Une page se tournerait-elle?
Après la RTS, au tour de France2 de se distinguer par la qualité des deux documentaires que la chaîne d’information française à diffusés ce 15 décembre au soir.
Tous deux consacrés à Vladimir Poutine, ils ont permis aux téléspectateurs de découvrir -enfin!- des points de vue rarement ou jamais proposés jusque là sur le président russe.
La première partie de la soirée, c’est Laurent Delahousse qui l’a présentée avec une rétrospective de l’enfance, de la jeunesse et du cursus de Vladimir Poutine.
Pour qui avait lu l’ouvrage de Frédéric Pons, signalé ici-même*, on retrouve beaucoup de ce qu’il y a écrit. Il figure d’ailleurs parmi les intervenants du premier documentaire au cours duquel le public découvrira aussi, parmi d’autres, Piotr Tolstoï, journaliste d’une émission très connue de la chaîne Pervij Kanal, Vremja pokozhet.
La parole a aussi été donnée à l’Ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov. C’est dire le souci d’objectivité observé par France2!
La seconde partie de la soirée a consisté en un film mêlant, lui aussi, éléments rétrospectifs et témoignages. A retenir, ceux d’Hubert Védrine et d’Hélène Carrère d’Encausse, à signaler aussi, l’intervention, pour qui le connaît, de Xavier Moreau.
Autant dire que la soirée a a été d’un niveau autrement plus instructif que certaines précédentes émissions dont il a été question ici…
* http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/08/08/pasdamalgame.html
poutine
capture d’écran: rtl.fr
Le président de la Fédération de Russie, après avoir été identifié et renommé en Hitler, en Staline, en Ivan le Terrible, l’est désormais en pays.
C’est Alain Duhamel, pourtant journaliste aguerri, qui le présente ainsi:
http://www.rtl.fr/actu/politique/alep-le-veritable-vainqueur-de-la-bataille-est-vladimir-poutine-analyse-alain-duhamel-7786283086
Comme un autre de ses confrères sur son blog, emporté par sa prose -ou son humeur- voici que le journaliste français se surpasse pour évoquer le président russe.
Aussi, ne parle-t-il jamais de la Russie, ni de son armée ni de tout autre commandement militaire mais du seul « Poutine » et de son aviation, de ses bases militaires, de ses alliés et de ses adversaires.
On a bien compris que de nombreux journalistes ne se donnent plus la peine d’informer.
Mais de là à dire tout ce qui leur passe par la tête sans la moindre considération de leur public, il y a un pas qui semble allègrement franchi.
Un peu de déontologie, un peu de mesure et de nuances, serait-ce trop demander?
capture d’écran de: http://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/20-heures/jt-de-20h-du-mardi-13-decembre-2016_1956441.html
Tous ceux qui sont amis avec Vladimir Poutine oublient qu’il est un meurtrier, un voyou, un agent du KGB.
C’est ainsi que John McCain s’est exprimé au sujet du Président de la Fédération de Russie.
Et de ses propos, tout téléspectateur du 20 heures de France2 de ce 13 décembre aura pu en prendre connaissance.
Comme rhétorique, rien à dire, elle est tout en nuance et en finesse.
Quant à l’Histoire de la Russie, le Sénateur américain ne semble pas en faire grand cas. A tout hasard, le KGB n’existe plus. Pas davantage l’URSS au service de laquelle il a fonctionné de 1954 à 1991.
Mais bon, l’usage -ou l’inculture- veulent que l’amalgame prévale entre ex-URSS et Russie…
John McCain a utilisé ces termes au sujet du Président russe pour commenter la nomination du nouveau Secrétaire d’Etat américain chargé des Affaires étrangères.
De par les bonnes relations qu’il entretient avec Vladimir Poutine, celui-ci a donc été remis au pas.
Pour quel résultat?
Depuis le temps que sont diffusés documentaire sur documentaire et que paraissent ouvrage sur ouvrage pour nous révéler qui préside au destin de la Russie, comment et avec qui!
Las!
Quand l’encore actuel Président de tous les Français prédit le résultat de la primaire de la droite et du centre…
Encore une surprise?
