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Histoire triste

Cela aurait pu être une belle histoire que j’avais proposé à une jeune femme d’écrire avec elle lorsqu’elle m’avait raconté en quelques mots d’où venait l’homme avec lequel je l’avais rencontrée.

Il avait traversé les mers au risque de sa vie, sur ces bateaux de fortune et d’infortune tout autant. Il avait connu de nombreuses épreuves avant de rejoindre l’Europe.

Le couple s’est installé dans un appartement où deux enfants sont nés de ce qui ressemblait à un conte de fée. Il était chrétien, attentionné, j’étais heureuse pour cette famille.

L’histoire était belle et démentait ce qu’on pouvait lire ou entendre de négatif sur les réfugiés.

Il n’en aura malheureusement pas été ainsi, l’homme, sitôt son statut régularisé a commencé à insulter sa compagne, à l’humilier, la tromper, bref, à trahir et à piétiner l’amour que lui avait porté la jeune femme.

A l’évidence, les racistes et les xénophobes boiront cette histoire comme du petit lait qu’elle n’a pas vocation à être. La taire, néanmoins, m’est difficile tant son issue est décevante.

Le cas de cet homme n’est, bien sûr pas à généraliser. Il confirme malheureusement que l’amour, accompagné d’aide et de soutien, n’est pas toujours partagé de la plus belle façon.

Politique, société, Voix

L’adolescence assassine

Ce sujet est-il d’ordre politique, certains diront que oui, cela se discute.  Il s’agit de l’assassinat d’une jeune fille de 14 ans par un adolescent et son amie, tous les deux âgés de 15 ans.

Les trois étaient dans le même lycée professionnel de Cognacq-Jay d’Argenteuil, en classe de troisième.

Il y aurait eu harcèlement, querelle amoureuse, bref, rien qui ne devait amener à l’assassinat sinon qu’il a eu lieu et de manière même préméditée par le jeune homme et sa petite amie.

La manière avec laquelle se seraient déroulés les faits révèle plus qu’un malaise, une réalité.

Et cette réalité est celle qui fait que ce sujet pourrait être considéré comme politique. Car il ne s’agit pas d’un fait divers. Il s’agit de comportements qui s’observent de plus en plus.

Rappelez-vous, ce jeune garçon de 15 ans, Yury, agressé en janvier par une dizaine de jeunes et laissé pour mort sur la dalle Beaugrenelle à Paris! La vidéo de son agression avait choqué.

Il a pu être sauvé, lui.

La jeune Alisha, elle non. Jetée dans la Seine encore vivante après avoir été frappée à la tête entre autre, elle est morte noyée. Pour une querelle amoureuse…

Culture, Politique, Voix

Quand la couleur de la peau s’impose face au talent

Peut-être avez-vous appris que la romancière néerlandaise sollicitée pour traduire la poétesse américaine qui était intervenue le jour de l’investiture de Joe Biden avait suscité le tollé?

Pour la seule raison qu’elle était blanche et que traduire l’oeuvre d’une noire lui était  contesté.

Racisme à l’envers, si l’on considère qu’il en existerait un « à l’endroit »? Non, voyons, c’est que tout simplement, on ne veut pas d’une Blanche pour traduire une Noire.

Car selon une militante noire, la maison d’édition des Pays-Bas aurait manqué une «occasion» en n’employant pas une personne noire pour traduire l’œuvre d’Amanda Gorman. Marieke Lucas Rijneveld est «blanche, non-binaire et n’a aucune expérience dans ce domaine».

En d’autres termes,  le talent reconnu à la jeune Marieke Lucas Rijneveld que l’International Man Booker Prize a couronné en 2020 doit s’effacer au nom de la couleur de sa peau.

Au prétexte, aussi, que par ses origines, elle serait incapable de se mettre à la place de la poétesse dont elle se réjouissait pourtant de traduire l’œuvre.

Le partage d’une expérience commune permet à leurs protagonistes d’en parler d’une même voix peut-être mais rien ne garantit à chacune d’entre elles de rencontrer le même écho auprès d’un public.

Car au-delà des faits, il y a la langue et la manière d’en user.

Et la traduction d’un idiome à l’autre relève de cet art qui consiste à rendre le génie du premier dans celui du second. Le nier revient à considérer le travail d’un orfèvre identique à n’importe quelle autre activité professionnelle.

Dans l’idéal, une occupation équivaut à une autre. Pas dans la réalité.

En l’occurrence, faire fi du talent de la romancière blanche au nom de sa couleur de peau dénote une sensibilité qui ne garantit aucune meilleure réception de l’oeuvre de la poétesse noire aux Pays-Bas.

Mais bon, certaines priorités étrangères à l’art poétique seront ainsi satisfaites!

Et nous n’en sommes qu’au début de ce genre d’exigences. On modifie des titres d’oeuvres littéraires désormais, on en réécrit des passages entiers quand on ne choisit pas de les supprimer.

