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Un film en plein air

Il y a des jours où s’invite le temps de contempler.

Ce soir, par exemple, j’ai passé de longues minutes assise sur le banc d’une place très fréquentée de ma ville, à observer les gens déambuler, se retrouver, se séparer, être assis sans rien se dire ou au contraire, discuter avec passion autour d’une table de café.

Et puis, deux jeunes m’ont prise à témoin au sujet de je ne sais plus quoi, sans importance. Ils étaient joyeux, il étaient beaux et je le leur ai dit. Une discussion, légère, s’est ensuite engagée entre nous. Sur nos origines, nos âges, le mien les a surpris, le leur, c’est la vie devant soi qu’on leur souhaite!

Juste avant cette rencontre, une adolescente m’avait profondément émue. Elle devait être atteinte du syndrome de Gilles de la Tourette. Ses parents étaient attablés à bavarder, un oeil sur elle, debout aux prises avec son mal.  L’amour qu’ils vouaient à l’enfant était perceptible. Tout autant la décence sinon l’indifférence du voisinage.

En quelques minutes, sur cette place, c’est une mosaïque humaine, sans cesse recomposée, qui se dessinait sous mes yeux. Le terme de « mosaïque », je le tiens de l’une des traductrices de mon deuxième recueil de nouvelles, « Nouvelles de rien ».

Et c’est bien celui qui convient pour évoquer tant d’existences qui se côtoient ou s’ignorent.

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