Ainsi donc Pierre Maudet voudrait-il accroître la répression des consommateurs de drogue.
Dans son édition des 17-18 octobre, le GHI consacre une pleine page à la toxicomanie.
Il y est entre autre question du Quai 9, bâtiment vert pomme situé juste derrière la gare Cornavin et qui accueille les toxicomanes.
Dans des locaux réservés à leur usage, ils ont des conditions d’hygiène optimales pour s’injecter leurs doses de cocaïne ou d’héroïne.
Ce lieu, m’a-il été dit par une personne qui y travaille et aussi par un jeune homme qui s’y rend, n’accorde pas d’interview aux journalistes.
Les mesures annoncées par le nouveau chef de la police genevoise auraient-elle permis à Sarah Zeines du GHI, d’y avoir accès pour parler de ce qui s’y vit et s’y pratique?
Il va de soi que le problème de la drogue à Genève est grave.
Ce même jeune homme qui m’a parlé du Quai 9 m’a raconté la facilité avec laquelle il trouve à se fournir en toutes sortes de substances. Dans les 5 minutes, j’ai quelqu’un à qui je peux acheter ce que je veux, m’a-t-il avoué.
Ce jeune homme, en quelques mois, est devenu l’ombre de lui-même. Il n’a plus de logement et fait la manche. J’ignore si le montant qu’il accumule en une journée équivaut à ceux qu’articule une des personnes interrogées par Sarah Zeines et qui varierait entre 200 et 400 CHF par jour.
Quoiqu’il en soit, vouloir augmenter la répression contre les toxicomanes alors que les vendeurs de substances aussi diverses que dangereuses pullulent à Genève et semblent ne pas vraiment craindre d’être appréhendés, reste un mystère.
Toutes les tactiques sont bonnes pour vendre leur poudre et pis. Lire qu’une des mesures envisagées par Monsieur Maudet serait, par exemple, de retirer le permis de conduire des consommateurs qui viennent s’approvisionner en voiture laisse songeur.
Le travail qui s’effectue au Quai 9 revendique l’anonymat pour les consommateurs qui s’y rendent, par respect envers eux. Ainsi chacun se sent-il ou se croit-il préservé à ce niveau-là.
Certes, la méthode appliquée en ce lieu a été expérimentée ailleurs mais comment être certain que se projeter vers la mort en tout anonymat soit la meilleure manière de lutter contre un mal?
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