Au nom du respect, nous est-il précisé chaque fois…

Culture, Economie, Histoire, Politique, société, Voix

Ces opportuns et très sélectifs rappels au passé soviétique de telle ou telle personnalité…

Comment mieux brandir l’épouvantail russe sinon de le renvoyer à son passé soviétique et d’autant influencer l’opinion? Il suffit de citer quelques références caractérisées de l’ex URSS et de les associer à tel ou tel protagoniste russe actuel pour ainsi créer l’amalgame.

Rappelez-vous, il en a été question ici lorsque nous sommes revenus sur cette émission de la RTS  qui, à plus d’un égard, servira de référence de la plus mauvaise foi qui soit. En fin d’émission, en effet, le présentateur a choisi de diffuser des images du coup d’Etat de 1991 à Moscou et d’y joindre le nom de l’actuel président russe, laissant ainsi suggérer aux téléspectateurs qu’il y avait été impliqué.

Or pas du tout et au contraire!

Cela a été clairement énoncé dans cet entretien avec Jacques BAUD qui, par la même occasion, a cité les propos tenus par Vladimir Poutine en 2005 sur ce qu’il en avait été de l’effondrement de l’URSS et de ses conséquences, propos trop souvent détournés par nos journalistes si avides « d’informer » leur public qu’ils paraissent préférer réciter la leçon mensongère qu’on leur a inculquée.

Un nouvel exemple de ce genre d’influence à exercer sur les esprits figure dans un article du journal Le Temps. La parole est donnée au député du Parlement russe, Viatcheslav NIKONOV. Fort bien. Mais comment est-il présenté? Par ses activités politiques, immédiatement suivies de son ascendance, mentionnée à trois reprise, excusez du peu!

Or il y a bien une raison qui vous sautera aux yeux alors qu’en règle générale, les personnes que l’on interroge sur un sujet d’ordre politique, ne sont pas identifiées en référence à leurs ancêtres. Au prétexte qu’ils seraient célèbres, ils vaudraient d’être mentionnés? Et de manière si insistante qu’ils doivent être cités à trois reprises à quelques lignes d’intervalle?

Lisez un peu, il s’agit du début de l’article. D’emblée apparaît l’orientation à donner à la lecture des propos que tiendra Viatcheslav NIKONOV. Car le journaliste s’est arrangé pour qu’au nom de son invité soit associé celui de Staline, ni plus ni moins. Ce qui donne:

Député du parlement russe, Viatcheslav Nikonov en est persuadé: ses compatriotes «sont concernés par la pandémie, la croissance économique, le niveau de vie, l’éducation». Alexeï Navalny, l’opposant envoyé dans une colonie pénitentiaire? Ses supporters sont descendus dans la rue «sur une commande actionnée de l’étranger, vous m’excusez, mais ce n’est pas un soutien massif». Viatcheslav Nikonov est historien et il porte le prénom de son grand-père, Molotov, illustre ministre de Staline. Le Temps l’a rencontré.

Pour Viatcheslav Nikonov, président de la commission pour l’éducation et la science de la Douma, la majorité de la population russe est davantage préoccupée par les situations économique et sanitaire que par l’affaire Navalny. Les salves contre le régime politique seraient orchestrées par l’Occident, estime cet historien et petit-fils de l’illustre ministre des Affaires étrangères de Joseph Staline

Des milliers d’opposants russes et des diplomates occidentaux se sont rassemblés samedi à Moscou pour pour rendre hommage à l’opposant Boris Nemtsov, assassiné il y a six ans à proximité du Kremlin. Un autre opposant à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, a été transféré la semaine dernière dans une colonie pénitentiaire à 200 kilomètres de Moscou pour purger sa peine de 2 ans et demi. L’influent député du parlement russe Viatcheslav Nikonov est le petit-fils de Molotov, le ministre des Affaires étrangères de Joseph Staline ayant donné son nom au pacte Molotov-Ribbentrop. Il commente l’affaire Navalny et les relations de son pays avec l’Occident. (…)

Sur le site du journal, seules deux références apparaissent, deux de trop quand un homme n’est pas responsable des faits et gestes de ses aïeux, que je sache. Cependant voilà, ces rappels du passé soviétique de telle ou telle personnalité sont de préférence réservés à toute personne qui, de près ou de loin, n’a rien contre Vladimir Poutine.

Voyez vous-mêmes! Auriez-vous lu quelque part le rappel du passé soviétique fort éloquent de la Nobel de littérature 2015, Svetlana Alexiévitch? Auriez-vous une fois entendu rappelé quelque part dans nos médias occidentaux qu’elle avait été une inconditionnelle admiratrice de l’une des plus intransigeantes figures de l’URSS, Félix Dzerzhinski?

A tant de nos journalistes qui aiment à citer les noms de personnalités soviétiques qui ont exercé la terreur, allez jeter un oeil sur la déclaration enflammée qu’adressait la lauréate de l’Académie de Stockholm à Félix Dzerzhinski, le fondateur de la TCHEKA, ancêtre du KGB, lui-même devenu FSB, cela vous donnera une petite idée de ce qu’il est préférable d’éviter de mentionner…

Parce que, je le récris ici, à 29 ans, âge auquel la Nobélisée s’est à ce point exaltée lorsqu’elle évoque celui dont Wikipedia rappelle le surnom de « Félix de fer » et non « … le chat » et dont il est aussi écrit que  » dans sa célèbre biographie de Lénine, Ferdynand Ossendowski a brossé un portrait accablant de Dzerjinski en tant que pur psychopathe », on se dit que le deux poids deux mesures est vraiment un système bien rôdé.

