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En ce 24 février…

Pourquoi est-il important de refuser les discours falsificateurs? Tout simplement parce que s’ils ne sont pas contestés, ils s’installent durablement dans les esprits. Certes, ils sont déjà bien ancrés dans nombre d’entre eux et de telle manière que se risquer à les mettre en cause vous vaut d’être envoyé dans les cordes.

Tout cela est bien connu, il existerait des gens qui savent et d’autres, non.

De nombreuses manières de vous le faire entendre sont à leur disposition, parmi lesquelles, la réduction de vos opinions à des termes tout prêts à les enfermer. Parmi ceux-ci, quelques uns ont le vent en poupe comme, « complotiste », « conspirationniste », « fasciste », « extrémiste de gauche » ou « extrémiste de droite ».

A partir de là, si vous souhaitez entrer en discussion avec quelqu’un qui d’emblée sait, vous pouvez être quasi certains que vous aurez droit à l’une ou l’autre de ces étiquettes qui font partie du kit de survie des sachants. Car le débat avec vous ne les intéresse pas. Comment le pourrait-il puisque, dores et déjà, ils savent?

Vous tentez de leur faire comprendre que non, rien n’est aussi simple? Qu’à cela ne tienne, il vous sera rétorqué qu’avec des gens comme vous, on ne peut tout simplement pas discuter. En effet, parce qu’avec des gens qui réfléchissent et raisonnent, ils n’entrent pas en matière. Donc la meilleure manière de contrôler un échange est de le fermer à toute ouverture.

Et pour cela, rien de mieux que d’user des termes vus plus hauts du kit de survie! Il suffit de les coller à la peau de votre interlocuteur récalcitrant et l’affaire est réglée. A ce sabordage intellectuel se livrent celles et ceux qui oeuvrent au rejet de toute forme d’appréhension de la réalité autre que la leur.

Au sein du groupe dans lequel ce jeune homme de ma connaissance a eu, le malheureux, l’outrecuidance de partager un de mes sujets de blog, il lui a vivement été recommandé de ne plus faire de « publicité pour cette dame » donc moi. Car une des membres de ce groupe aurait été  « horrifiée » par le fait que j’aie osé discuter la version du blogueur russe telle qu’elle nous est présentée en Occident.

A la décharge de cette personne qui s’est dite « horrifiée » par mes propos, il faut avouer qu’à force de suivre tout ce qui est énoncé de cet homme, il lui est sans doute difficile sinon impossible de se faire une autre idée que celle qu’on lui met à peu près chaque jour dans la tête.

Et puis aussi, peut-être fait-elle confiance à ses médias de référence, c’est tout à son honneur, moins à celui desdits médias de distiller de fausses informations quand il ne s’agit carrément pas de mensonges. Mais comment serait-elle en mesure de faire la part des choses si elle n’a qu’un seul son de cloche?

Car pour la diversité, il faut aller voir ailleurs. Et justement, ce jeune homme a proposé mon regard dans ce sens mais il a « horrifié ».

Que vaut la liberté d’expression que nos pays revendiquent tant quand il ne se targuent pas d’en être les parangons? Quelle place a encore la pensée qui ne se satisfait pas de déformer et de falsifier des faits pour s’imposer? Ici, jamais aucun slogan politique n’a été brandi. Aucune cause militante n’a non plus été affichée.

Juste un regard proposé sur la Russie, par amour de sa culture et refus de considérations aussi idiotes qu’infondées sur elle.

Mais c’est déjà trop. Alors, chères détractrices et chers détracteurs autant que vous êtes, sachez que, parmi mes proches se comptent plusieurs non russophiles. Soit que ces personnes ont connu la guerre avec la Russie, soit pour des raisons privées qui les regardent.

Mais avec elles toutes, la discussion est non seulement possible, même et surtout contradictoire mais enrichissante.

Ce qui n’est pas le cas avec autant de vous autres, perroquets que vous êtes, à répéter ce que vous tenez de spécialistes dont le seul point de vue serait digne de crédit. Libre à vous de vos choix, libre à moi de les discuter et surtout, de rejeter vos jugements aussi indigents que malvenus.

