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Hélène Richard-Favre

Culture, Histoire, Politique, société, Voix

Ce 17 juillet à Alapajevsk, jours de mémoire, jours royaux. Entretien avec Denis KLESCHËV.

– Bonjour Denis, merci d’avoir bien voulu répondre, en français, aux questions que je vous ai posées. Sur la photo qui illustre la première partie de notre entretien, on vous découvre à Alapajevsk, à côté de la cathédrale de la Sainte-Trinité et du monument à la grande-duchesse Elizabeth Fiodorovna Romanova.

Hier, dans la présentation que j’ai faite ici de vous, j’ai indiqué que vous viviez  dans cette ville tristement célèbre pour qui connaît un peu l’Histoire de votre pays, la Russie.

Denis KLESCHËV: — En effet, Hélène, la ville d’Alapajevsk a reçu une triste renommée pour les événements liés à la révolution. Le 17 juillet 1918, la famille de l’empereur Nicolas II fut assassinée à Iekaterinbourg. Le lendemain, 18 juillet, les Princes Romanov et la grande-duchesse Elizabeth Fiodorovna (Elisabeth Alexandra Luise Alice von Hessen-Darmstadt und bei Rhein) ont été assassinés près d’Alapajevsk.

Chaque année, les 17 et 18 juillet, des pèlerins de différents pays et de toute la Russie viennent à Alapajevsk. Je dois dire qu’Alapajevsk était, à cette époque, le centre du mouvement révolutionnaire dans l’Oural. Et à Alapajevsk, le premier conseil des travailleurs du monde a été créé.

Fait intéressant, en 1905, Alapayevsk dans l’Oural a été appelé « Suisse Libre ». Il y avait à la fois la terreur « rouge  » et « blanche » pendant la guerre civile. Vous avez raison, Alapajevsk a une histoire tragique.

Mais Alapajevsk, en plus de cela, est connue pour le fait que Piotr Ilyich Tchaïkovski a passé ses années d’enfance ici.

L’usine métallurgique d’Alapajevsk, elle appartenait au grand-père de l’écrivain Vladimir Nabokov, ce que Nabokov rappelle dans son essai biographique « Other Shores ».

L’ingénieur Ignatiy Sofonov a inventé ici la première turbine hydraulique en Russie.

-Merci, Denis, de nous donner cet aperçu du passé historique, politique et cultuel, industriel aussi de votre ville dont un autre aspect sera révélé dans le prochain sujet de ce blog.

Culture, Economie, Histoire, Politique, Religions, société, Voix

A propos d’un entretien à venir, en lien avec la Russie

C’est après avoir lu, en Russie, la lettre ouverte que j’avais adressée à la Nobel de littérature 2015, Svetlana Alexievitch, que Denis Kleschëv, écrivain, historien des mathématiques, journaliste et membre de la société indienne d’études en indianisme, m’a écrit.

Si, depuis lors, nous sommes restés en contact, c’est suite à de récents échanges de courriels que nous avons eus que j’ai souhaité lui poser quelques questions. Il a bien voulu se livrer à l’exercice de l’interview et je l’en remercie vivement.

Car je souhaite partager avec vous son regard, non seulement sur le referendum largement accepté, ce 1er juillet par le peuple russe, mais aussi sur la ville dans laquelle il vit.

Il s’agit d’Alapajevsk.

Ce nom résonne, bien sûr, pour qui connaît l’Histoire de la famille impériale russe. Mais sa renommée ne s’y limite pas et c’est ce dont nous parlera Denis Kleschëv.

Située à près de mille cinq cents kilomètres à l’est de Moscou, Alapajevsk se trouve à un peu plus d’une centaine de kilomètres au au nord-est de Iekaterinbourg.

Je vous invite à découvrir, ces prochains jours, les entretiens que nous aurons avec mon interlocuteur que je remercie de sa participation tout comme je vous remercie, vous aussi, de réagir si vous le souhaitez.

Culture, Politique, société, Voix

Arkadij Beinenson, hommage au journaliste et à l’ami

Ce 12 juillet, Roman Astvatsaturov m’a appris le décès d’un ami commun, journaliste que j’ai beaucoup apprécié, estimé et aimé, Arkadij Beinenson.

Arkadij s’en est allé ce dimanche matin, à quelques semaines de ses 45 ans.

Il laisse derrière lui une épouse, une fille, une mère auxquelles vont mes pensées les plus profondes. A elles trois, j’adresse toutes mes condoléances.

Arkadij, je l’ai connu à Moscou il y a une dizaine d’années.

Curieux de tout, il a exercé sa profession avec passion, avec talent, charisme et rigueur. De nombreux articles -en russe-  honorent sa mémoire, rappellent sa carrière, ses compétences et les différents postes qu’il a occupés.