Et on s’étonne des réactions, entre autre publiées ici, alors que rien n’est fait pour apaiser mais tout, au contraire, pour exciter les tensions entre Occident et Russie? Mais elle n’est pas un pays à diaboliser! Elle n’est pas notre ennemie! Sauf à la construire telle auquel cas, bravo mais alors, attendez-vous au pire. Car à trop chercher, on trouve.

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France 2, un envoyé très spécial en Russie…

Une partie de la célèbre émission de France 2, « Envoyé spécial » de ce 25 février a été consacrée à celui que les médias semblent avoir définitivement décidé qu’il était le « principal opposant » de Vladimir Poutine.

Je veux parler donc d’Alexeï Navalny dont le destin, vous l’avez compris à toute l’attention qu’y portent, en Occident, tant de personnalités médiatiques et politiques, doit nous toucher.

Ainsi a-t-on droit à des trésors d’inventivité pour nous mobiliser et, surtout, nous émouvoir.

On l’a vu, la présentation de cet homme gomme savamment ce qui dépasserait les standards moraux admis. Sauf que, sauf que, voici qu’Amnesty International lui a retiré son statut de « prisonnier d’opinion ».

Camouflet? Les partisans de Navalny crient au complot!

Pour en savoir davantage sur le sujet, lisez cet article qui vous dira comment ce grand humaniste considère les peuples du Caucase qui n’ont pas vraiment apprécié et cela se conçoit.

Mais bon, on oublie et on reprend le fil du « principal opposant » du Kremlin.

Car, en effet, chercher à en savoir un peu plus sur cet homme et ses dires ne paraît pas être une des priorités quand tant de journalistes se risquent à des affirmations sans preuves qu’ils assènent telles des vérités.

Plusieurs d’entre elles ont été discutées dans ce sujet que je ne me lasserai pas de citer tant il indique comment se construisent et se véhiculent les fables concernant  » la Russie de Poutine ».

Celle de l’empoisonnement au Novitchok, par exemple ou celle de l’entretien qu’aurait eu Navalny avec un agent du FSB.

Quant à la fiabilité de l’agence « Bellingcat », l’une des références de France 2 mais aussi et de manière récurrente de la Tribune de Genève et du journal Le Temps, il en est aussi discuté dans ces sujets cités en lien ci-dessus.

Et si cela ne devait pas suffire, je vous invite à lire cet article édifiant, ici en français et là dans sa version originale en anglais.

Qu’à cela ne tienne, on vous présente, sur France2, un blogueur russe dont le procès aurait mis Moscou « sur ses gardes ». Et digne de la plus crasse russophobie, on énonce comment, « sous l’oeil du monde entier se joue un de ces procès dont la Russie a le secret ».

Ben voyons!

Plus loin, on apprend que « la colère s’empare des rues » et qu’elle serait « un défi sans précédent lancé au Kremlin », parce que Navalny serait sa « bête noire ».

Après cette mise en scène aussi émouvante qu’étudiée où défilent des images de la capitale russe avec lampes de poche de téléphone allumés, ce commentaire de fin:

« Il est trop tôt pour dire si ces quelques lumières dans l’hiver moscovite seront un feu de paille ou l’étincelle qui embrasera le pays dans une nouvelle révolution. »

Parce que le peuple russe n’a pas connu assez de sang versé entre 1917 et 1922? Qu’il en redemande, c’est cela?

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Retour avec Jacques BAUD sur ce cas d’école de désinformation que fut « Géopolitis » de la RTS

-Comme annoncé ici, nous revenons sur l’émission « Géopolitis » diffusée par la RTS ce 21 février et relayée par TV5Monde. Cas d’école si elle en est de cette manière qui sobserve de longue date dorienter linformation, elle vaut quon en discute encore quelques points.  Jacques BAUD, quavez-vous relevé dimportant à rectifier par rapport à ce qui a été énoncé par Jean-Philippe SCHALLER?

Jacques BAUD: -L’émission « Géopolitis » du 21 février 2021 sur Alexeï Navalny, présentée par Jean-Philippe Schaller, n’est pas un modèle d’intégrité journalistique, et présente cette affaire en en occultant de nombreux éléments qui permettraient de la comprendre. 

Il y aurait beaucoup à dire sur la partie consacrée à Navalny, mais nous en avons déjà parlé ici. J’aimerais me concentrer sur la dernière partie qui traite du projet de gazoduc Nord Stream 2. Car le lien effectué par le journaliste entre ce projet et « l’affaire Navalny » relaie le discours de Donald Trump et masque un projet plus vaste, qui vise à subvertir la Russie. 

