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Culture, Politique, société, Voix

Nouvelle sortie éditoriale en France, nouvelle levée d’omerta…

La littérature a-t-elle vocation à se muer en espace de règlements de compte d’ordre familial quand ce n’est pas en cour de justice fictive?

Le public est-il sollicité comme lecteur d’une oeuvre, comme jury d’un acte condamnable ou comme voyeur lorsqu’on lui expose les méfaits d’une personnalité publique?

Car enfin, c’est à lui que le livre est soumis, c’est à lui que le livre s’adresse. Et qu’il soit le plus nombreux possible, ce public, est évidemment aussi la raison du moment éditorial retenu.

A propos de son beau-père qui a commis l’inceste non pas sur elle mais sur son frère jumeau, Camille Kouchner déclare vouloir l’« enfermer dans un livre »

On croit lire Vanessa Springora qui a usé de ces termes mêmes lorsqu’elle s’est exprimée au sujet de Gabriel Matzneff.

Deux ouvrages, deux parutions début janvier, à un an d’intervalle.

Résultat?

Certains cercles parisiens en vue sont concernés. L’an dernier, d’ordre littéraire et politique, cette année, d’ordre médiatique et-politique.

Avec, à la clé, l’illusion qu’« enfermer dans un livre »  changera quoi que ce soit?

Culture, Politique, société, Voix

2020-2021!

Qu’un brin d’espoir et qu’un zeste de rêve vous accompagnent vers l’année à venir!

L’espoir ferait vivre, selon le proverbe…

Quant au rêve, le temps qu’il se déroule emporte ailleurs…

Bonne et heureuse année à toutes et à tous!

 

Economie, Histoire, Politique, société, Voix

Entretiens avec Jacques BAUD, la guerre d’influence et la désinformation, 3e partie.

-Jacques BAUD, vous revenez sur la gestion de la pandémie due au coronavirus pour évoquer les liens entre monde politique et monde médical. A titre d’exemple, vous citez le cas du vaccin russe. Merci de nous expliquer en quoi vous le considérez victime de désinformation.

Jacques BAUD: -En Occident, la crise de la CoViD engendre un mécontentement généralisé. Les gouvernements se sont montrés totalement incohérents : ils accusaient la Chine de cacher l’épidémie, mais n’en ont tiré aucune conséquence sur leur propres préparatifs. Par la suite, incapables de formuler des stratégies d’action et trop arrogants pour s’inspirer du modèle chinois, leurs réactions ont été des suites de va-et-vient stériles, voire destructeurs.

Le monde médical s’avère incapable de respecter sa déontologie et se fait la voix des gouvernements et de leurs errements. Les déclarations de médecins sur l’utilité (ou non) des masques et des confinements (ou non), sur les mutations (ou non) du virus, etc. n’ont fait que susciter la méfiance et ouvrir la porte au complotisme.

Pour paraitre maitriser la situation, les dirigeants européens utilisent plusieurs recettes. La première est vieille comme le monde : créer des ennemis extérieurs. La Chine et la Russie, héritières de régimes autoritaires sont des cibles idéales. La Chine a été la première touchée par le virus.

Mais la Russie a été touchée très tardivement comme le montre le graphique placé en illustration de notre entretien.

En mars 2020, la presse occidentale affirme que la Russie « court au désastre » et prédit son effondrement, tandis que le chercheur Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe, affirme que « sans doute y a-t-il comme partout ailleurs une sous-estimation des cas » : c’est un mensonge, car il n’en sait rien. En fait, après avoir rapidement mis en place des mesures de prévention et des structures de traitement, la Russie présente un taux de létalité très faible. Rappelons qu’au 27 décembre, la Russie a deux fois moins de cas et trois fois moins de morts par habitants que la France !

Après l’avoir accusée de mentir sur sa mortalité, on a tenté de montrer qu’elle « trichait » dans la course au vaccin. Le 16 juillet 2020, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Canada accusent un groupe de hackers russes, « appartenant presque certainement aux services de renseignement russes » de tenter de voler des données relatives à la recherche sur un vaccin . En fait, ces pays n’en savent rien du tout et mentent : outre le fait que le groupe de hackers APT29 n’a jamais pu être associé de manière formelle aux services russes, le fond de l’affaire est sujet à caution :

  • Premièrement, la Russie développe aussi un vaccin et le 13 juillet, elle venait de conclure avec succès la première phase de tests . Apparemment, certaines personnalités auraient même déjà été vaccinées, une information qui n’est cependant pas confirmée et probablement confondue avec les tests de la phase 2 alors en cours…
  • Deuxièmement, le Times de Londres révèle que « R-Pharm, basé à Moscou, a déclaré être convenu avec AstraZeneca, le géant britannique de la pharmacie, de fabriquer le vaccin qu’il développe avec l’Université d’Oxford ».

