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Nos infos, appellation d’origine contrôlée

Et voilà, le rouleau compresseur de la propagande occidentale qui revendique l’appellation d’origine contrôlée (AOC) d’ « information » s’est mis en branle. Et il écrase toute réflexion, toute interrogation légitimes de la part de personnes qui seraient curieuses de savoir exactement ce qui a motivé les choix électoraux d’une population, en l’occurrence ici géorgienne.

J’ai évoqué, hier, comment d’emblée le Kremlin a été mis en cause.

Vous allez voir que désormais nos médias -dont on se demande ce que leurs journalistes connaissent de la politique géorgienne- vous bassineront sur le fait que l’élection a été truquée, volée, que la Russie refuse de lâcher ses anciens satellites, que son Président est un nostalgique de l’ex-URSS et j’en passe.

En Géorgie, certes, on trouve des partis en faveur d’une adhésion à l’Union Européenne, on trouve aussi des opposants. Et pour m’être rendue plusieurs fois dans ce pays grâce à mes livres qui ont été traduits en géorgien et que j’ai été invitée à présenter, je vous assure que le souvenir des guerres avec la Russie reste dans les mémoires.

J’ai, pour ma part, mesuré les conséquences du conflit de 2008 lorsqu’en décembre de cette année-là, soit quelques mois après les hostilités déclenchées en août, j’ai été invitée à présenter l’un de mes ouvrages dans la salle non chauffée du prestigieux Institut Rustavelli.

Je m’y suis exprimée en russe, expliquant que cette langue m’était plus familière que l’anglais, je n’ai pas eu à subir quelque reproche ou invective que ce soit. En 2009, ensuite, j’ai vu les campements installés non loin de Tbilissi pour les personnes qui avaient subi les dommages de la guerre.

Donc faire du parti vainqueur des législatives un parti manipulé par Vladimir Poutine est une vision de l’esprit qui autorisera le défilé de clichés habituels auquel on aura droit dans les jours, les semaines et les mois à venir pour continuer d’influencer l’opinion occidentale vers la détestation non seulement de ce Président mais de la Russie.

Mais bon, nous sommes, nous, au bénéfice de la liberté d’expression et de la démocratie, dans ce cas, nous n’avons que le devoir sinon le droit de nous taire si nous le contestons.

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La pensée et la langue mises à mal

Dans une interview accordée au journal Le Monde, un épidémiologiste s’ébahit du fait « que les grands auteurs donnent l’impression d’avoir vu les causes de la violence avant que la science ne les prouve de façon rigoureuse. »

Ouah, quelle découverte!

Qui ne peut que confirmer la tendance qui se dessine et que voici résumée sur Europe 1.

Une science même plus « sans conscience ». Une science dont les tenants déconsidèrent à ce point leur langue que l’ensemble de ce qu’elle favorise comme élaboration n’a plus aucune pertinence.

Rappeler à cette communauté dite scientifique que l’approche sensible est une forme de génie que la maîtrise de la langue permet de transmettre serait-il déjà vain, poser la question risque d’y répondre.

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À propos d’engagements

« Au service de… » On entend ou lit souvent cette formule de la part -ou au sujet- de personnalités qui œuvrent dans tel ou tel domaine et le déclarent de façon diverse, allant de la sobriété à la solennité.

S’engager, travailler « au service de » implique de s’effacer soi-même au profit ou au bénéfice d’intérêts supérieurs.

Quand il s’agit, par exemple, de ceux dits « de la nation », il est évident que l’orientation choisie reflète non seulement la conception que l’on se fait de ladite nation mais la dimension privilégiée qu’on lui accorde.

Chacune se défend, de la plus matérielle à la plus sociale dès lors que toutes sont destinées à améliorer la condition citoyenne de la nation en question. Ce qui, en revanche, est contesté est la mise « au service de » dans un seul but personnel ou de caste.