Nombre d’universitaires qui s’emploient à diffuser les idées libérales russes sont régulièrement convoqués dans nos médias pour se prononcer sur « la Russie de Poutine ». Et face à eux, rares sont les contradicteurs. Car de moins en moins sinon bientôt plus aucune figure universitaire, journalistique ou autre qui défende une version divergente de la Russie que celle qui domine nos médias n’est sollicitée pour s’exprimer.

Pourquoi, à votre avis? Pourquoi mène-t-on des soi-disant débats entre soi? Pourquoi tient-on si prudemment à l’écart tout autre connaisseur de la Russie que celles et ceux qui nous expliquent en long et en large ce qu’il en est de ce pays qui serait proche de la dictature? C’est que les esprits doivent être acquis à la même cause, celle qui condamne « la Russie de Poutine ».

Car cette cause serait celle issue de vraies démocraties, soucieuses de droits humains et de liberté d’expression.

On l’a bien compris, merci et bravo à’autant de prêcheurs de grands chemins, plus prompts à dégainer qu’à réfléchir avant d’éructer ce qui leur sert d’argument, « complotiste », « conspirationniste », fasciste », « extrémiste ». Il n’est jamais trop tard pour enrichir son lexique et d’autant élargir sa perception du monde qu’il s’en portera beaucoup mieux.

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Plus grave que l’insulte, la malhonnêteté intellectuelle

Et hop, rebelote, me voici maintenant affiliée à l’extrême droite pour le soutien inconditionnel que je manifesterais envers le président d’un pays dont j’ai pourtant et à maintes reprises écrit ici que je l’aimais en tant que tel et à travers son Histoire, sa culture, son peuple surtout, je veux bien sûr parler ici de la Russie.

Mais non, qu’à cela ne tienne, ce serait son seul président dont je me ferais la défenderesse sur ce blog comme s’il en avait besoin.

D’extrême droite donc je serais, mieux encore, « dans le milieu des études sur la Russie contemporaine, apparemment considérée comme une fasciste alignée sur ce régime ultra-nationaliste de fous-furieux. », je vous passe le reste de ce qui m’a été rapporté par un jeune homme de ma connaissance dont l’une des relations lui a donc fait part de ce que je serais.

En tous les cas, moi qui peinais à me situer sur l’échiquier politique, me voici désormais éclairée!

Il est toujours intéressant de découvrir la manière avec laquelle est perçu un propos aussi nuancé soit-il. En l’occurrence, ici, l’aptitude de ce détracteur à lire ce que j’écris se double de références de choix dont on mesure l’impact. D’une part, le site  d’un courageux anonyme dont j’ai eu à plusieurs reprises les honneurs, d’autre part et surtout l’ ouvrage contre l’auteure et l’éditrice duquel,  avec cinq autres personnes, j’ai porté plainte pour diffamation.

Le jugement rendu a relevé que Cécile VAISSIE et son éditrice étaient inculpées d’au moins l’un des nombreux chefs d’accusation qui ont été portés contre elles. Les deux ont fait appel du jugement tout comme cinq des six plaignants que nous étions. Le procès se déroulera en mai prochain à la Cour d’Appel de Paris.

Autant, lorsque je considère déformée la réalité de faits par nos journalistes j’y réagis, autant j’estime que laisser passer ces considérations aussi dénuées de bon sens que dégradantes revient à cautionner une évidente malhonnêteté intellectuelle. Car j’ai eu beau répéter je ne sais combien de fois que je n’étais ni militante ni politicienne, qu’à cela ne tienne, on se gargarise de termes abusifs plutôt que de comprendre le sens d’une démarche.

Qu’on apprécie ou pas la politique russe est une chose. Qu’on invective qui dit aimer la Russie et rejeter sa diabolisation, une autre qui paraît impossible à faire passer. Combien de fois n’ai-je dit que rien n’était parfait en Russie mais loin du tableau qu’on en dressait? Mais non, rien n’y fait, je serais une femme inféodée aux milieux d’extrême droite, je serais animée de  » haine »  envers un homme au courage exemplaire, Alexeï Navalny pour ne pas le nommer que je couvrirais de  » boue » quand mon « coup de maître » serait d’avoir remis en cause son empoisonnement et j’en passe et des meilleures sur ce que j’aurais écrit de cet homme dont, pour rappel, voici ce qu’il en est.