On ne voit pas vraiment pourquoi un laboratoire travaillant avec un partenaire britannique (et apparemment avec une certaine avance) chercherait à lui voler des données… En fait, cet incident témoigne de l’incapacité des services occidentaux à détecter l’origine des attaques informatiques …

C’est peut-être cette accusation qui a poussé Vladimir Poutine à annoncer, le 11 août, que la Russie avait développé son propre vaccin baptisé « Spoutnik V ». La désinformation occidentale s’empare de la nouvelle. Tout d’abord, on fustige l’appellation « Spoutnik », qui fait manifestement référence à un succès de la technologie soviétique ; mais en décembre 2020, personne ne s’offusquera lorsque les Britanniques baptiseront « V-Day » et les Américains « D-Day », le premier jour de leurs vaccinations, en se référant à la Seconde guerre mondiale …

Plus sérieusement, on affirme que la Russie a « validé » ou « approuvé pour utilisation » le vaccin, « alors même que les essais cliniques ne sont pas terminés » ; NBC News suggère que la Russie pourrait « sauter la phase 3 » de la procédure, tandis que Reuters affirme que le vaccin pourrait être distribué dès octobre 2020 . Donald Trump va même plus loin en imposant des sanctions aux laboratoires russes qui ont participé à la réalisation du vaccin , sous prétexte qu’ils participeraient à des programmes d’armes chimiques et bactériologiques !

On affirme que le vaccin russe n’a pas suivi les protocoles de tests habituels. C’est de la désinformation. En fait, anticipant l’attaque des médias occidentaux contre ce vaccin, les autorités russes ont établi un site web qui en donne tous les détails , mais manifestement les journalistes se sont limités à recopier la propagande américaine et des compagnies pharmaceutiques occidentales sans le consulter. On accuse Vladimir Poutine de brûler les étapes en « validant » le vaccin. C’est faux. Il a simplement dit que le vaccin a été « enregistré », afin de pouvoir mener la phase 3 des essais cliniques avec plusieurs milliers de volontaires. Le magazine Valeurs Actuelles affirme même que le vaccin serait distribué dès la fin du mois (d’août 2020) . C’est un mensonge, car le certificat d’enregistrement du vaccin (alors disponible en ligne) précise qu’il n’y aura pas de distribution généralisée autorisée avant le 1er janvier 2021 . Malgré la disponibilité de documents officiels, la désinformation se prolonge sur les plateaux de télévision en France, où des « scientifiques » affirment, sans savoir, en politisant la question. Sur France 5, le Dr Patrick Berche affirme que l’annonce de Poutine est « inadmissible », suggérant que le vaccin n’a pas été testé . Il ment : outre les détails donnés sur le site du vaccin russe (mais qu’il n’a manifestement pas lus), la revue médicale The Lancet – qui soumet ses articles à un examen par des experts avant publication – détaille la procédure de tests et juge que le vaccin est sûr et apporte une bonne immunité.

Le 28 novembre, dans l’émission « Télématin »  de France 2, Luc Lacroix, correspondant à Pékin, relativise l’efficacité de 91,4% annoncée pour le vaccin russe, car il n’aurait été « calculé que sur 39 patients », et qu’il aurait été « homologué avant la fin des essais cliniques ». La seconde affirmation est fausse, comme nous venons de le voir, et la première est un mensonge : dans un communiqué officiel du 24 novembre (en français !), les autorités russes informent que:

Le calcul de l’efficacité a été basé sur l’analyse des données concernant 18 794 volontaires ayant reçu leurs première et deuxième injections du vaccin Spoutnik V ou du placebo qui a été effectuée au deuxième point de contrôle, à savoir le 23 novembre 2020 : seuls 39 volontaires tombés malades, conformément au protocole d’étude clinique.

En novembre 2020, la firme AstraZeneca annonce que son vaccin n’aura qu’une efficacité de 62%. La cause en est son vecteur adénoviral issu du chimpanzé, qui provoque une réaction immunitaire qui nuit à l’efficacité globale du vaccin. La Russie offre alors de partager le vecteur adénoviral humain du Spoutnik V avec la firme britannique afin de sauver son vaccin… Mais les medias occidentaux restent très discrets sur cette offre et préfèrent mentir  sur les « vols de données », sur la capacité de la Russie à produire un vaccin, etc…

Mais dans ce climat de désinformation, la Chine n’est pas oubliée, et on lui reproche sa « diplomatie du vaccin ». Le 8 décembre 2020, dans l’émission « C dans l’air », le Dr Patrick Berche, membre de l’académie de médecine, affirme que la Chine n’a publié « aucune » donnée sur son vaccin . Il ment: quelques secondes plus tard, la Dr Prof. Anne-Claude Crémieux rétablit la vérité en affirmant que depuis avril-mai 2020, les Chinois ont publié les résultats de leurs travaux pour l’élaboration du vaccin et des tests. On constate donc, que même les scientifiques politisent la science à des fins de désinformation, et on s’étonne qu’ils n’aient plus de crédit !..