Il avait créé son propre site, Beinenson.News sur lequel il relayait, parmi divers articles, ses interviews et ses activités en lien avec ses compatriotes, en particulier celles et ceux vivant à l’étranger.

Arkadij, je tiens à vous rendre hommage ici et à dire combien votre départ me peine.

Jamais je n’oublierai votre vivacité d’esprit, votre sens de l’humour, votre généreuse présence, le regard aigu que vous portiez sur autant de sujets relevant de la psychologie, de la sociologie, de la littérature, de l’Histoire et de l’’actualité en général.

Je conserve de vous le souvenir d’un homme disponible, d’un époux et d’un père de famille heureux, d’un être qui trouvait le temps alors que vos multiples occupations et responsabilités exigeaient beaucoup de vous.

Nous avons tissé des liens d’amitié au fil des années et au travers des interviews que vous m’aviez demandé de vous accorder en lien avec, entre autre, les raisons de mon engagement dans le cadre de la guerre en Ukraine.

Et puis, la lettre ouverte que j’avais adressée à la lauréate du Prix Nobel de littérature en 2015, Svetlana Alexiévitch, lettre que vous aviez traduite en russe en expliquant pourquoi, au vu de l’écho si important qu’elle avait rencontré dans nombre de médias russes et étrangers, nous a aussi rapprochés.

Notre dernière rencontre date de novembre 2018 que la photo mise en avant de cet hommage illustre.

C’était dans la grande librairie Biblioglobus à Moscou, vous aviez tenu à assister à la présentation de mon livre « Багдад 2003: Истории без продолжения / Bagdad 2003, sans nouvelles d’Igor ».

Tout comme en 2016, pour la présentation de mon quatrième recueil de nouvelles à laquelle vous étiez également venu, cette fois avec Roman qui m’a annoncé la si triste nouvelle de votre décès.

Je pense à vous, je pense à lui, je pense à toutes celles et ceux qui vous sont proches et pleurent votre départ si brutal. Reposez en paix, Arkadij!

Economie, Politique, société, Voix

Covid-19, médias, information et médecine

A suivre nos médias, la question se pose de savoir si nous sommes encore dans la médecine lorsqu’il est question de la Covid-19.

Plus un jour ne passe sans que nous ne soyons « informés » de traces retrouvées ici et là de la Covid-19. Mais après cela, que saura-t-on des conséquences réelles que ces découvertes auront eues sur la santé?

Par exemple, cet intitulé paru dans la Tribune de Genève de ce 11 juillet, « Zurich redoute un nouveau super-propagateur du virus » nous transmet quoi sinon la méfiance?

Tout autant en va-t-il d’un autre article, également publié par de quotidien genevois et par de nombreux autres journaux de l’hexagone, qui nous avertit de «traces de coronavirus sur des paquets de crevettes équatoriennes ».

Informer équivaut-il à maintenir une population sous pression? A la prévenir, cette population, répondront peut-être certains adeptes du risque zéro.

Avec pareil flou, on est loin du compte, si jamais tel était le but!

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Covid-19, essai de septième synthèse

Durant les premières semaines de ce qui a été appelé crise, puis épidémie et pandémie, on a eu droit au bilan quotidien des morts et des nouveaux cas déclarés positifs au virus.

Avec le déconfinement, la vie a peu à peu repris, est alors apparue, par médias interposés, la mention d’une « deuxième vague », appellation qui fait pourtant débat au sein de la communauté scientifique.

A maintenir un climat anxiogène, à imposer des mesures en tous genres souvent incohérentes et, de fait, mal comprises, c’est la réactivité citoyenne qu’on exacerbe.

Car les gens ne sont ni dupes ni idiots.

Pas davantage ne sont-ils « complotiste » lorsqu’ils réalisent comment s’appliquent les mesures qui ont été et restent préconisées au nom de leur bien.

Si vraiment on y avait songé, à leur bien, les aurait-on laissés mourir tandis qu’on leur conseillait de ne pas se rendre aux urgences pour ne pas les encombrer?

Si vraiment on y avait songé à leur bien, pourquoi se retrouveraient-ils aussi nombreux à souffrir désormais de troubles psychiques quand ils ne se sont pas suicidés entretemps?

Un article du journal Le Monde en parle, de cette situation qui inquiète le milieu psychiatrique.

On nous a sensibilisés à ces files de personnes sans papiers en quête de biens de première nécessité distribués par des associations caritatives.

Qui a vu les autres, avec papiers et soudain licenciées et peut-être bientôt à la rue pour avoir tout perdu?

Quant à encourager la traque d’individus comme cela apparaît de plus en plus tandis que des médias s’autorisent à jeter en pâture au public celle ou celui qui aurait enfreint un règlement d’ordre sanitaire, c’est la délation que l’on favorise.