Bien sûr que tout cela ne vaudrait pas même qu’on s’y arrête. Pourtant si, car ce genre de considérations agressives -et je pèse mes mots- ne sont de loin pas les premières que je reçois en partage. Au plus fort de la guerre dans le Donbass, alors que je manifestais mon soutien à sa population, j’ai eu droit à des courriels chargés de haine de la part d’un défenseur de la cause ukrainienne.

J’ai également eu à lire les très viles considérations de la part d’un journaliste de France2 par messagerie privée sur Twitter.

Voilà ce qui est réservé à la parole prise sans la moindre revendication politique mais qui ne vise qu’à refuser de voir salis un pays, son peuple, son Histoire, et sa culture. Car c’est à cela que je m’en prends, à ce qui déforme, à ce qui discrédite, à ce qui nuit de manière gratuite.  Or en retour, plutôt que d’arguments qui inviteraient au débat, ce sont les invectives et les insultes qui sont privilégiées.

Il est devenu presque impossible de parler de la Russie sans que cela ne déclenche de réactions clivées tant nos médias et leurs invité(e)s, spécialistes, expert(e)s sélectionné(e)s ont réussi à faire de ce pays celui « de Poutine ». Animé(e)s d’une rare détermination à convaincre qu’elle ne se résume plus qu’à lui, les émissaires de la bonne parole partent en croisade contre tout ce qui s’opposerait à elle.

Eh bien non, je refuse de me joindre à cette cohorte savante et je vous remercie, vous toutes et tous qui savez lire ce qui est publié ici.

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Le combat très inégal à mener contre les mastodontes médiatiques dits mainstream

Une remarque a attiré mon attention que je soumets à la vôtre. Déposée en commentaire sous un des récents sujets de ce blog partagé sur un réseau social bien connu, elle disait la crainte de voir vains les efforts déployés pour rétablir certaines réalités face à la désinformation ou la semi-information distillées de manière à orienter l’opinion des populations.

A l’évidence, le combat mené contre les mastodontes médiatiques dits mainstream est inégal. Surtout lorsque le point de vue qui remet en cause ce qu’ils distillent à plus soif est tenu avec soin à l’écart de leurs publications, émissions ou autres éventuels débats qui ne seraient pas entre personnes d’avis à peu près similaires.

On a vu, ici-même, comment a été traité Jacques BAUD après la publication de son ouvrage Gouverner par les Fake News, paru aux éditions Max Milo le 27 août dernier. C’est d’ailleurs la manière avec laquelle il a été (dé)considéré par un pigiste de Conspiracy Watch et un journaliste du Temps qui m’a incitée à le solliciter. Une série d’entretiens avec lui a suivi, un prochain sera partagé ici sous peu.

A quoi bon se battre contre de soi-disantes informations quand on sait de quels moyens disposent les médias qui les diffusent pour les faire passer telles alors que tant d’entre elles ne sont que leur contraire, à savoir, des désinformations? Comme j’ai souvent eu l’occasion de le mentionner sur ce blog et lors de diverses interventions dans le cadre de tables rondes ici et , il s’agit avant tout de rester fidèle à soi-même et de refuser de cautionner l’abus de confiance d’un public envers ses médias de référence.

Donc oui, le combat est inégal et même très inégal. Mais oui, il vaut la peine d’être mené. Car au moins qui s’y livre ne se range-t-il pas du côté d’organes de soi-disante information qui s’apparentent de plus en plus à de véritables relais de très mauvaise propagande. Qu’une feuille de route existe et qu’il s’agisse, pour eux, de la suivre relève de la probabilité.

Ce qui est certain est que chaque média dispose d’une ligne de rédaction. Force est de constater que celle de la RTS ne s’encombre d’aucun souci de déontologie.

Comment peut-elle laisser passer autant de mauvaise foi que celle observée, ne serait-ce que dans cette émission de Géopolitis de ce 21 février sur laquelle, justement, nous allons revenir avec Jacques Baud dans un prochain entretien? Parce qu’au-delà de Nelson Mandela convoqué pour donner de l’allure, peut-être, au sort d’Alexeï Navalny, c’est la véracité d’autres propos tenus par le présentateur qui seront discutés et examinés ici.