En fait, tenus en échec militairement et politiquement en Irak, en Afghanistan, en Libye et ailleurs, les États-Unis voient leur hégémonie contestée au plan économique et technologique par la Chine, et au plan des relations internationales par la Russie. La crise de la CoViD a été l’occasion de multiplier les sanctions contre la Chine, mais la Russie reste un défi par les liens qu’elle conserve avec le Vieux Continent. 

En 2019, un rapport de la RAND Corporation – un think tank créé par le Pentagone pour élaborer des options stratégiques du gouvernement américain – intitulé « Overextending and Unbalancing Russia » (littéralement : « Surétirer et déséquilibrer la Russie »), recommande (entre autres) de :

  • Développer la production énergétique aux États-Unis afin de mettre à l’épreuve l’économie de la Russie, et ainsi limiter son budget public et, par extension, ses dépenses de défense. Cela provoquerait un accroissement de l’offre mondiale pour faire baisser les prix mondiaux, et ainsi les revenus de la Russie. 
  • Imposer des sanctions commerciales et financières plus sévères afin de dégrader l’économie russe. 
  • Accroître la capacité de l’Europe à importer du gaz de fournisseurs autres que la Russie, afin de créer des tensions économiques en Russie et rendre l’Europe indépendante de la Russie. 

En fait, cette stratégie de déstabilisation de la Russie n’est que la formalisation d’une politique déjà engagée par Donald Trump dès le début de son mandat. Ceci explique pourquoi dès l’été 2017, Donald Trump pousse la vente de gaz naturel auprès des clients traditionnels de la Russie. Dès avril 2018, Trump fait pression sur l’Allemagne pour qu’elle renonce au projet Nord Stream 2, et approuve des sanctions contre les entreprises collaborant à la construction du gazoduc en janvier 2020. En janvier 2021, juste avant de « rendre son tablier », Donald Trump accentue encore les sanctions visant le projet Nord Stream 2. 

Donc l’affaire Nord Stream 2, n’a rien à voir avec « l’affaire Navalny » : c’est une politique initiée par Donald Trump, dont l’objectif est de contribuer à déstabiliser la Russie. Les députés européens ont politisé un problème de droit commun, mais Jean-Yves Le Drian, puis Emmanuel Macron ont clairement séparé les deux thématiques, le 5 février. 

-Jacques BAUD, le public auquel sadressait cette émission aura eu droit comme il se doit au sempiternel rappel de lappartenance de Vladimir Poutine au KGB. Mais surtout, à l’énoncé de parfaite mauvaise foi selon lequel le Président russe serait un nostalgique de lex-URSS. Quen dites-vous?

Jacques BAUD: -Revenant sur le putsch du 20 août 1991, Jean- Philippe Schaller suggère que Vladimir Poutine est un nostalgique de l’ex-URSS en laissant entendre que la chute di communisme a été « la plus grande catastrophe géopolitique de lhistoire du XXe siècle ». Mais il est malhonnête ou inculte (ou les deux), car Vladimir Poutine n’a jamais regretté le système communiste ; au contraire, il plaide en faveur d’une économie libérale. Cette phrase est tirée d’un discours du 25 avril 2005, où Poutine regrette la manière chaotique dont s’est fait  le passage à la démocratie. Mais Schaller sort la phrase de son contexte, afin de lui donner un autre sens que celui que Poutine lui donnait. Le texte original est :

[…] Il nous faut avant tout reconnaître que leffondrement de lUnion soviétique a été un désastre géopolitique majeur du siècle, qui est devenu un véritable drame pour la nation russe. Des dizaines de millions de nos concitoyens et compatriotes se sont retrouvés hors du territoire russe. En outre, l’épidémie de désintégration a infecté la Russie elle-même. Les économies de chacun ont fondu et les vieux idéaux ont été détruits. De nombreuses institutions ont été dissoutes ou brutalement réformées […].

Il ne se lamente donc pas sur la disparition du communisme, mais sur les conséquences que cet effondrement a eues sur le quotidien des Russes. Sa phrase fait écho à une réelle nostalgie au sein de la population, dont 11-13 % de l’électorat est resté fidèle au Parti communiste, le premier parti d’opposition. Notre journaliste cherche donc à manipuler le spectateur. Par ailleurs, mentionnons ici que parmi les « millions de concitoyens qui se sont retrouvés hors du territoire russe », une grande partie d’entre eux ont été réduit au rang de “non-citoyens”, dans des pays de l’Union Européenne; une situation contraire aux droits humains, qui ne semble pas vraiment déranger nos journalistes…

-Quant aux images choisies pour rendre compte du putsch de 1991, justement, jai trouvé la manière qua eue le présentateur de l’émission de les commenter totalement orientée et dune grave méconnaissance de la réalité. Quen pensez-vous, vous-même?

