En cette veille de Pâques, je souhaite partager avec vous un article qui m’a émue. Je ne suis pas catholique, je suis ce qu’on appelait et appelle peut-être toujours en France, une parpaillote.
Ce terme de parpaillot, on en attribuerait l’origine à un dénommé Jean-Perrin Parpaille d’Avignon, devenu l’un des chefs de file du protestantisme et qui fut décapité en 1562 à Avignon.
Cela pour dire que si cet article dont voici le lien m’a touchée, ce n’est pas pour ce qu’il véhiculerait de dogmatique. Non, c’est pour la manière sobre avec laquelle est racontée la triste histoire de Frères Capucins.
De onze qu’ils étaient jusqu’à la fin de ce mois de mars, ils ne sont désormais plus que six. Cinq d’entre eux ont succombé au coronavirus. Et lire, par exemple, ce que l’un de ces Frères rapporte de l’un des disparus en dit long sur le monde dans lequel on vit:
Discret et solitaire, Armand parlait peu. La mélancolie qui voilait parfois son regard puisait sa source dans une expérience douloureuse vécue en Ethiopie, un pays où il fut missionnaire durant la grande famine des années 1980.
« Il s’était vu interdire de distribuer de l’aide alimentaire, raconte Hubert. La famine, on le sait, est une arme de guerre. Il voyait les gens mourir de faim sans pouvoir rien faire. Ça l’a durablement marqué. Il en a gardé une faille, une fragilité. » Jusqu’à la fin, frère Armand se tenait informé des conflits oubliés, et priait pour la paix.
2 Comments
Bonjour Mme Héléne Richard-Favre,
Très touchant votre article sur les Capucins du Couvent de Crest donc six frères (sur 13 ) sont morts, RIP, à cause du Corona virus et dans le silence absolu surtout et comme vous le signalez avec « la manière sobre que cette triste histoire a été racontée et décrite »
Permettez-moi juste de rappeler qu un frère capucin a passé 7 ans de sa vie dans ce couvent de Crest, Frère Philippe, s agissant plus tard d un Grand Homme unique, M. Henri Grouès, RIP, dit l’abbé Pierre(1912-2007). C est un prêtre catholique français, d’abord capucin dans sa jeunesse (1931 à 1945) , résistant à la 2ème guerre mondiale (faudrait le signaler!) , puis député et fondateur du mouvement Emmaüs (organisation non confessionnelle de lutte contre l’exclusion).
Je retiens deux de ses fameuses oeuvres et citations: « Sur ma tombe, à la place de fleurs et de couronnes, apportez-moi les listes de milliers de familles, de milliers de petits enfants auxquels vous aurez pu donner les clés d’un vrai logement » & « Il ne faut pas faire la guerre aux pauvres, mais à la pauvreté ».
Bien à vous.
Charles 05
Oui, Charles 05, vous avez raison de rappeler que celui qui est devenu l’Abbé Pierre a séjourné dans ce couvent. L’article du « Monde »,, malheureusement réservé aux abonnés en fait état. Voici l’extrait où il le mentionne:
:
« Construit autour du cloître, ce couvent occupé par les capucins depuis 1608 est le plus ancien de cet ordre, dont les membres sont appelés à vivre dans un esprit de pauvreté radicale, à la suite de saint François d’Assise. Dans les années 1930, Henri Grouès, le futur abbé Pierre, passa sept ans entre ces murs. Il y prononça même ses vœux le 3 janvier 1937. Mais doté d’un caractère ombrageux et d’une santé fragile, il finit par quitter la vie religieuse, dont il supportait mal la rudesse, pour rejoindre le diocèse de Grenoble, juste avant la guerre. »
Le travail de l’Abbé Pierre et la création du mouvement Emmaüs avec ses nombreuses associations et sa fondation à son nom, fondation Abbé Pierre pour le logement des défavorisés, a réalisé un travail considérable et continue dans ce sens.
Juste au sujet du nombre de capucins dans ce couvent de Crest, comme je l’ai écrit et repris de l’article du « Monde », ils étaient onze encore à la fin du mois de mars et désormais plus que six.
merci beaucoup de