Décidément, certaines parties de l’anatomie masculine semblent prisées pour définir ce que serait un chef d’Etat.
On se rappelle le pas de testicules, pas de cerveau d’Oliver Delamarche à propos d’Alexis Tsipras:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/07/20/pas-de-testicules-pas-de-cerveau.html
Voici que Michel Onfray évoque la testostérone du chef de guerre, hélas! -précise-t-il- argument électoral.
Dans un article paru sur le site du Point.fr, le philosophe dénonce l’attitude guerrière de l’Occident qui aurait tué des millions de musulmans et justifierait, selon lui, la réaction des concernés.
Or juste avant cela, le silence observé par notre élite journalistique et mondaine, intellectuelle et parisienne au sujet des agressions sexuelles de Cologne le fait estimer que nous vivrions déjà sous le régime de la soumission
En ceci, indique-t-il, il rejoindrait Michel Houellebecq.
Soit.
Mais à le lire, il semble difficile de saisir où se situe le philosophe.
Car la testostérone du chef de guerre, argument électoral, serait-elle une expression de ce régime de la soumission?
Etrange.
Mais apparemment à l’image d’autres contradictions, au regard du narcissisme égotiste et de l’hédonisme trivial dont il affuble l’occidental.
Doit-on le préciser, Michel Onfray ne s’y reconnaît pas. Non, il serait, lui, un homme d’éthique et de conviction:
http://www.lepoint.fr/chroniques/michel-onfray-houellebecq-a-raison-03-02-2016-2015101_2.php
Air du temps
Les réactions ne se seront pas fait attendre après la diffusion du documentaire évoqué dans mon précédent sujet:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/02/02/d-aveugle-et-sourd-a-lanceur-d-alerte.html
D’aveugle et sourd à lanceur d’alerte, voici que ce même Obs publie une lettre ouverte à l’adresse du réalisateur du film pour lequel, deux jours plus tôt, il titrait: Ne ratez pas:l’Ukraine, les masques de la révolution.
Ils sont dix-huit journalistes à avoir signé la missive.
Il est précisé qu’ils sont tous connaisseurs du dossier pour avoir travaillé sur place. Comme si le fait d’avoir travaillé sur place était un gage d’honnêteté. Va pour eux et voici leur propos:
http://teleobs.nouvelobs.com/actualites/20160202.OBS3854/lettre-ouverte-a-paul-moreira-apres-ukraine-les-masques-de-la-revolution.html
Cependant, Le Monde ne se veut pas en reste, lui non plus.
Et cette fois, on n’est plus dans le cadre d’un travail sur place à défendre au nom d’une vérité à en déduire de fait. Non, là, on est carrément dans l’explication, logique, fouillée, argumentée, bref infaillible ou peu s’en faut.
Normal, on est dans la tête de Michel Eltchaninoff*, entre autres signataires de ce brûlot.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/02/03/sur-canal-un-documentaire-diffuse-la-propagande-du-kremlin-contre-l-ukraine_4858723_3232.html#1pgErwfcgMciV6bG.99
* http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/01/27/bhl-bis.html
Et voici que L’Obs, pas vraiment connu ni reconnu pour la considération qu’il porte au président russe -sinon à la Russie elle-même- voici donc que ce media joue les révélateurs sinon les lanceurs d’alerte.
Alors que nombre de voix s’étaient élevées dès 2013 contre la désinformation caractérisée qui visait la situation en Ukraine, une valeureuse journaliste vient nous apprendre que le gouvernement ukrainien serait composé de néo-nazis.
Sacrée découverte que relaie là cet Obs soudain miraculé de la cécité médiatique occidentale qui a permis l’embrasement de l’Ukraine.
Quelle que soit la raison de pareil revirement, elle est évidemment à saluer. Sauf que plus de 9.000 morts plus tard et un pays exsangue, on aurait pu espérer mieux.
