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A l’attention de la Conférence des Présidents du Parlement européen

Par son vote final, la Conférence des Présidents du Parlement européen a annoncé, ce 25 octobre, avoir décerné le prestigieux Prix Sakharov au cinéaste ukrainien Oleg Senstsov.

Cette distinction honore un engagement pris au regard de la « liberté d’esprit »  et du combat mené en faveur des « droits humains » .

Selon le cinéaste Laurent Cantet, le principal témoin en défaveur d’Oleg Sentsov -accusé d’avoir préparé un attentat-  aurait reconnu s’être exprimé sous la torture.

Si ce « principal témoin » est le militaire ukrainien qui a parlé dans le cadre d’une conférence organisée par l’OSCE, dans ce cas, l’accès à autant de sources estimées fiables aura été réservé.

Nul doute, alors, que c’est en toute connaissance de cause qu’il aura été choisi d’élever Oleg Sentsov au rang de lauréat du Prix Sakharov. A l’opinion publique d’en prendre acte.

Pourtant, si l’on se rappelle ce qu’a vécu Andreï Sakharov, la question se pose de savoir quelle « liberté d’esprit »  vient d’être reconnue au cinéaste distingué.

Car la Conférence des Présidents du Parlement européen a agi, forte de certitudes que rien ne confirme, sauf à ce que preuve ait été fournie des tortures qu’aurait subies le militaire ukrainien qui déclare son compatriote cinéaste responsable d’avoir projeté un acte terroriste.

Les critères d’attribution de ce Prix, créé en 1988 avec l’accord du savant duquel il porte le nom et qui est décédé un an plus tard, ont été élargis en 2003. A ce titre, toutes sortes de personnalités figurent parmi ses bénéficiaires.

Qu’à elles s’ajoute désormais celle d’un homme emprisonné pour avoir projeté de détruire autant de vies humaines que l’aurait permis la charge explosive qu’il est accusé avoir détenue, relève d’un choix qui regarde la seule Conférence des Présidents du Parlement européen.

Aussi bien est-ce sa propre « liberté d’esprit » qu’elle récompense, celle d’avoir consacré une rumeur plutôt qu’une autre. Puisse la mémoire d’Andreï Sakharov ne pas avoir à en souffrir, on le lui souhaite.

Hélène Richard-Favre
Genève, ce 26 octobre 2018

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Scène de (non) vie dans le Donbass

Combien de fois n’avons-nous eu droit à telle ou telle image d’enfants victimes de guerres?

Dans cette vidéo de 2 minutes 14, c’est un volontaire du Donbass qui s’exprime. Il est évident que son propos n’est pas neutre, sans quoi il ne se serait pas engagé aux côtés de ceux qui ont souvent été appelés rebelles ou pro-russes.

Cela n’empêche pas de prêter attention à ce qu’il nous apprend.

Sébastien Hairon vit à Donetsk et évoque le bombardement d’un parc d’attraction pour enfants. Pour se l’expliquer, il fait référence aux propos qu’avait tenus le Président ukrainien au sujet des enfants du Donbass.

Leur avenir, il le souhaitait dans les caves.

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Ce cinéaste ukrainien dont le sort émeut

Donc, vous l’aurez bien compris, le cinéaste Oleg Sentsov est accusé de terrorisme par Moscou.

On se mobilise, personnalités du monde du cinéma, médias évidemment et autres élus jusqu’au Président de la République française en personne.

Or que sait-on au juste de cet homme? Ce que nos journalistes, témoins interrogés à l’appui, veulent bien nous en dire.

Mais à lire ce sujet consacré au cinéaste, sujet écrit le 27 juin dernier, force est de constater que l’acte terroriste dont il est accusé, il le préparait bel et bien.

Alors? L’auteure de cet article serait-elle une affabulatrice? Mieux, un troll du Kremlin comme toute personne qui écrit sur la Russie de manière autre que celle qui doit être?

A vous de voir et de vérifier l’authenticité de la video indiquée par cette juriste et blogueuse. Mais le témoignage qu’on y découvre a sans doute dû échapper à nos compatriotes si soucieux du sort de ce cinéaste.

Après tout, on ne peut pas avoir connaissance de toutes les informations. Et puis, on sait que certaines sont aussi vite diffusées qu’elles sont reçues dans les agences de presse. Et rappeler le plus souvent possible combien la Russie de Poutine emprisonne, malmène jusqu’à ce que mort s’en suive devient presque la norme.

On l’a vu avec l’affaire Magnitsky et le film qui en rend compte mais qui n’a pas eu l’heur de plaire à Bruxelles qui en a tout simplement interdit son visionnement. Cela a été évoqué ici, dans le dernier paragraphe de ce sujet.

S’agissant d’Oleg Sentsov, le talent qu’on lui prête devrait-il l’épargner d’avoir reçu des explosifs comme en témoigne le militaire ukrainien dans le cadre d’une conférence organisée par l’OSCE?

Il déclare avoir lui-même fourni au cinéaste de quoi préparer un acte terroriste en Crimée et demande aux services spéciaux ukrainiens de trouver qui a trahi Sentsov.

Autant d’éléments qui laissent à penser que si Oleg Sentsov avait mis son projet à exécution et n’avait pas été livré par quelque traître que ce soit, des vies y auraient passé.

Périr dans un attentat fomenté par un cinéaste, l’une ou l’un des signataires de la tribune parue dans Le Monde, se le souhaiterait-il?

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Merci, Monsieur!

Un journaliste vient de m’offrir sur un plateau d’argent ce qui manquait à ma réflexion sinon aux conclusions à devoir malheureusement tirer de certaines postures médiatiques.

Ce journaliste, comme divers(es) de ses consoeurs et confrères, je l’ai porté en estime.

Nous avons eu, en son temps, des échanges par messagerie privée qui m’ont laissé le sentiment de partage d’opinions possible, entre autre, sur la Russie.

Force m’a été de constater que non. Et tout cela est parfaitement regrettable. Pourquoi? Tout simplement parce que le monde n’a pas besoin de conflits d’opinion irréductibles.

Ou alors, peut-être que si, pour autant de celles et de ceux qui visent à y occuper une place dominante.

Que les un(e)s et les autres émettent tel ou tel avis sur un sujet, rien que de très normal. Mais que, lorsqu’on cherche le débat, on se le voie refusé au nom de prétextes aussi fallacieux que mensongers, là, c’est une toute autre problématique qui se dessine.

Comme je l’ai souvent indiqué ici, lorsque j’ai réagi à tel ou tel documentaire ou reportage relatifs à ce qui se serait passé ici ou là, j’en ai informé les personnes concernées.

Aussi, ai-je rencontré, parfois, l’opportunité d’échanges constructifs avec autant de protagonistes d’avis différent sinon opposé au mien.

Dans le cas d’école auquel m’a, au contraire, soumise ce journaliste, j’ai dû me rendre à l’évidence selon laquelle, faute d’arguments à opposer à une prise de position, on juge et on condamne celle ou celui qui la soutient.

S’agissant de la Russie et de ce que j’en ai écrit ou dit, j’ai eu droit à à peu près toute la panoplie du style, agent du Kremlin, propagandiste et autre troll financé pour répandre la bonne parole. Tout cela m’a plutôt amusée et je m’en suis souvent expliquée ici-même et dans le cadre d’interviews.

Jamais, par contre, n’avais-je eu droit à cette remarque selon laquelle je serais liée de sorte à être interdite de parler de la Russie telle qu’elle serait. Que je serais, dès lors, réduite à la vendre tel le paradis sur Terre.

Que cela soit désormais bien clair si besoin était de le redire, personne ne me finance, personne ne me tient par tel ou tel droit que j’aurais à respecter, personne ne me dicte la parole d’Evangile que j’aurais à diffuser ici et ailleurs.

Le fait de l’avoir à maintes reprises énoncé et encore maintenant, ne m’empêchera sans doute pas d’avoir à le rappeler encore et encore.

Car l’astreinte à respecter par nombre de celles et de ceux qui, à l’inverse de moi, ne sont pas libres de leur parole m’y obligera tandis que leur impuissance à porter la contradiction les contraint à l’attaque et à la condamnation à l’aveugle.

Car il va de soi que ces âmes vertueuses ignorent tout de ce que j’ai vécu et vis chaque fois que je me trouve en Russie.

Pas davantage non plus ne savent-elles avec qui je parle, où je me rends en dehors des lieux où je suis invitée à présenter mes livres et ce que j’apprends d’autant de celles et de ceux que je côtoie.

Et ce sont ces êtres de tous bords et de tous milieux que je remercie du fond du coeur de ce qu’ils m’offrent de connaissance intime de leur pays, la Russie.

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Droits humains pour tous …

Trois jeunes, deux Suisses et une Italienne ont été arrêtés et jetés dix jours en prison avant d’être libérés et assignés à résidence en France jusqu’à ce que la justice, ce 31 mai dernier ne les autorise à regagner leurs pays respectifs.

Vous avez sans doute entendu parler d’eux, ils se sont fait connaître sous l’appellation « les trois de Briançon ». Ils disent avoir voulu exprimer leur solidarité envers des migrants tandis que, face à eux, des identitaires leur bloquaient le passage de la frontière entre l’Italie et la France.

