Nous n’étions que les deux sur ce long chemin qui relie les bords d’un cours d’eau à une grande artère. Elle, en voiture, moi, à pied. Et nous nous sommes reconnues dans la nuit tout juste tombée.
Elle avait tenté de me joindre, moi aussi ensuite, en vain. Elle avait voulu me dire le décès de son ami.
Elle revenait d’une heure et demie de marche sur un lieu qu’ils prisaient, elle et lui. Sa tristesse, c’est là que je l’ai ressentie. Dans aucune larme versée mais dans ce besoin de se rendre où vivait le souvenir.
Son ami, je l’ai connu. Il portait le même prénom que le mien, emporté sans rémission par un cancer, il y a plus de onze ans.
Le temps du deuil est lourd, le temps du deuil est long, le temps du deuil s’accomplit … ou non.
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