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Politique, société, Voix

La justice du fiel et du venin

Il fallait entendre Franz-Olivier Giesbert, ce 1er février dans le cadre du 19:30 de la RTS. Interrogé par Darius Rochebin sur l’affaire Fillon, le journaliste français a été très clair.

Il n’est d’ailleurs pas le seul à dire que le dégât est avant tout et surtout d’ordre moral, pour François Fillon alors qu’il n’y aurait rien d’illégal à ce qui lui a été reproché.

Certes, la justice le dira.

En attendant, la nature humaine se révèle dans toute son ampleur. Déjà par le fait de révéler une information juste quand il faut alors que la pratique à laquelle se serait livré le candidat à la présidentielle du parti Les Républicains ne date de loin pas d’hier et devait sans doute être connue.

Ensuite par la nécessité que ladite information soit reprise en boucle pour atteindre le plus grand nombre de citoyennes et de citoyens.

Enfin et justement, par la déferlante de réactions à une affaire montée en épingle dans le seul but d’abattre un homme.

Car la justice que pensent exercer celles et ceux qui n’expriment que jalousie, aigreur et haine ne construit strictement rien mais leur permet de déverser fiel et venin.

Culture, Histoire, Politique, société, Voix

Staline, Dzerzhinski, une autre lecture de l’Histoire

Suite à la publication du précédent sujet de ce blog sur Twitter et aux réponses qui y ont été apportées, entre autre par Darius Rochebin que je remercie, au passage, de l’attention qu’il a portée à mon message, force est, malgré tout de constater que son sens a été détourné sinon ignoré.

En effet, tout de suite, il a été question du communisme et de ses conséquences alors que mon propos visait le choix rédactionnel opéré par la RTS pour évoquer le centenaire de la Révolution russe.

Car la résumer à des images de goulag, c’est orienter de facto le téléspectateur tandis que l’ensemble de ce qu’elle a généré mériterait mieux que ce seul rappel. Mais non, on préfère revenir sans cesse à ces images terribles sans autre références.

Or qu’on rappelle, par exemple, comment certains dont le très vénéré Jean d’Ormesson et la très charismatique Svetlana Alexievitch se sont exprimés sur Staline, pour le premier, sur Dzerzhinski pour la seconde.

Alors on comprendra d’autant comment l’une a si bien su tourner sa veste, et l’autre, eu le courage de reconnaître un choix.

On réalisera ainsi,  peut-être, que ces temps passés communistes et soviétiques ne peuvent être évoqués de manière aussi réductrice sinon orientée.

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Natacha, une histoire et beaucoup de silence

Tandis que les officines et leurs relais médiatiques s’activent pour dénoncer abus et corruptions, des femmes, des hommes subissent viols et tortures de la part de milices qui ne mettent aucun media en ébullition.

Voici un nouveau témoignage qui a été recueilli par d’autres personnes que celui qui l’a publié dans l’article indiqué en lien ci-dessous.

Ces personnes, informées, sont, pour certaines peut-être, au bénéfice d’un devoir de réserve.
La remarque a déjà été faite ici à propos de ce que peuvent et ne peuvent pas révéler les délégués du CICR, pour ne parler que d’eux.

Soit.

Dans ce cas et pour les laisser à l’abri de leur devoir, la victime serait-elle pour autant obligée, elle aussi, de garder une réserve?

Un principe quelconque interdirait-il à une femme ou à quiconque qui a vécu et vu l’horreur en action, d’en témoigner?

Ce que Natacha a connu, ce qu’elle a subi, nul ne le saura si personne n’en relaie le récit qu’elle en rapporte ici.

Culture, Economie, Histoire, Politique, société, Voix

« Back in URSS »

Dans cet ouvrage, composé de 28 chapitres qui s’articulent en quatre parties, Ira de Puiff ne vise pas l’exhaustivité. Elle y évoque la Russie des siens, celle de son enfance et de sa jeunesse.

Vu ainsi de l’intérieur, sans prétention ni complaisance, son pays d’origine se révèle bien au-delà des habituels clichés dont ne nous épargnent pas même nombre de spécialistes.

A travers son récit, Ira de Puiff livre un témoignage personnel.