Avoir du coeur est tout à l’honneur de ces jeunes gens. Dans ce cas, peut-être seront-ils aussi sensibles au sort d’enfants retenus dans des caves en Ukraine et privés d’école. Et oui, les combats s’intensifient dans l’est du pays où certaines écoles ont dû fermer.

Quoi que l’on pense des uns et des autres qui s’affrontent depuis plus de 4 ans, les populations en font les frais. Aussi bien, nombre d’associations se sont-elles créées et mobilisées pour offrir à autant de victimes, soutien et aide.

Pourquoi cette évocation? Tout simplement pour rappeler que la guerre en Ukraine compte déjà plus d’1 million d’exilés et que ce journaliste qui, déjà, avait rapporté la désillusion post-Maïdan, explique qui oeuvre en lieu et place de la police pour faire régner l’ordre.

Qu’à cela ne tienne, Genève, ville des droits humains comme ont tant tenu à le mentionner tous les soutiens des « trois de Briançon » , Genève donc, abrite au bénéfice d’un forfait fiscal, l’un des financiers de ce bataillon Azov dont la nouvelle formation, Natsionalniy Droujny opère sans ménager sa peine.
Pas belle, notre République?

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A nos portes, la guerre

Vous aimez lire des livres, voir des films, vous informer ou, au moins, tenter de vous faire une opinion, alors voici de quoi. Sauf que le sujet dont il est question ici ne relève d’aucune fiction sinon de celle de leurs auteurs.

Car oui, il faut bien le dire, la manière avec laquelle est abordée la situation dans le Sud-Est de l’Ukraine toujours en guerre, révèle avant tout la divergence -sinon le grand écart- de sensibilités.

Son livre, l’écrivain russe Zahar Prilepine l’a présenté à Paris et à Genève, son film, le réalisateur ukrainien Serguei Loznitsa l’a présenté à Cannes.

Jusque là, on ne peut que saluer l’objectivité de la France, au moins, qui rend compte de deux approches d’une guerre qui tue encore et encore à nos portes.

La perspective d’une réconciliation entre les deux camps qu’elle oppose semble de plus en plus s’éloigner alors que tant de blessures saignent de part et d’autre de la ligne de front qui les sépare.

Et c’est bel et bien là ce qu’il y a de plus tragique.

Qu’un peuple ait pu être pris dans pareille guerre fratricide peut être imputable à qui l’on veut désigner comme responsable. Le fait est que les victimes se comptent d’un côté comme de l’autre d’une population fortement mise à mal.

Dans ce cas, alimenter un conflit comme s’y emploient encore autant de milices en tous genres au profit de puissants intérêts ne peut mener qu’au pire gâchis humain.

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Tchétchénie, retour sur images…

Le 16 septembre 2004, France 3 proposait ce rappel historique de deux guerres qui, en dix ans, auraient fait au moins 200’000 morts en Tchétchénie.

On y parle des ruines de Grozny au milieu desquelles vit la population, en proie aux exactions de l’armée russe.

On y entend une femme venue se réfugier avec son fils à Paris.

De l’agresseur au couteau qui a terrorisé le quartier de l’Opéra à Paris hier, on nous a appris qu’il était né en Tchétchénie en 1997. Arrivé avec ses parents aux début des années 2000 en France, il y a été naturalisé en 2010.

Comme récompense à son accueil, le pays a eu droit à la boucherie que l’on sait dans les rues de sa capitale. Il est évident que tous les réfugiés ne se comportent pas de la sorte avec leurs hôtes.

Retenons simplement que la générosité, parfois, peut être bien mal remerciée.

Et ce d’autant que, comme cela apparaît dans la video ci-dessus, les rôles de bourreaux et de victimes étaient assez clairement décernés par France 3 pour sensibiliser son public au sort de la population tchétchène en proie aux exactions de l’armée russe.

Pensée aux innocents qui refusent de diaboliser et découvrent comment ils sont remerciés de leur ouverture d’esprit.

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J’ai mal à mes valeurs

Depuis le temps que je m’exprime, ici, sur la Russie, depuis le temps que dure cette mauvaise propagande que nos médias mainstream ne cessent de diffuser sans la moindre idée de sa nocivité, j’ai mal à mes valeurs.

Née dans un pays dit démocratique, reconnu dans le monde entier pour sa neutralité, sa tradition d’accueil, du moins est-ce là encore ce qui domine d’elle comme perception hormis l’image qui lui est tout autant collée de coffre-fort ou autre refuge douteux, la Suisse reste mon pays d’origine, tout comme l’est la France.

C’est pour leur être profondément attachée que je réagis lorsque tant de leurs médias évoquent la Russie et imposent leur vision orientée quand elle n’est carrément pas malveillante et mensongère.

Tant de fois, ici, ai-je tenté de donner un autre éclairage sur ce pays que j’aime pour ce qu’il est et combien de fois n’ai-je pas été traitée de suppôt du Kremlin ou autre fanatique poutinienne?

Est-il donc impossible et impensable de parler de la Russie sans qu’elle ne soit immédiatement assimilée à son pouvoir politique?

Doit-on réduire au silence toute personne qui veut apporter autre chose que des considérations réductrices et révélatrices avant tout d’ignorance et d’inculture?

J’ai mal à mes valeurs, oui, quand j’observe la condescendance avec laquelle on traite nombre de personnalités reconnues, aimablement invitées à donner leur point de vue sur la Russie pour aussitôt l’oublier et marteler celui qui doit dominer.

Je ne suis ni journaliste, ni politicienne. Jamais non plus, je ne me suis posée en experte de la Russie. J’ai assez parlé de ce qui me lie à ce vaste pays et dont il a été rendu compte dans le seul journal suisse qui a eu la curiosité de s’informer avant de juger.

Alors si ce combat mené contre autant de préjugés émis envers la Russie a encore une chance, puisse-t-il être mené!

Merci à toutes celles et à tous ceux qui s’y associent sans pour autant verser dans l’exaltation mais au moins pour éviter le pire, à savoir nous couper d’un peuple qui, par son Histoire, par sa culture et par la dignité qu’il oppose à tant de misérables préjugés émis à son encontre par un Occident qu’il ose encore aimer, a beaucoup à nous apprendre.

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En réponse à une remarque que m’a adressée Jean-Philippe Ceppi de la RTS

En réponse à une remarque que m’a adressée par courriel, Jean-Philippe Ceppi de la RTS, j’ai modifié l’intitulé du sujet que j’ai consacré au reportage diffusé dans le cadre de Temps Présent du 8 mars dernier.

Le producteur de l’émission a, en effet, estimé que je le citais à tort alors que, dans mon intitulé de sujet de blog, je ne reprends aucun de ses propos que j’aurais, sinon mis entre guillemets. J’ai, par contre, employé le terme dixit qui pouvait, en effet, prêter à confusion.

J’ai donc tenu compte de la réaction de Jean-Philippe Ceppi et j’ai remplacé dixit par selon.

Je lui ai aussi et par ailleurs rappelé que, dans le sujet que j’ai écrit, ses propos sont repris tels qu’il les a lui-même énoncés.

Entre autre, lorsqu’il dit de Vladimir Poutine qu’il fait la loi en Syrie et (…) interfère massivement dans la guerre civile en Ukraine.

A noter  l’absence de toute réserve émise pour s’exprimer sur deux guerres qui ont ravagé deux pays et leurs populations, on comprend, de fait, qui est en cause avant tout. Rien de très nouveau tant on ne cesse de stigmatiser la Russie.

Raison pour laquelle, dans la Lettre ouverte que j’ai adressée à la RTS, j’ai voulu relever la qualité de l’émission TTC au regard de celle de Temps Présent dont on a eu tout loisir de mesurer l’objectivité.
Cela dit, je remercie Jean-Philippe Ceppi d’avoir pris la peine de m’écrire.

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Lettre ouverte à la Radio Télévision Suisse (RTS)

Il y a peu, ce dimanche 4 mars 2018, le peuple suisse s’exprimait massivement dans les urnes en faveur du maintien des redevances à la radio et à la télévision.

En tant que Suissesse, j’aime mon pays et j’aime la Russie pour qui le sait parmi les journalistes qui m’ont donné la parole, comme, par exemple le 3 février 2014 lorsqu’il a été question de savoir si Vladimir Poutine était un dictateur (sic).

Si l’émission TTC diffusée ce 6 mars et consacrée au bilan économique des années Poutine a été de qualité, tel n’a pas été le cas pour Temps Présent de ce 8 mars qui annonce d’emblée une enquête effrayante concernant le Président russe.

Comme réponse à la confiance qui a été renouvelée par le peuple suisse à sa chaîne publique d’information, proposer si peu d’objectivité sur la Russie et sur son Président, ne la distingue en rien de tant d’autres relais de propagande qu’elle ne manque jamais de cibler.

Ce qui a été diffusé ce 8 mars au soir en guise de reportage est une insulte au sens critique de téléspectateurs que les non-dits de cette émission et le choix de ses interlocuteurs n’ont pas trompés.

À citer pareilles sources dont rien n’assure la fiabilité, c’est non seulement le respect dû au public qui est trahi mais l’éthique du journalisme.

Hélène Richard-Favre
Genève, le 10 mars 2018