-Jacques BAUD, merci de vos éclairages! A toutes fins utiles, je rappelle à nos lectrices et à nos lecteurs, la liste de l’ensemble de nos 13 entretiens publiés sur ce blog.

Economie, Politique, société, Voix

Entretiens avec Jacques BAUD, la guerre d’influence et la désinformation, 2e partie

-Jacques BAUD, en complément à notre précédent entretien, vous tenez à apporter encore quelques remarques relatives à ce qui s’énonce dans nos médias dits mainstream, du coronavirus et de la Chine.

Jacques BAUD:-Au début 2020, les Occidentaux reprochent à la Chine de cacher des informations sur l’origine et l’importance de l’épidémie. Boris Johnson évoque la Chine comme un « Etat-pariah ». En réalité, la Chine tente de comprendre l’épidémie. Entre le 15 janvier et le 3 mars 2020, en fonction de sa connaissance des symptômes et de la fiabilité des tests, la Chine ajuste 7 fois sa définition des cas, en augmentant à chaque fois leur nombre, démontrant qu’elle ne tente pas de dissimuler quoique ce soit.

A la mi-mars 2020, Robert Redfield, directeur du Center for Disease Control (CDC) américain, confesse devant une commission du Congrès que les Etats-Unis ne sont pas en mesure de distinguer les victimes de la grippe et celles du coronavirus, qui ont été enregistrées comme des victimes de la grippe. Ainsi, malgré les information disponibles sur le virus et l’épidémie, les Américains font moins bien que les Chinois ! Zhao Lijian, porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, saisit l’occasion pour répondre aux accusations américaines. Il ironise que le virus aurait dès lors tout aussi bien pu être importé à Wuhan en septembre 2019 lors des 7e JMME, par un participant américain. Il tweete:

Le CDC est pris la main dans le sac ! Quand le patient zéro est-il apparu aux États-Unis? Combien de personnes sont infectées? Quels sont les noms des hôpitaux? Ce pourrait être l’armée américaine qui a amené l’épidémie à Wuhan. Soyez transparent! Rendez vos données publiques! Les États-Unis nous doivent une explication!

Il n’en faut pas plus pour que les médias occidentaux et des journalistes peu scrupuleux décontextualisent le tweet et clament que la Chine diffuse des théories du complot. Pourtant, contrairement à ce qu’ils affirment, cela n’a jamais été la position officielle du gouvernement chinois, mais une simple « réponse du berger à la bergère » : le tweet est accompagné d’une séquence vidéo qui montre que les accusations américaines sont purement spéculatives.

Quant à l’hypothèse des JMME, elle n’a pas son origine en Chine, mais au Canada et bien que probablement fausse, elle n’est pas complètement incongrue. En mai 2020, en France, des athlètes militaires prétendent avoir eu des symptômes après les jeux, mais l’information est démentie par le ministère des Armées:

La délégation française a bénéficié d’un suivi médical, avant et pendant les jeux, avec une équipe médicale dédiée composée de près d’une vingtaine de personnels. Il n’y a pas eu, au sein de la délégation française des JMME, de cas déclarés auprès du Service de santé des armées (SSA) de grippes ou d’hospitalisation pendant et au retour des JMME, pouvant s’apparenter, a posteriori, à des cas de Covid-19.
À ce jour et à notre connaissance, aucun autre pays représenté au JMME de Wuhan n’a par ailleurs rapporté de tels cas.

Quant à l’idée que l’épidémie soit originaire des États-Unis, elle n’est pas complètement absurde, même si ce n’est probablement pas le cas. En marge de ces accusations contre la Chine, les laboratoires américains ont une solide réputation de laisser-aller et de négligence. En octobre 2001, l’attaque terroriste à l’Anthrax avait immédiatement été attribuée à l’Irak. Sur le plateau de la RTS, j’ai été opposé à un « expert » français qui affirmait la responsabilité irakienne, alors que l’on savait déjà que les responsables étaient aux Etats-Unis. De fait, l’attaque avait été perpétrée par un expert de l’US Army Medical Research Institute of Infectious Diseases (USAMRIID) à Fort Detrick. Après cet incident, la crainte d’une attaque terroriste a poussé les États-Unis à établir rapidement une dizaine de laboratoires de niveau BSL/P3 et 4. Au fil des années, des centaines d’incidents de sécurité y ont été observés : entre 2006 et 2013, pas moins de 1 500 incidents avec des agents pathogènes ont nécessité la prise en charge médicale de plus de 800 cas! L’US Government Accountability Office (GAO) – l’équivalent américain de la Cours des Comptes – a constaté des dizaines de défaillances avec des agents pathogènes. Le 2 août 2019, à la suite d’une série d’incidents de sécurité avec des agents pathogènes de nature imprécisée (« select agents »), mais qui incluent le SARS, l’USAMRIID est fermé. Il est réouvert en 2020 avec l’apparition de la CoViD-19.

Cela étant, l’idée d’une contagion importée en Chine n’est pas absurde, puisque certaines recherches indiquent que le virus aurait circulé en Occident bien avant que les Chinois ne le détectent : en Espagne en mars 2019, en France et en Italie en décembre 2019. En mai 2020, sur BFMTV, le Dr Yves Cohen déclare qu’un homme aurait été testé positif à Paris le 27 décembre 2019 ; pourtant, il n’a pas voyagé, et la seule personne ayant pu l’infecter est sa femme, qui est asymptotique.

-J’ai, en effet appris d’une de mes relations, qu’elle avait été atteinte, en décembre 2019, d’un virus dont aucun médecin n’a réussi à lui dire ni l’origine ni le nom car il a été déclaré « inconnu » .Cette personne a souffert de violentes poussées de fièvre alors que jamais elle n’avait connu de températures aussi élevées, a dû être hospitalisée d’urgence pour une pneumonie dont on ignorait tout de ce qui avait pu la déclencher.

Jacques BAUD: -De fait, les éruptions épidémiques inexpliquées ne sont pas rares : en septembre 2018, 150 cas de pneumonie inexpliquée avaient été signalés à Brescia (Italie) et une pneumonie virale d’origine inconnue avait éclaté le 30 juin 2019 en Virginie (Etats-Unis). En 2020, malgré une information initiale considérablement plus élevée qu’en Chine, les pays occidentaux restent incapables d’identifier « leurs » propres « patients zéro ». Ainsi, en Italie, le 10 mars 2020, l’Institut Supérieur de la Santé avouait qu’il n’était pas possible de reconstruire la chaine de transmission de tous les patients. À la fin mars, un groupe de chercheurs italiens conclut que le SARS-CoV-2 était présent en Italie au 1er janvier 2020, et qu’il y circulait probablement déjà en décembre 2019 ; mais on est toujours incapable d’identifier le « patient zéro ».

A la fin avril 2020, les États-Unis ont 1,2 million de cas et 70 000 morts, et Donald Trump accentue sa pression sur la Chine en cherchant à convaincre le monde qu’elle est responsable. Alors que le gouvernement chinois y voit une question scientifique, les États-Unis – et les Occidentaux – cherchent à politiser l’origine du virus, essentiellement pour dissimuler leur négligence. Donald Trump va même jusqu’à prétendre que la Chine exploite la crise du coronavirus pour empêcher sa réélection ! Sur FOX News, le général Jack Keane affirme que:

Le président Xi Jinping a «militarisé» la propagation du coronavirus dans le monde pour détruire les économies occidentales et écraser sa concurrence.

Il évoque des mesures de rétorsion et des réparations. Une situation curieuse, car malgré un recul de plusieurs semaines et une meilleure connaissance de la CoViD-19, les pays occidentaux ont laissé le virus proliférer vers d’autres pays. Ainsi, Scott Morrison, premier ministre australien, affirme que la majorité des cas en Australie proviennent des États-Unis. Les premiers cas en Mongolie et au Sénégal sont venus de France; ceux du Nigéria et de la Jordanie sont venus d’Italie; et celui du Panama provient d’Espagne… En outre, les Américains ont la mémoire courte, car la pandémie de H1N1 en 2009, qui a fait entre 100 000 et 400 000 morts, était originaire… des États-Unis !

Alors qu’en décembre 2020, France 24 affirme que la Chine « cultive les zones d’ombre » sur l’origine de la pandémie, la célèbre revue Nature n’évoque pas de problèmes politiques, mais des difficultés d’ordre scientifique. La célèbre revue s’appuie sur une étude espagnole qui relève la présence du SARS-CoV-2 en Espagne en mars 2019 déjà, et affirme:

L’enquête initiale à Wuhan éclairera des études à plus long terme sur les origines de la pandémie, qui pourraient emmener les enquêteurs hors de Chine. (…)
Un nombre croissant d’experts pensent que les ancêtres immédiats ou proches du SRAS-CoV-2 sont plus susceptibles d’exister chez les chauves-souris en dehors de la Chine.

En fait, dès le 3 janvier, la Chine informe régulièrement Hong Kong, Macao et Taïwan (qu’elle considère comme des prolongements de son territoire), et invite des délégations à Wuhan. Le 4 janvier, le directeur du Center for Disease Control (CDC) chinois prend personnellement contact avec son homologue américain afin d’établir un canal d’échange d’informations avec les États-Unis. Mais nos médias n’en parleront pas. Contrairement aux pays asiatiques (y compris les plus grands ennemis de la Chine, comme la Corée du Sud, le Japon ou Taiwan) les Occidentaux n’ont pas voulu écouter les Chinois.

En fait, les médias – comme nous le verrons dans le cas du terrorisme – ont obscurci notre vision, ouvrant ainsi un espace au complotisme et aux fausses nouvelles, qui ont très largement contribué à la mauvaise compréhension du problème. Nous avons déjà évoqué les affirmations peu éclairées et mensongères du quotidien Le Temps (en français : désinformation), qui fustigeait la « gestion désastreuse » de la crise par le gouvernement du Belarus. Les chiffres qui apparaissent sur le graphique qui illustre ce sujet parlent d’eux-mêmes…

Culture, Religions, société, Voix

En cette veille de Noël

A vous toutes et tous et aux vôtres, Chère lectrices et Chers lecteurs,

je vous souhaite un Joyeux Noël!

Où que vous vous trouviez et entouré(e)s de qui que ce soit de votre entourage proche ou moins proche pour célébrer cette fête,

qu’elle vous soit, à toutes et à tous, heureuse et sereine!

Histoire, Politique, société, Voix

LA GUERRE D’INFLUENCE ET LA DESINFORMATION, SUITE DES ENTRETIENS AVEC JACQUES BAUD

-Jacques BAUD, dans nos précédents entretiens sur la guerre d’influence, nous nous sommes arrêtés sur l’influence, sur les mesures actives, la propagande et la censure. Aujourd’hui nous abordons la désinformation. Comment la définissez-vous au regard de la propagande, par exemple?

Jacques BAUD: -Dans le langage courant, on tend à associer les termes « propagande » et « désinformation », voir à les confondre. Or, comme nous l’avons vu, la propagande a pour objet l’accentuation d’informations (souvent justes), alors que la désinformation implique la production et la diffusion délibérée de fausses informations pour induire en erreur. Dans la hiérarchie des termes, la désinformation se situe un peu au-dessus de la propagande. En d’autres termes, on peut utiliser la propagande à des fins de désinformation : en projetant plus de lumière sur événement on peut avoir l’objectif d’induire en erreur.

Par exemple, la publicité est souvent une forme de propagande, en mettant en lumière les avantages d’un produit, mais n’a pas nécessairement pour but de tromper sur ce produit (ce qui serait illégal).

Menée au niveau politique ou stratégique, la désinformation n’est pas un geste gratuit, mais contribue à atteindre un objectif. Durant la guerre froide, nous avions deux systèmes politiques qui cherchaient à s’imposer à l’autre, par la guerre ou par la politique : l’un parce qu’il se considérait comme étant « dans le sens de l’Histoire » ; l’autre parce qu’il voyait le système communiste comme « contre nature ». C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on parlait de « guerre froide ». Aujourd’hui, la situation est très différente : les pays communistes sont devenus les chantres du capitalisme et n’ont plus comme objectif d’imposer leur « système ». Sans doute cherchent-ils à montrer leur meilleur côté, mais l’idée que la Chine cherche à « contrer et d’affaiblir le modèle des démocraties libérales et occidentales et d’imposer un modèle autoritaire et dictatorial partout », comme le prétend Isabelle Lassere du Figaro, dans « C Dans l’air », est tout simplement fantaisiste. Aujourd’hui, la Chine s’est dotée d’un outil de production à sa dimension, et cherche à l’utiliser au profit de sa croissance… exactement comme nous le faisons.

A la fin janvier 2020, le président Trump tweete :

La Chine s’est efforcée de contenir le coronavirus. Les États-Unis apprécient beaucoup leurs efforts et leur transparence. Tout ira bien. En particulier, au nom du peuple américain, je veux remercier le Président Xi !

La situation est alors rapportée par la presse de manière relativement objective.