Poignant, parfois, il donne au lecteur de découvrir nombre d’aspects de la vie quotidienne soviétique et postsoviétique.

Le récit du putsch de Moscou, en août 1991 y est raconté tel que l’a connu Ira, de même que les bouleversements qui ont touché ses compatriotes.

Back in URSS a été publié une première fois en France en 2011.

Culture, Economie, Histoire, Politique, société, Voix

« Leurs enfants resteront dans les caves du sous-sol »

Ces propos sont ceux de Petro Poroshenko que je relayais, le 8 septembre dernier, dans un sujet consacré au Donbass, cette région de l’est de l’Ukraine dont on ne parle plus beaucoup.

Alors que le monde entier -ou peu s’en faut- avait découvert la photo d’Aylan, gisant sur une plage turque, je rappelais le sort réservé aux populations du Donbass et le destin que le président ukrainien réservait à leurs enfants.

La question de savoir si les médias ne s’intéressaient pas assez aux conditions de vie des populations civiles du Donbass et plus précisément à celles de leurs enfants a enfin été posée.

C’était hier soir, dans le cadre du téléjournal de Léman Bleu qui a porté son attention à la soirée caritative organisée en faveur des enfants du Donbass, ce 23 janvier à Genève.

Culture, Histoire, Politique, société, Voix

Lettre ouverte

À Madame Svetlana Alexievitch,

Dans ce Donbass que vous avez évoqué lors de votre conférence de presse, Lilia, 24 ans, a eu la jambe gauche arrachée alors qu’elle s’est jetée sur son fils de 11 mois pour le protéger.

Tous deux se trouvaient dans un bus soudain frappé par une bombe, Lilia a eu le réflexe de sauver la vie de son enfant.

Ce cas, comme tant d’autres qui ont brisé familles et foyers du Donbass, a été le fait d’un gouvernement que l’Occident soutient.

Je vous invite à découvrir cet article d’un journaliste français qui se trouve à Donetsk:

Des cas comme celui de Lilia sont loin d’être uniques, vous n’êtes pas sans le savoir, j’ose l’espérer.

Il va de soi aussi que l’on est parfois obligé de procéder à des choix de sujet à traiter. Vous avez opéré les vôtres qui ont su trouver leur public et l’honneur qui vient de leur être rendu.

Mais vous qui déclarez faire de la lutte contre le mensonge le fer de lance de votre combat, comment pouvez-vous estimer que « la Russie en arrive à 86% à se réjouir quand des gens meurent dans le Donbass »?

Madame, avec pareils propos, vous êtes non seulement dans le mensonge mais dans l’outrage.

Avec respect,
Hélène Richard-Favre

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La France, entre premier décapité sur son sol et premiers chômeurs de l’affaire Mistral

Le 26 juin 2015 aura marqué le retour de la décapitation en France.

On se rappelle dans quelles conditions Hervé Cornara a été exécuté puis comment son bourreau a posté sur les réseaux sociaux un selfie où il s’affichait avec la tête de sa victime.

Ce retour de la décapitation en France a pu être considéré par d’aucuns comme cas isolé. Comment parer autrement à un tel acte qu’en en limitant la portée?

Le fait est qu’il a marqué les consciences et n’a pas arrangé l’état de la France.

Avec l’échec cuisant de l’affaire des Mistral dont il est ici rendu compte*, la France a dévoilé ses préférences.

A minimiser l’impact du djihad sur son sol et à maximaliser la menace russe loin de ses frontières, le compte est bon.

Car c’est bel et bien depuis la crise ukrainienne dont tout le mal a été attribué à Moscou que Paris joue à perte.

Pendant ce temps-là, une nouvelle convocation en justice a ravivé le funeste souvenir du premier nouveau décapité de France:

http://www.ledauphine.com/france-monde/2015/08/14/condamne-pour-avoir-diffuse-une-photo-de-la-tete-decapitee-d-herve-cornara

*  http://www.parismatch.com/Actu/Politique/Les-premiers-chomeurs-de-l-affaire-Mistral-809991

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Ukraine, pays où les reporters sont le plus agressés

La formule d’usage consiste à dire que les faits ont la vie dure. Les idées fixes tout autant et surtout celles qui nient les réalités.

