Politique

Cour des Comptes, l’enquête.

Le Grand Conseil accepte qu’une enquête soit menée sur le dysfonctionnement qui a affecté la Cour des Comptes de Genève.
Hier, Le Courrier évoquait le premier refus de l’enquête demandée en octobre. Il rappelle aussi la perquisition du bureau du juge Daniel Devaud par le Procureur général Olivier Jornot en personne. Action qui n’a pas manqué de surprendre. 
Mario Togni, qui signe l’article, s’interroge:
Sans préjuger de leur rôle, des connexions troublantes peuvent toutefois être établies entre les divers protagonistes de l’affaire. La proximité entre le procureur Jornot, le président de la FPLC Florian Barro et Philippe Prost,  administrateur de la RISA, en fait partie. Tous trois sont d’anciens libéraux (aujourd’hui PLR) étroitement liés à la commune de Veyrier. 
Olivier Jornot a notamment présidé son Conseil municipal, dans lequel siège aujourd’hui Philippe Prost. Florian Barro, ancien vice-président du Parti libéral et dont la famille est bien implantée à Veyrier, préside aussi la banque Raffeisen du Salève, dont Philippe Prost est administrateur. Notons encore la présence d’un certain Stefano Moioli, secrétaire hors conseil de la RISA, qui est aussi un ancien élu libéral de Veyrier. 
La mise sous scellés du bureau de Daniel Devaud par le procureur général, le 23 octobre, a été jugée «disproportionnée» par plusieurs députés. Cette mise hors d’état de nuire est-elle à mettre en lien avec ce réseau? La question mérite d’être posée dans le cadre d’une éventuelle commission d’enquête.
Un autre lien peut être tissé entre Stanislas Zuin, président de la Cour des comptes, et Eric Rossiaud, qui joue un rôle important au sein du Conseil de fondation de la FPLC depuis plusieurs années. Outre le fait qu’ils appartiennent au même parti politique (les Verts), ils ont cofondé en 2003 l’Association pour la promotion de l’économie sociale et solidaire (Après-Ge). 
De nombreuses zones d’ombre résident également sur l’affaire soulevée par le rapport lui-même. Le dossier est délicat, au regard du passé houleux de la Rente immobilière, qui a bénéficié dans les années 1990 de crédits très avantageux de la BCGe – on se souvient du procès retentissant de son administrateur phare, le promoteur Carlo Lavizzari, finalement acquitté. La RISA a échappé à la faillite et a été transférée dans la Fondation de valorisation des actifs de la BCGe (Fonval). Pour 93% de son capital, du moins, alors que quelques actionnaires minoritaires se sont toujours maintenus (les 7% restant). La société dispose encore d’un important parc immobilier.
Alors que la FPLC a récupéré à bon prix en 2008 ce paquet de 93%, dans le cadre de la dissolution de la Fonval, elle tente depuis d’acquérir les parts restantes pour bénéficier d’une totale marge de manœuvre. Des négociations ont eu lieu, mais le prix des actions accordé aux minoritaires serait surévalué (1000fr.), selon l’audit non-publié de la Cour, qui estime leur valeur au maximum à 600fr.
(…)
Au-delà des conflits personnels à la Cour des comptes, l’importance des enjeux pourrait aussi expliquer les tensions et rebondissements extraordinaires de ces derniers mois. 
http://www.lecourrier.ch/103436/les_zones_d_ombre_de_l_affaire_devaud
http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/grand-conseil-accepte-enquete-cour-comptes/story/16967973

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