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Liberté de détester

Au moins trois sujets de blog lus sur la plateforme où, en son temps pas si lointain, le mien y était encore  hébergé, ont attiré mon attention à divers égards.

D’abord, bien sûr, pour ce dont ils traitaient, ensuite pour la décision prise par leurs auteures -oui, il s’agit de femmes- d’en fermer les commentaires.

A chacune et à chacun de comprendre ce qui a motivé le retrait d’échanges de points de vue ma foi et certes discutables mais fréquents de la part d’intervenant(e)s auxquels(le)s il arrive d’oublier le sujet proposé pour ne plus faire part que de ce qui les préoccupe.

Tel est là l’un des apprentissages que l’on fait lorsqu’on tient un blog.

Des échanges se développent entre commentateurs et commentatrices qui n’ont parfois plus grand chose à voir avec le sujet proposé.

S’impose alors la modération et les conséquences qu’elle entraîne, qu’elle s’exerce ou qu’elle ne s’exerce pas.

Car chacune et chacun semble avoir sa propre idée de ce qu’est la liberté d’expression. Est-elle un principe à géométrie variable ou intangible?

J’ai, pour ma part, compris que certains termes pas même insultants étaient malvenus.

Mais que d’autres qui, véritablement traduisaient rejet voire haine, avaient toute légitimité à se répandre aussi bien sur des plateformes de blogs qu’à longueur de colonnes de journaux ou dans le cadre d’émissions de radio et de télévision.

Je veux parler, ici, de tout ce qui s’énonce sur la Russie, son peuple et son Président.

Car ce qui les vise de propos mensongers, abusifs et plus encore ne semble gêner personne. Alors pour le deux poids deux mesures, bravo! Et le rappeler s’apparente de plus en plus à un combat de titan à mener face au formatage résolu d’ esprits à convaincre.

Politique, Voix

Etre russophile, attention danger!

Etre russophile ou pêcher, au mieux par ignorance, au pire, allez savoir?

Peut-être l’aurez-vous remarqué mais lorsqu’il est fait mention, dans quelque média dit mainstream, de personnes qui s’expriment sur la Russie, on indique leurs titres et leurs compétences en ajoutant ou en omettant leur goût pour  ce pays.

Je m’explique.

Lorsque l’on vous sait aimer la Russie, d’emblée il est précisé sous votre identité que vous êtes « russophile ». Or rien de tel pour d’autres expert(e)s qui, elles et eux, se déclarent aimer la Russie mais…

Mais?

Oui, la « Russie de Poutine » est à tenir bien distincte de la Russie tout court. Comprenne qui pourra.

En d’autres termes, si vous n’hésitez pas à afficher votre amour de la Russie, attention car c’est la mise à ban de la pensée qui sait penser, que vous risquez.

Jusque là, rien de vraiment grave.

Sinon qu’à force, vous êtes peu à peu délégitimisé, décrédibilisé et bientôt accusé d’être agent du Kremlin. A part cela, de ce côté-là de la pensée qui sait penser, aucun complot, non, rien que des faits.

Avérés selon ce qu’on a décidé qu’il soient.

Politique, Voix

Affaire Griveaux, la main du Kremlin? Non, aucune théorie du complot…

En somme lorsqu’on remet en cause la version donnée d’un fait par un ou des médias, on serait complotiste.

Mais lorsqu’un ou des médias imaginent une main invisible à l’oeuvre pour expliquer un fait, en aucun cas ils ne le seraient, complotiste(s).

Preuve en est l’affaire Griveaux qui défraie la chronique et met en cause un « artiste » russe et sa compagne.

Dans un article du journal « Le Monde », on arriverait presque à nous faire croire de celle-ci qu’elle serait au service du Kremlin:

«  Quels liens avez-vous avec la Russie ? demandent les enquêteurs à la jeune femme en garde à vue. C’est l’un des autres mystères de cette affaire, où flotte le soupçon d’une manipulation de Moscou, attisée par les accusations d’ingérence russe proférées par Emmanuel Macron à Munich, le 15 février. A nouveau, l’étudiante sourit devant son avocate, et balaye ces suspicions d’une plaisanterie. »

C’est tout de même extraordinaire comme aimer la Russie vous rend de facto proche de son gouvernement et de son Président.

