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La fausse bannière et le « Russiagate », suite des entretiens avec Jacques Baud

-Dans notre précédent entretien, Jacques Baud, vous nous avez rappelé d’où la « fausse bannière »  tire son origine. Vous avez également cité des exemples fort éloquents d’opérations menées sous fausse bannière.  Qu’en et-il, selon vous, des cyberattaques dont il paraît si délicat de savoir d’où elles proviennent et ce qu’elles visent?

Jacques BAUD: -La forme moderne de la « fausse bannière » est l’exploitation des cyberattaques, dont l’attribution ne peut jamais être affirmée avec certitude. Ces dernières années, de telles attaques ont été attribuées à la Russie, à la Chine ou à l’Iran sans que l’on n’ait pu définir précisément la raison de les mener. En fait, c’est devenu un prétexte pratique pour les pays occidentaux, de pointer du doigt leurs ennemis et prendre des mesures contre eux. 

L’archétype de ce type de problème apparait en 2007 : après que les autorités estoniennes ont entrepris de déplacer un monument dédié aux combattants soviétiques contre l’Allemagne nazie, le pays est complètement paralysé par une attaque informatique sans précédent. Les Occidentaux accusent immédiatement le gouvernement russe, affirmant que même s’il n’est pas impliqué directement, l’action n’aurait pas pu avoir lieu sans son approbation ! C’est de la désinformation.

En réalité, la responsabilité du gouvernement russe est très loin d’être démontrée : sur les 3 700 adresses IP qui ont déclenché l’attaque, 2 900 étaient russes, 200 ukrainiennes, 130 lettones et 95 allemandes. Un expert de la firme de sécurité informatique finlandaise F-Secure affirme :

En pratique, il n’y a qu’une seule adresse IP qui mène à un ordinateur gouvernemental. Il est bien sûr possible qu’une attaque ait également été lancée à partir de là, mais la personne impliquée peut être n’importe qui, du concierge d’un ministère à plus haut.

Donc, on accuse sans savoir : strictement rien ne démontre une implication des autorités russes et tout indique qu’il s’agit d’une action de la société civile, révoltée par la politique estonienne vis-à-vis de la minorité russophone. D’ailleurs, en janvier 2008, c’est un jeune Estonien russophone qui est arrêté et condamné pour cette attaque… Mais on continuera à accuser la Russie…

-Tout comme on l’a accusée d’ingérence dans l’élection américaine en 2016, pour ne citer que ce cas…

Jacques BAUD: -En 2016, l’ingérence de la Russie dans l’élection américaine est invoquée… En fait, c’est une histoire très technique, qui combine l’élection de Trump, les « magouilles » du parti Démocrate pour éliminer Bernie Sanders de la primaire du parti, et la fuite de courriels classifiés qu’Hillary Clinton avait envoyé sur un serveur privé afin d’échapper au contrôle parlementaire. Chacun de ces sujets mérite un développement séparé et je renvoie les lecteurs à mon livre « Gouverner par les Fake News » qui explique tous les tenants et aboutissant de l’histoire. 

Le fond de l’affaire était de délégitimer la victoire de Donald Trump, que personne n’avait anticipée. En fait, comme à leur habitude, nos médias avaient analysé la campagne en fonction de leurs professions de foi et non des faits : la préférence du peuple américain était inconcevable… à moins d’avoir été soutenue par l’étranger ! Avec le recul et en dépit du désastre de la crise de la CoViD, l’écart très étroit entre Trump et Biden en 2020 montre que le soutien populaire pour Trump était bien là en 2016 et qu’il n’avait pas besoin d’aide extérieure. D’ailleurs, les comptes de la campagne de 2016 et de 2020 montrent que les Démocrates qui ont dû déployer plus de ressources pour convaincre leur électorat. Mais les complotistes ont la dent dure…

-A qui attribue-t-on précisément cette « ingérence russe »?

Jacques BAUD: -On attribue l’ « ingérence russe » à l’Internet Research Agency (IRA), qui serait une « ferme à trolls » associée au Kremlin. Les Occidentaux pointent du doigt les entités « APT 28 (FANCY BEAR) » et « APT 29 (COZY BEAR ou GRIZZLY STEPPE) », que l’on prétend affiliées respectivement au GRU (renseignement militaire russe) et au FSB (service de sécurité russe). Ces désignations sont en fait totalement arbitraires et se basent simplement sur la signature des méthodes  de hacking utilisées. Quant à leur affiliation aux services russes, elle est aussi totalement fantaisiste, d’ailleurs aujourd’hui, constatant que ces affiliations n’avaient aucun sens, on les attribue au SVR (renseignements extérieurs russes). Ce qui démontre qu’il ne s’agit pas de constatations, mais d’hypothèses basées sur des professions de foi.   