Non, hélas, elle n’est plus réservée à ces seuls régimes politiques tant décriés, elle trouve peu à peu sa place au coeur même de nos démocraties.

Politique, société, Voix

Covid-19, médiatisation en cause

En Suisse, il a beaucoup été question d’une jeune-fille de 21 ans qui, testée positive à la Covid-19, plutôt que de rester isolée chez elle, est sortie.

Selon les médias qui ont relayé ce qui est devenu une affaire, elle aurait obligé 280 personnes à devoir se mettre en quartaine.

Il est évident que le comportement de cette jeune fille est irresponsable.

Il est tout aussi évident que la large médiatisation de cette histoire fait d’elle une très opportune bouc-émissaire.

Car il faut lire les commentaires sous les articles et leurs reprises sur les réseaux sociaux pour mesurer à quel point s’exerce la vindicte populaire.

Si cette jeune fille est, certes, irresponsable, l’exposer aux regards de toutes et de tous tient de la sentence rendue sur la place publique où la foule, invitée au spectacle, a tout loisir de se déchaîner.

Alors que des lacunes graves comme, par exemple, l’absence de prise obligatoire de température dans les aéroports pour tous les passagerset pas pour les seuls en provenance de Suède– ne sont surtout pas stigmatisées, on s’acharne sur une jeune de 21 ans.

Mon propos ne vise pas à l’exonérer.

Mon propos vise à montrer comment fonctionne l’information mise en place dans le cadre de cette crise-épidémie-pandémie.

Sélectionner l’arbre « irresponsable » qui cache la forêt des autres.

Culture, Economie, Politique, société, Voix

COVID-19, essai de sixième synthèse

A lire la presse du lieu, à savoir la Tribune de Genève, s’affichent dores et déjà les conséquences des mesures prises pour lutter contre la Covid-19.

Au plan scolaire, nombre d’élèves sont condamnés à doubler leur année. En cause, leurs mauvais résultats du premier semestre que le second n’a pas permis d’améliorer vu le confinement imposé.

Certains d’entre eux font recours, d’autres, amères, se résignent.

Au plan hôtelier, plusieurs établissements ont été affectés par l’absence de touristes. Parmi eux, le célèbre palace ouvert en 1875, le RICHEMOND, ferme ses portes.

Pendant ce temps-là, des intelligences artificielles et des caméras comptabilisent les porteurs de masques dans les gares pour établir des statistiques que TAMEDIA, éditeur de la Tribune de Genève diffuse.

Fatal, ce virus ou fatales, les mesures sanitaires prises pour lutter contre lui?

Politique, société, Voix

Covid-19, masquez-vous, Messieurs!

Alors Messieurs, lisez bien ce qui vous guette si vous ne prenez pas soin de vous, comme on dit depuis que sévit le vilain virus!

Car pour peu qu’il vous affecte, c’est le priapisme que vous risquez.

Enfin, c’est cette nouvelle étude qui le révèle et que la chaîne de télévision Cnews relaie. Pour informer, bien sûr et vous éviter ce méchant dommage.

Autant dire que le virus corona n’a pas encore fini de nous surprendre. Et que s’en protéger s’impose à tout prix et à n’importe lequel, semble-t-il.

Trêve d’ironie.

En clair, nier la Covid-19 et ses dégâts n’est pas le propos ici. Non, il s’agit de réagir à une manière d’informer qui semble avant tout mettre l’accent sur la peur.

La brandir en faisant d’un cas, celui de cet homme de 62 ans en l’occurrence, est une manière de procéder. Y recourir, est-ce du  journalisme?

Histoire, Politique, société, Voix

Au nom de la santé publique…

Lors d’échanges que j’ai avec toutes sortes de personnes au sujet des mesures sanitaires imposées aux populations pour lutter contre la Covid-19, il ressort une bonne dose de consentement obligé.

Se confronter à un ordre imposé n’est jamais sans risque, inutile de le rappeler.

Et en l’occurrence désormais, refuser de se résoudre à adopter des mesures sanitaires soi-disant protectrices, a toutes les chances d’exposer les insoumis(e)s à diverses sanctions.

Qui osera, par exemple, ne pas porter de masque dans les transports publics en Suisse quand cela vient d’être imposé?

Il en existera sans doute, de ces téméraires qui seront vite pointés du doigt quand ils ne seront pas photographiés ou filmés pour être dénoncés.

Donc voilà, nos démocraties nous révèlent le meilleur d’elles-mêmes. Au nom du bien être des populations, c’est leur pouvoir autoritaire qu’elles affichent et légitiment.

Un peu comme ces va-t-en guerre qui, en guise d’incontournables raisons d’intervenir dans des pays tiers, brandissent la cause humanitaire…