Le premier tour de la primaire a été remporté haut la main par François Fillon et voici que certains visages, au moment du résultat, affichaient l’étonnement voire plus.
Personne ne l’attendait, personne n’aurait pensé que…personne. Sauf les électeurs de l’Ancien Premier Ministre de Nicolas Sarkozy.
Natacha Polony, interrogée par Laurent Delahousse sur France2 a su dire ce qu’il en était de tels électeurs tandis qu’ils ne sont jamais invités à s’exprimer dans aucun journal, magazine ou tout autre chaîne de radio ou de télévision.
Il n’aura donc pas suffi d’un an de battage médiatique pour nous assurer que les deux candidats qui seraient en lice étaient donnés d’avance.
Même l’encore actuel Président de tous les Français y est allé de son avis certifié conforme par la capture d’écran qui illustre ce sujet.
Pour le reste, eh bien on ne manque déjà pas de rappeler la relation que François Fillon entretient avec Vladimir Poutine.
Evoquée ici-même, elle a le mérite d’être claire:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2013/09/25/temp-d4ee9121b250ea75b6f0d6be76cf4430-247574.html
Après un article paru il y a près d’un an sur le site de l’hebdomadaire suisse, L’Hebdo, le grand quotidien Le Temps publie cet interview hier, 16 septembre:
https://www.letemps.ch/monde/2016/09/16/avons-besoin-decouter-vladimir-poutine
Voici qui nous change des habituelles litanies sur la Russie et son actuel président, dont on a bien compris qu’il était scruté par autant d’experts que de spécialistes en tous genres.
Cette fois, tout comme ici:
http://www.hebdo.ch/hebdo/cadrages/detail/«poutine-est-féru-de-stabilité»
parole est donnée à un journaliste allemand dont le point de vue vient nuancer tout ce qui a pu s’énoncer jusque là sur le sujet.
Outre ce que je n’ai cessé de rappeler, ici ou ailleurs dans quelques médias qui m’en ont donné l’occasion, bien des points essentiels sont relevés par Hubert Seipel.
Hormis l’usage à peine orienté du terme de « règne » dans une des questions posées par Etienne Dubuis, on appréciera l’initiative prise par le journal Le Temps.
Ce qui serait d’autant mieux venu, néanmoins, serait de voir enfin cesser tant d’allégations sur la Russie, bien trop souvent orientées et dénuées de toute nuance.
Rêver d’entente meilleure entre les pays et les peuples dont la culture ne ressemble pas en tous points à celle qui domine nos pays occidentaux ne devrait pourtant pas être impossible.
Il semble, toutefois, que le multiculturalisme si cher à certain(e)s ne concerne pas tout le monde…
Bon, nous voici enfin renseignés tandis que toutes celles et ceux qui auraient osé prétendre connaître le Président russe seraient restés loin du compte.
Ecoutons s’exprimer celui dont même Michel Eltchaninoff aura à apprendre, lui qui se situait carrément Dans la tête de Vladimir Poutine:
http://pages.rts.ch/la-1ere/programmes/tout-un-monde/7999104-tout-un-monde-du-14-09-2016.html#timeline-anchor-segment-8014503
Cela dit, voici un autre point de vue, celui d’un écrivain qui ne passe sans doute pas pour être un groupie du Président russe.
L’entretien qu’ Andreï Makine accorde, sur France Culture, à Olivia Gesbert débute à la minute 2,57. Au-delà du roman dont il est question, la Russie et la France sont aussi évoquées.
A suivre dès la minute 24’ et à méditer ce qu’Andreï Makine appelle le politiquement correct américain:
http://www.franceculture.fr/recherche?q=André%20makine
capture d’écran de l’article*: https://www.letemps.ch/monde/2016/08/15/cote-sympathie-vladimir-poutine-baisse
La poutinomania médiatique occidentale semble battre son plein.
Il faut dire qu’en veille d’élections législatives dont La Tribune de Genève nous précise que Le Kremlin verrouille le débat, le sujet mobilise les rédactions de nos quotidiens ou autres magazines.
A tort ou à raison, voici que le correspondant du journal Le Temps, nous raconte que La cote de sympathie de Vladimir Poutine serait en baisse*.
