Le Monde, fidèle à lui-même, nous explique ce qu’il en serait des relations entre Ankara et Moscou, ou disons plutôt, entre les Présidents turc et russe. Dans un article intitulé « Entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, l’entente brutale« , les grands russophiles que sont les signataires de cette « analyse » déploient la narrative et la rhétorique bien connues pour parler des présidents russe et turc qui auraient « en partage leur aversion pour l’Occident et leur soif de pouvoir ».
Et en cours d’article, de citer une fois encore le nom d’un homme dont ils ne semblent toujours pas avoir saisi que, chez eux, il serait mis au pilori pour ses idées racistes et extrémistes. Mais journalisme de propagande oblige, on se moque bien de révéler qui il est et comment il est perçu par les Caucasiens auxquels il ne souhaite que de disparaître selon la méthode qu’il recommande en son et en image.
Quand on veut convaincre, user d’arguments à cette fin serait préférable plutôt que de se fourvoyer entre mensonges et compromissions. Seulement voilà, à force de répéter, de répéter et de répéter encore que ce blogueur-lutteur anti-corruption condamné lui-même pour corruption serait le « principal opposant » du Kremlin qu’il ferait trembler au point que celui-ci l’aurait « empoisonné », le public finit par y croire et reprendre, lui aussi, cette antienne.
Bref, autant dire qu’on a là à faire à du journalisme, dans le meilleur des cas d’opinion et non d’information.
Mes détractrices et mes détracteurs, chaque fois que je m’exprime ici sur ce qui concerne la Russie, m’estiment voler au secours du Kremlin, comme si, privé de tout moyen de défense, il avait besoin de mes efforts pour lui venir en aide. Ces gens disposeraient-ils d’un minimum de sens du ridicule voire d’un cerveau? Sans doute pas pour afficher pareil raisonnement et puissance d’analyse!
Car, en réalité, on est dans un tout autre registre dont une illustration a été montrée ici.
Il se trouve qu’au-delà de mes études de russe, en tant que linguiste, j’ai consacré des travaux à l’analyse de discours. Et que c’est cette activité qui m’incite à réagir lorsque je découvre comment nos médias rendent compte de la « Russie de Poutine », selon leur formule plus que consacrée. Je m’exprime donc en tant qu’observatrice pour faire part de ce que je constate de la manière dont les médias dits mainstream usent de formules rhétoriques.
Mais bon, il semble que ce sens de la critique ne doive être réservé qu’à certaines personnes dont les titres universitaires sont brandis tels des preuves de leur incontournable compétence à proférer autant d’approximations que de mensonges et même de trouver éditeur pour les publier et nombreux relais médiatiques pour les diffuser. Lutter contre la mauvaise foi et la malveillance est un combat déséquilibré, nous somme nombreux à l’expérimenter.
Et ce combat déséquilibré peut paraître perdu d’avance. Il ne l’est pas pour le seul fait qu’en le menant, on ne se vend pas.
1 Comment
Très intéressant article-chapeau Mme H.R.-F.,
Alors le journal Le Monde (ou L Imonde?) ne nous parle pas d une entente « non-brutale » entre Ms Trump et Netanyahou ou tout fraîchement entre Ms Biden et Netanyahou puisque « Ms Poutine et Erdogan » sont les acteurs et les responsables de la destruction de Gaza du jamais vu auparavant et pour la èniéme fois, 1200 blessés et de la mort de plus de « 230 palestiniens, dont 65 enfants, 39 femmes et 17 personnes âgées »et plus de 15 Israeliens ont été tués, dont un enfant, et 282 blessées après des tirs de groupes armés palestiniens depuis Gaza.,
« Sacrée entente brutale entre Ms Poutine et Erdogan. »
Bien à vous.
Charles 05