Mais à la fin mars, le bilan des morts aux Etats-Unis et en France, rattrape celui de la Chine… Il faut trouver des explications au désastre qui s’annonce et disculper des autorités politiques et sanitaires négligentes.

Le discours officiel à l’égard de la Chine change alors totalement : la guerre est déclarée. On prétend que les autorités chinoises ont menti et minimisé l’importance de l’épidémie, notamment en arrêtant des donneurs d’alerte et en les réduisant au silence. C’est faux. On affirmera que les services de renseignement américains avaient détecté l’épidémie en novembre 2019 déjà, ce qui s’est avéré faux. Le parti Républicain élabore une discipline de langage qui affirme que « Le Parti communiste chinois a provoqué cette pandémie » et que la Chine a « prétendu que la maladie ne pouvait pas être transmise ». Le 30 mars, la très médiatique Karine Lacombe affirme que les premiers décès chinois sont survenus en décembre 2019 déjà : elle se base sur les « résiliations massives de dizaines de milliers de lignes [téléphoniques] » à Wuhan. Elle ment : le même jour, Associated Press démonte cette « fake news » dans un « fact checking », et explique qu’il s’agit de résiliations de services liés à l’arrêt de certaines activités lors du confinement. Cela n’empêchera pas d’autres « experts », comme Philippe Dessertine de répéter ce mensonge sur France 5 en novembre 2020. Le 14 avril, l’ « experte » Valérie Niquet, de la Fondation pour la Recherche Stratégique, affirme dans un article, que le virus serait apparu en Chine en octobre 2019 déjà. Pourtant le 30 mars, CNews annonçait que la « patiente zéro » aurait été identifiée et aurait eu ses premiers symptômes le 10 décembre 2019.

En fait, ces « experts » n’en savent rien, mais exploitent leur caution scientifique à des fins de désinformation. Car à la fin décembre 2019, la Chine fait face simultanément à une épidémie de grippe d’une ampleur inédite et à des cas de « pneumonie non-diagnostiquée ». Le 26 décembre, la Dr Zhang Jixian, spécialiste des maladies respiratoires, constate le phénomène, sans pouvoir l’expliquer, et donne l’alerte afin que des analyses plus poussées soient faites. Le 30 décembre, la commission médicale de Wuhan émet une alerte pour une « pneumonie non diagnostiquée » et déclenche des mesures d’urgence « de niveau 2 ». Cette alerte est relayée par le réseau américain ProMED. Ce n’est qu’après cela qu’intervient le « célèbre » Dr Li Wenliang, qui est ophtalmologue, qui transmet des extraits du dossier d’un malade et l’image de son scanner par WeChat à d’anciens collègues de sa faculté de médecine sur un forum privé, en affirmant qu’il s’agissait du SARS.

En fait, non seulement il viole le secret médical, mais ses informations sont fausses : le SARS est 20-100x plus mortel que le SARS-CoV-2, et la Chine ne compte pas encore un seul mort. Dans cette situation, les autorités chinoises ne veulent pas créer la panique : Li est interpellé (et non arrêté) et on lui fait promettre (par écrit) de ne plus diffuser de fausses nouvelles. Mais les médias occidentaux en feront une icône pour dénoncer la dictature chinoise. En revanche, la Dr Zhang – qui est la véritable donneuse d’alerte de l’épidémie – a été récompensée par les autorités chinoises.

Le 31 décembre, la Chine informe l’OMS officiellement, sans en connaitre le virus, ni ses mécanismes de transmission. Ce n’est que le 7 janvier qu’il sera identifié sous l’appellation 2019-nCov, modifiée plus tard pour celle de SARS-CoV-2. Le premier mort chinois sera enregistré le 9 janvier.

Le 1er décembre 2020, CNN publie des documents prétendument confidentiels démontrant les mensonges chinois. Le même jour, dans son journal de 12h30 la RTS affirme que « Le 10 février, la Chine annonce 2478 nouveaux cas confirmés de CoViD mais le dossier obtenu par CNN et authentifié par 6 experts indépendants révèle 5918 nouveaux cas effectivement enregistrés à cette date là ». Le 2 décembre, dans l’émission « C dans l’air », Caroline Roux présente un reportage qui reprend l’information de CNN en affichant « 2478 cas déclarés » et « 5918 cas recensés ». La RTS, et France 5 mentent : c’est de la manipulation. En fait, les documents de CNN décomposent le nombre de 5918 : 2 345 « cas confirmés », 1 772 « cas diagnostiqués cliniquement » et 1 796 « cas suspects ». Donc en annonçant 2478 « cas confirmés » (comme on le fait internationalement), la Chine n’a pas menti ! Ceci étant, à cette date (10 février) les critères pour définir un « cas » (notamment en regard des cas asymptomatiques) sont peu clairs, c’est pourquoi le 12 février le gouvernement chinois ajuste ses critères et annonce 14 000 cas de plus, démontrant qu’il n’y avait pas de volonté de cacher l’ampleur de l’épidémie.