On est là dans la corruption. Pratiquée à grande échelle ou non, elle gangrène ce qu’elle touche. La dénoncer est toujours plus aisé lorsqu’elle concerne d’autres que soi, c’est bien connu.

Aussi se délecte-t-on de condamner une institution ou une autre, un gouvernement ou un autre et de surtout mettre sous le tapis ce qui gênerait son propre camp. Procédé très connu encore. Et pire lorsqu’il alimente de soi-disant débats dont les opinions sont pipées d’avance.

Autant dire que faire valoir un point de vue « au service de » la réalité de faits s’apparente à un véritable sacerdoce.

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Merci au « Diplomate.media », merci à Dimitri de Kochko!

Chères lectrices et Chers lecteurs de ce blog,

J’ai le plaisir de partager avec vous l’interview que m’a accordée le journaliste Dimitri de Kochko et qui a été publiée sur un site que je vous recommande, Le Diplomate.media.

Son rédacteur en chef Roland Lombardi m’a sollicitée pour y participer, c’est très volontiers que j’ai accepté la proposition. De fait, quelques-uns de mes articles figurent sur le site.

Roland Lombardi est chercheur, docteur en Histoire, professeur et géopolitologue dont j’ai à plusieurs reprises cité les points de vue ici. Quant à Dimitri de Kochko, son nom ne vous est pas non plus inconnu puisque je l’ai déjà interviewé pour ce blog.

Je vous invite maintenant à découvrir « Russie / Ukraine, négociations? et l’analyse qu’il donne de cette question.

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Prix littéraire ou un prix politique?

La culture récupérée ou engagée à des fins politiques est un phénomène connu.

Or s’il est une dimension humaine qui pourrait échapper à tout parti pris, c’est bien la créativité. Cependant, quelle chance présente la créativité en tant que telle au sein d’une lutte de pouvoirs?

Sans doute aucune tant il est vrai que prime le combat d’ordre idéologique. Voici qui le confirme dans l’extrait ci-dessous, pris en capture d’écran de l’article indiqué ici en lien.

On y lit, en effet, à quel point politique et culture s’imbriquent en faveur d’une idée à défendre. Libre à chacune et à chacun de mener le combat qui lui sied et d’en exclure qui ne le partagerait pas!

De là à estimer que ce prix serait « littéraire » est une question à se poser si on le veut bien.

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Ukraine-Russie, les victimes vous remercient!

À la guerre qui sévit en Ukraine s’ajoutent des prises de position étatiques dont on se demande bien pourquoi elles interviennent en ces temps troublés et douloureux pour autant d’Ukrainiens que de Russes.

Le grand quotidien suisse Le Temps –autrefois dit « de référence »- nous apprend que « le Conseil national reconnaît l’ « Holodomor », la grande famine en Ukraine, comme un génocide ».

Ce tragique épisode de la vie soviétique a généré des myriades d’articles.

Loin d’être inconnu, le voici soudain mis au service d’États dont on suppose – non, voyons!- dont on est certain qu’ils n’ont rien à se reprocher pour s’instaurer ainsi en Cour de justice autoproclamée.

Quoi qu’il en soit et surtout, sans rien banaliser du tout de cette tragédie, je vous engage très vivement à découvrir ce rapport publié sur le site de l’Oakland Institute. Son intitulé seul devrait vous donner une idée de la situation dont on guette avec impatience le prochain relai dans nos médias.

À chacune et chacun de défendre sa position et de persévérer à estimer la Russie à l’origine de tous les maux de l’Ukraine. En attendant, les familles endeuillées, les personnes mutilées, les enfants orphelins remercient nos parlementaires de penser à elles.

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Les mots et les actes

Souvent on les oppose.

Souvent les seconds ont été choisis pour pallier aux limites des premiers. On a donc vu des gens s’engager de manière concrète au service d’une cause, au prétexte que se contenter d’en parler était insuffisant.

Soit.