Ouf, de quoi rassurer les inquiets et tant d’autres qui s’évertuent à nous expliquer comment ce tsar gouverne:
http://www.lexpress.fr/actualite/vladimir-poutine-nouveau-tsar-de-russie-regards-croises-franco-allemands_1815574.html
Il est assez remarquable de noter comment les uns et les autres estiment bon de livrer leurs appréciations sur le gouvernement d’un pays -sinon sur le pays lui-même- en l’occurrence, le plus vaste du monde.
Au nom de critères qui doivent sans doute leur apparaître universels, les voici qui se posent en juge et censeurs.
Du temps de l’ex-URSS déjà, il était d’usage sinon de bon ton de critiquer un système dont on distillait à l’envi le risque.
Or à lire le correspondant du Temps à Moscou, cité ci-dessus*, qui, après avoir interrogé différentes personnes conclut de leurs témoignages, Toujours cette peur des ennemis encerclant la Russie, c’est à se demander si la célèbre peur des rouges ne lui rappelle rien.
Les commentaires relatifs à la rencontre entre les présidents turc et russe, ce 9 août à Saint Pétersbourg vont bon train.
Or qui sait ce qui s’est discuté sinon joué entre Recep Erdogan et Vladimir Poutine en dehors de ce qui en a été communiqué?
Dire de la Turquie ou de la Russie que l’une ou l’autre serait en position de faiblesse ou de force relève de projections.
Tout autant nombre de considérations auxquelles se prêtent quantité de journalistes sur les deux pays et leur président respectif.
Mais on sait combien l’influence à exercer sur les opinions publiques importe, ne serait-ce que pour les préparer à telle ou telle décision.
Anticiper celle qui sera prise par l’Occident relève du pari quand ce ne serait du parti pris.
Car à observer ce qui s’énonce dans ce qu’on appelle media mainstream, on a assez vite la tendance:
http://www.ledauphine.com/politique/2016/08/08/erdogan-et-poutine-l-europe-les-fatigue
http://www.hebdo.ch/hebdo/cadrages/detail/le-flirt-entre-erdogan-et-poutine-inquiète-l’otan
http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/08/09/31002-20160809ARTFIG00267-poutine-et-erdogan-a-saint-petersbourg-ou-la-revanche-de-carl-schmitt.php
A suivre la manière dont les médias occidentaux commentent la rencontre de ce 9 août entre les présidents russe et turc, on constate peu de variations.
De très nombreux compte-rendus reprennent la même rhétorique, la même analyse pour commenter ce que d’aucuns ont choisi d’intituler l’image du jour.
Or voici que l’auteur d’un article paru sur le site du Figaro, lui, n’hésite pas et convoque Carl Schmitt, juriste allemand qui a vécu de 1888 à 1985 et dont les liens avérés avec le nazisme ne manquent pas d’être rappelés.
Alors que l’accent est mis sur la théorie politique développée par l’intellectuel allemand, il est évident que le titre donné à l’article fixe le cadre: Poutine et Erdogan à Saint-Pétersbourg ou la revanche de Carl Schmitt.
Se demander en quoi le juriste allemand aurait cherché une revanche est une autre question. Le fait est qu’en insérant son portrait dans l’image du jour, on est au-delà des clichés…
L’information qui circule ici et là et dont « Charles » a indiqué le lien en commentaire à un précédent sujet de ce blog vaut son pesant de réflexion.
Selon une source citée sur l’article en question, le Président Erdogan aurait été sauvé par son homologue russe:
http://numidia-liberum.blogspot.ch/2016/07/coup-detat-en-turquie-poutine-sauve-la.html
Vraie ou fausse, l’information est publiée.
Soit elle sera contredite, auquel cas, elle n’aura constitué qu’une intoxe de plus, soit elle sera confirmée.
Le fait est que l’information a été relayée sur différents sites dont celui-ci:
http://www.camerounliberty.com/coup-detat-en-turquie-poutine-a-sauve-la-vie-a-erdogan/
Cela dit, pour le site Agoravox, c’est l’Iphone du Président Erdogan qui l’aurait sauvé:
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/coup-d-etat-rate-en-turquie-182912