Au milieu de la polémique qui entoure certains propos tenus par Dominique de Villepin en relation avec la guerre qui sévit au Proche-Orient, se lit souvent, en commentaire sous ses interventions, « Villepin Président! ».
L’ancien Premier ministre a bel et bien tenté de l’être, Président de la République française.
C’était en 2012. Il a, cependant, été « empêché » selon les termes dont il avait usé pour s’adresser aux membres du parti qu’il avait fondé en juin 2010, « République Solidaire ». Avec nombre d’autres, j’ai soutenu sa candidature et me suis exprimée à ce sujet dans un ouvrage intitulé Eclipse d’un poète solidaire.
On peut penser ce qu’on veut de lui. L’accuser, néanmoins, d’entretenir des « théories complotistes » rappelant « des moments sombres » comme s’y est employé Eric Ciotti sur BFMTV est absurde. Au mieux ou au pire, cette qualification bateau de « complotisme » discrédite le chef du parti Les Républicains.
Autant Dominique de Villepin sait user de la langue, autant Eric Ciotti montre, par ce recours à un mot qui ne signifie plus grand chose, qu’il surfe sur un courant à la mode, bientôt en passe de ne plus l’être. Si la politique française se résume à se mettre en valeur de la sorte, son destin paraît de plus en plus hasardeux.
Que l’ancien Premier ministre s’exprime de manière qui déplaît à qui défend d’autres opinions n’oblige pas à le traiter de façon aussi grossière. La subtilité, hélas, ne semble pas à la hauteur de certains esprits dont les limites réduisent le champ laissé à la réflexion.