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8 octobre 2010 – 8 octobre 2022

Le 8 octobre 2010, j’ouvrais ce blog sur la plateforme de la Tribune de Genève. J’y partageais de brefs textes sous pseudo, c’est peu à peu que j’ai commenté l’actualité sous mon identité.

Près de 2’000 sujets suivis de 25’000 commentaires publiés plus tard, le blog a été menacé d’abord, fermé ensuite. Histoire passée qui s’est déroulée entre décembre 2019 et février 2020, l’aventure se poursuit ici depuis lors.

Tenir un blog est un plaisir tant que l’échange est partagé.

Or quand surgissent de zélés internautes qui n’ont de cesse de déformer ce qui est énoncé, l’énergie dépensée à réagir mobilise l’attention et détourne du but initial qui est de soumettre un point de vue et d’en discuter.

Si l’échange est court-circuité par l’accusation, il précipite le procès d’intention.

Et sont gommées relativité de points de vue et relativité de sensibilités dont la confrontation devait, au contraire, ouvrir de nouvelles perspectives et dégager de nouveaux horizons.

Parce qu’être animé de convictions et les défendre n’équivaut pas à marteler des certitudes!

Et j’avais cru comprendre que la démocratie permettait l’expression de différences et de divergences. Or il semble bien que la déclaration de principes suffise. Et qu’ainsi drapé d’intentions, on s’y réfère pour exclure.

Culture, Politique, société, Voix

Ecrire, un pur bonheur

Du plus loin que je me souvienne, j’ai aimé les lettres. Et les chiffres aussi, en moindre mesure toutefois, ce qui n’a pas empêché mon instituteur de l’époque de vouloir m’orienter vers la filière scientifique plutôt que littéraire.

J’avais, en effet réalisé le meilleur résultat, au niveau cantonal, d’un test de calcul oral.

Mais cela n’avait rien à voir avec les mathématiques! Il s’agissait sans doute et plutôt de vélocité mentale. J’ai donc étudié latin et grec et connu, de fait, la dernière année non mixte du Collège Calvin de Genève.

Car jusqu’en 1969, le Collège n’accueillait les filles qu’en section classique.

Je me suis ensuite inscrite à la Faculté des Lettres de l’Université de Genève pour, avant tout, y étudier le russe. L’apprentissage de la langue se réalisait de manière intensive en une année, après quoi, étaient abordées la littérature, l’Histoire et l’histoire de la langue.

En 1978, alors que je rentrais de Leningrad où j’avais rencontré l’un des plus célèbres traducteurs de Baudelaire dans le cadre du travail que je préparais, consacré à l’influence du poète sur le symbolisme russe, j’ai opté pour la linguistique générale.

Sans jamais regretter ce choix, il a malgré tout constitué un crève-coeur.

Raison pour laquelle, vingt ans plus tard, j’ai renoué avec le russe en vue d’un travail en épistémologie et linguistique russes. Le Professeur avec lequel j’étais en relation a voulu lire mon premier recueil de nouvelles, « Nouvelles de Personne ».

Ce recueil lui a plu, il l’a prêté à sa collaboratrice, tout juste arrivée de Moscou.

Elle l’a « adoré » selon ses propres termes et a tout de suite proposé de le traduire en russe. À la demande d’un éditeur avec lequel elle était en contact, elle a soumis une ou deux nouvelles en russe, le projet d’édition bilingue a été retenu.

C’est ainsi qu’en 2005, après trente ans d’absence, j’ai retrouvé la Russie pour présenter ce livre.

Ensuite, j’y suis retournée au fil des cinq recueils de nouvelles qui y ont été traduits et publiés en édition bilingue. Et c’est avec le soutien conjoint de Pro Helvetia et du Département des Affaires Etrangères de la Suisse que j’ai honoré les diverses invitations qui m’ont été adressées de présenter ces ouvrages.

En 2010, j’ai ouvert un blog sur le site de la Tribune de Genève.