Quant à l’ingérence elle-même, pour résumer, selon Facebook, des « Russes » auraient dépensé 100 000 dollars pour environ 3 517 publicités entre juin 2015 et mai 2017. Selon l’université d’Oxford, ce montant s’élèverait à 73 711 dollars ; dont seulement 46 000 dollars avant l’élection. Google a trouvé que des « agents » ont acheté des publicités pour 4 700 dollars en « utilisant des comptes soupçonnés d’être liés au gouvernement russe » ; ainsi que pour 53 000 dollars d’annonces à vocation politique dont les paiements ramènent à la Russie, mais dont « on ne sait pas s’ils étaient liés au gouvernement russe », y compris 7 000 dollars pour promouvoir un documentaire contre Donald J. Trump, et 36 000 dollars pour demander si le président Barack Obama devait démissionner, ainsi que des annonces qui promouvaient le message d’Obama.

Un rapport commandité par la Commission sénatoriale du Renseignement (SSCI) constate que seuls 11 % des « posts » attribués aux « Russes » avaient un contenu politique, dont 33 % seulement ont déclenché une action associée (« engagements »). Les « posts » qui nomment Clinton ou Trump ne représentent que 6 % des tweets, 18 % des posts sur Instagram et 7 % des posts sur Facebook. Ainsi, non seulement la majeure partie des publicités n’avaient pas de caractère politique, mais seulement 277 ont touché les États-clés, déterminants pour la victoire de Trump.

Selon Facebook, environ 10 millions de personnes auraient vu au moins une des publicités payées par des Russes, dont 44 % avant les élections, et 56 % après, tandis qu’environ 25 % étaient destinées à des profils particuliers et n’ont jamais été vues par personne.

Le 6 janvier 2017, un rapport est publié par l’Office du Directeur du Renseignement National (ODNI) sur les tentatives d’ingérence supposées de la Russie, qui suit l’audition des représentants de certaines agences. Le journal Libération affirme :

Auditionnées ce jeudi au Sénat, les 17 agences d’espionnage estiment que « seuls les plus hauts responsables russes ont pu autoriser les vols et publications de données liées à l’élection ».

Laissant ainsi croire que l’ensemble des services de renseignement approuvent les conclusions du rapport. BFMTV va plus loin en affirmant que « l’implication de Poutine est confirmée », changée plus tard en « l’implication des Russes dans l’élection confirmée ». En réalité ces médias mentent. En juin 2017, le New York Times accuse Trump de…

refuser encore de reconnaître un fait essentiel sur lequel se sont accordées 17 agences de renseignement américaines et qu’il supervise désormais : la Russie a orchestré les attaques et l’a fait pour l’aider à se faire élire.

Mais quatre jours plus tard, la rédaction corrige l’article en précisant que seules quatre agences ont soutenu l’accusation contre la Russie : l’ODNI, la CIA, le FBI et la NSA. Or, même parmi celles-ci il n’y a pas unanimité : si la CIA et le FBI ont une « haute confiance » dans l’implication de la Russie, la NSA (la seule agence capable de scruter le cyberespace), n’en a qu’une « confiance modérée ».

En 2020, un rapport secret des services de renseignement américains constatent que John Brennan, Directeur de la CIA, a fait comme Donald Rumsfeld en 2002, en faisant rédiger le rapport par des analystes choisis au sein de quelques agences de renseignements. On a délibérément écarté les services plus « réservés » sur la question, comme l’Agence de renseignement militaire (DIA), et les analystes qui estimaient que « Moscou préférait Clinton parce qu’elle travaillerait avec ses cadres, alors que l’on craignait que Trump ne soit trop imprévisible ». En clair : les accusations contre la Russie sont purement spéculatives. Et cependant, notre presse les relatera…

Le 18 janvier, Barak Obama lui-même avoue que le rapport est « peu concluant » sur la question du hacking et de la manière dont WikiLeaks a eu accès aux e-mails du Parti démocrate. Mais ici encore, les médias mainstream complotistes ne relèveront pas cette réserve…

En réalité, la stratégie de l’Internet Research Agency (IRA) s’apparente davantage à du marketing numérique qu’à une stratégie d’influence. Loin d’avoir la configuration d’une opération sophistiquée de propagande, il s’est agi d’un travail beaucoup plus simple, fonctionnant avec des « pièges à clicks » destinés à gagner de l’argent. C’est tout. 

