Ce 16 février, mon sujet de blog commençait ainsi: « Plus un jour ne passe ou presque sans que l’on ait à subir le matraquage médiatique russophobe. » Ce 18 février, le début aurait pu être, « plus un jour ne passe ou presque sans qu’une nouvelle affaire de moeurs ne soit médiatisée. » Plusieurs personnalités en vue ont, en effet été visées ces derniers temps en France, au tour, aujourd’hui de Patrick Poivre d’Arvor. Il appartiendra à la justice de se prononcer comme il se doit. Mais justement, à cet égard, voici une affaire qui vient d’être jugée en appel et que je soumets à votre réflexion.
Il s’agit d’un homme qui a occupé diverses fonctions au sein du pouvoir, parmi lesquelles celle de député, de secrétaire d’Etat et de maire. Je veux parler ici de Georges Tron. Certaines de mes relations qui se reconnaîtront l’ont, tout comme moi, connu alors qu’avec François Goulard, Hervé Mariton et Jean-Pierre Grand, il a été l’un des quatre « mousquetaires » comme certains les avaient surnommés, qui ont oeuvré à la création, en octobre 2009, du « Club Villepin » devenu en juin 2010, le parti « République Solidaire » destiné à promouvoir la candidature de Dominique de Villepin à la présidentielle 2012 avec le résultat que l’on sait.
Or ce moment de la création du « Club Villepin », nombre de celles et de ceux qui y avaient participé s’en rappellent et peut-être aussi que c’était lui, Georges Tron, qui accueillait les invités à l’entrée de la prestigieuse Maison de l’Amérique Latine à Paris. A cette occasion, j’avais échangé quelques mots avec cet homme dont jamais un seul instant j’aurais pu imaginer ce qui allait l’attendre à peine 18 mois plus tard et durer près de 10 ans. Le voici désormais condamné à une peine de cinq ans de prison dont trois ans ferme pour viol et agressions sexuelles. Le Point propose une vidéo avec l’essentiel de l’affaire.
A lire les réactions qui suivent l’article publié par Le Monde, certaines expriment l’incompréhension d’une justice qui acquitte et soudain condamne dans le cadre d’une procédure qui a duré près de dix ans tandis qu’elle a débuté en mai 2011. On relève les contradictions que révèle ce dossier et l’inquiétude que suscite une décision qui diffère tant des précédents jugements rendus alors qu’aucun fait nouveau n’est intervenu pour motiver pareil changement.
D’autres se réjouissent, au contraire, de la condamnation de cet homme et appellent à la construction rapide de nouvelles prisons pour y incarcérer les nombreux hommes qui abusent de leur pouvoir, quel que soit le milieu concerné, familial y compris. Au delà de tout extrémisme, on peut légitimement s’interroger sur l’évolution qu’a subie l’affaire pour que Georges Tron soit passé de l’acquittement à trois ans de condamnation ferme.
Il ne s’agit là, en aucun cas de minimiser l’agression sexuelle, surtout pas. Il est avant tout question d’interroger le regard qui y est porté, ce que nombre de commentaires déposés sous l’article du Monde relèvent. L’ancien élu est sorti menotté du tribunal pour rejoindre la prison de la Santé, la décision de sa condamnation valant mandat de dépôt.