On m’a invitée à y parler de la Russie, j’ai refusé, je ne connaissais pas assez le pays que je retrouvais 30 ans après que j’y avais séjourné comme étudiante. C’est en 2012 que j’ai commencé à traiter d’actualités russes. Pas pour prendre parti, pour partager ce que j’avais reçu et appris de ce pays.

La suite, vous la connaissez, le blog a été fermé grâce à l’activisme d’aimables internautes.

Vous savez aussi comment j’ai réussi, par un admirable tour de passe-passe, à être associée au Kremlin et à sa politique. Alors que « ma Russie » est celle de Dostoïevski, celle de Tchekhov, celle de Harms, écrivains auxquels j’ai été associée par tel ou telle critique littéraire

Cette manière de confondre approche littéraire et militantisme est dans l’air du temps, on le sait.

Je ne renonce pas à y réagir, encouragée par ces mots reçus d’une amie qui ne partage pas du tout ce que j’énonce sur la Russie. Mais qui, face aux critiques formulées à mon encontre, m’a confié avoir pris ma défense. Et d’ajouter, « J’ai dit que je t’admirais en tant qu’écrivaine et qu’on pouvait parler de bien d’autres sujets que la politique avec toi. »

Or ce blog a été perçu comme « politique » tandis qu’il résulte d’observations.

S’adonner à une critique, en l’occurrence, de discours médiatiques relatifs à la Russie n’équivaut pas à louer son Président et à le soutenir, mieux encore, à m’en rendre l’amie! Mais qui se donne la peine de ne pas mélanger a-priori, partis pris pour, en définitive, juger?

J’aime échanger avec des personnes d’avis opposé au mien.

Mais lorsque la sentence hâtive s’en mêle, on n’est plus dans le débat d’idées. On est dans l’exécution, l’Histoire et l’actualité nous en fournissent de nombreux exemples. Raison pour laquelle, je l’ai écrit ici le 24  mars dernier, ma véritable patrie, c’est la littérature.

Je maintiens et renvoie aux précisions apportées dix jours plus tard.

J’aime les lettres, j’aime les langues, j’aime la langue. La travailler, non pour haranguer des foules, non pour vendre un produit, non pour brandir un slogan mais pour restituer un instant, une humeur, une saveur, une sensation, s’impose et constitue un pur bonheur.

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Détester la Russie, une priorité en Occident

Mais qui peut demeurer insensible à ce qui se passe en Ukraine, personne. Au point que des camps se forment entre Occidentaux. La rencontre brutale vécue hier n’est pas la première du genre à laquelle j’ai dû faire face. 

Toute position nuancée est devenue intenable. Toute tentative de montrer la complexité de la situation est réduite à néant. Tout désir de dialogue autre qu’assassin est voué à l’échec.

On me sait aimer la Russie, on m’attribue de facto comme « ami », son Président. On me sait rejeter le diabolisation d’un pays, on me provoque, on nargue, on rejette. Et cela ne date pas d’hier!

Déjà du temps de l’URSS et de mes études de russe, on s’interrogeait. Mais comment pouvais-je aimer un pays pareil? Pour sa culture, pour sa langue et pour son Histoire. On est loin de la politique, là mais non, il faut sans cesse y ramener.

Jusqu’à m’attribuer des liens avec le Kremlin. Jusqu’à même s’interroger sur les faveurs que j’aurais reçues pour que mon oeuvre littéraire soit traduite en russe et publiée à Moscou.

On en est là, oui.

Sauf pour qui fait la part des choses. Et j’en connais que je ne remercierai jamais assez. Parce que l’échange est resté possible. Parce que le discernement les habite plutôt que la détestation. Parce que la radicalité n’a pas leur préférence.

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Rencontre brutale

Je rencontre un couple d’amis auxquels j’ai adressé l’invitation à la présentation de « SILLONS », recueil de textes poétiques que j’ai écrits et qu’ont accompagnés de leurs oeuvres trois artistes, Sylvie Bleeckx, Florence Lamb et Andrés Moya.

