La littérature a-t-elle vocation à se muer en espace de règlements de compte d’ordre familial quand ce n’est pas en cour de justice fictive?
Le public est-il sollicité comme lecteur d’une oeuvre, comme jury d’un acte condamnable ou comme voyeur lorsqu’on lui expose les méfaits d’une personnalité publique?
Car enfin, c’est à lui que le livre est soumis, c’est à lui que le livre s’adresse. Et qu’il soit le plus nombreux possible, ce public, est évidemment aussi la raison du moment éditorial retenu.
A propos de son beau-père qui a commis l’inceste non pas sur elle mais sur son frère jumeau, Camille Kouchner déclare vouloir l’« enfermer dans un livre »
On croit lire Vanessa Springora qui a usé de ces termes mêmes lorsqu’elle s’est exprimée au sujet de Gabriel Matzneff.
Deux ouvrages, deux parutions début janvier, à un an d’intervalle.
Résultat?
Certains cercles parisiens en vue sont concernés. L’an dernier, d’ordre littéraire et politique, cette année, d’ordre médiatique et-politique.
Avec, à la clé, l’illusion qu’« enfermer dans un livre » changera quoi que ce soit?
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