Je reviens d’un très bref séjour à Moscou où je suis allée découvrir mon dernier livre traduit en russe par Alla Beliak et publié, comme les cinq précédents, en édition bilingue russe-français. Par un concours de circonstances inattendu, cet ouvrage, inspiré par le grand compositeur Sergueï Rachmaninov, paraît l’année où est célébré le 150e anniversaire de sa naissance.
J’ai eu l’occasion de discuter avec diverses personnes de ce qu’elles ressentaient, de ce qu’elles vivaient. Rien de fanatique, dans ce que j’ai entendu, juste des réalités rappelées et en général négligées par nos élites médiatiques. Par exemple, le nombre de familles déchirées, quand des membres des unes prennent les armes pour un camp et les autres pour le camp adverse.
Celles et ceux qui suivent ce blog savent combien de fois j’ai évoqué la guerre fratricide menée dans le Donbass depuis 2014. Des centaines et des centaines de sujets y ont été consacrés. Et mon très bref séjour moscovite m’a une fois encore confirmé que des peuples que rien ne devait à ce point soulever les uns contre les autres, sont désormais ennemis.
La faute aux Russes, bien sûr. Et ça suffit, plus besoin de s’interroger, Stepan Bandera peut avoir sa grande avenue à Kiev, les livres d’Histoire le consacrent, tout va bien, son passé nazi serait une fable. Pourquoi se casser la tête et chercher à comprendre? La russophobie dominait l’espace médiatique depuis une dizaine d’années et c’est peu dire, elle l’envahit maintenant.