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Navalny-Mandela aujourd’hui, Pussy Riot-Tolstoï, autrefois

Revenons à Navalny-Mandela, tant la convocation du second pour parler du premier a suscité de réactions pour qui connaît un peu la Russie et même celle que tant de journalistes aiment à attribuer à son président actuel comme pour  bien insister sur le fait que la Russie en tant que telle n’a vraiment rien à voir avec celle « de Poutine ».

Revenons donc à Nelson Navalny, pardon, voilà que, comme ce chroniqueur du Matin-Dimanche, je me trompe de prénom pour nommer le célèbre blogueur russe, Alexeï Navalny.  Revenons donc à cette évocation de la grande figure historique que fut Nelson Mandela dont le présentateur de l’émission de la RTS « Géopolitis » diffusée ce 21 février et relayée par TV5Monde a estimé qu’elle était de circonstance.

Non seulement elle ne l’est pas mais elle révèle la même aptitude à se fourvoyer dont a fait preuve le confrère de ce journaliste dans son éditorial du Temps, il y a plus de huit ans, lorsqu’il avait réussi l’exploit de mentionner Tolstoï en référence dans l’article qu’il consacrait au verdict du procès des Pussy Riot.

Et de s’en expliquer ainsi: « On a pu lire dans la presse libérale russe que l’Eglise s’apprêtait à commettre «sa plus grande erreur depuis 1901», lorsque Tolstoï avait été excommunié. » Parce que la « performance » des punkettes est présentée comme voulant « dénoncer la trop grande proximité entre Eglise et Etat en Russie ». De là à comparer la profondeur de l’oeuvre du grand écrivain aux prestations artistiques si elles en sont du groupe punk, il n’y aurait qu’un pas à franchir?

Pour rappel sur la stature des Pussy Riot et celle de Tolstoï, il suffit de se remémorer le groupe punk en pleine activité sexuelle collective dans la salle d’un Musée de Moscou. Partie fine si elle en est, on l’appelle aussi, en termes moins châtiés, partouze. A cet égard, j’avais, en son temps cité ici une interview du Président russe sur le sujet. Cela dit, lorsque j’avais été invitée à m’exprimer sur ce groupe à la RTS, j’avais été informée qu’il s’agissait là de « performances » esthétiques…

Des goûts et des couleurs, comme dit le proverbe…A l’évidence, je n’ai donc pas été capable de saisir la dimension artistique de ce groupe si, en revanche, la grandeur de l’oeuvre de Léon Tolstoï ne m’a, elle,  pas échappé. Autres temps, autres moeurs? Non, regrettable mélange de genres et dérive médiatique. Suissesse et Française d’origine, je suis profondément attachée aux valeurs de mes pays. Je constate, néanmoins, que celles qui président au choix des informations diffusées au grand public sont de plus en plus difficiles à défendre.

Car je ne vois plus « d’information » dans ce que livrent leurs grands médias quand ils ne cessent de réduire la Russie à celle « de Poutine », lui-même ramené aux éternels et mêmes poncifs sauf à les voir désormais remplacés par des portraits qui ne l’assimilent plus seulement à ceux de « dictateur » mais de « tyran ». Reprise à plus soif et en boucle, ce qui ose se prétendre « information » ne reflète que carence évidente de curiosité intellectuelle qui inviterait, elle, à de plus subtiles et fines observations et à moins de jugements aussi expéditifs que ceux qui sont rendus par autant de Procureurs auto-institués.

Et s’il fallait discerner une once de culture dans ces renvois à autant de grandes figures historiques pour traiter du sort d’un blogueur ou de punkettes aux prises avec la justice de leur pays, non, Messieurs Schaller et Perrin, ni Navalny ni les Pussy Riot n’ont la grandeur que vous souhaiteriez leur prêter. En citant, à la défense de leur cause, Nelson Mandela pour le premier, Léon Tolstoï pour les secondes, vous ne révélez que les intérêt d’une propagande que vos contributions répandent au mépris des règles de déontologie qu’exige votre profession.