C’est à peine si l’on en parle que déjà lui me lance quelque chose du genre « Alors, ton ami Poutine… ». Je ne réagis pas, la provocation est flagrante, j’y suis habituée et j’ai la tête ailleurs, en particulier à ce livre.

Mais Ukraine et Russie reviennent dans la discussion, mon interlocuteur m’apprend que deux projets culturels auxquels il participait ont dû être mis en attente de temps meilleurs. J’entre alors dans le sujet mais me heurte d’emblée à un mur.

Au nom de « la liberté », bafouée par la Russie, il me refuse le dialogue.

Au nom de « la liberté », il ne veut strictement rien savoir ni entendre de ce que je pourrais lui dire. J’insiste, il hausse le ton. Je ne désarme pas, je comprends que son principe de « liberté » est à sens très unique.

Après un échange musclé, je parviens à lui conseiller de visionner cet extrait de discours de Georges Friedmann déjà plusieurs fois partagé ici. Car il se moque, personne n’en veut à la Russie, ni ne la menace.

Je lui résume en quelques mots les propos de Georges Friedmann, je vois ses yeux s’écarquiller et les traits de son visage se contracter. Pris en défaut, pour se défendre il lance « c’est de la géopolitique! »

Et oui et alors?  Alors, il décide que ça suffit, qu’il ne veut plus m’entendre.

Au nom de « la liberté » qu’il estime piétinée par la Russie, il est parti. Nous étions amis, nous aurions pu nous quitter par un « au revoir »! Rien de cela. Il a préféré l’affront, brutal.

Ce radicalisme n’est pas anecdotique. Il est grave. Par sa négation d’autrui.

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Comparer le traitement médiatique de la guerre au Yemen à celui de l’Ukraine oui mais…

Sur un réseau social bien connu, je découvre cette vidéo qui interroge sur le fait qu’on ne parle pas de la guerre au Yemen. Alors oui, tout à fait d’accord, on ne parle pas autant de la guerre au Yemen que de celle en Ukraine.

Mais la comparaison s’arrête là. Sur cette différence de traitement. Or la raison qui est évoquée dans la vidéo est plus que réductrice sinon simpliste et je pèse mes mots et les maux endurés par les victimes.

Car lorsqu’on entend que « contrairement à l’Ukraine qui est simple moralement, il y a un pays agressé par un dictateur, la situation n’est pas simple moralement au Yemen », que dire? Que ce Monsieur ignore de quoi il parle, désinforme, ou les deux?

Faire l’impasse sur huit ans de guerre civile dans le Donbass dont les habitants ont été traités de « terroristes » dans nos médias du seul fait de s’être soulevés contre le décret de la Rada du 24 février 2014, imposant l’ukrainien au détriment de toute autre langue jusque là admise, parmi lesquelles le russe, c’est gommer la vie de toute une population.

Faire l’impasse sur huit ans de conditionnement de l’opinion publique qui n’a jamais rien vu ni su des agissements des Présidents ukrainiens successifs contre leur propre population dont les enfants ont survécu dans les caves quand ils n’ont pas été tués, c’est nier tant de souffrances.

Ces huit ans de guerre civile ont causé des centaines de milliers de blessés, bien plus d’un million d’exilés, en grande partie vers la Russie et près de 15’000 morts des deux côtés. Alors pour « l’Ukraine qui est simple moralement », revoir la copie ne serait pas de trop.

Peut-être et sans doute animé de nobles intentions, ce Monsieur n’exhale en définitive que l’air vicié du temps.

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Refuser la fatalité, un souhait raisonnable?

Plusieurs raisons ont présidé à l’ouverture de ce blog.

L’une d’entre elles a rejoint le désir de partager un regard citoyen et littéraire sur l’actualité. Consciente que je jetais une bouteille à la mer, je l’ai jetée.

Et chaque fois que je partage ici un sujet, le même sentiment m’anime, de nécessité et de plaisir. Nécessité parce qu’écrire est ma manière d’être au monde et que cette manière a pris les atours du plaisir.

Ce qui n’empêche bien sûr pas la tristesse ni l’amertume d’inspirer parfois ce que je publie sur ce blog.