D’ailleurs, les liens entre l’IRA et le Kremlin ne sont pas avérés. L’acte d’accusation contre l’IRA, établi par Robert Mueller en février 2018, ne mentionne aucun lien avec le gouvernement russe. En outre, en juillet 2019, dans un avis et l’ordonnance qui l’accompagne, le juge fédéral Dabney L. Friedrich reproche au Rapport Mueller de suggérer que des activités d’influence « ont été entreprises au nom du gouvernement russe, sinon sous sa direction », alors qu’aucun élément ne lie l’IRA au gouvernement russe. Dans cette perspective, les affirmations de France24, BFMTV et d’autres relèvent tout simplement du complotisme : on crée des liens et des mécanismes de complot là où il n’y en a pas et on transforme des initiatives de trolls qui cherchent à gagner de l’argent en complot politique.

Le 14 juin 2016, parti Démocrate mandate CrowdStrike, une compagnie privée, pour démontrer l’implication de la Russie. 

Le 7 mai 2020, la Commission parlementaire du Renseignement décide de déclassifier et publier un certain nombre d’auditions de témoins du Russiagate, parmi lesquelles celle de Shawn Henry, président de CrowdStrike. Il affirme qu’il n’avait « pas de preuve concrète que des données ont été exfiltrées du CND, mais des indications qu’elles ont été exfiltrées ». Le terme « exfiltré » laisse deux possibilités ouvertes : que les données ont été prises de l’extérieur (hacking) ou qu’elles ont été téléchargées sur un support local (clé USB). Questionné sur ces « indications », il confesse « que les données ont été préparées pour être exfiltrées, [ils n’avaient] tout simplement pas la preuve qu’elles sont effectivement parties ». Ce qu’il décrit suggère que les données (e-mails) ont été rassemblées avant d’être « exfiltrées », ce qui indique un téléchargement et non un hacking. En clair : on n’en sait rien, et les accusations contre la Russie ne sont que des spéculations.

Naturellement, les mêmes accusations ont été portées contre la Russie à l’occasion du vote sur le Brexit. Mais là aussi, malgré les efforts pour exploiter ces accusations afin d’invalider le vote, on peut constater que qu’ils relèvent de la mauvaise foi et des mauvaises pratiques journalistiques.  

Sur Twitter, 419 comptes – considérés comme basés en Russie – ont émis 3 468 « tweets » sur le thème du Brexit, dont 78 % après le vote ! Le montant total dépensé par Russia Today en publicités sur Twitter s’élève à £767 (env. CHF 950) ; tandis que sur Facebook des comptes liés à la Russie ont dépensé au total… moins de €1 pour trois publicités, toutes liées à l’immigration, sans mentionner le Brexit !  Mais cela n’empêche pas le journal Libération d’affirmer qu’il y a eu une ingérence russe dans le scrutin, sans donner un seul élément qui le confirme. À part des considérations générales sur des actions attribuées à la Russie (comme une panne électrique le jour du scrutin), la journaliste joue sur la confusion entre ce qui « vient de Russie » et ce qui serait mené par le gouvernement russe.

-Jacques Baud, les constats que vous dressez sont loin d’êtres anodins! Ils révèlent, en tous les cas, à quel point nos médias se contentent de relayer des soi-disantes informations qui, comme vous venez de le démontrer, sont sans fondement assuré ni confirmé. 

Jacques BAUD: -Au fil des mois, l’ingérence russe dans la présidentielle américaine apparaît comme une gigantesque mystification. Ainsi, les médias ont mis le projecteur sur les attaques contre le Comité national démocrate (CND), mais bien peu ont mentionné que le Comité national républicain (CNR) avait également été l’objet d’attaques informatiques. De même, ils se sont concentrés sur la manière dont les courriels du CND ont été obtenus, mais ont négligé leur contenu, qui aurait pu être dévastateur pour le parti démocrate. Finalement, le Russiagate a été une manière magistrale de masquer les faiblesses de la candidate démocrate et de sa stratégie.

La lecture française de la présidentielle américaine est basée sur une réflexion linéaire, influencée par sa propre culture politique, où l’impact d’une stratégie de campagne est faible. Or, dans le système américain des Grands Électeurs, qui donne aux États un poids différent, la stratégie a une importance considérable. Ainsi le site Fivethirtyeight, de la chaîne ABC News, a-t-il comparé les stratégies des deux candidats : le Wisconsin était un État-clé mais Hillary Clinton ne l’a pas visité une seule fois durant la campagne. En fait, la candidate démocrate a délaissé les États qu’elle considérait comme « acquis », alors que l’équipe Trump s’est concentrée sur les États qui pouvaient « lui rapporter le plus ».