Sur la foi des documents de CNN,  la RTS,  « C dans l’air » affirment que « la Chine aurait dissimulé des informations dès le début (…) début décembre, lorsque toute l’attention est portée sur Wuhan alors que deux ville du Hubei comptabilisent plus de malades ». C’est à nouveau un mensonge destiné à faire croire que la Chine avait déjà une épidémie de CoViD bien développée en décembre. En fait les documents de CNN ne parlent pas de CoViD, mais de l’épidémie de grippe dans les villes de Yichang et Xianning!

Ces journalistes ne sont que des propagandistes, dignes de ceux des grandes heures de la guerre froide et qui s’abreuvent des « fake news » propagées par Trump ! Car en réalité, les documents de CNN sont plus nuancés :  Au moment où le virus serait apparu pour la première fois, les documents montrent qu’une autre crise sanitaire  se déroulait: le Hubei faisait face à une importante épidémie de grippe. Selon les documents, cela a entraîné une augmentation du nombre de cas jusqu’à 20 fois le niveau enregistré l’année précédente, plaçant d’énormes pressions supplémentaires sur un système de santé déjà sollicité.

Mais évidemment, ni la RTS, ni France 24, ni France 5 ne mentionnent ce passage !… Et ce n’est qu’un échantillon des innombrables falsifications faites par nos médias, afin de suggérer que le désastre de la CoViD est le résultat d’une machination venant de Chine… ce qui – selon le prestigieux journal Lancet est loin d’être démontré à ce stade !

D’ailleurs, en avril 2020, des scientifiques honnêtes, comme Anne-Claude Crémieux, professeure à l’hôpital St Louis (Paris) et Yves Gaudin, virologue et directeur de recherche au CNRS, rappellent que la Chine n’a pas fait de rétention d’information au début de l’épidémie.

Comme on le constate, la désinformation est l’usage combiné de fausses informations (inventées), de suppression d’informations (réelles) et de la création artificielle d’intentions (complotisme)… C’est la raison pour laquelle les citoyens n’ont plus confiance dans leurs médias, ouvrant ainsi la porte à toutes sortes de théories fumeuses (complotistes) à leur tour !…

Dans un prochain entretien, nous examinerons les cas de la Russie et de l’Iran, qui sont tout aussi édifiants !

Histoire, Politique, société, Voix

La France et ses Présidents, toute une histoire… et l’Histoire!

La France et ses Présidents, toute une histoire et l’Histoire elle-même!

La veille du jour de deuil national décrété par le Président Macron en hommage à son prédécesseur, feu le  Président Giscard d’Estaing, un autre de ses prédécesseurs fait face à la justice.

Le Procureur du Parquet National Financier (PNF) requiert quatre ans d’emprisonnement pour l’ex-Président Sarkozy dont deux avec sursis.

Il nuance ainsi:

« ces réquisitions justes ne sauraient jeter un voile opaque sur l’engagement d’une vie ».

Et Le Monde de commenter: «  C’est la première fois qu’une peine de prison est requise contre un ancien président sous la Ve République. Dans l’affaire des emplois fictifs, le parquet avait demandé à l’époque la relaxe pour Jacques Chirac, qui avait été finalement condamné. ».

De quoi méditer, en ces temps covidiens auxquels doit ou tente de faire face l’actuel Président de la République française.

Culture, Economie, Politique, Religions, société, Voix

Bébés à choix, race, sexe, couleurs des yeux, c’est ici!

Bravo aux femmes qui se mobilisent contre ce marché aux bébés!

De quoi saluer leur silence sinon s’en réjouir, peut-être?

Les droits des LGBTQ+ à l’honneur, c’est ici!

L’article publié et indiqué en lien ci-dessus en bleu, le serait sur un site qualifié « d’extrême droite ».

Donc à oublier.

Tout comme l’avenir de la femme?

Celui-ci ressemble-t-il à celui qui faisait d’elle l’avenir, selon le poète?

A chacune et à chacun d’en décider.

Culture, Economie, Histoire, Politique, Religions, société, Voix

Onfray,Haut-Karabagh et Covid-19

Autant le dire d’emblée, je n’apprécie pas particulièrement Michel Onfray.