En l’occurrence, assister aux prises de décision de personnalités placées en très haut lieu et se savoir condamné à les subir, n’entrouvre plus qu’à peine l’espace à l’espoir.

L’espoir qu’un grain de sable se mêle d’enrayer une mécanique infernale.

Entretenir cet espoir maintient debout mais exige de veiller en permanence à l’équilibre que l’on tient à garder pour éviter de vaciller et de sombrer.

Dans ce sens, écrire ici, constitue une force qui, partagée avec vous, accorde au moins un temps de répit. Celui auquel on voudrait se raccrocher pour refuser la fatalité.

Or elle encercle de plus en plus, vous me contredirez, je le souhaite!

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Une « élite » suisse douche les siens …

Arriver au sommet du pouvoir et conseiller à ses concitoyen(ne)s de prendre leur douche à deux pour économiser l’énergie?

On croit rêver mais non, notre Conseillère Fédérale Simonetta Sommaruga a bel et bien énoncé cette recommandation. Chaque jour qui passe, on pense avoir atteint des sommets, on se trompe!

Le clou, c’est encore cette merveilleuse Conseillère Fédérale qui nous l’offre quand elle déclare, dans une interview accordée au Tages Anzeiger,

«Je sais qu’à partir d’un certain âge, les douches à deux ne plaisent plus à tout le monde.»

En tous les cas, si gravir les échelons de la politique pour accéder au siège suprême dit « des sept sages » amène à tenir pareil raisonnement, on comprend que n’importe qui ne puisse y parvenir!

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Pas de « rentrée littéraire », juste quelques réflexions en partage

Ce blog que vous suivez -et je vous en remercie- je le mène en parallèle à mes activités littéraires.

Il m’a valu, me vaut toujours, d’être (dé)considérée tandis que je n’y ai jamais caché mon amour d’un pays honni par nos médias.

Ce qui m’amuse est que depuis le temps de mes études de russe, le mélange de genres n’a jamais cessé.

A l’époque, en effet et comme c’était du temps de l’URSS, j’étais soit taxée de crypto-communiste quand je rendais compte de mes séjours en Union Soviétique, soit de bourgeoise par des militant(e)s de la cause trotskiste, léniniste ou autre.

Comme quoi… avoir étudié la langue, la littérature et l’Histoire d’un peuple, être traduite et publiée dans son pays vaut d’être, de fait, perçu par le biais politique et non esthétique.

Quand ces deux dimensions se rejoignent, on a vraiment de quoi s’inquiéter.

Car une littérature qui convient à l’air du temps apporte quoi à la réflexion? Rien d’autre que la confirmation de ce qui est à penser. Rien d’autre que l’assurance de suivre « la bonne » direction.

Ce qui est attendu se trouve, l’ordre est sauf. Alors qu’ouvrir à l’étrange entraîne l’imaginaire et ouvre myriade d’horizons à explorer!

Il ne m’est jamais apparu opportun de « me raconter » tant les vies dans lesquelles se glisser m’a semblé bien plus riche à maints égards. Qu’elles soient celles d’hommes ou de femmes, ordinaires le plus souvent, toutes signent l’être dans sa simplicité, dans sa complexité, dans ses contradictions.

Fictions, non fictions, j’ai mêlé ces catégories.

Menée par une inspiration soudaine, impérative, aléatoire aussi, souvent saisie par ces instants, ces fulgurances où profondeurs rejoignent superficialités, j’écris ce que je perçois de réalités et de projections confondues.

Autant d’histoires dévidées tantôt sous forme de monologues, tantôt de dialogues qui, en commun, partagent sans doute la prégnance de fatalités que rêve et espérance s’attachent à contourner mais que rattrape une désillusion sans merci.

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Misère assassine

Dans un précédent sujet de ce blog, j’ai raconté ma rencontre avec une jeune femme ukrainienne dans les rues de Genève. Elle cherchait une adresse, celle d’une famille qui serait peut-être prête à l’accueillir tandis que celle où elle vivait jusqu’alors lui avait signifié la fin de son séjour chez elle.

