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Il y a trois ans, jour pour jour

Il y a trois ans, jour pour jour, j’évoquais sur ce blog la guerre en Artsakh pour les Arméniens, Haut-Karabagh pour l’Occident.

Comment ne pas songer à ces populations éperdues, qui n’ont plus d’autre choix que l’exil de leur terre ancestrale quand et si la vie leur a encore été accordée ?

Car lorsque l’on sait les ignominies commises sans que la fameuse « communauté internationale » ne s’en émeuve trop, on mesure une fois de plus le poids de ces émotions et mobilisations à géométrie si variable.

Et ce n’est hélas pas le fait de l’écrire qui y changera quoi que ce soit.

Devenir fataliste ou se résigner semble bien être l’attitude d’autant de ces victimes de la pensée qui juge et condamne en toute bonne conscience.

On désigne les mauvais, on distingue les bons et l’affaire est classée.

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Face à la violence

À chaque catastrophe, qu’il s’agisse de tremblement de terre, d’explosion, d’inondation, d’incendie, de vandalisme, de tabassage ou de pillage en règle, des gens se retrouvent totalement démunis, livrés à eux-mêmes ou à la bonne grâce de volontés bienveillantes à leur égard.

En l’occurrence et face à ce qui secoue, que dis-je, brutalise la France depuis plusieurs jours, on peut gloser à l’infini. Il n’en demeure pas moins que des personnes innocentes perdent en une fraction de seconde tout ce qui a constitué leur existence jusque là.

Que la violence soit intrinsèque à l’être humain, nul ne l’ignore plus et philosopher offre un certain recours. Il n’en demeure pas moins que la destruction opère et qu’il ne reste plus qu’à sa ou ses victimes de trouver comment la surmonter.

» Donner du sens », entend-on souvent dire après une violence subie. Certes mais il arrive que cette quête tourne à vide quand les références que l’on convoque sont inaptes à expliquer l’inintelligible.

Ne reste alors que la force d’affronter ou de ployer sous le poids de charges intolérables.

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Un film en plein air

Il y a des jours où s’invite le temps de contempler.

Ce soir, par exemple, j’ai passé de longues minutes assise sur le banc d’une place très fréquentée de ma ville, à observer les gens déambuler, se retrouver, se séparer, être assis sans rien se dire ou au contraire, discuter avec passion autour d’une table de café.

Et puis, deux jeunes m’ont prise à témoin au sujet de je ne sais plus quoi, sans importance. Ils étaient joyeux, il étaient beaux et je le leur ai dit. Une discussion, légère, s’est ensuite engagée entre nous. Sur nos origines, nos âges, le mien les a surpris, le leur, c’est la vie devant soi qu’on leur souhaite!

Juste avant cette rencontre, une adolescente m’avait profondément émue. Elle devait être atteinte du syndrome de Gilles de la Tourette. Ses parents étaient attablés à bavarder, un oeil sur elle, debout aux prises avec son mal.  L’amour qu’ils vouaient à l’enfant était perceptible. Tout autant la décence sinon l’indifférence du voisinage.

En quelques minutes, sur cette place, c’est une mosaïque humaine, sans cesse recomposée, qui se dessinait sous mes yeux. Le terme de « mosaïque », je le tiens de l’une des traductrices de mon deuxième recueil de nouvelles, « Nouvelles de rien ».

Et c’est bien celui qui convient pour évoquer tant d’existences qui se côtoient ou s’ignorent.

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La mémoire russe en France, victime des sanctions

Pareil acharnement médiatique contre un pays au nom du « bien » bafoué quand tout ce qui aurait, justement dû contribuer à faire régner autant que faire se peut ce « bien », à savoir les échanges diplomatiques, pareil acharnement médiatique est à inscrire au tableau d’honneur de nombre de chaînes télévisées, de radios, de journaux et de magazines.

Que des journalistes et leurs habituelles « personnalités » invitées se laissent aller comme tel est le cas sur LCI, surtout, dénote une absence totale de tenue, de retenue et de respect du public sauf à celui qui aime cela, évidemment, avec le défouloir tout trouvé de, « la Russie de Poutine » mais surtout lui, en personne.

Encore une fois et il faut toujours le rappeler, le parti pris politique n’est pas mon fait. Ce qui m’anime est de réagir au triste constat du manque total d’objectivité qui a gagné et envahi même la plus grande partie de la classe médiatico-politique occidentale et, de fait, mes compatriotes qui lui accordent foi.

