on retiendra les mots du procureur.
Celui-ci, en effet, a tenu à rappeler que Genève n’était pas un repère pour les criminels.
On est bien heureux de l’apprendre.
Reste encore à définir le statut de criminel.
En ce 10 mai, jour de la visite officielle de la Chancelière allemande à Moscou, voici que des militaires de ses compatriotes se mobilisent.
Une lettre ouverte, intitulée Soldaten für den Frieden a été publiée ce 6 mai 2015 sur le site du quotidien allemand Junge Welt.*
Ils sont près d’une centaine de généraux et d’officiers supérieurs de l’ex-RDA à l’avoir signée pour dénoncer le remaniement du monde auquel s’activent les Etats-Unis.
Et ces militaires allemands savent de quoi ils parlent pour prôner la paix et non la guerre.
Qui les écoutera?
Et pourtant, ils sont loin d’être seuls à se mobiliser contre l’hystérie anti-russe.
Cependant, sitôt que l’on ose se démarquer du battage médiatique qui n’a de cesse de stigmatiser la Russie mais surtout son président, voici qu’on est perçu comme naïf.
Accuser pour se défendre est une stratégie bien connue.
Et les représentants des pays dits démocratiques savent en user et en abuser.
Combien de temps encore, les peuples concernés par les dommages d’une telle attitude la subiront-ils?
https://www.jungewelt.de/2015/05-06/023.php
L’absence de la plus grande partie des chefs d’Etats occidentaux à la cérémonie de commémoration des 70 ans de la victoire de l’Armée rouge sur le nazisme à Moscou a été voulue.
Elle a aussi été remarquée.
Même celui que l’Occident tient en si grande estime, le dernier président de l’ex-URSS Mikhaïl Gorbachev, a fustigé le comportement des leaders de l’auto-proclamée communauté internationale.
Pour qui ne l’aurait oublié, Vladimir Poutine, invité le 6 juin 2014 au D-Day célébré en mémoire des 70 ans du débarquement à Ouistreham, y a été présent.
La réciprocité ne lui a pas été rendue en ce 9 mai 2015 à Moscou.
Il a su, néanmoins, remercier les peuples de Grande-Bretagne, de France et des Etats-Unis pour leur contribution à la victoire.
Il a aussi insisté sur le fait que l’Armée rouge, au terme d’un assaut dévastateur sur Berlin, a mis un point final à la guerre contre l’Allemagne hitlérienne.
Ce rappel, bien des commentateurs et autres (re)visiteurs de l’Histoire semblent avoir de plus en plus de peine à s’en accommoder quand ils ne l’omettent tout simplement pas.
Qui ont-ils insulté pour avoir dû subir l’épreuve du feu? Quel blasphème auraient-ils commis pour avoir été brûlés vifs?
C’était il y un an, le 2 mai 2014, à Odessa.
La Maison des syndicats était incendiée et tout accès extérieur pour la fuir en avait été bloqué.
A l’intérieur, quarante-huit personnes dites « Pro-russes » périssaient dans d’indicibles souffrances. Pour le seul fait d’avoir défendu leurs valeurs, ils ont été sacrifiés.
Une enquête a été ouverte dont les conclusions n’ont toujours pas été rendues.
Pendant ce temps-là, les proches des victimes attendent. Qui s’en soucie?
Lequel de nos médias occidentaux estimera utile de relayer cet interview accordée par Sergueï Naryshkine, Président de la Douma, chambre basse du Parlement russe?
Voici qu’il s’exprime sur les intentions démocratiques des Etats-Unis dont tant de nos concitoyens croient qu’elles le sont tandis que celles des Russes ne seraient qu’invasives et dominatrices.
Cette candeur avec laquelle on persiste à vouloir nous présenter la démocratie à l’oeuvre dans nos contrées et ailleurs comme en Ukraine, par exemple, ferait sourire sinon rire si elle ne mettait autant de vies en danger.
Dans cet interview, accordée par Sergueï Naryshkine au quotidien russe Vedomosti*, le président de la Douma se réfère à un article de Stephen Lendman, publié sur le site thepeoplesvoice.org.
On y découvre, entre autre, comment le président ukrainien Petro Poroshenko dirige son peuple vers la réalisation de ses aspirations démocratiques.
Et puis, bien sûr et surtout, comment il respecte les accords de Minsk2.