-Jacques BAUD:  En plaçant cet extrait du putsch de 1991 et en insistant sur l’appartenance au KGB de Vladimir Poutine, Jean-Philippe Schaller tente de démontrer que le Président russe a une profonde aversion au changement. Là encore, notre journaliste n’a pas creusé son sujet et s’écarte de la Charte de Munich… En fait, le Chef du KGB Vladimir Kryoutchkov se trouvait parmi les putschistes, mais ses troupes ne l’ont pas suivi : les cadres du KGB – dont Vladimir Poutine – ont refusé de le suivre. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le putsch s’est terminé sans effusion de sang. En refusant d’y participer, les agents du KGB ont gagné en popularité. Ce que l’on omet de dire souvent est que le KGB avait anticipé l’effondrement du communisme et le changement de régime bien avant que le Mur de Berlin ne s’écroule, et en avait déjà informé les politiques… C’est la raison pour laquelle, contrairement aux pays d’Europe Orientale – où les membres des services de sécurité ont fait l’objet de violences et de représailles – ce n’a pas été le cas en Russie. 

– En conclusion, comment vous apparaît cette émission de « Géopolitis » présentée par Jean-Philippe SCHALLER?

Jacques BAUD: -Cette émission n’avait pas pour vocation d’informer, mais d’influencer. En utilisant des raccourcis faciles (et inexacts) on cherche à associer l’affaire Navalny aux vieux préjugés sur le KGB. Il est inquiétant de voir nos journalistes s’abaisser à utiliser les codes des tabloïdes comme The Sun ou Fox News. Par ailleurs, je pense que c’est totalement contre-productif : le narratif occidental qui cherche à provoquer un changement de régime en Russie s’appuie sur tellement de mensonges et de désinformation qu’il perd toute crédibilité. C’est d’ailleurs ce qui se passe actuellement en Russie avec Navalny. Le gouvernement russe n’a rien besoin de faire : les Russes s’aperçoivent eux-mêmes des falsifications. Cela explique pourquoi Navalny a plus perdu en crédibilité que Vladimir Poutine entre novembre 2020 et février 2021. Ainsi, alors que la cote de popularité de Navalny était brièvement montée à 5% en janvier 2021, elle est redescendue à 4% en février, tandis que le taux d’approbation de Vladimir Poutine est monté à 65% en février, selon le Centre Levada (considéré comme un « agent étranger » en Russie !) (Pour information : celui de Macron est à 36%). 

Ce qui est surprenant, est que ces journalistes qui ont critiqué Trump durant 4 ans, ont systématiquement relayé ses mensonges dès lors qu’ils concernaient la Russie, la Chine, l’Iran et d’autres. Par ailleurs, ils tendent à s’affranchir de toute déontologie ou d’éthique, sous prétexte que leur combat est juste. Or, non seulement Navalny ne représente aucune des valeurs défendues en Europe (ne serait-ce que par la Crimée qu’il refuserait de restituer s’il était au pouvoir), mais des médias proches du Parti démocrate aux États-Unis l’ont qualifié de « Trump russe ». Je me demande ce que cherchent ces journalistes…

-Merci de ces précisions, entre autre celle qui indique clairement que Vladimir Poutine na pas participé au putsch de 1991 et que, par cette manière de ly avoir associé en en montrant les images en même temps qu’il rappelait son passé kagébiste, le journaliste de la RTS, Jean-Philippe Schaller a soit péché par ignorance, soit voulu orienter lopinion publique. Il semble vraiment que lamalgame entre « URSS » et « Russie de Poutine » ait besoin d’être faussement maintenu et réactualisé à chaque occasion qui se présente pour créer la confusion dans les esprits et faire passer la Russie actuelle pour ce quelle fut du temps soviétique…

Culture, Histoire, Politique, société, Voix

En ce 24 février…

Pourquoi est-il important de refuser les discours falsificateurs? Tout simplement parce que s’ils ne sont pas contestés, ils s’installent durablement dans les esprits. Certes, ils sont déjà bien ancrés dans nombre d’entre eux et de telle manière que se risquer à les mettre en cause vous vaut d’être envoyé dans les cordes.

Tout cela est bien connu, il existerait des gens qui savent et d’autres, non.

De nombreuses manières de vous le faire entendre sont à leur disposition, parmi lesquelles, la réduction de vos opinions à des termes tout prêts à les enfermer. Parmi ceux-ci, quelques uns ont le vent en poupe comme, « complotiste », « conspirationniste », « fasciste », « extrémiste de gauche » ou « extrémiste de droite ».

A partir de là, si vous souhaitez entrer en discussion avec quelqu’un qui d’emblée sait, vous pouvez être quasi certains que vous aurez droit à l’une ou l’autre de ces étiquettes qui font partie du kit de survie des sachants. Car le débat avec vous ne les intéresse pas. Comment le pourrait-il puisque, dores et déjà, ils savent?

Vous tentez de leur faire comprendre que non, rien n’est aussi simple? Qu’à cela ne tienne, il vous sera rétorqué qu’avec des gens comme vous, on ne peut tout simplement pas discuter. En effet, parce qu’avec des gens qui réfléchissent et raisonnent, ils n’entrent pas en matière. Donc la meilleure manière de contrôler un échange est de le fermer à toute ouverture.