Mais quand l’action se radicalise, c’est la volonté d’en découdre qui s’impose. Et elle trouve ses adeptes. Auprès de celles et ceux que toute réflexion rebute. Or c’est à travers elle que la diplomatie excelle.

Et comme on l’a enterrée à petit feu sinon au lance-flamme, on peut toujours attendre et rêver d’entente entre les peuples, slogan pourtant rebattu par les adeptes du multiculturalisme.

Que d’incohérences dans nos démocraties! Que de mauvaise foi et de doubles standards! On le sait de longue date, en est dupe qui le vaut bien.

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Le cousin russe

« À Kharkiv, tout le monde a un cousin en Russie », titre Le Monde pour un de ses articles. Qui a piétiné cette réalité sinon les insatiables va-t-en-guerre qu’aucune diplomatie occidentale n’a retenus?

De longue date, j’ai alerté sur la guerre fratricide qui se livrait dans le Donbass. Mais qui suis-je dans un paysage médiatico-politique qui se détourne même du regard porté par d’éminentes personnalités sur les ravages de ce conflit?

Alors oui, dix ans après les hostilités que la suppression de la langue russe comme langue officielle par la Rada ukrainienne a déclenchées et dont ce même grand quotidien français rendait compte le 25 février 2014, oui, on peut toujours écrire qu’ « à Kharkiv, tout le monde a un cousin en Russie »!

Et nous apprendre que « Kharkiv est la plus grande cité russophone hors des frontières de la Russie » n’est un scoop que pour qui s’est détourné de ce qui caractérise cette région de l’Ukraine.

Le Sud-Est du pays est en très grande majorité russophone.

Nul n’est censé le savoir qui ne s’est pas forcément spécialisé sur le sujet, bien sûr. Mais avoir filtré -sinon écarté des médias « mainstream »- tout apport autre que celui débitant la doxa est fautif.

Parce que le public n’est plus informé.

Il est sous influence sinon propagande, je l’ai très souvent rappelé ici et je ne suis pas la seule. Mais comme nous sommes aussitôt taxés de « relais du Kremlin », autant dire que le dialogue est d’emblée anéanti.

Le résultat, nous l’avons désormais.

Et comme l’a relevé le commentateur de cet interview datée de janvier 2015, le pire envisagé n’est plus une fiction. Le coupable est néanmoins dores et déjà désigné et l’Occident s’en lave les mains.

Merci pour nous, les peuples, merci pour les centaines de milliers de victimes des deux côtés des belligérants.

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Ukraine-Russie, 2014-2024

Donc la Russie est véritablement devenue notre ennemie. À nous, peuples d’une Europe et d’un Occident guerrier qui n’a rien fait pour apaiser le Sud-Est de l’Ukraine, au contraire.

Sans cesse, les exactions commises par des mouvements néo-nazis étaient au mieux banalisées, au pire niées. Aussi toute intervention qui les signalait était-elle d’emblée rejetée et taxée de « complotiste ».

Le procédé consistant à accuser qui dérange est si connu qu’il ne vaut pas la peine d’être commenté. Car la folie guerrière ne s’encombre d’aucune entrave à son déploiement.

Bien sûr que selon nos médias, fidèles relais de la pensée qui doit s’imposer, la Fédération de Russie est seule en cause de l’embrasement qui menace de se généraliser à d’autres pays que l’Ukraine.

Depuis le temps qu’on nous ressasse la même version, on devrait le savoir!

Sauf qui cherche à comprendre, sauf qui rappelle comment la guerre a débuté dans le Donbass en 2014 déjà et pas en 2022 comme on nous le serine.

Quoi qu’il en soit, désormais, la Russie est bel et bien devenue notre ennemie. Et nombre de personnes en ont conscience. En vain, c’est à craindre et à redouter.

Quant au temps où je m’exprimais dans cet interview, je vous laisse libre de l’estimer valide ou échu.