« À Kharkiv, tout le monde a un cousin en Russie », titre Le Monde pour un de ses articles. Qui a piétiné cette réalité sinon les insatiables va-t-en-guerre qu’aucune diplomatie occidentale n’a retenus?
De longue date, j’ai alerté sur la guerre fratricide qui se livrait dans le Donbass. Mais qui suis-je dans un paysage médiatico-politique qui se détourne même du regard porté par d’éminentes personnalités sur les ravages de ce conflit?
Alors oui, dix ans après les hostilités que la suppression de la langue russe comme langue officielle par la Rada ukrainienne a déclenchées et dont ce même grand quotidien français rendait compte le 25 février 2014, oui, on peut toujours écrire qu’ « à Kharkiv, tout le monde a un cousin en Russie »!
Et nous apprendre que « Kharkiv est la plus grande cité russophone hors des frontières de la Russie » n’est un scoop que pour qui s’est détourné de ce qui caractérise cette région de l’Ukraine.
Le Sud-Est du pays est en très grande majorité russophone.
Nul n’est censé le savoir qui ne s’est pas forcément spécialisé sur le sujet, bien sûr. Mais avoir filtré -sinon écarté des médias « mainstream »- tout apport autre que celui débitant la doxa est fautif.
Parce que le public n’est plus informé.
Il est sous influence sinon propagande, je l’ai très souvent rappelé ici et je ne suis pas la seule. Mais comme nous sommes aussitôt taxés de « relais du Kremlin », autant dire que le dialogue est d’emblée anéanti.
Le résultat, nous l’avons désormais.
Et comme l’a relevé le commentateur de cet interview datée de janvier 2015, le pire envisagé n’est plus une fiction. Le coupable est néanmoins dores et déjà désigné et l’Occident s’en lave les mains.
Merci pour nous, les peuples, merci pour les centaines de milliers de victimes des deux côtés des belligérants.