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Politique

Minsk 2, regards et stratégies

Le sang coule encore, les souffrances continuent. 
L’auteur de cette phrase est un homme qui a éclaté de rire lorsqu’on lui a parlé de trafic d’organes au Kosovo.
Le journal Le Monde, quotidien de référence pour nombre de lectrices et de lecteurs, lui a offert une tribune pour y livrer son analyse de la situation en Ukraine au lendemain des accords de Minsk, signés le 12 février dernier.
On y lit, bien sûr, les poncifs habituels sur Vladimir Poutine mais surtout le mensonge relatif à la guerre que la Géorgie avait déclenchée contre la Russie en 2008. L’Ancien Ministre français des Affaires Etrangères parvient à en inverser les responsabilités alors que le rapport rendu par Heidi Tagliavini avait formellement mis en cause la Géorgie.  
Cependant, ladite analyse du French Doctor a été citée par Alexis Feertchak dans un article publié par Le Figaro.
Le propos tenu y est riche d’informations, entre autre, sur le rôle joué en coulisses par Jean-Pierre Chevènement dans le cadre des accords de Minsk 2.
Cela dit, alors que toutes sortes d’idées fixes relatives au Président de la Fédération de Russie y sont balayées, on y lit malgré tout l’obsession à le viser.
A lire ici:
http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2015/02/18/31002-20150218ARTFIG00294-guerre-en-ukraine-vers-une-sortie-de-crise.php

Politique

La démocratie des uns et des autres

Le 2 février dernier, ici-même, j’évoquais les états d’âme de Barak Obama auquel le grand quotidien français Le Figaro avait ouvert ses colonnes.
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/02/02/washington-etreinte-par-un-profond-desarroi.html
En parallèle, j’indiquais le lien à une video montrant le journaliste ukrainien, Rouslan Kotsaba, s’adresser à ses compatriotes et expliquer son refus de s’engager dans une guerre fratricide.
Cet homme, pour avoir osé s’en prendre au nouveau pouvoir démocratique de Kiev, a été arrêté.
Accusé de haute trahison, il a été jeté en prison:


Il encourt une peine qui pourrait aller jusqu’à vingt-deux ans de réclusion.
Le grief sinon le crime reproché à Rouslan Kostaba réside dans le fait d’avoir parlé de guerre fratricide et d’avoir nié toute invasion russe.

Economie, Histoire, Politique, société, Voix

La députée et le gouverneur

Depuis ce qu’il a été convenu d’appeler les « accords de Minsk » , les commentateurs de tous bords on délivré leurs analyses sinon leurs conclusions.

On aura déjà lu, vu et entendu tout et son contraire tandis que l’incertitude demeure quant à l’issue de la guerre qui déchire l’Ukraine.

Vue de l’extérieur, elle a suscité toutes sortes de réactions liées à la diversité des intérêts en jeu sinon aux partis pris et autres préférences idéologiques ou politiques.

Vue de l’intérieur, aussi, rien de plus logique.

Du nombre de points de vue exprimés par autant d’Ukrainiens d’un bord ou de l’autre de l’échiquier socio-politique, voici celui d’une députée du conseil régional de Dniepropetrovsk.

Pour rappel, le gouverneur de ladite région de Dniepropetrovsk est ce résident genevois dont le prolongement du forfait fiscal devait être discuté en fin d’année 2014 par le Conseil d’Etat genevois.

A l’heure actuelle, rien ne semble avoir été publié de la décision prise en relation avec la compatibilité ou non des activités de cet homme qui ne se cache pas de financer des milices privées dans le sud est de l’Ukraine.

L’information à rendre à cet égard ne relève sans doute d’aucune priorité pour nos journalistes pourtant prompts à dénoncer tout ce qui irait à l’encontre de droits humains.

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Lettre ouverte à Jacques Attali