Sauf, bien sûr, à être expert reconnu par la quasi totalité de nos médias.

Parce qu’on ne les compte plus ces « spécialistes » qui tiennent à nous ouvrir les yeux. Ils publient livre après livre pour nous dire ce qu’est la Russie de Poutine

Et voilà qu’un de ses opposants met la France à mal en brisant les espoirs d’un candidat du parti majoritaire à la Mairie de Paris que tout de suite est recherchée l’influence du Kremlin.

Décidément, ces Russes, ce n’est plus seulement des poutinophiles qu’il faut se protéger mais aussi de ses plus farouches opposants.

Ou alors, ou alors, de femmes qui en tombent si amoureuses qu’elles sont prêtes à tous les plus mauvais coups pour mettre au pas une République en marche.

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Et soudain l’opposant du Kremlin deviendrait son agent …

Eh bien on y arrive!

Enfin, on s’en approche assez pour que l’opinion publique déjà pas mal acquise à l’idée de méthodes qui ne seraient que celles d’un pays de brutes!

Au hasard?

La Russie DE Poutine parce qu’il est capital de rappeler que la Russie qui n’est pas la sienne lui est -presque- étrangère.

La preuve!

Le performeur Piotr Pavlenski vient de nous la donner. Accueilli en France comme opposant politique à ce « dictateur », il en serait soudain un de ses agents.

Eh oui.

On pourrait presque en rire si cela ne ternissait un peu plus l’image qu’on espérait encore avoir d’une certaine élite de la pensée.

A lire: https://francais.rt.com/france/71301-opposant-poutine-agent-russe-etrange-evolution-traitement-mediatique-pavlenski

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Bienvenue!

Les circonstances ayant voulu, me voici hébergée sur ce site!

Que dire sinon que des grâces se présentent et vous hissent hors de la fosse au fond de laquelle on vous a jeté.

Bienvenue donc et au plaisir de se retrouver pour de nouveaux et prochains échanges!

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A l’attention de la Conférence des Présidents du Parlement européen

Par son vote final, la Conférence des Présidents du Parlement européen a annoncé, ce 25 octobre, avoir décerné le prestigieux Prix Sakharov au cinéaste ukrainien Oleg Senstsov.

Cette distinction honore un engagement pris au regard de la « liberté d’esprit »  et du combat mené en faveur des « droits humains » .

Selon le cinéaste Laurent Cantet, le principal témoin en défaveur d’Oleg Sentsov -accusé d’avoir préparé un attentat-  aurait reconnu s’être exprimé sous la torture.

Si ce « principal témoin » est le militaire ukrainien qui a parlé dans le cadre d’une conférence organisée par l’OSCE, dans ce cas, l’accès à autant de sources estimées fiables aura été réservé.

Nul doute, alors, que c’est en toute connaissance de cause qu’il aura été choisi d’élever Oleg Sentsov au rang de lauréat du Prix Sakharov. A l’opinion publique d’en prendre acte.

Pourtant, si l’on se rappelle ce qu’a vécu Andreï Sakharov, la question se pose de savoir quelle « liberté d’esprit »  vient d’être reconnue au cinéaste distingué.

Car la Conférence des Présidents du Parlement européen a agi, forte de certitudes que rien ne confirme, sauf à ce que preuve ait été fournie des tortures qu’aurait subies le militaire ukrainien qui déclare son compatriote cinéaste responsable d’avoir projeté un acte terroriste.

Les critères d’attribution de ce Prix, créé en 1988 avec l’accord du savant duquel il porte le nom et qui est décédé un an plus tard, ont été élargis en 2003. A ce titre, toutes sortes de personnalités figurent parmi ses bénéficiaires.

Qu’à elles s’ajoute désormais celle d’un homme emprisonné pour avoir projeté de détruire autant de vies humaines que l’aurait permis la charge explosive qu’il est accusé avoir détenue, relève d’un choix qui regarde la seule Conférence des Présidents du Parlement européen.

Aussi bien est-ce sa propre « liberté d’esprit » qu’elle récompense, celle d’avoir consacré une rumeur plutôt qu’une autre. Puisse la mémoire d’Andreï Sakharov ne pas avoir à en souffrir, on le lui souhaite.

Hélène Richard-Favre
Genève, ce 26 octobre 2018

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Scène de (non) vie dans le Donbass

Combien de fois n’avons-nous eu droit à telle ou telle image d’enfants victimes de guerres?

Dans cette vidéo de 2 minutes 14, c’est un volontaire du Donbass qui s’exprime. Il est évident que son propos n’est pas neutre, sans quoi il ne se serait pas engagé aux côtés de ceux qui ont souvent été appelés rebelles ou pro-russes.

Cela n’empêche pas de prêter attention à ce qu’il nous apprend.

Sébastien Hairon vit à Donetsk et évoque le bombardement d’un parc d’attraction pour enfants. Pour se l’expliquer, il fait référence aux propos qu’avait tenus le Président ukrainien au sujet des enfants du Donbass.

Leur avenir, il le souhaitait dans les caves.

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Ce cinéaste ukrainien dont le sort émeut

Donc, vous l’aurez bien compris, le cinéaste Oleg Sentsov est accusé de terrorisme par Moscou.

On se mobilise, personnalités du monde du cinéma, médias évidemment et autres élus jusqu’au Président de la République française en personne.

Or que sait-on au juste de cet homme? Ce que nos journalistes, témoins interrogés à l’appui, veulent bien nous en dire.

Mais à lire ce sujet consacré au cinéaste, sujet écrit le 27 juin dernier, force est de constater que l’acte terroriste dont il est accusé, il le préparait bel et bien.

Alors? L’auteure de cet article serait-elle une affabulatrice? Mieux, un troll du Kremlin comme toute personne qui écrit sur la Russie de manière autre que celle qui doit être?

A vous de voir et de vérifier l’authenticité de la video indiquée par cette juriste et blogueuse. Mais le témoignage qu’on y découvre a sans doute dû échapper à nos compatriotes si soucieux du sort de ce cinéaste.

Après tout, on ne peut pas avoir connaissance de toutes les informations. Et puis, on sait que certaines sont aussi vite diffusées qu’elles sont reçues dans les agences de presse. Et rappeler le plus souvent possible combien la Russie de Poutine emprisonne, malmène jusqu’à ce que mort s’en suive devient presque la norme.

On l’a vu avec l’affaire Magnitsky et le film qui en rend compte mais qui n’a pas eu l’heur de plaire à Bruxelles qui en a tout simplement interdit son visionnement. Cela a été évoqué ici, dans le dernier paragraphe de ce sujet.

S’agissant d’Oleg Sentsov, le talent qu’on lui prête devrait-il l’épargner d’avoir reçu des explosifs comme en témoigne le militaire ukrainien dans le cadre d’une conférence organisée par l’OSCE?

Il déclare avoir lui-même fourni au cinéaste de quoi préparer un acte terroriste en Crimée et demande aux services spéciaux ukrainiens de trouver qui a trahi Sentsov.

Autant d’éléments qui laissent à penser que si Oleg Sentsov avait mis son projet à exécution et n’avait pas été livré par quelque traître que ce soit, des vies y auraient passé.

Périr dans un attentat fomenté par un cinéaste, l’une ou l’un des signataires de la tribune parue dans Le Monde, se le souhaiterait-il?

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Merci, Monsieur!

Un journaliste vient de m’offrir sur un plateau d’argent ce qui manquait à ma réflexion sinon aux conclusions à devoir malheureusement tirer de certaines postures médiatiques.

Ce journaliste, comme divers(es) de ses consoeurs et confrères, je l’ai porté en estime.

Nous avons eu, en son temps, des échanges par messagerie privée qui m’ont laissé le sentiment de partage d’opinions possible, entre autre, sur la Russie.

Force m’a été de constater que non. Et tout cela est parfaitement regrettable. Pourquoi? Tout simplement parce que le monde n’a pas besoin de conflits d’opinion irréductibles.

Ou alors, peut-être que si, pour autant de celles et de ceux qui visent à y occuper une place dominante.

Que les un(e)s et les autres émettent tel ou tel avis sur un sujet, rien que de très normal. Mais que, lorsqu’on cherche le débat, on se le voie refusé au nom de prétextes aussi fallacieux que mensongers, là, c’est une toute autre problématique qui se dessine.

Comme je l’ai souvent indiqué ici, lorsque j’ai réagi à tel ou tel documentaire ou reportage relatifs à ce qui se serait passé ici ou là, j’en ai informé les personnes concernées.

Aussi, ai-je rencontré, parfois, l’opportunité d’échanges constructifs avec autant de protagonistes d’avis différent sinon opposé au mien.

Dans le cas d’école auquel m’a, au contraire, soumise ce journaliste, j’ai dû me rendre à l’évidence selon laquelle, faute d’arguments à opposer à une prise de position, on juge et on condamne celle ou celui qui la soutient.

S’agissant de la Russie et de ce que j’en ai écrit ou dit, j’ai eu droit à à peu près toute la panoplie du style, agent du Kremlin, propagandiste et autre troll financé pour répandre la bonne parole. Tout cela m’a plutôt amusée et je m’en suis souvent expliquée ici-même et dans le cadre d’interviews.

Jamais, par contre, n’avais-je eu droit à cette remarque selon laquelle je serais liée de sorte à être interdite de parler de la Russie telle qu’elle serait. Que je serais, dès lors, réduite à la vendre tel le paradis sur Terre.

Que cela soit désormais bien clair si besoin était de le redire, personne ne me finance, personne ne me tient par tel ou tel droit que j’aurais à respecter, personne ne me dicte la parole d’Evangile que j’aurais à diffuser ici et ailleurs.

Le fait de l’avoir à maintes reprises énoncé et encore maintenant, ne m’empêchera sans doute pas d’avoir à le rappeler encore et encore.

Car l’astreinte à respecter par nombre de celles et de ceux qui, à l’inverse de moi, ne sont pas libres de leur parole m’y obligera tandis que leur impuissance à porter la contradiction les contraint à l’attaque et à la condamnation à l’aveugle.

Car il va de soi que ces âmes vertueuses ignorent tout de ce que j’ai vécu et vis chaque fois que je me trouve en Russie.

Pas davantage non plus ne savent-elles avec qui je parle, où je me rends en dehors des lieux où je suis invitée à présenter mes livres et ce que j’apprends d’autant de celles et de ceux que je côtoie.

Et ce sont ces êtres de tous bords et de tous milieux que je remercie du fond du coeur de ce qu’ils m’offrent de connaissance intime de leur pays, la Russie.

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Droits humains pour tous …

Trois jeunes, deux Suisses et une Italienne ont été arrêtés et jetés dix jours en prison avant d’être libérés et assignés à résidence en France jusqu’à ce que la justice, ce 31 mai dernier ne les autorise à regagner leurs pays respectifs.

Vous avez sans doute entendu parler d’eux, ils se sont fait connaître sous l’appellation « les trois de Briançon ». Ils disent avoir voulu exprimer leur solidarité envers des migrants tandis que, face à eux, des identitaires leur bloquaient le passage de la frontière entre l’Italie et la France.

Avoir du coeur est tout à l’honneur de ces jeunes gens. Dans ce cas, peut-être seront-ils aussi sensibles au sort d’enfants retenus dans des caves en Ukraine et privés d’école. Et oui, les combats s’intensifient dans l’est du pays où certaines écoles ont dû fermer.

Quoi que l’on pense des uns et des autres qui s’affrontent depuis plus de 4 ans, les populations en font les frais. Aussi bien, nombre d’associations se sont-elles créées et mobilisées pour offrir à autant de victimes, soutien et aide.

Pourquoi cette évocation? Tout simplement pour rappeler que la guerre en Ukraine compte déjà plus d’1 million d’exilés et que ce journaliste qui, déjà, avait rapporté la désillusion post-Maïdan, explique qui oeuvre en lieu et place de la police pour faire régner l’ordre.

Qu’à cela ne tienne, Genève, ville des droits humains comme ont tant tenu à le mentionner tous les soutiens des « trois de Briançon » , Genève donc, abrite au bénéfice d’un forfait fiscal, l’un des financiers de ce bataillon Azov dont la nouvelle formation, Natsionalniy Droujny opère sans ménager sa peine.
Pas belle, notre République?