C’est assez amusant -ou pathétique?- de constater comment et de plus en plus souvent, sitôt qu’il est question de la Russie dans une interview, un débat ou un forum quelconque, celle ou celui qui tente un point de vue autre que celui qui doit faire foi, est de facto considéré comme ami de Poutine.
Cette formulation, d’une exceptionnelle ingéniosité, dénote à quel point toute pensée est formatée, pis, comment toute réflexion est verrouillée.
Dans ce sens, on a beau jeu de se poser en juge et arbitre de ce qui se passe dans un pays quand on le présente selon un prisme sélectionné.
Comment, dans nos démocraties qui disent privilégier la liberté d’expression et le droit à la différence, un tel état de fait est-il possible sinon par l’imposition de standards en dehors desquels tout autre discours ne peut être tenu sans être disqualifié?
Quand la défense d’intérêts bien précis crée la rhétorique adaptée à ses besoins, ce n’est plus dans une démocratie que l’on évolue, c’est dans son simulacre.
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