Je pense à tant de Russes qui, quelques soient leurs opinions, subissent ce matraquage haineux envers leur patrie. Désormais, le cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois, situé non loin de Paris, dans l’Essone, fait les frais de ce qui s’est imposé au nom de la « morale » pour sanctionner comme jamais leur pays.

Dans une partie de ce lieu emblématique qui existe depuis 1927, sont enterrés des exilés de l’Union Soviétique. Si cet endroit est très célèbre en Russie, il est plus confidentiel en France. Or depuis que les transactions financières ont été bloquées par les sanctions, l’Etat russe qui a pris en charge les frais des concessions échues, ne peut plus s’en acquitter auprès de la France.

Les morts si nombreux laissés à l’abandon sur le champ de bataille et qui resteront à jamais sans sépulture viennent bien sûr à l’esprit. Sont-ils à comparer à d’autres défunts dont la mémoire a tissé les liens entre la France et la Russie, mémoire qui est menacée d’extinction par le droit funéraire, faute de concession renouvelée?

À chacune et à chacun d’en décider.

En attendant et pour qui souhaiterait se faire une idée de ce que représente le cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois pour l’Histoire et pour la mémoire franco-russe, la lecture de cet ouvrage paru en 2015 et qui lui est consacré vous en dira davantage.

Cela dit et juste après avoir publié ce sujet, j’apprends qu’un communiqué de presse est paru sur le site de la Mairie du lieu qui réagit à un article du journal Le Monde et indique, en caractères gras – fait inhabituel pour ce genre de communication- que l’avenir du cimetière serait « plus que certain ».

Soit et puisse la mémoire entre la France et la Russie demeurer en paix!

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Triste Noël orthodoxe

Nombre de fidèles orthodoxes célèbrent Noël ce 7 janvier. Vous le savez, d’une manière ou d’une autre et peut-être avez-vous aussi appris que le Président russe avait décrété un cessez-le-feu. Inutile de dire que celui-ci a été commenté, en Occident, avec une telle variété de réactions qu’on y découvre autant de manières de signifier la même chose en termes divers.

Aucune surprise, aucun espoir de sortir de ce champ dévastateur de haine au seul prétexte que la Russie aurait ramené la guerre en Europe qui n’en n’aurait plus connu depuis 1945. Il est vrai que celles qui ont ravagé l’ex-Yougoslavie n’ont pas eu lieu en Europe. Vrai aussi que la guerre dans le Donbass, déclenchée après l’abolition, en 2014, de la loi sur la politique linguistique de l’Etat qui a banni le russe comme langue officielle en Ukraine, que cette guerre ne s’est pas non plus déroulée en Europe.

Quelle importance avaient autant d’Ukrainiens russophones sinon d’être d’emblée qualifiés par nos médias de « rebelles »? On serait curieux de savoir comment seraient appelées les populations germanophones, italophones et romanche si, du jour au lendemain, leur était imposé le français par la partie francophone de la Suisse. Sauf que ce pays n’a rien de comparable avec l’Ukraine et qu’aucune de ses parties linguistiques ne verrait de raison à pareille détestation de ses compatriotes.

Car on ne le répétera jamais assez, c’est aux siens que s’en est pris le gouvernement ukrainien. À ses propres concitoyens! Mais il était et reste bien plus facile de prétendre que la Russie a fomenté la guerre civile qui a causé 14’000 morts pour, ensuite, de manière d’autant plus aisée, la condamner et lui infliger un nombre record de sanctions jamais atteint par aucun autre pays en disgrâce aux yeux de l’Occident « démocratique ».

En ce 6 janvier au soir, veille du Noël que célèbreront tant d’orthodoxes meurtris dans leur chair et dans leur coeur, je pense aux innombrables victimes tombées sous le coup du cynisme le plus absolu de pouvoirs politiques et financiers que seules animent l’avidité et la démesure.

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2023

La tradition des bons voeux que l’on échange pour fêter l’an nouveau est belle et l’honorer n’implique en rien l’oubli ou pire encore, la négation de réalités difficiles.

On les espère toujours s’améliorer, comment autrement?

Dans ce sens, inutile de dire que toutes les situations qui mettent à l’épreuve et nous viennent à l’esprit sont concernées. Certes, on ne peut porter le poids des souffrances du monde sur ses épaules.

Le dicton est si connu qu’il en devient aussi aisé.