Mais L’Obs intitule sans problème Ne ratez pas: « Ukraine, les masques de la révolution »:
http://teleobs.nouvelobs.com/la-selection-teleobs/20160126.OBS3369/ne-ratez-pas-ukraine-les-masques-de-la-revolution.html
Dans le précédent sujet que j’ai consacré au projet de film d’Emir Kusturica, j’ai évoqué la polémique qu’avait suscitée, en 1995, une tribune publiée par le philosophe pas encore élu de l’Académie française, Alain Finkielkraut.
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/01/30/kusturica-iourchenko-et-le-donbass-a-suivre.html
Ce défenseur exalté -comme d’aucuns le qualifient- de l’identité française avait, entre autre attaqué le cinéaste sur le fait qu’il avait capitalisé la souffrance de Sarajevo.
La réponse ne s’était pas fait attendre, dans Le Monde du 9 juin 1995, Serge Regourd n’hésitait pas à voir dans le comportement de Finkiekraut, celui de Jdanov, « une sorte de philosophe en chef, le garant de l’idéologie, son interprète le plus autorisé ».
C’était sans compter sur l’insistance du désormais élu de l’Académie française à incendier le lauréat de la Palme d’Or pour Underground.
On se rappelle en quels termes a été évoquée l’élection controversée de l’homme de lettres à l’Académie française.
Tandis que l’on commentait son entrée sous la coupole, en effet, certains n’ont pas hésité à la considérer comme celle du Front National.
A lire, dans l’article ci-dessous, comment Alain Finkielkraut s’emparait des calembours orduriers de Le Pen pour appuyer sa mise au pilori d’Emir Kusturica, force est de constater que ce parti tient vraiment lieu d’épouvantail passe-partout:
http://www.liberation.fr/tribune/1995/10/30/la-propagande-onirique-d-emir-kusturica_145707
Comment un fait ordinaire est présenté comme la révélation d’un quasi initié.
Reprise d’un article en anglais dont la source n’est pas citée, sa traduction française livrée sur le site d’Agoravox est estimée fidèle au texte original par un commentateur.
Ouf!
Ainsi a-t-on au moins droit à une traduction correcte tandis que le copieur-colleur de l’article enfreint sans le moindre problème l’éthique journalistique si elle existe encore.
Voici les faits:
http://www.rferl.org/content/ukraine-russia-us-nuland-surkov-talks/27490535.html
Et ce qu’ils deviennent:
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/que-cache-l-escale-mystere-de-176542
Crédule, paresseux, ou ignare, un public se trouve toujours pour avaler ces informations.
Le fake révélé:
http://www.stopfake.org/en/fake-nuland-warned-surkov-of-an-inevitable-nato-attack/
Se mettre dans la tête de quelqu’un relève, a priori, davantage de la tentative que de la certitude d’y réussir.
On peut s’y risquer pour diverses raisons, Michel Eltchaninoff, l’auteur d’un ouvrage intitulé Dans la tête de Vladimir Poutine, avait sans doute les siennes.
Paru en février de l’an dernier, cet opus a eu l’heur de plaire à qui de droit. L’écho médiatique qu’il a reçu a permis ainsi de diffuser l’image du président russe qu’un certain Occident aime à entretenir.
Et en Michel Eltchaninoff, autant dire qu’on détient l’homme de la situation.
Apprécier ou ne pas apprécier Vladimir Poutine est une chose, discuter sa politique, une autre. Mais énoncer une somme de contre-vérités pour discréditer un homme est un procédé dont on se demande bien ce qu’il a à voir avec la philosophie, discipline dont se réclame celui qui a risqué ce Dans la tête de Vladimir Poutine.
Invité de Mediapart, Michel Eltchaninoff excelle en magicien-contorsionniste-illusioniste. Au cours d’un débat qu’il mène avec Juliette Cadiot, historienne, il parvient, en effet, à nous présenter un Vladimir Poutine metteur en scène de son absence aux cérémonies d’Auschwitz et brandir à l’appui de sa thèse, la sémantique.
