Il y avait du monde, ce soir, autour de la rade pour voir les Feux des Fêtes de Genève. Partout, dès 19 heures, les gens scrutaient l’espace à occuper ou s’y fixaient pour être certains de profiter du spectacle.
Des femmes, d’un âge déjà avancé et bien décidées à être là pour ne rien manquer de la fête, attendaient sur le Pont des Bergues, assises sur des sièges pliants. D’autres, en famille, cherchaient encore le meilleur endroit pour s’installer tandis que par groupes, certains avaient déplié une couverture et attaqué le pique-nique. Ceux-ci avaient choisi les alentours de la Perle du Lac, tandis que non loin d’eux mais au-delà de la rive, voiliers et embarcations de plaisance étaient là comme parqués au-delà d’un périmètre délimité.
Vers 22 heures, les premiers éclats lumineux fragmentent le ciel. Puis c’est l’avancée progressive qui prépare le déluge. Vers 23 heures, le ciel est bouleversé, le public renversé et les valeurs du feu s’inversent. La beauté de l’artifice se substitue à la poudre sinon meurtrière.
Insidieux rappel que ce ciel bombardé pour le seul agrément et qui offre pourtant le même écho que celui qui fait pleuvoir les bombes sur les êtres.
* Sujet paru en page 26 de l’édition papier de « La Tribune de Genève » du 16 août 2011
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