Monsieur Attali,

Vous venez de vous exprimer sur la situation en Ukraine.*
Vous lire est un plaisir autant qu’une surprise alors que tant d’Européens bien intentionnés sont allés porter la démocratie au pouvoir, à Kiev, sur la Place du Maïdan en 2013.
Rappelez-vous, toutes ces personnalités en vue, accourues au chevet d’une Ukraine dont on a conspué puis renversé le président élu de l’époque, Viktor Ianoukovich.
Votre voix, à ce moment-là, a sans doute dû être recouverte par les cris de joie qui ont accompagné l’aube d’une nouvelle démocratie dans un pays qui n’a pourtant connu, depuis, que violences sur violences.
Cependant, voilà, parler de milliers de morts et de centaines de milliers d’exilés avant que les forces loyalistes de Kiev ne perdent le contrôle de l’aéroport de Donetsk a peut-être semblé trop compliqué à certains commentateurs.
De même, a-t-on dû penser opportun de faire peser une lourde chape de silence sur le massacre d’Odessa, le 2 mai 2014, alors que cinquante personnes y étaient brûlées vives, bloquées à l’intérieur du bâtiment par les amis de la démocratie.
Puissiez-vous, Jacques Attali, être entendu à défaut de l’avoir été jusqu’à présent pour dire votre position à l’égard de la Russie.
Bien à vous,

                                                                                             Hélène Richard-Favre
                                                                                             Genève, le 11 février 2015

*  http://www.attali.com/…/la-russie-doit-etre-notre-alliee

Politique

Dans la tête de Mc Cain…

Si nous leur avions fourni les armes dont ils ont besoin, ils n’auraient pas jugé nécessaire d’utiliser des bombes à sous-munitions. C’est en partie de notre faute, Lire la suite: 
http://fr.sputniknews.com/international/20150206/1014397894.html#ixzz3RBuOObKF
C’est ainsi que John MacCain justifie son intention d’armer l’Ukraine à travers un projet de loi qu’il veut soumettre au Sénat.
Plus cynique, on ne meurt pas, dans le Donbass, on est déjà mort.
Pendant ce temps-là, en Occident, la plupart des médias persistent et signent: la Russie agresse.
Quant à son Président, nombre d’articles lui sont consacrés, tous aussi savants les uns que les autres.
C’est même dans sa tête qu’un philosophe se place pour publier un ouvrage que La Tribune de Genève annonce en encart de son édition de ces 7-8 février, photo à l’appui et libellé choisi: L’inquiétante idéologie de Vladimir Poutine. 
Il est vrai que se mettre dans la tête d’un Mac Cain exige sans doute bien plus de courage à en suivre, ci-après, l’effet du cynisme:

Politique

Scenario macabre

Pour qui a osé espérer du bon sens humain qu’il prévale sur tout autre velléité sanguinaire, la guerre qui fait rage en Ukraine lui livre une tout autre réalité.
Aux accords proposés pour régler ce qu’on ose encore appeler « la crise ukrainienne » alors que la guerre tue depuis des mois et des mois, succèdent diverses démarches desquelles le cynisme n’est pas exclu.
Les médias et les politiciens qui, à force de slogans et autres invitations à la démocratie, ont soutenu le Maïdan, ont de quoi se réjouir.
Leur effort de guerre sera récompensé par la volonté de l’OTAN si elle s’applique.
Son commandant des troupes en Europe, en effet, n’exclut pas le recours à la force militaire dans l’est de l’Ukraine.
Alors que tant de connaisseurs et autres spécialistes ou analystes n’ont de cesse de présenter la Russie en agresseur, il est piquant de constater qu’à travers la voix de son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, elle rejette la solution militaire.
Si le scenario macabre qui s’annonce en Ukraine devait se jouer, il incombera à la classe médiatico-politique occidentale qui l’a écrit, d’en rendre compte.

Politique

La responsabilité des médias en jeu

On lit ici et là les velléités qu’aurait la Russie d’envahir l’est de l’Ukraine.
Ce scénario, même évoqué entre guillemets, relève au mieux, de la haute fantaisie, au pis, de la pure mauvaise foi.
Et relayer ce genre de propos sous quelque forme que ce soit est un choix qui ne relève d’aucun hasard.
Pour rappel, on a fait passer le Maïdan au nom de valeurs démocratiques. 
Au nom d’un idéal, on a soulevé un peuple.
Pour apprendre d’Obama, il y a peu, son ingérence et son soutien.*
Et maintenant?
Il estime que l’Ukraine doit être armée au prétexte que les forces russes seraient présentes dans le Donbass.
Voici ce que pense ce général ukrainien des mensonges dont tant de nos médias se sont fait le relai:

http://arretsurinfo.ch/general-ukrainien-aucune-troupe-russe-ne-combat-contre-nous/

 
* http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/02/02/washington-etreinte-par-un-profond-desarroi.html

Politique

« Encore un effort, camarades »