En octobre 2019, la Commission sénatoriale du Renseignement publie son rapport final, émaillé de préjugés simplistes et d’affirmations gratuites, mais confirme néanmoins que :

L’écrasante majorité du contenu diffusé par l’IRA n’exprimait pas de soutien clair à l’un ou l’autre des candidats à la présidence.

Un mois plus tard, le Journal de l’Académie des sciences américaine publie une étude approfondie des « tweets » durant la campagne électorale, qui conclut que les comptes créés par l’IRA n’ont pas eu d’impact sur le comportement des électeurs. Une étude conduite en 2017 indique que le Russiagate n’est que l’« hystérisation » d’une campagne de « pièges à clics » menée par des groupes d’informaticiens en Russie et en Roumanie pour gagner de l’argent. Si le gouvernement russe s’était effectivement ingéré dans l’élection, on ne voit pas exactement pourquoi et comment la Russie aurait mis à profit ce travail, puisque rien n’indique qu’elle a été faussée.

La question ici – comme dans les autres affaires que l’on attribue sans aucune preuve à la Russie (et à Poutine) – est: Pourquoi la Russie prendrait-elle des risques politiques aussi énormes pour des gains aussi minimes? Alors que nos médias se plaisent à présenter Poutine comme un joueur d’échecs, une telle gestion des affaires défierait la logique. 

Par ailleurs, il est assez pathétique de voir le pays qui a fomenté des coups d’État plus de 60 pays, qui s’est le plus impliqué – y compris de manière criminelle – dans les affaires d’autres pays, qui a soutenu et organisé des actes terroristes, et a tenté d’assassiner Fidel Castro 638 fois (!), pleurnicher aujourd’hui sur l’éventualité que d’autres puissent s’ingérer dans ses affaires. 

Il est tout aussi pathétique de voir nos médias et nos journalistes se contenter d’informations aussi sommaires pour porter des jugements. Car aujourd’hui, malgré le fait que rien n’a démontré une responsabilité du gouvernement russe dans cette affaire, on continue à en faire une vérité intangible : nos journaux et bien de nos journalistes auraient fait merveille dans les années 30 en Allemagne ou en Italie ! Vous ne me croyez pas ? Nous y reviendrons dans notre prochain entretien…

Politique, société, Voix

Washington, le Capitole au coeur de complotismes? Décryptage avec Jacques Baud

-Jacques Baud, dans le cadre de nos entretiens sur le complot,  le complotisme et le conspirationnisme, quelles réflexions vous inspirent les événements récents de Washington ?

Jacques BAUD: -Le mandat de Trump s’achève : quatre ans d’un « règne » guidé par l’opportunisme, le mensonge et la sottise. Durant ces quatre ans, aux États-Unis et en Europe, les dirigeants et nos médias ont craché sur l’héritage des « Lumières » en encourageant un « despotisme peu éclairé », qui trouve toute sa « consécration » dans le désastre de la gestion de la crise de la CoViD.

Les images du 6 janvier à Washington ont provoqué – à juste titre – l’indignation générale. Mais en fait, les partisans « pro-Trump », n’ont fait que répéter la mécanique bien rodée de l’administration Trump : on conteste les résultats d’élections, afin de provoquer des manifestations et des violences. 

Ça ne vous rappelle rien ? A Hong Kong, lorsque les manifestants « pacifiques » financés par l’administration Trump, ont vandalisé le Parlement de Hong Kong en juin 2019, aucun média ou politicien occidental s’est ému. 

Lorsque Trump affirme qu’il y a eu fraude lors de la présidentielle et qu’il a gagné l’élection, on répond – avec raison – qu’il ment. Mais, lorsque l’opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa affirme avoir gagné les élections en août 2020, on la croit sans discuter et sans aucun élément de preuve. Pourtant, le résultat de l’élection est cohérent avec les scrutins précédents. Et même s’il est possible qu’il y ait eu des fraudes au niveau local, elles n’ont jamais été démontrées. Durant 29 ans, les élections au Belarus ont été systématiquement observées par les experts de l’OSCE ; or, en août 2020, l’OSCE n’a pas envoyé d’observateurs, malgré la demande du Belarus (on a évoqué le « retard » de l’invitation du Belarus à l’OSCE, mais c’est faux, car non seulement le Belarus avait annoncé plus de 6 mois à l’avance des élections et envoyé une invitation formelle, cette dernière n’est pas nécessaire). Donc on ne vérifie pas, on affirme qu’il y a eu fraude et cela suffit à déclencher un processus de violence.