Ce sujet, je l’avais transmis à la Tribune de Genève qui l’a  publié en « Lettre du jour ».

Depuis lors, le nombre de russophones ou ukrainophones que je croise au gré des rues n’a fait qu’augmenter. Tant mieux si ces personnes trouvent ici de quoi survivre ou revivre! Avant-hier, par exemple, était garé un imposant véhicule noir devant une splendide maison de maître en construction.

Hier, deux nouvelles limousines l’avaient rejoint.

Située dans une campagne paisible du canton, à quelques kilomètres à peine du centre de la ville, la demeure presque achevée serait-elle destinée à accueillir des victimes de la tragédie qui n’en finit pas de se jouer à nos portes, qu’on s’en réjouirait pour elles.

Comment le savoir, cela ne nous regarde évidemment pas!

Quoi qu’il en soit, l’Allemagne semble aller au-devant d’une grave crise économique. Et si ce n’était que l’Allemagne qui, par la bonne grâce d’une politique qui a démonisé la Fédération de Russie, perçue de manière inamovible comme « criminelle », si ce n’était que l’Allemagne qui peu à peu sombrait…

Non, hélas! Et ce seront toujours les plus pauvres qui payeront le plus lourd tribu au cynisme. Rappelez-vous ces 11 minutes 19 si éclairantes que les oublier serait faire l’impasse sur ce qui gouverne notre beau monde, aussi misérable qu’assassin.

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Quand Ruth Elkrief s’obstine à refuser la logique de Ségolène Royal

Vous êtes, bien sûr au courant de la prise de position de Ségolène Royal, première femme à être parvenue au second tour de l’élection présidentielle française en 2007, face à Nicolas Sarkozy. La France a voté, la candidate socialiste a perdu et on se rappelle comment elle a réagi.

C’était depuis la Maison de l’Amérique latine à Paris.

Bref, peu importe et quoi qu’on en pense, je vous propose de la découvrir -si ce n’est déjà fait- interviewée par Ruth Elkrief, que tout le monde connaît sans doute et qui est passée, en 2021, de BFMTV à LCI.

En quoi cette séquence télévisée est-elle intéressante?

En ceci que l’on a sous les yeux, la manière dont use sinon abuse, une professionnelle de l’information pour s’adresser à une politicienne qui en a vu d’autres, on le sait, ne serait-ce qu’au sein même de son parti lors des primaires en vue, justement, de la présidentielle de 2007.

Ruth Elkrief s’attache avec insistance à refuser la logique de la prise de position de Ségolène Royal mais cette dernière, rompue à l’exercice du faux échange, ne s’en laisse pas conter. Elle affiche un calme parfait et poursuit son raisonnement qu’à l’évidence, la journaliste rejette.

Ségolène Royal honore la France, quoi qu’en pensent ses détracteurs.

Elle honore ce pays par la démarche de paix qu’elle initie en tant que politicienne. Car il ne suffit pas de publier livre sur livre ou article après article pour expliquer ce qu’il en est d’une guerre appelée en Russie, opération spéciale.

Une action d’ordre politique s’impose.

Pour rejeter cette surenchère haineuse envers un pays qui pousse les nôtres, de pays, mais surtout ceux qui sont bien moins riches -et Ségolène Royal le dit aussi- vers le gouffre. Qui va payer le prix de l’exponentielle russophobie que les médias répandent journée faite, sinon les plus démunis?

Et non, ce n’est pas en rajoutant pull-over sur pull-over pour se protéger du froid de nos foyers que l’on aidera l’Ukraine! Quant aux bougies, on sait leur présence récurrente au moindre drame. En l’occurrence, leur flamme destinée ici à nous éclairer ne réduira pas les armes au silence.

Ségolène Royal est animée d’intentions à soutenir pour qui refuse de voir l’Europe en sang. Et à Ruth Elkrief, elle cite des noms de personnalités à solliciter pour s’engager dans cette résistance au surarmement et à la ruine économique qui se profile déjà dans le secteur public autant que privé.