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Un « j’accuse » plus que jamais d’actualité

Le 24 avril 2014, sur ce blog autrefois hébergé par la Tribune de Genève comme vous le savez, je publiais ce sujet que j’intitulais, en reprenant entre guillemets les termes célèbres d’Emile Zola, « J’accuse ». Ce 20 février 2021, un peu moins de sept ans plus tard, pourquoi « accuser »?

Parce que, vous l’aurez constaté, depuis qu’a débuté le feuilleton Navalny, nos médias enchaînent les récits les plus fantaisistes qui soient au nom de « l’information ». En dépit de nombreuses réactions publiées ici et adressées par politesse aux médias cités sur ce blog, je me suis, sans illusion, heurtée au silence.

Ces organes de soi-disante « information » fonctionnent en toute quiétude, sans avoir à se soucier le moins du monde des mensonges qu’ils diffusent. Mensonges mais aussi lourdes erreurs dans leur manière de rendre compte de réalités.

On a vu ce journaliste ne pas même savoir quel était le prénom de Navalny quand, pour en parler, il a eu besoin de ranger le Président russe dans la lignée des pires tyrans de l’Histoire.

On a vu d’autres sommets atteints de mièvrerie mais aussi de rare inculture comme celui de convoquer la figure de Nelson Mandela pour parler d’Alexeï Navalny emprisonné.

Face à autant de manières de tromper et d’abuser un public qui ose encore faire confiance à ce qu’il lit, écoute ou regarde comme média, que faire? Car les rédactions de ces organes dits « d’information » sont si aveuglées par leur haine viscérale de « la Russie de Poutine » que rien ne les arrête plus.

Telles des rouleaux compresseurs, elles fauchent tout sur leur passage.

La Russie n’est pas le paradis sur Terre. Des tensions sociales y sont présentes et des mécontentements s’expriment. Mais que l’on en parle une bonne fois pour toutes de manière autre qu’à travers le prisme d’un blogueur dont il a été clairement énoncé, ici, ce qu’il en est!

Mais non, nos journalistes martèlent. Il a été empoisonné au Novitchok, il a dénoncé le « Palais de Poutine », il est son « Principal opposant », il lutte contre la corruption, un comble alors qu’il est précisément visé à cet égard dans le cadre du procès qui l’oppose à Yves Rocher.

Mais nous n’en sommes sans doute qu’au début de cette saga tant il paraît impossible de modifier sa narrative si bien huilée qu’on la retrouve débitée par la plus grande majorité des médias dits mainstream.

Sil existe des personnes au fait de la situation, il en reste, hélas encore beaucoup qui ne sont pas en mesure de discerner le vrai du faux de ce qu’on leur raconte. Obligées d’avaler une propagande qui n’a rien à envier à celle d’autant de pays dont cette valeureuse RTS ne manque jamais une occasion de fustiger la politique et, bien sûr, la qualité de l’information dont elle s’attribue peut-être le privilège?

Que d’arrogance, que de suffisance et de mépris de la part de journalistes qui ignorent tant de ces pays au sujet desquels ils s’expriment! Les lire, les entendre ou les regarder dévider leur inculture inciterait à les plaindre s’ils n’étaient assurés d’un public pour recueillir leurs propos si souvent empreints de mauvaise foi ou de paresse intellectuelle ou des deux!

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La RTS ne lâche rien… « Poutine-Navalny, le duel » est l’intitulé de l’une de ses émissions phares

La Radio Télévision Suisse (RTS) persiste et signe. La honte ou le sens du ridicule, ça ne la connaît pas. L’inculture, ou pis, la propagande, non plus. Voici que Navalny est comparé à Mandela. Là, on atteint un nouveau sommet.

Digne de celui qui m’avait valu un échange de courriels avec un confrère de ce journaliste que j’avais, par courtoisie, informé du sujet de blog que j’avais consacré à sa manière de présenter ces « faits politiques ». Autant dire que le ton n’était pas à la conciliation de sa part mais à la menace.

Eh oui, ainsi va la liberté d’expression sous nos latitudes et dans une Suisse qui se dit neutre.

Voici donc que dans le cadre d’une célèbre émission de la RTS, « Géopolitis », programmée pour ce 21 février et relayée par TV5Monde, son présentateur nous donne à voir Navalny comme un Mandela du genre…

L’experte invitée à donner son point de vue sur la situation remet quelques points sur les i mais qui ne modifient en rien l’insistance de notre journaliste à présenter la Russie de manière torve. Pour qui ne la connaît pas, comment comprendre l’orientation délibérée que donne ce journaliste d’un pays qu’il ramène à un choix d’images savamment sélectionnées?