Au Venezuela, l’administration Trump fait encore mieux : l’opposition ne participe pas aux élections pour affirmer ensuite qu’elles ont été truquées. En 2018, Juan Guaidó, le Navalny vénézuélien, financé par les États-Unis, était pratiquement inconnu avant que Trump et son administration ne le sortent de son anonymat. Car, comme je l’ai expliqué dans mon ouvrage « Gouverner par les Fake News », il n’a jamais été élu et s’est retrouvé à la tête de l’assemblée parlementaire simplement par le jeu des présidences tournantes et des vacances à la tête de son parti…  Comme au Belarus, l’invitation adressée au début septembre par Nicola Maduro à l’Union Européenne pour observer les élections de décembre a été déclinée par l’UE : plus facile ainsi de déclarer l’élection illégitime…

Quant au cas Navalny, nous en avons déjà parlé…

-En effet et je renvoie nos lectrices et nos lecteurs aux sujets de ce blog indiqués ici et, en lien.

Jacques BAUD: -Donc les événements de Washington ne sont que la continuation de pratiques (des mêmes personnes) que nous avons très largement acceptées – voire encouragées – dans d’autres pays…

Pour mettre en évidence l’hypocrisie de médias et de journalistes corrompus et à l’éthique professionnelle douteuse, rappelons ici que durant ses quatre ans de présidence, on a prétendu que Trump était sous l’influence de Poutine, qu’il y avait entre eux une connivence, que « Poutine adore Trump », que Poutine aurait cherché à le faire réélire, car il y aurait une « alchimie positive » entre eux, au point que Trump préfèrerait Poutine à ses partenaires de l’OTAN. 

Pour mettre un peu d’objectivité dans ces élucubrations examinons cette « amitié » que Trump a vouée à Poutine ces dernières années, et comment il l’a remercié d’avoir « facilité » son élection en 2016 :

Des soldats américains déployés dans plusieurs pays d’Europe (02.2017)

Les premiers chars américains débarquent en Europe pour se déployer à l’est (01.2017)

Trump tire 59 missiles de croisières contre la Syrie (04.2017)

Trump refuse à ExxonMobil la levée des sanctions contre la Russie (04.2017)

Pour Poutine, l’arrivée de Trump a dégradé les relations russo-américaines (04.2017)

Trump encourage la vente de gaz naturel auprès des clients de la Russie (07.2017)

Donald Trump promulgue les nouvelles sanctions contre la Russie (08.2017)

Trump inscrit RT comme “agent étranger” (09.2017)

US ‘to restrict Russian military flights over America’ (09.2017)

Washington interdit aux agences fédérales l’antivirus Kaspersky (12.2017)

Kaspersky : le président Donald Trump promulgue une loi interdisant l’utilisation des produits de l’éditeur au sein du gouvernement (12.2017)

Trump autorise la vente d’armes létales à l’Ukraine (12.2017)

Russie: nouvelles sanctions américaines, le dirigeant tchétchène visé (12.2017)

Washington accuse la Russie d’aider la Corée du Nord (01.2018)

Pour les États-Unis, la Chine et la Russie sont de plus grandes menaces que le terrorisme (02.2018)

Syrie : des combattants russes tués par des frappes américaines ? (03.2018)

Trump ordonne la fermeture du consulat de Russie à Seattle (03.2018)

Affaire Skripal: Trump ordonne l’expulsion de 60 Russes (03.2018)

Pour faire face à la Russie, les Etats-Unis déploient leur armée en Europe de l’est (04.2018)

Trump critique l’Allemagne pour le projet Nord Stream 2 (04.2018)

Washington sanctionne des « oligarques » proches de Poutine (04.2018)

Trump lance des frappes ciblées en Syrie avec la France et le Royaume-Uni (04.2018)

Tensions entre les États-Unis et la Russie autour de la Syrie : vers un retour de la Guerre froide ? (04.2018)

Aluminium. Le géant russe Rusal, sanctionné par Washington, dévisse à la Bourse (04.2018)

Iran : la Russie « profondément déçue » par la décision de Trump (05.2018)

Trump demande à ses alliés d’accroître leurs dépenses militaires à… 4% du PIB (07.2018)

Otan: Trump affirme à Macron qu’il n’y a « pas de rupture » avec l’Europe (07.2018)

Affaire Skripal. Washington annonce de nouvelles sanctions contre Moscou (08.2018)

Etats-Unis : signature d’un budget record pour le Pentagone (08.2018)

Donald Trump prêt à lancer son armée de l’espace (08.2018)

Les États-Unis sanctionnent la Chine pour ses achats d’avions Su-35 et de systèmes S-400 auprès de la Russie (09.2018)

L’Inde acquiert des systèmes antiaériens russes, malgré les avertissements de Washington (10.2018)

Trump se retire d’un traité nucléaire avec la Russie (10.2018)

Donald Trump va infliger de nouvelles sanctions à la Russie (11.2018)