A lire ici:
http://www.thepeoplesvoice.org/TPV3/Voices.php/2015/03/28/poroshenko-declaring-peace-waging-war#more36535
* http://www.vedomosti.ru/opinion/articles/2015/04/14/instinkti-kolonizatorov-ili-podopleka-globalnogo-liderstva
Lettre ouverte à la Présidente Simonetta SOMMARUGA / Открытое письмо Президенту Швейцарии Симонетте Соммаруге
Traduction russe de ma Lettre ouverte à la Présidente Simonetta SOMMARUGA*
Уважаемая госпожа Президент,
Федеральным советом было принято решение не присутствовать на организуемых в Москве 9 мая мероприятиях в честь победы советских войск над нацистской Германией.
Для того чтобы объяснить свое отсутствие, Федеральный совет сообщил, что он, таким образом, придерживается своей традиционной практики, которая не предполагает широкого участия в памятных мероприятиях, посвященных международным историческим событиям.
27 января этого года Вас видели в Освенциме наряду с многочисленными главами государств и правительств, среди которых был и украинский президент Петро Порошенко, которому Вы долго жали руку.
Участие члена Федерального совета в памятных мероприятиях, посвященных международным историческим событиям, вроде бы удовлетворяет точным критериям, мотивы которых, однако, ускользают от понимания большого числа наших соотечественников.
Нейтралитет Швейцарии, для которого царь Александр I столько сделал, от этого не стал ни значительнее, ни внушающим больше уважения.
С уважением,
Элен Ришар-Фавр
* http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/04/24/lettre-ouverte-a-la-presidente-simonetta-sommaruga.html
Mourez en paix!
http://www.welt.de/debatte/kommentare/article139050294/Die-Ukraine-ist-wichtiger-als-Griechenland.html
Le cynisme humain ne date pas d’hier, on le sait.
Dans ce cas, la vie -humaine elle aussi- n’a plus grande importance,on le sait aussi.
Le trouver sans cesse confirmé génère divers sentiments allant de la révolte à la résignation, c’est selon.
En Ukraine, depuis les accords appelés Minsk2, la situation est loin d’être réglée.
Georges Soros s’est récemment exprimé sur le sujet comme indiqué par le lien qui figure sous sa photo ci-dessus.
Le financier admet le rôle prépondérant joué par Vladimir Poutine pour obtenir la paix entre les parties en conflit dans le Donbass.
Néanmoins, tient-il à préciser, il est indispensable que l’Union Européenne,plutôt que de se préoccuper de la Grèce, poursuive la pression à exercer sur la Russie.
Et ce, par tous les moyens.
Car le succès des accords de Minsk, c’est du passé, dit-il encore.
Monsieur Gaëtan Vannay, chef de la rubrique internationale de la RTS depuis 2009 et lauréat du Prix Jean Dumur en 2011, a estimé bon sinon utile de diffuser, ce 9 avril,l’interview d’un mercenaire.
Présentés sans la moindre analyse,les propos tenus par ledit mercenaire ont eu droit, tout de même, à une appréciation de la part de Gaëtan Vannay.
En effet, le chef de la rubrique internationale de la RTS depuis 2009, a estimé le témoignage livré par ce mercenaire, très fort.
Cela dit,il suffit de lancer une recherche sur Google pour constater que ce témoignage très fort a été livré à maintes reprises ici et là.
La RTS, ce jeudi 9 avril, en partageant ce témoignage avec ses auditeurs sans la moindre analyse,laisse plus que perplexe.
Car se satisfaire d’une appréciation qui n’a de sens que celui qu’on veut bien lui donner, est, en effet, très fort.
http://www.franceinfo.fr/actu/europe/article/un-francais-parti-combattre-les-pro-russes-en-ukraine-temoigne-548509
Dans cet article ci-après, on apprend que le mercenaire s’est confié à deux grands journaux allemands:
http://fr.sputniknews.com/french.ruvr.ru/2014_10_15/Les-mercenaires-europeens-pour-quelle-cause-on-combat-1472/
Mais comment survivent ces femmes dont l’une raconte qu’elle a perdu son fils et que sa maison a été détruite par les forces démocratiques de Kiev, soutenues par nos gouvernements tout aussi démocratiques?
Et ce n’est pas avec les retraites non versées depuis des mois et des mois qu’elles parviendront à surmonter la misère dans laquelle la guerre les a plongées.
Avoir travaillé toute sa vie pour se voir interdire de toucher sa pension et de parler sa langue ne semble pas ébranler l’OSCE dont certains observateurs ont pourtant bien entendu les témoignages de femmes ukrainiennes.
On s’effondrait à moins, ici.
A voir, ici, cette visite de l’OSCE à Ouglegorsk: