Et voici que L’Obs, pas vraiment connu ni reconnu pour la considération qu’il porte au président russe -sinon à la Russie elle-même- voici donc que ce media joue les révélateurs sinon les lanceurs d’alerte.
Alors que nombre de voix s’étaient élevées dès 2013 contre la désinformation caractérisée qui visait la situation en Ukraine, une valeureuse journaliste vient nous apprendre que le gouvernement ukrainien serait composé de néo-nazis.
Sacrée découverte que relaie là cet Obs soudain miraculé de la cécité médiatique occidentale qui a permis l’embrasement de l’Ukraine.
Quelle que soit la raison de pareil revirement, elle est évidemment à saluer. Sauf que plus de 9.000 morts plus tard et un pays exsangue, on aurait pu espérer mieux.
Mais L’Obs intitule sans problème Ne ratez pas: « Ukraine, les masques de la révolution »:
http://teleobs.nouvelobs.com/la-selection-teleobs/20160126.OBS3369/ne-ratez-pas-ukraine-les-masques-de-la-revolution.html
Guerre
Dans le précédent sujet que j’ai consacré au projet de film d’Emir Kusturica, j’ai évoqué la polémique qu’avait suscitée, en 1995, une tribune publiée par le philosophe pas encore élu de l’Académie française, Alain Finkielkraut.
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/01/30/kusturica-iourchenko-et-le-donbass-a-suivre.html
Ce défenseur exalté -comme d’aucuns le qualifient- de l’identité française avait, entre autre attaqué le cinéaste sur le fait qu’il avait capitalisé la souffrance de Sarajevo.
La réponse ne s’était pas fait attendre, dans Le Monde du 9 juin 1995, Serge Regourd n’hésitait pas à voir dans le comportement de Finkiekraut, celui de Jdanov, « une sorte de philosophe en chef, le garant de l’idéologie, son interprète le plus autorisé ».
C’était sans compter sur l’insistance du désormais élu de l’Académie française à incendier le lauréat de la Palme d’Or pour Underground.
On se rappelle en quels termes a été évoquée l’élection controversée de l’homme de lettres à l’Académie française.
Tandis que l’on commentait son entrée sous la coupole, en effet, certains n’ont pas hésité à la considérer comme celle du Front National.
A lire, dans l’article ci-dessous, comment Alain Finkielkraut s’emparait des calembours orduriers de Le Pen pour appuyer sa mise au pilori d’Emir Kusturica, force est de constater que ce parti tient vraiment lieu d’épouvantail passe-partout:
http://www.liberation.fr/tribune/1995/10/30/la-propagande-onirique-d-emir-kusturica_145707
Comment un fait ordinaire est présenté comme la révélation d’un quasi initié.
Reprise d’un article en anglais dont la source n’est pas citée, sa traduction française livrée sur le site d’Agoravox est estimée fidèle au texte original par un commentateur.
Ouf!
Ainsi a-t-on au moins droit à une traduction correcte tandis que le copieur-colleur de l’article enfreint sans le moindre problème l’éthique journalistique si elle existe encore.
Voici les faits:
http://www.rferl.org/content/ukraine-russia-us-nuland-surkov-talks/27490535.html
Et ce qu’ils deviennent:
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/que-cache-l-escale-mystere-de-176542
Crédule, paresseux, ou ignare, un public se trouve toujours pour avaler ces informations.
Le fake révélé:
http://www.stopfake.org/en/fake-nuland-warned-surkov-of-an-inevitable-nato-attack/
Tel est le titre d’un ouvrage que j’évoquais, ici-même et qui est signé par Jean Geronimo. Paru en août 2015 aux éditions Sigest, il a été préfacé par Jacques Sapir.
Je le citais dans le cadre de propos tenus par une personne de référence en Occident tout au moins, je veux parler ici de la journaliste biélorusse Svetlana Alexiévitch, couronnée du Prix Nobel de littérature en 2015.
Ladite personne, on l’aura maintes fois remarqué, ne manque jamais une occasion de dire tout le bien qu’elle pense de la Russie, ce qui, à l’évidence, est loin de déplaire à qui en a besoin.
Dans ce sens et à l’appui de mon propos du 13 novembre dernier, je ne puis que recommander encore une fois, la lecture de l’ouvrage de Jean Géronimo.
Son approche est à découvrir, ne serait-ce que pour la mettre en perspective avec d’autres. Ainsi se forge-t-on une opinion d’autant plus riche et moins unilatérale d’une situation.
Et puisque nos médias se soucient tant de nous rappeler les droits humains, le sort d’enfants ou autres victimes de guerres, pour rappel, ce sujet écrit il y a un an, à quelques jours près:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/01/28/poroshenko-et-c-est-comme-ca-et-precisement-comme-ca-que-nous-gagnerons-cet.html
Cette manière du journaliste de stigmatiser le président russe dans la séquence indiquée en début de sujet, illustrerait-elle une information distincte de celle délivrée par d’autres pays accusés de s’adonner à de la propagande?
Car la propagande dont nos valeureux commentateurs et autres spécialistes du genre créditent, entre autre la Russie, vaudrait bien qu’ils s’interrogent sur celle qui ne dit pas son nom.
S’exprimer en termes convenables n’a jamais impliqué que la réalité à laquelle renvoient lesdits termes corresponde au sens convenu par l’usage de la langue.
En pays dit neutre et démocratique, s’inquiéter d’objectivé ne semble pas être prioritaire.
« Leurs enfants resteront dans les caves du sous-sol »
Ces propos sont ceux de Petro Poroshenko que je relayais, le 8 septembre dernier, dans un sujet consacré au Donbass, cette région de l’est de l’Ukraine dont on ne parle plus beaucoup.
Alors que le monde entier -ou peu s’en faut- avait découvert la photo d’Aylan, gisant sur une plage turque, je rappelais le sort réservé aux populations du Donbass et le destin que le président ukrainien réservait à leurs enfants.
La question de savoir si les médias ne s’intéressaient pas assez aux conditions de vie des populations civiles du Donbass et plus précisément à celles de leurs enfants a enfin été posée.
C’était hier soir, dans le cadre du téléjournal de Léman Bleu qui a porté son attention à la soirée caritative organisée en faveur des enfants du Donbass, ce 23 janvier à Genève.
Tandis qu’en Ukraine, les cessez-le-feu et leur respect se suivent et semblent se ressembler, une délégation française des droits humains s’est déplacée dans le Donbass.
Emmenée par Jacques Clostermann, elle effectue une mission de reconnaissance de la situation afin d’en informer les Français, pour la plupart, dans l’ignorance de ce qui se passe réellement dans cette région.
Il a été souvent question, ici, de relever combien l’information livrée par les médias occidentaux dits mainstream était orientée.
Tandis que Monsieur Clostermann exprime sa consternation face à ce qu’il découvre dans le Donbass et qui a été à maintes reprises signalé ici, j’invite chacune et chacun à prêter attention à cet événement qui aura lieu à Genève, le 23 janvier prochain:
La Syrie, comparée à Stalingrad, telle est la vision d’Andre Vltchek.
Certes, son point de vue n’est pas celui qui domine nos médias. Quoi qu’on en pense, il vaut la peine d’être lu:
http://lesakerfrancophone.fr/la-syrie-est-le-stalingrad-du-moyen-orient
Dans un article paru en janvier 2014, ce journaliste d’investigation s’exprimait aussi sur l’islam et les pratiques terroristes de certains de ses courants les plus radicaux.
Qu’on partage ou non cette approche, elle offre un éclairage non dénué d’intérêt.
A lire, toutefois, la haine qui s’étale contre telle ou telle religion sinon toutes, il va de soi que la nuance n’accède plus à certains esprits échauffés.
L’aveuglement des uns comme celui des autres est des plus préjudiciables pour le monde entier.
Cependant, la naïveté n’est pas non plus à entretenir.
Dans ce sens, reconnaître la voracité et la cupidité dénuées de toute humanité de nombre de nos compatriotes occidentaux serait tout aussi judicieux.
C’est ainsi que, selon Andre Vltchek, prêts à tout pour arriver à leurs fins, ils n’hésitent pas à recourir aux services d’extrémismes religieux, laissant impuissants tout autre courant de pensée:
http://www.legrandsoir.info/terrorisme-musulman-a-qui-la-faute-counterpunch.html
Attisées de l’extérieur avec promesses de vie meilleure à la clé, ainsi se profilent le plus souvent ces guerres qualifiées, d’abord, de civiles avant d’être reconnues comme guerres tout court.
En Syrie comme en Ukraine, tout a commencé par une rébellion contre le pouvoir en place.
Stigmatiser un chef d’Etat et lui trouver tous les défauts possibles pour le renverser est un schéma connu.
Ce qui se passe en Syrie est envisagé par certains comme un conflit inextricable. En huit raisons, l’auteur de cet article explique pourquoi:
http://www.slate.fr/story/112223/impossible-solution-syrienne
Même à considérer l’ensemble des paramètres qui entrent en ligne de compte dans le conflit syrien, refuser son issue revient à condamner l’humanité à sa face la plus noire.
Oser l’espoir, c’est refuser qu’elle ne s’y résume.
Amnesty International rend des rapports dont on est en droit d’attendre qu’ils soient vérifiés conformes.
Or voici que l’un d’eux n’a pu être confirmé par l’ONU.
Il concerne les frappes menées par l’aviation russe en Syrie.
Amnesty International accuse la Russie d’avoir visé des civils et tué des innocents.
http://fr.sputniknews.com/international/20151223/1020515764/ONU-Amnesty-International.html
Pendant ce temps-là, en Syrie, on a fêté Noël.