Tensions entre la Russie et l’Ukraine : Trump annule une rencontre avec Poutine (11.2018)

Ingérence électorale: sanctions américaines contre des agents russes (12.2018)

Affaire Skripal : les Etats-Unis imposent de nouvelles sanctions financières à la Russie (08.2019)

Les États-Unis sortent officiellement du traité de désarmement sur les armes nucléaires FNI (08.2019)

Les États-Unis vont déployer 1000 soldats en Pologne, selon Trump (06.2019)

Donald Trump approuve les sanctions américaines à l’égard des entreprises collaborant au gazoduc Nord Stream 2 (01.2020)

Les États-Unis sanctionnent Rosneft Trading S.A. pour sécuriser les ressources naturelles du Venezuela (02.2020)

Trump annonce le retrait du traité Ciel ouvert, accusant Moscou de le violer (05.2020)

Trump confirme pour la première fois une cyberattaque américaine contre la Russie (07.2020)

Traité New Start : Washington rejette l’offre «inacceptable» de Poutine (10.2020)

Les États-Unis se retirent officiellement du traité « Ciel ouvert » (11.2020)

La Russie accuse un navire américain d’avoir violé ses eaux territoriales (11.2020)

Les États-Unis sanctionnent la Turquie pour l’achat de missiles russes S-400 (12.2020)

Pompeo accuse la Russie de « semer le chaos » autour du bassin méditerranéen (12.2020)

Les Etats-Unis vont fermer leurs consulats en Russie (12.2020)

Les Etats-Unis accentuent les sanctions contre le gazoduc Nord Stream 2 (01.2021)

Si vous vous demandez pourquoi nos medias n’inspirent aucune confiance, que prolifèrent les théories du complot, que le public ne montre plus d’intérêt pour s’impliquer dans nos démocraties, vous avez la réponse. Les médias, autrefois surnommés « 4e pouvoir », n’en sont devenus que le prolongement négatif, en soutenant des gouvernements qui financent les opposants dans d’autres pays, qui ne respectent pas le droit international, qui mentent sur leurs propres actions pour échapper au verdict des urnes, etc…

A méditer

Politique

Faire passer la Russie pour notre ennemie ou comment on (dés)informe

Vous l’avez sans doute lu je ne sais combien de fois, ce blog serait «pro-russe », mieux, «pro-Kremlin », voire « pro-Poutine », la Russie étant le plus souvent associée à son Président.

Parce que la première, pour quelques vaillants esprits occidentaux, se résume au second, c’est aussi simple que cela.

Une fois établies ces réductions, en user devient d’un confort indéniable lorsqu’on n’a rien d’autre à formuler que les sempiternelles rengaines destinées à faire comprendre aux citoyens de pays dits démocratiques que la Russie n’est pas loin de ressembler à une dictature.

Or voici qu’à ressasser autant de certitudes, on découvre soudain que ce peuple de près de 145 millions d’habitants, jouit d’un système éducatif considéré parmi les meilleurs au monde, que les jeunes qui en bénéficient en donnent la preuve par leurs performances.

Et parmi elles, celles qui relèvent de toutes sortes de génies informatiques ou autres.

Quoi qu’il en soit et à force de se draper de certitudes le plus souvent accompagnées de mépris et de partis pris à peine voilés, nombre d’experts qui hantent colonnes et plateaux de nos médias pour parler de la Russie en négligent bien des réalités.

Quant à prétendre de ce pays qu’il serait l’ennemi de l’Occident comme s’y emploie l’auteur des propos cités ci-dessus, non, la Russie n’a jamais été l’ennemie de l’Occident et inverser la donne, n’est qu’une expression supplémentaire de russophobie

Pour le reste, à de nombreuses reprises, j’ai tenu à attirer l’attention sur le fait que les Russes, il ne fallait pas trop les chercher parce qu’on les trouve. Et l’Histoire ne manque pas d’exemples qui le démontrent.

La littérature aussi et je l’ai cité à plusieurs reprises, ce poème d’Alexandre Blok. Le voici encore, sait-on jamais que ses vers trouvent un écho…

Politique

France-Syrie, une analyse

Quand vous avez la possibilité de lire de tels articles, s’en priver serait regrettable. Caroline Galactéros signe, ici, une analyse qui se conclut ainsi:
Les politiciens qui, après le désastre libyen, ont de nouveau entraîné la France dans un soutien à la déstabilisation du pays et un appui à l’engeance islamiste qui s’est jetée sur lui après une révolte populaire initiale, portent une lourde responsabilité dans le martyre vécu par le peuple syrien depuis bientôt huit ans. Il faut sortir enfin de ce cynisme (dont le réalisme est l’exact opposé certes paradoxal) pour travailler sur le réel, avec l’humain au cœur. Cela nous honorerait et nous sauverait.
C’est un point de vue particulièrement pointu que nous propose cette bien connue Docteur en science politique et Colonel au sein de la réserve opérationnelle des Armées.
Quelle attention retiendra-t-il et de qui quand on sait, par ailleurs, quels grands spécialistes seraient toujours sollicités par le Président français pour donner leur avis sur telle ou telle situation?
A lire, en effet, ce qui a été rapporté par Mediapart, Emmanuel Macron consulte. 
Et pas n’importe qui!