L’accueil qui a été réservé à l’un des récents sujets publiés ici-même,
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/01/30/rts-ou-est-l-ethique-journalistique.html
a été varié, rien de plus normal. 
Sur les réseaux sociaux où il a été partagé et commenté, un éminent journaliste a estimé, pour sa part, les règles de courtoisie et de pertinence enfreintes par un des commentateurs qui a écrit ceci:
Des journalistes en Suisse ? Pourquoi se fouler… on prend les articles de l’AFP et on remplit les colonnes sans vérification … aucune autonomie journalistique pour l’international, c’est juste lamentable… »
Ces notions de courtoisie et de pertinence laissent perplexe.
En quoi, en effet, leurs règles seraient-elles enfreintes à réagir à une information défaillante?
En quoi l’estime portée aux téléspectateurs s’exprimerait-elle davantage à travers le regard manifestement orienté sur une situation qui mérite bien mieux que cela?
Court-circuiter le sens critique d’un public par des reportages dont on ne précise ni la source ni la raison d’être, c’est le déconsidérer.
Dans ce sens, y réagir est un impératif.
Et ce ne sont pas les tenants et autres défenseurs de la « liberté d’expression » dont on a vu s’afficher tous les Charlie, qui devraient s’en offusquer.
C’est pourquoi, l’invite de cet éminent journaliste, adressée selon la formule bien connue indiquée en titre de ce sujet, relève certes de l’ironie mais n’en démontre pas moins tout le respect porté aux téléspectateurs.

Politique

RTS, où est l’éthique journalistique?

Ce 29 janvier, dans le cadre du téléjournal, la RTS a diffusé un reportage sur la situation dans l’est de l’Ukraine.

La gravité des faits exigerait une éthique journalistique à la hauteur.

Si elle a souvent pu être constatée et même signalée ici, elle ne semble toutefois pas avoir été le souci principal du correspondant de la RTS en ce 29 janvier.

Gulliver Cragg l’auteur du reportage diffusé par la chaîne publique suisse romande, travaille pour France 24. A lire son profil, affiché ici ou là, on comprend que ses idées ne regardent que lui.

Soit et dans ce cas, la RTS sait à qui elle s’adresse. Mais ses téléspectateurs?

Ils le comprennent quand ils entendent dire d’un témoin interrogé dans le reportage que les seuls intéressés par cette guerre, ce sont les clans mafieux. Et puis Poutine s’en mêle aussi. Je ne dis pas la Russie, je dis Poutine, tient-il à préciser.

Cette obsession à voir l’actuel président russe responsable de tous les maux ou presque, friserait le ridicule si elle ne mettait autant de vies et de pays en danger.

Et ce n’est pas Mikhaïl Gorbachev, tant estimé -encore- en Occident, qui contredira mon propos.

Histoire, Politique

Auschwitz, la mémoire souillée

Vladimir Poutine a participé mardi, au musée du Judaïsme de Moscou, à une cérémonie pour le 70e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz.

Suite à la décision prise par le gouvernement polonais de commémorer, en ce 27 janvier 2015, la libération du camp d’Auschwitz sans inviter le Président russe, les réactions n’ont pas manqué.

Relevons, ici, celle de Jacques Sapir qui énonce, sur son blog, en quoi consiste le mensonge ou l’impudeur à prétendre que le camp aurait été libéré par le 1er front d’Ukraine.

Contrairement à ce que soutient Radoslaw Sikorski, Ministre polonais des Affaires Etrangères, si Auschwitz fut bel et bien libéré par des hommes de la 332ème Division d’Infanterie de l’Armée Rouge, appartenant au « 1er Front d’Ukraine », Jacques Sapir explique ce que recouvre cette appellation de 1er Front d’Ukraine.

Il faut savoir que dans l’organisation adoptée par l’Armée Rouge, un « Front » désigne un groupe d’armées chargé d’opérer sur une « direction stratégique ».

Le 1er Front d’Ukraine était le nom du groupe d’armées qui avait combattu en Ukraine et qui, de là, remontait vers la Pologne. Ce n’était nullement une désignation « ethnique ».

Cela, tout historien le sait, précise encore Jacques Sapir. Certes, mais face aux enjeux géopolitiques qui ravagent l’est de l’Ukraine, l’Histoire fait bien pâle figure. Qui a encore envie de s’y intéresser sinon pour prédire ceci ou cela et jouer aux apprentis sorciers?

Voici la mémoire humaine une fois encore souillée, en avait-on vraiment besoin?

Sujet publié en page 14 de l’édition papier de La Tribune de Genève du 29 janvier 2015