Il n’est pas interdit de penser à la désolation qui frappe tant de peuples et d’individus. À eux, que leur proposer sinon que le cynisme le plus absolu les épargne?

Les instants de grâce existent, qu’ils en soient bénéficiaires!

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Fin décembre avec les regards de Georges Nivat et de Pierre de Gaulle sur l’Ukraine

La Tribune de Genève de ce 30 décembre annonce, en manchette, oui, le regard que porte sur l’Ukraine le Professeur Georges Nivat.

Erudit, intellectuel de haut vol, fin connaisseur de la Russie et du monde slave, on est bien sûr enclin à découvrir son propos. Il a été mon Professeur et je lui conserve respect et estime.

Mais alors, quand on lit cette phrase,  « Jusqu’à la dernière année avant la guerre, il y avait moins de dix morts dans le Donbass. », là, on demeure au bas mot très perplexe. En réalité, on s’interroge, la rédaction aurait-elle laissé passer quelques zéros au chiffre articulé par Georges Nivat?

Quant aux centaines de milliers de blessés et au million d’exilés, où sont-ils?

En son temps, il avait lu plusieurs sujets de ce blog, consacrés à la Russie. Il y avait réagi et m’avait dit ne pas toujours partager mon point de vue mais avait estimé mes contributions utiles.

Dans cet entretien de la Tribune de Genève, j’ai bien sûr reconnu son approche. Je me suis tout de même étonnée qu’il esquive la question linguistique qui a pourtant mis le feu aux poudres dans le Donbass.

Dans un tout autre genre et dans un contexte différent, c’est le petit-fils du Général de Gaulle qui a été interviewé. Le discours tranche avec celui du Professeur Nivat

Le seul lien qu’on pourrait voir entre eux, s’il le fallait, serait la foi chrétienne que chacun d’eux affiche. Pierre de Gaulle répond aux question d’Irina Dubois, du Dialogue franco-russe.

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Pour un grand nombre de journalistes, il y a guerre et guerre

Vous en êtes évidemment tous conscients, la guerre en Ukraine occupe l’attention de nos médias au point que l’on serait presque tenté d’imaginer le reste du monde sinon en paix, du moins à l’écart de conflits dignes de ce nom.

Aussi, l’attention à ne porter qu’à une seule guerre atteint-elle des dimensions telles que plus rien ne limite les protagonistes d’émissions de radio ou de télévision dont on pense qu’elles informent.

Tel est le cas, par exemple, de ce que j’ai découvert hier soir sur LCI avec la bande d’intervenant(e)s qui entourent Eric Brunet. On croit chaque fois avoir atteint des sommets, on en gravit sans cesse de nouveaux.

Bref, pour une fois, je n’indiquerai pas le lien à ce qui s’est exposé tant on se dit que la retenue, la pudeur ou la honte ne doivent sans doute pas appartenir au langage de telles gens.

Je vais, en revanche, vous renvoyer à cet interview de Jean Sirapian, directeur des Editions SIGEST et de la revue Europe & Orient, également auteur de Palou-Paris,un parcours arménien.

Il y est aussi question de guerre, hélas, si peu médiatisée que ses victimes peuvent tomber et continuer de tomber sans que leurs assaillants ne soient inquiétés.

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La haine médiatisée

Chaque jour qui passe permet de rencontrer autant de personnes qui ne pensent plus mais répètent ce qu’elles lisent, entendent ou voient dans leurs médias de référence et autant d’autres qui savent encore réfléchir par elles-mêmes et ne jeter qu’un oeil très critique sur ce qui est diffusé urbi et orbi.

Que l’on affiche une opinion et qu’on la défende est légitime.

Mais qu’on médiatise la haine pour soutenir un point de vue, semble passer dans certaines circonstances mieux que dans d’autres. Comme si la détestation pouvait être ciblée. Comme si on avait le droit de rejeter tel ou telle mais pas tel ou telle.

Comme s’il fallait influencer, orienter le dégoût et le rejet.

Constater à quel point les discours extrémistes et racistes se développent parce que les moyens leur sont donnés de manière très sélective est ce que Gilles Casanova relève sur RT France. Et non, Monsieur Casanova ne tient d’aucune mouvance « complotiste » ou « pro-Russe » quelconque.

Il est spécialiste de la communication, bien connu en France pour avoir animé deux ans durant une émission à ce propos sur France Culture et, auparavant été membre de la direction générale de groupes de communication, d’Europe 1 et de RMC.

Je vous invite à l’écouter en cliquant ici!