Politique

Caricaturer la caricature

La caricature, on le sait, est un art. 
Pratiquée avec plus ou moins de succès, elle peut faire mouche autant qu’elle est susceptible de s’attirer les foudres de qui elle vise.
Les exemple ne manquent pas à cet égard.
En l’occurrence et dans le dessin affiché ci-dessus en illustration de ce sujet, que comprendre sinon le relation qu’entretiendraient les Présidents américain et russe?
Il va de soi que pour un grand nombre de nos experts, elle a d’emblée été définie. Le second a manipulé les élections pour en rendre vainqueur le premier.
Dont acte.
Il découle de ce point de vue posé en quasi certitude par autant de chroniqueurs qu’il ne peut qu’être illustré et commenté comme s’y est employé ici Herrmann.
En d’autres termes, ce dernier ne fait que caricaturer la caricature d’une relation établie par un collectif d’experts.
Pour qui souhaiterait avoir un regard moins tautologique, voici cet interview de Roland Lombardi qui s’exprime sur le retrait de Syrie des troupes américaines.
Vous y découvrirez des réalités auxquelles le dessinateur Herrmann prêtera un jour, qui sait, son coup de crayon?
Ce sera peut-être pour l’An Nouveau que nous lui souhaitons dores et déjà heureux!

Politique

Analyses

Voici qu’au milieu des habituels clichés sur la Russie, on y découvre Alban Mikoczy tordre le cou à l’un d’eux.

En effet, il vaut la peine de l’entendre parler de l’élection américaine qui a porté Donald Trump au pouvoir. Aussi relativise-t-il sinon néglige-t-il le rôle sans cesse prêté à la Russie, d’ingérence.

Cela dit, lorsque ce même journaliste affirme que d’aide sociale, en Russie, il n’y en a pas, il semble un peu téméraire. Nombre de cas que j’ai pu observer contredisent de tels propos.

Pour le reste, rien de surprenant à ce que le public, soit avale ce qu’on lui présente comme analyse, soit ne s’y retrouve plus.

Comment, en effet, cautionner ce qui tient de la sentence alors qu’on attend au moins un peu d’objectivité?

Ce qui laisse à penser, qu’en définitive, on restera toujours dans la préférence. En soi, rien à y redire mais qu’on l’avoue, au moins!

Histoire, Politique, société

Tableau de nouvelle famille?

On est loin du french bashing s’est-il dit sur franceinfo pour commenter la visite d’Etat d’Emmanuel Macron, invité de Donald Trump.
Mais les raisons de ce french bashing ont fait et semblent toujours faire la fierté de la France. Cela n’a, évidemment, pas été mentionné.
Pourtant, même celles et ceux qui n’ont pas forcément apprécié l’ensemble des actions de Dominique de Villepin lui restent reconnaissants du discours qu’il a tenu le 14 février 2003 à l’ONU pour signifier le refus de la France de s’engager dans une guerre contre Irak.
Or de ce french bashing qui ne relève plus, désormais, que d’un lointain passé au prétexte de cette soudaine nouvelle alliance entre les Etats-Unis et la France pour frapper un pays souverain, la Syrie, on se demande ce qu’en pensent Jacques Chirac et son ancien ministre des Affaires Etrangères.
Dominique de Villepin est souvent sollicité par les médias pour s’exprimer. Encore ici, pour commenter la visite d’Etat de la France aux Etats-Unis.
Serait-ce pour sa sympathie envers Emmanuel Macron ou pour ses propres qualités desquelles on se rappellerait soudain alors que nombre de médias l’avaient plutôt tenu à l’écart durant sa tentative de campagne pour la présidentielle française de 2012, allez savoir! 
Le fait est qu’en diplomate qu’il est, il trouve les mots pour commenter la position de cette France qui s’affiche avec les Etats-Unis et qui ne peut laisser indifférent.

