Je rencontre un couple d’amis auxquels j’ai adressé l’invitation à la présentation de « SILLONS », recueil de textes poétiques que j’ai écrits et qu’ont accompagnés de leurs oeuvres trois artistes, Sylvie Bleeckx, Florence Lamb et Andrés Moya.
C’est à peine si l’on en parle que déjà lui me lance quelque chose du genre « Alors, ton ami Poutine… ». Je ne réagis pas, la provocation est flagrante, j’y suis habituée et j’ai la tête ailleurs, en particulier à ce livre.
Mais Ukraine et Russie reviennent dans la discussion, mon interlocuteur m’apprend que deux projets culturels auxquels il participait ont dû être mis en attente de temps meilleurs. J’entre alors dans le sujet mais me heurte d’emblée à un mur.
Au nom de « la liberté », bafouée par la Russie, il me refuse le dialogue.
Au nom de « la liberté », il ne veut strictement rien savoir ni entendre de ce que je pourrais lui dire. J’insiste, il hausse le ton. Je ne désarme pas, je comprends que son principe de « liberté » est à sens très unique.
Après un échange musclé, je parviens à lui conseiller de visionner cet extrait de discours de Georges Friedmann déjà plusieurs fois partagé ici. Car il se moque, personne n’en veut à la Russie, ni ne la menace.
Je lui résume en quelques mots les propos de Georges Friedmann, je vois ses yeux s’écarquiller et les traits de son visage se contracter. Pris en défaut, pour se défendre il lance « c’est de la géopolitique! »
Et oui et alors? Alors, il décide que ça suffit, qu’il ne veut plus m’entendre.
Au nom de « la liberté » qu’il estime piétinée par la Russie, il est parti. Nous étions amis, nous aurions pu nous quitter par un « au revoir »! Rien de cela. Il a préféré l’affront, brutal.
Ce radicalisme n’est pas anecdotique. Il est grave. Par sa négation d’autrui.
5 Comments
Séparer la Russie de l’Europe ? Non, je refuse cela. J’ai grandi en lisant les auteurs français, mais aussi allemands, anglais, russes (en français, je ne lis pas le russe hélas). Je ne veux pas de ce divorce ni d’être désormais hémiplégique dans ma tête, dans mon coeur.
Quelle belle dernière phrase! Merci de ce commentaire.
Moi aussi j’aime la Russie, sa culture et sa population….Il y a 4 ans j’ai commencé à apprendre la langue russe et j’adore !!! personne ne viendra me dire quelque chose et je saurai rétorquer ….. J’aime beaucoup vos écrits.
Bien amicalement
Merci beaucoup de ces mots si chaleureux!
Je ne suis pas surpris. Pas du tout. Cela m’est aussi arrivé. Refus total de continuer la discussion. D’entendre le moindre argument. La manifestation aussi d’une ignorance crasse, par exemple l’ignorance du coût d’Etat de 2014 et des suites. Il a signifié avant de rompre l’échange – si on peut parler d’échange – qu’il ne voulait dorénavant plus communiquer avec moi.
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Un autre ami au cours de la discussion m’a ressorti tous les éléments de langage de la progagande nazie, qu’il y avait aussi des nazis en Suisse (et en Russie! – ce à quoi Poutine avait répondu en son temps qu’en Russie ils n’étaient pas au pouvoir), que le gouvernement ukraininen ne pouvait pas être nazi puisque le clown était juif. Je lui ai fait comprendre qu’il me recrachait ce que les merdias occidentaux propageaient comme mensonges et lui ai fourni des liens vers des canaux de réinformation. Ca a « changé sa perspective ». Je ne savais pas qu’une perspective était une vérité. Le dialogue ici n’est pas rompu.
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Bref, toute crise sert de révélateur, une fois de plus. Et grâce à ces révélation, aujourd’hui, je me sens plus riche et je comprends mieux le monde qui nous entoure. Riche de savoir comment fonctionnent certaines personnes. Riche de savoir comment il est facile de manipuler les gens. Et je retombe toujours sur ces cinq caractéristiques de l’occident: racisme, individualisme, égoïsme, égocentrisme et hédonisme.
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On ne perd rien quand de tels individus se jugent eux-mêmes.