Oui, Monsieur le philosophe, journaliste et essayiste français nous explique l’usage que fait du terme fasciste, le chef du Kremlin, balayant sans vergogne l’impact qu’implique cet adjectif dans la mémoire collective russe.
Par un tour de passe-passe magistral et pour d’autant mieux passer sous silence -sinon nier- l’existence de néo-nazis installés au pouvoir à Kiev, Monsieur Eltchaninoff mène une attaque en règle contre le président d’un peuple qui a sacrifié par millions ses citoyens pour sauver l’Europe du nazisme.
On n’est plus dans la désinformation, avec ce journaliste, philosophe, essayiste. On est dans la plus pure révision de l’Histoire et sa totale falsification.
Tel est le titre d’un ouvrage que j’évoquais, ici-même et qui est signé par Jean Geronimo. Paru en août 2015 aux éditions Sigest, il a été préfacé par Jacques Sapir.
Je le citais dans le cadre de propos tenus par une personne de référence en Occident tout au moins, je veux parler ici de la journaliste biélorusse Svetlana Alexiévitch, couronnée du Prix Nobel de littérature en 2015.
Ladite personne, on l’aura maintes fois remarqué, ne manque jamais une occasion de dire tout le bien qu’elle pense de la Russie, ce qui, à l’évidence, est loin de déplaire à qui en a besoin.
Dans ce sens et à l’appui de mon propos du 13 novembre dernier, je ne puis que recommander encore une fois, la lecture de l’ouvrage de Jean Géronimo.
Son approche est à découvrir, ne serait-ce que pour la mettre en perspective avec d’autres. Ainsi se forge-t-on une opinion d’autant plus riche et moins unilatérale d’une situation.
La justice et la finance, main dans la main, c’est ce que semble révéler un nouvel élément de l’affaire Kerviel.
La pratique très démocratique des petits services à se rendre entre amis n’avait pas prévu l’enregistrement réalisé à l’insu de l’ancienne vice-procureure au parquet de Paris.
Celui-ci vient d’être révélé.
Il date de juin 2012 et ce n’est que maintenant, trois ans et demi plus tard, qu’il est porté à la connaissance du public.
Cela se passe en France, grande république si elle en est.
Tout aussi grande défenderesse des droits humains de liberté, d’égalité et de fraternité, nombre de ses élites ne manquent pas une occasion de dénoncer les collusions ou autres corruptions qui affecteraient les institutions d’autres pays.
Cherchez l’erreur, elle est à lire ici:
http://www.20minutes.fr/societe/1767163-20160117-nathalie-roy-seule-pretendre-enquete-kerviel-manipulee
« Ce que nous vivons, vous le vivrez un jour » avait déclaré l’archevêque de Mossoul.
La prédiction était forte.
A la mesure, aussi, du sort réservé aux Chrétiens d’Orient dont peu se sont vraiment inquiétés.
Et puis, la mort a soudain frappé tout près de chez nous sinon chez nous. On n’a pas peur, on continue comme avant, telles sont les réponses qui ont été le plus souvent apportées aux actes terroristes de ces derniers temps.
Soit et c’est très bien, l’optimisme ou le fatalisme en lieu et place de paranoïa. Le fait est que la violence aveugle se poursuit.
A Ouagadougou, deux Suisses et trois Français ont trouvé la mort.
En pensée avec leurs proches et leurs familles.
Je tiens à remercier les journalistes qui ont su prêter attention à la soirée caritative en faveur des enfants du Donbass qui aura lieu ce 23 janvier à Genève.
Il m’importe, ici, de signaler l’intérêt qu’ils ont montré à cet événement alors que souvent j’ai partagé avec eux les points de vue exposés sur ce blog.
Leur réaction indique, non seulement que le dialogue reste possible mais surtout, que l’intelligence et le coeur y ont leur place.
Merci à eux.