Mais je souhaite partager avec vous le témoignage qu’il livrait à une journaliste arménienne après s’être rendu dans le Haut-Karabagh en novembre dernier. Sur son compte Twitter où la vidéo de l’interview a aussi été postée, les avis sont partagés.

A part le fait qu’il soit comparé de manière peu flatteuse à son homologue en chemise blanche, l’incontournable BHL, il est reproché à Michel Onfray sa partialité pro-arménienne.

Quoi qu’il en soit, certains points de ce qu’il dit sont à méditer.

Entre autre, lorsqu’il parle de guerre de civilisation, de spiritualité et de gouvernance. Pour ce qui regarde la France, il livre sa vision des Présidents depuis Charles de Gaulle et, de manière volontaire ou non, en omet deux. Il ne cite, en effet ni Georges Pompidou ni Valéry Giscard d’Estaing.

Cela dit, dans un texte que Michel Onfray a écrit ce dimanche 6 décembre aux aurores, il raconte son long combat contre le virus corona. Il y cite le Professeur Raoult, voici ce qu’il écrit:

« Mon premier mouvement consiste à joindre le professeur Raoult. Mon médecin entre en contact avec l’équipe marseillaise. Il a cru à l’hydroxychloroquine, y croit moins, voire n’y croit plus beaucoup, mais m’expose les faits: mon passé de cardiaque m’expose à un risque de mortalité induite par l’usage de ce médicament. «Torsades de pointe» est-il dit pour caractériser la mort qu’on risque en prenant cette thérapie dont on ne sait, finalement, si elle soigne ou non. Pour l’heure, je n’ai pas envie de mourir en martyr de l’hydroxychloroquine! Passer l’arme à gauche non pas à cause du Covid mais à cause du médicament censé le soigner, c’est plus d’ironie que je n’en peux ces temps-ci!

J’entre donc dans la médecine de Molière à laquelle le Covid contraint la totalité du corps médical planétaire: des antibiotiques, du zinc, de la vitamine C… »

A bon entendeur?

Economie, Histoire, Politique, société, Voix

Valéry Giscard d’Estaing…

Depuis l’annonce, ce 2 décembre au soir, de la mort de Valéry Giscard d’Estaing, les réactions ne manquent pas et, comme il se doit, sont très variables. A titre personnel -et je l’ai écrit sur mon profil Facebook, je retiens de l’ancien Président de la République française, l’intelligence hors du commun

C’est un constat.

Et il est partagé par nombre de commentatrices et commentateurs qui ne sont pas des plus tendres à l’égard de VGE. Autant dire, de ce constat, qu’il confirme une réalité qui n’empêche pas la critique relative à la personnalité ou au bilan politique de l’ancien Président français.

Dans le cadre de mes études de linguistique et d’analyse de discours, l’occasion m’a été donnée de travailler sur le second débat qui a opposé François Mitterrand et Valéry Giscard d’Estaing entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1981 tandis que le premier débat avait eu lieu en 1974.

Difficile d’oublier pareils moments où se faisaient face deux personnalités à l’envergure et à la complexité admises, cela énoncé en dehors de tout jugement d’ordre moral ou politique, je précise. Car on le sait bien, ces hommes, sont-ils les seuls, se sont arrangés avec le bien et le mal sans trop y regarder parfois.

A cet égard,  il serait intéressant de citer au moins une politicienne ou un politicien aussi vertueuse ou vertueux que son nom puisse tenir lieu d’étendard à brandir en toutes circonstances et pour rappel de conduite exemplaire.

Qu’on apprécie ou non un être, qu’on apprécie ou non sa vision du monde est légitime.

De là à dresser des procès sans appel et à diaboliser une personnalité, il y a souvent un pas qui est allègrement franchi. Le Président Valéry Giscard d’Estaing, comme n’importe lequel de ses homologues, n’a pas été un saint.

Il y a d’ailleurs fort à douter que l’on porte au pouvoir des êtres pour leurs qualités morales ou spirituelles,  sans quoi, cela se saurait …

Quant à celles et ceux qui imputent le regroupement familial au Président décédé il y a trois jours,  je les invite à découvrir ce commentaire déposé sous l’article du blog royaliste Je suis Français. Il est signé Olivier Rossi, je le cite:

«  Le regroupement familial avait été signé lors des traités internationaux sous De Gaulle et Pompidou, VGE voulait la fin de l’immigration et renvoyer certains mais le Conseil d’Etat l’a contraint à signer les décrets liés aux traités internationaux, et l’année suivante, il était revenu dessus mais coincé par les centristes. »

Et, ici ce qu’en disait Valéry Giscard d’Estaing lui-même.