De cette foire d’empoigne qu’est devenu le champ médiatique en lien avec « l’information », relayée sur les réseaux « soucieux » comme les qualifiait un de mes amis défunt, on peut s’éclipser pour échapper à la déferlante de commentaires générés par telle ou telle publication partagée. En pareil cas, on se prive de ce qu’est devenu l’échange dit social et on privilégie le retrait de trop de fougue. C’est un choix.
Soumis à quelques turbulences, ce blog l’a été. Surtout du temps où l’avait accueilli la plateforme gracieusement mise à disposition par la Tribune de Genève. La visibilité était de facto plus importante que l’actuelle, imposée en février 2020 par la décision qui avait été prise en haut lieu de rendre l’accès impossible à ce blog. C’est du passé.
Il illustre néanmoins les aléas de la soi-disante « liberté d’expression » dont nous disposerions en Suisse ou de manière plus générale en Europe et en Occident, à l’inverse de pays dont les régimes sont considérés comme des « dictatures ». Or par de fervents démocrates, ce blog a été dénoncé. Qu’à cela ne tienne, il a survécu.
Le fait qu’il ait déclenché autant d’animosité de la part d’internautes convaincus d’incarner à eux ou à elles seul(e)s la droite ligne à penser en dit long sur la santé de nos régimes politiques dont les dignes représentants se posent en juges et censeurs pour dicter la bonne conduite à suivre.
Parce qu’il est question, ici, d’un pays honni comme peu d’autres ont pu l’être depuis longtemps, on décrète que ce qui s’y écrit est de la pure propagande. On s’évite l’effort de lire avec attention le propos soumis, on le rejette du seul fait qu’il ne conspue pas ce qui est russe. C’est dire le niveau atteint de la « liberté d’expression » chérie et revendiquée par nos compatriotes!
Heureusement, il existe des personnes avec lesquelles un véritable échange de points de vue reste possible. Et parmi elles, de très précieuses récemment rencontrées, finlandaise pour l’une et d’emblée déclarée russophobe, polonaise pour l’autre et tout aussi russophobe déclarée. Eh bien figurez-vous que nous avons toutes les trois réussi à mener une véritable discussion.
Miracle? Non. Volonté et qualité d’écoute. Respect de l’opinion adverse et désir de comprendre un point de vue qui n’est pas le sien. Oui, pareilles gens existent et heureusement. D’abord pour leur franchise, ensuite, par leur disponibilité à entendre autre chose que leur seules certitudes claironnées en vérités et imposées comme telles.