Et pour cela, rien de mieux que d’user des termes vus plus hauts du kit de survie! Il suffit de les coller à la peau de votre interlocuteur récalcitrant et l’affaire est réglée. A ce sabordage intellectuel se livrent celles et ceux qui oeuvrent au rejet de toute forme d’appréhension de la réalité autre que la leur.

Au sein du groupe dans lequel ce jeune homme de ma connaissance a eu, le malheureux, l’outrecuidance de partager un de mes sujets de blog, il lui a vivement été recommandé de ne plus faire de « publicité pour cette dame » donc moi. Car une des membres de ce groupe aurait été  « horrifiée » par le fait que j’aie osé discuter la version du blogueur russe telle qu’elle nous est présentée en Occident.

A la décharge de cette personne qui s’est dite « horrifiée » par mes propos, il faut avouer qu’à force de suivre tout ce qui est énoncé de cet homme, il lui est sans doute difficile sinon impossible de se faire une autre idée que celle qu’on lui met à peu près chaque jour dans la tête.

Et puis aussi, peut-être fait-elle confiance à ses médias de référence, c’est tout à son honneur, moins à celui desdits médias de distiller de fausses informations quand il ne s’agit carrément pas de mensonges. Mais comment serait-elle en mesure de faire la part des choses si elle n’a qu’un seul son de cloche?

Car pour la diversité, il faut aller voir ailleurs. Et justement, ce jeune homme a proposé mon regard dans ce sens mais il a « horrifié ».

Que vaut la liberté d’expression que nos pays revendiquent tant quand il ne se targuent pas d’en être les parangons? Quelle place a encore la pensée qui ne se satisfait pas de déformer et de falsifier des faits pour s’imposer? Ici, jamais aucun slogan politique n’a été brandi. Aucune cause militante n’a non plus été affichée.

Juste un regard proposé sur la Russie, par amour de sa culture et refus de considérations aussi idiotes qu’infondées sur elle.

Mais c’est déjà trop. Alors, chères détractrices et chers détracteurs autant que vous êtes, sachez que, parmi mes proches se comptent plusieurs non russophiles. Soit que ces personnes ont connu la guerre avec la Russie, soit pour des raisons privées qui les regardent.

Mais avec elles toutes, la discussion est non seulement possible, même et surtout contradictoire mais enrichissante.

Ce qui n’est pas le cas avec autant de vous autres, perroquets que vous êtes, à répéter ce que vous tenez de spécialistes dont le seul point de vue serait digne de crédit. Libre à vous de vos choix, libre à moi de les discuter et surtout, de rejeter vos jugements aussi indigents que malvenus.

Nombre d’universitaires qui s’emploient à diffuser les idées libérales russes sont régulièrement convoqués dans nos médias pour se prononcer sur « la Russie de Poutine ». Et face à eux, rares sont les contradicteurs. Car de moins en moins sinon bientôt plus aucune figure universitaire, journalistique ou autre qui défende une version divergente de la Russie que celle qui domine nos médias n’est sollicitée pour s’exprimer.

Pourquoi, à votre avis? Pourquoi mène-t-on des soi-disant débats entre soi? Pourquoi tient-on si prudemment à l’écart tout autre connaisseur de la Russie que celles et ceux qui nous expliquent en long et en large ce qu’il en est de ce pays qui serait proche de la dictature? C’est que les esprits doivent être acquis à la même cause, celle qui condamne « la Russie de Poutine ».

Car cette cause serait celle issue de vraies démocraties, soucieuses de droits humains et de liberté d’expression.

On l’a bien compris, merci et bravo à’autant de prêcheurs de grands chemins, plus prompts à dégainer qu’à réfléchir avant d’éructer ce qui leur sert d’argument, « complotiste », « conspirationniste », fasciste », « extrémiste ». Il n’est jamais trop tard pour enrichir son lexique et d’autant élargir sa perception du monde qu’il s’en portera beaucoup mieux.

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Plus grave que l’insulte, la malhonnêteté intellectuelle

Et hop, rebelote, me voici maintenant affiliée à l’extrême droite pour le soutien inconditionnel que je manifesterais envers le président d’un pays dont j’ai pourtant et à maintes reprises écrit ici que je l’aimais en tant que tel et à travers son Histoire, sa culture, son peuple surtout, je veux bien sûr parler ici de la Russie.

Mais non, qu’à cela ne tienne, ce serait son seul président dont je me ferais la défenderesse sur ce blog comme s’il en avait besoin.

D’extrême droite donc je serais, mieux encore, « dans le milieu des études sur la Russie contemporaine, apparemment considérée comme une fasciste alignée sur ce régime ultra-nationaliste de fous-furieux. », je vous passe le reste de ce qui m’a été rapporté par un jeune homme de ma connaissance dont l’une des relations lui a donc fait part de ce que je serais.

En tous les cas, moi qui peinais à me situer sur l’échiquier politique, me voici désormais éclairée!

