L’hiver approche, la guerre en Ukraine continue de livrer son lot de blessés, d’invalides, d’enfants orphelins et de morts, pendant ce temps-là, sur des plateaux de télévision, dans des studios de radio ou des colonnes de journaux et de magazines, vous avez des personnalités qui étalent leur science, prodiguent leurs conseils sinon livrent leurs prévisions sur l’avenir de tel ou tel pays.
Soit.
Mais quand, sous un air badin, un apéropéra vous invite à venir « siroter votre vermouth ou spritz en compagnie de drôles de personnages » et que, dans ce contexte vous sont proposés, en marge de l’opéra Fedora, « des textes de poétesses russes qui ont fui leur pays après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, ou qui en sont parties plus tôt pour certaines. », vous vous dites que décidément, tout est prétexte à détournement.
Parce que trouver le moindre point commun entre des poétesses qui se demandent comment « continuer à écrire et exister en russe dans le contexte actuel, quand on s’oppose à la guerre ? » et une héroïne d’opéra qui poursuit le meurtrier de son amoureux dont elle finit par tomber amoureuse alors qu’elle l’a dénoncé au préalable, ce qui lui sera fatal, trouver le moindre point commun à ces destins relève plus que de la haute voltige.
Et c’est bien trop peu dire.
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La haute voltige de ce genre est un exercice où nos classes dirigeantes excellent: on pourrait citer dans le même registre les considérations morales qui font que nous devons absolument défendre la liberté de l’Ukraine, la démocratie etc… et les considérations économiques, telles qu’elles sont clairement et officiellement exposées, comme on peut le voir dans un petit article d’ Agora.vox (https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/comment-l-ukraine-peut-enrichir-257842). Le plus curieux est que certaines personnes tout à fait honnêtes et pas forcément stupides se laissent encore prendre au discours officiel.