Politique, société

La France…

Après l’interview d’Emmanuel Macron qui a été menée par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, les critiques n’ont pas manqué et nombreuses sont celles qui ont visé les deux journalistes.
Or c’est négliger le fait qu’ils s’étaient entendus au préalable avec l’Elysée sur les modalités de la rencontre. De même, le Président de la République française, tout comme ses intervieweurs, se sont réjouis de mener le même exercice l’an prochain.
Alors, de qui se moque-t-on?
Certainement pas d’Emmanuel Macron qui n’a pas semblé bouder son plaisir à faire face aux deux journalistes. Aussi bien, ce à quoi on a eu droit, ce 15 avril au soir, est un moment médiatique particulièrement révélateur.
Partie de poker menteur ou simulacre de jeu de la vérité, le débat auquel le contribuable qui l’a financé a été convié a mis en scène des personnalités prêtes à en découdre.
Au point que toutes les trois se sont donné rendez-vous pour renouveler l’exercice sinon le spectacle. Il n’est toutefois pas certain que, l’an prochain, les conditions soient les mêmes.
D’abord parce que la France est en plein ébullition sociale, ensuite, parce que nous faire croire que l’attaque contre la Syrie était nécessaire pour, entre autre, ramener la Russie à la table des négociations est une vaste supercherie.
Déjà que les propos tenus par Emmanuel Macron sur l’influence qu’il aurait eue sur son homologue états-uniens ont été démentis par la Maison Blanche, ceux qu’il a ensuite confiés à l’épouse de Jean-Jacques Bourdin, la journaliste Anne Nivat, l’ont tout autant été par le Kremlin.
A se demander si la France a vraiment besoin d’un Président qui se positionne en égal sinon en supérieur pour exister…

Histoire, Politique, société

Abuser la confiance du peuple, encore et encore

Il valait la peine de suivre l’interview accordée par le Président de la République française, ce 15 avril au soir. Il a fait face aux journalistes Edwy Plenel et Jacques Bourdin.
En dépit de ce qu’on peut penser de ces deux hommes, sinon des trois, assister à ce qui s’est passé n’a pas manqué d’intérêt.
Jamais pareil événement n’a eu lieu avec aucun de ceux qui l’ont précédé à l’Elysée, Emmanuel Macron ne s’est pas privé de le souligner.
On passera les détails de la mise en scène, de son arrivée au Palais de Chaillot main dans la main avec son épouse. Les réponses qu’il a accordées à ses deux intervieweurs suffisent à alimenter la réflexion.
On y aura donc appris, entre autre, que grâce à la France, les Etats-Unis d’Amérique auraient été convaincus de ne pas se désengager de Syrie.
Il semble que le Président français soit le seul à le penser vu le démenti qui lui a été apporté par la Maison Blanche. Preuve en est l’article qui figure sur le site d’Europe1, le Journal du Dimanche (JDD).
Les mensonges qui s’ajoutent les uns aux autres ne semblent donc pas suffire. Pas davantage, l’abus de confiance ne paraît avoir atteint ses limites.

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Faites confiance, vos élu(e)s veillent…

Ca valait tout de même la peine, avouez, de dénoncer les mensonges de l’Eglise et de créer des Etats de droit qui ne soit plus d’ordre divin. Le résultat se connaît.
Dégagés des chaînes d’un christianisme abusif et corrompu, nous évoluons enfin dans un milieu sain, dénué de tout mensonge et de toute perversion.
La preuve, nous avons su porter au pouvoir des personnes honnêtes, fiables et désintéressées tandis que, jusque là, nous dépendions d’autorités qui osaient se réclamer d’un Dieu et de son Fils auto-proclamé au nom duquel tant d’abus ont été commis.
Ouf! Tout cela n’est plus que passé mortifère tandis que règne le droit. Finie cette main de Dieu qui viendrait se mêler de ce qui ne la concerne pas.
Regardez, par exemple, toutes les guerres menées par nos démocraties laïques l’ont été pour de nobles causes! Pensez donc, combien de tyrans, de dictateurs et autres dirigeants sanguinaires n’ont-elles su détruire?
Et si, autrefois, nos attaques se réclamaient de la chirurgie, tel n’est plus le cas de nos jours. Non, désormais, cela a été dit dans le cadre d’une émission télévisée française, les frappes se mènent au nom de la politique et de la diplomatie. 
 Et n’en doutez surtout pas car on vous assure avoir disposé de preuves sans la moindre preuve qu’elles en soient mais avec toutes les chances qu’elles soient susceptibles d’en être.
Alors ne chipotez pas! 
A moins de souhaiter faire le jeu du Kremlin car on sait bien que la Russie s’occupe de tout, veut tout contrôler et surtout, diviser les Occidentaux.
En résumé?
Ne doutez pas comme cela semble être le cas de nombre d’entre vous. Faites confiance, vos élus veillent…