Il est toujours intéressant de découvrir la manière avec laquelle est perçu un propos aussi nuancé soit-il. En l’occurrence, ici, l’aptitude de ce détracteur à lire ce que j’écris se double de références de choix dont on mesure l’impact. D’une part, le site  d’un courageux anonyme dont j’ai eu à plusieurs reprises les honneurs, d’autre part et surtout l’ ouvrage contre l’auteure et l’éditrice duquel,  avec cinq autres personnes, j’ai porté plainte pour diffamation.

Le jugement rendu a relevé que Cécile VAISSIE et son éditrice étaient inculpées d’au moins l’un des nombreux chefs d’accusation qui ont été portés contre elles. Les deux ont fait appel du jugement tout comme cinq des six plaignants que nous étions. Le procès se déroulera en mai prochain à la Cour d’Appel de Paris.

Autant, lorsque je considère déformée la réalité de faits par nos journalistes j’y réagis, autant j’estime que laisser passer ces considérations aussi dénuées de bon sens que dégradantes revient à cautionner une évidente malhonnêteté intellectuelle. Car j’ai eu beau répéter je ne sais combien de fois que je n’étais ni militante ni politicienne, qu’à cela ne tienne, on se gargarise de termes abusifs plutôt que de comprendre le sens d’une démarche.

Qu’on apprécie ou pas la politique russe est une chose. Qu’on invective qui dit aimer la Russie et rejeter sa diabolisation, une autre qui paraît impossible à faire passer. Combien de fois n’ai-je dit que rien n’était parfait en Russie mais loin du tableau qu’on en dressait? Mais non, rien n’y fait, je serais une femme inféodée aux milieux d’extrême droite, je serais animée de  » haine »  envers un homme au courage exemplaire, Alexeï Navalny pour ne pas le nommer que je couvrirais de  » boue » quand mon « coup de maître » serait d’avoir remis en cause son empoisonnement et j’en passe et des meilleures sur ce que j’aurais écrit de cet homme dont, pour rappel, voici ce qu’il en est.

Bien sûr que tout cela ne vaudrait pas même qu’on s’y arrête. Pourtant si, car ce genre de considérations agressives -et je pèse mes mots- ne sont de loin pas les premières que je reçois en partage. Au plus fort de la guerre dans le Donbass, alors que je manifestais mon soutien à sa population, j’ai eu droit à des courriels chargés de haine de la part d’un défenseur de la cause ukrainienne.

J’ai également eu à lire les très viles considérations de la part d’un journaliste de France2 par messagerie privée sur Twitter.

Voilà ce qui est réservé à la parole prise sans la moindre revendication politique mais qui ne vise qu’à refuser de voir salis un pays, son peuple, son Histoire, et sa culture. Car c’est à cela que je m’en prends, à ce qui déforme, à ce qui discrédite, à ce qui nuit de manière gratuite.  Or en retour, plutôt que d’arguments qui inviteraient au débat, ce sont les invectives et les insultes qui sont privilégiées.

Il est devenu presque impossible de parler de la Russie sans que cela ne déclenche de réactions clivées tant nos médias et leurs invité(e)s, spécialistes, expert(e)s sélectionné(e)s ont réussi à faire de ce pays celui « de Poutine ». Animé(e)s d’une rare détermination à convaincre qu’elle ne se résume plus qu’à lui, les émissaires de la bonne parole partent en croisade contre tout ce qui s’opposerait à elle.

Eh bien non, je refuse de me joindre à cette cohorte savante et je vous remercie, vous toutes et tous qui savez lire ce qui est publié ici.

Culture, Economie, Histoire, Politique, société, Voix

Le combat très inégal à mener contre les mastodontes médiatiques dits mainstream

Une remarque a attiré mon attention que je soumets à la vôtre. Déposée en commentaire sous un des récents sujets de ce blog partagé sur un réseau social bien connu, elle disait la crainte de voir vains les efforts déployés pour rétablir certaines réalités face à la désinformation ou la semi-information distillées de manière à orienter l’opinion des populations.

A l’évidence, le combat mené contre les mastodontes médiatiques dits mainstream est inégal. Surtout lorsque le point de vue qui remet en cause ce qu’ils distillent à plus soif est tenu avec soin à l’écart de leurs publications, émissions ou autres éventuels débats qui ne seraient pas entre personnes d’avis à peu près similaires.

On a vu, ici-même, comment a été traité Jacques BAUD après la publication de son ouvrage Gouverner par les Fake News, paru aux éditions Max Milo le 27 août dernier. C’est d’ailleurs la manière avec laquelle il a été (dé)considéré par un pigiste de Conspiracy Watch et un journaliste du Temps qui m’a incitée à le solliciter. Une série d’entretiens avec lui a suivi, un prochain sera partagé ici sous peu.

A quoi bon se battre contre de soi-disantes informations quand on sait de quels moyens disposent les médias qui les diffusent pour les faire passer telles alors que tant d’entre elles ne sont que leur contraire, à savoir, des désinformations? Comme j’ai souvent eu l’occasion de le mentionner sur ce blog et lors de diverses interventions dans le cadre de tables rondes ici et , il s’agit avant tout de rester fidèle à soi-même et de refuser de cautionner l’abus de confiance d’un public envers ses médias de référence.