Ainsi, combien de fois n’est-il question de liberté d’expression bafouée en Russie, d’opposition muselée, de démocratie inexistante et j’en passe et des meilleures.

Pour qui aura la curiosité d’y jeter un oeil, sans le perdre, le rapport publié sur le site de Reporters sans frontières dresse le bilan des journalistes emprisonnés, assassinés et victimes de violences en tous genres.

Le rapport publié est celui de l’année 2014, celui de 2015 le sera en décembre, comme il se doit.

Il paraît difficile d’envisager l’ONG qu’est Reporters sans frontières, financée par le Kremlin pour y distiller sa propagande mais certains y parviendront-ils peut-être.

Pour rappel, Temps Présent l’enfer est russe

Culture, Histoire, Voix

Dostoïevski

Invitée à parler de Dostoïevski dans le cadre de Journées qui lui sont consacrées chaque année à Saint-Pétersbourg, outre son bref séjour à Genève, j’ai évoqué comment ce qui a été appelé « haut mal »  ou « mal sacré » – je veux parler de l’épilepsie-  travaille et tisse son oeuvre.

Certains critiques ont mis en relation le déclenchement de l’épilepsie de l’écrivain avec l’assassinat de son père par ses serfs mais d’autres le font remonter à son enfance. Ce serait, en effet, à l’âge de 7 ans que Dostoïevski aurait été frappé par sa première crise.

Il n’est pas difficile d’imaginer la souffrance que ce mal a pu engendrer chez lui, sachant combien la violence de certaines crises peut terrasser et surtout, comment celles-ci peuvent aussi être perçues par l’entourage.

Plusieurs personnages de l’oeuvre de Dostoïevski sont épileptiques, dont le Prince Mychkine et Smerdjakov, fils bâtard de Fiodor Karamazov.

Cela dit, tout distingue ou presque ces deux personnages et c’est là une des raisons qui a motivé mon choix d’en parler.

Si Dostoïevski est mort à Saint-Pétersbourg peu de temps après avoir écrit « Les Frères Karamazov » sous la forme que nous lui connaissons alors qu’il la considérait inachevée, c’est à Genève que Dostoïevski a écrit en grande partie, « L’Idiot ».

Or, de passage à Bâle, l’écrivain s’est rendu au Musée des Beaux Arts où il s’est très longuement attardé devant le Le Christ au tombeau, de Hans Holbein le Jeune et dont la reproduction figure en illustration de ce sujet.

Il n’est pas impossible que la très forte émotion que Dostoïevski a ressentie à la vue de ce tableau ait pu constituer un des éléments déterminants de l’écriture de « L’Idiot ».

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La vie au-delà de tout

Une pleine page de la Tribune de Genève de ce 5 juin a été consacrée à la démarche du photographe genevois, Niels Ackermann.

Animé par l’envie de montrer l’Ukraine sous un nouveau jour, estimant le prisme des médias et du public assez formaté et compris à travers des sujets sur la guerre, la révolution ou la corruption, le Genevois a lancé une campagne de crowdfunding sur la plate-forme de We Make It.

En dix jours, le photographe a recueilli plus de CHF 10.000.- alors qu’il s’attendait à recevoir CHF 6.000.- en quarante-cinq jours.

Niels Ackerman vit à Kiev depuis peu. Il évoque la révolution de la dignité et souhaite contribuer aux efforts pour créer une nouvelle Ukraine.

Une autre campagne d’appel au don vient d’être lancée, elle, par un journaliste français auquel trois sujets de ce blog ont été consacrés.

Laurent Brayard, on l’aura compris, développe un autre regard sur l’Ukraine que celui de Niels Ackermann.

Cependant, tout comme le photographe genevois, le journaliste français voit l’espoir et la vie dominer l’horreur.  Il a évoqué, ici-même, ce qu’il a partagé avec la population du Donbass et l’immense solidarité qu’il a connue au milieu d’êtres privés de tout ou peu s’en faut.

Laurent, lui aussi, a envie de contribuer aux efforts pour créer une nouvelle Ukraine. Quel  que soit le destin de ce pays durement frappé, la démarche de Laurent Brayard l’honore.

Il s’en explique ici et on lui souhaite le même succès que celui remporté par le Genevois, Niels Ackermann.