Donc oui, le combat est inégal et même très inégal. Mais oui, il vaut la peine d’être mené. Car au moins qui s’y livre ne se range-t-il pas du côté d’organes de soi-disante information qui s’apparentent de plus en plus à de véritables relais de très mauvaise propagande. Qu’une feuille de route existe et qu’il s’agisse, pour eux, de la suivre relève de la probabilité.

Ce qui est certain est que chaque média dispose d’une ligne de rédaction. Force est de constater que celle de la RTS ne s’encombre d’aucun souci de déontologie.

Comment peut-elle laisser passer autant de mauvaise foi que celle observée, ne serait-ce que dans cette émission de Géopolitis de ce 21 février sur laquelle, justement, nous allons revenir avec Jacques Baud dans un prochain entretien? Parce qu’au-delà de Nelson Mandela convoqué pour donner de l’allure, peut-être, au sort d’Alexeï Navalny, c’est la véracité d’autres propos tenus par le présentateur qui seront discutés et examinés ici.

Voix

Navalny-Mandela aujourd’hui, Pussy Riot-Tolstoï, autrefois

Revenons à Navalny-Mandela, tant la convocation du second pour parler du premier a suscité de réactions pour qui connaît un peu la Russie et même celle que tant de journalistes aiment à attribuer à son président actuel comme pour  bien insister sur le fait que la Russie en tant que telle n’a vraiment rien à voir avec celle « de Poutine ».

Revenons donc à Nelson Navalny, pardon, voilà que, comme ce chroniqueur du Matin-Dimanche, je me trompe de prénom pour nommer le célèbre blogueur russe, Alexeï Navalny.  Revenons donc à cette évocation de la grande figure historique que fut Nelson Mandela dont le présentateur de l’émission de la RTS « Géopolitis » diffusée ce 21 février et relayée par TV5Monde a estimé qu’elle était de circonstance.

Non seulement elle ne l’est pas mais elle révèle la même aptitude à se fourvoyer dont a fait preuve le confrère de ce journaliste dans son éditorial du Temps, il y a plus de huit ans, lorsqu’il avait réussi l’exploit de mentionner Tolstoï en référence dans l’article qu’il consacrait au verdict du procès des Pussy Riot.

Et de s’en expliquer ainsi: « On a pu lire dans la presse libérale russe que l’Eglise s’apprêtait à commettre «sa plus grande erreur depuis 1901», lorsque Tolstoï avait été excommunié. » Parce que la « performance » des punkettes est présentée comme voulant « dénoncer la trop grande proximité entre Eglise et Etat en Russie ». De là à comparer la profondeur de l’oeuvre du grand écrivain aux prestations artistiques si elles en sont du groupe punk, il n’y aurait qu’un pas à franchir?

Pour rappel sur la stature des Pussy Riot et celle de Tolstoï, il suffit de se remémorer le groupe punk en pleine activité sexuelle collective dans la salle d’un Musée de Moscou. Partie fine si elle en est, on l’appelle aussi, en termes moins châtiés, partouze. A cet égard, j’avais, en son temps cité ici une interview du Président russe sur le sujet. Cela dit, lorsque j’avais été invitée à m’exprimer sur ce groupe à la RTS, j’avais été informée qu’il s’agissait là de « performances » esthétiques…

Des goûts et des couleurs, comme dit le proverbe…A l’évidence, je n’ai donc pas été capable de saisir la dimension artistique de ce groupe si, en revanche, la grandeur de l’oeuvre de Léon Tolstoï ne m’a, elle,  pas échappé. Autres temps, autres moeurs? Non, regrettable mélange de genres et dérive médiatique. Suissesse et Française d’origine, je suis profondément attachée aux valeurs de mes pays. Je constate, néanmoins, que celles qui président au choix des informations diffusées au grand public sont de plus en plus difficiles à défendre.

Car je ne vois plus « d’information » dans ce que livrent leurs grands médias quand ils ne cessent de réduire la Russie à celle « de Poutine », lui-même ramené aux éternels et mêmes poncifs sauf à les voir désormais remplacés par des portraits qui ne l’assimilent plus seulement à ceux de « dictateur » mais de « tyran ». Reprise à plus soif et en boucle, ce qui ose se prétendre « information » ne reflète que carence évidente de curiosité intellectuelle qui inviterait, elle, à de plus subtiles et fines observations et à moins de jugements aussi expéditifs que ceux qui sont rendus par autant de Procureurs auto-institués.

Et s’il fallait discerner une once de culture dans ces renvois à autant de grandes figures historiques pour traiter du sort d’un blogueur ou de punkettes aux prises avec la justice de leur pays, non, Messieurs Schaller et Perrin, ni Navalny ni les Pussy Riot n’ont la grandeur que vous souhaiteriez leur prêter. En citant, à la défense de leur cause, Nelson Mandela pour le premier, Léon Tolstoï pour les secondes, vous ne révélez que les intérêt d’une propagande que vos contributions répandent au mépris des règles de déontologie qu’exige votre profession.