C’est à cela que l’on reconnaît la propagande, aucune chaîne d’Etat ne ferait mieux.

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Matraquage judiciaire et médiatique ou application de la justice?

Ce 16 février, mon sujet de blog commençait ainsi: « Plus un jour ne passe ou presque sans que l’on ait à subir le matraquage médiatique russophobe. » Ce 18 février, le début aurait pu être, « plus un jour ne passe ou presque sans qu’une nouvelle affaire de moeurs ne soit médiatisée. » Plusieurs personnalités en vue ont, en effet été visées ces derniers temps en France, au tour, aujourd’hui de Patrick Poivre d’Arvor. Il appartiendra à la justice de se prononcer comme il se doit. Mais justement, à cet égard, voici une affaire qui vient d’être jugée en appel et que je soumets à votre réflexion.

Il s’agit d’un homme qui a occupé diverses fonctions au sein du pouvoir, parmi lesquelles celle de député, de secrétaire d’Etat et de maire. Je veux parler ici de Georges Tron. Certaines de mes relations qui se reconnaîtront l’ont, tout comme moi, connu alors qu’avec François Goulard, Hervé Mariton et Jean-Pierre Grand, il a été l’un des quatre « mousquetaires » comme certains les avaient surnommés, qui ont oeuvré à la création, en octobre 2009, du « Club Villepin » devenu en juin 2010, le parti « République Solidaire » destiné à promouvoir la candidature de Dominique de Villepin à la présidentielle 2012 avec le résultat que l’on sait.

Or ce moment de la création du « Club Villepin », nombre de celles et de ceux qui y avaient participé s’en rappellent et peut-être aussi que c’était lui, Georges Tron, qui accueillait  les invités à l’entrée de la prestigieuse Maison de l’Amérique Latine à Paris. A cette occasion, j’avais échangé quelques mots avec cet homme dont jamais un seul instant j’aurais pu imaginer ce qui allait l’attendre à peine 18 mois plus tard et durer près de 10 ans. Le voici désormais condamné à une peine de cinq ans de prison dont trois ans ferme pour viol et agressions sexuelles. Le Point propose une vidéo avec l’essentiel de l’affaire.

A lire les réactions qui suivent l’article publié par Le Monde, certaines expriment l’incompréhension d’une justice qui acquitte et soudain condamne dans le cadre d’une procédure qui a duré près de dix ans tandis qu’elle a débuté en mai 2011. On relève les contradictions que révèle ce dossier et l’inquiétude que suscite une décision qui diffère tant des précédents jugements rendus alors qu’aucun fait nouveau n’est intervenu pour motiver pareil changement.

D’autres se réjouissent, au contraire, de la condamnation de cet homme et appellent à la construction rapide de nouvelles prisons pour y incarcérer les nombreux hommes qui abusent de leur pouvoir, quel que soit le milieu concerné, familial y compris. Au delà de tout extrémisme, on peut légitimement s’interroger sur l’évolution qu’a subie l’affaire pour que Georges Tron soit passé de l’acquittement à trois ans de condamnation ferme.

Il ne s’agit là, en aucun cas de minimiser l’agression sexuelle, surtout pas. Il est avant tout question d’interroger le regard qui y est porté, ce que nombre de commentaires déposés sous l’article du Monde relèvent. L’ancien élu est sorti menotté du tribunal pour rejoindre la prison de la Santé, la décision de sa condamnation valant mandat de dépôt.

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Russophobes en action

Plus un jour ne passe ou presque sans que l’on ait à subir le matraquage médiatique russophobe. Aucun autre terme ne peut désormais plus être utilisé pour qualifier ce qui s’énonce de la Russie dont on va jusqu’à laisser entendre qu’elle serait présidée par un despote sanguinaire comparable aux plus grands de ceux que l’Histoire ait connus.

Car c’est bien de cela dont il s’agit dans la chronique du Matin Dimanche que j’avais citée ici-même pour relever la manière dont s’informe un journaliste qui, à trois reprises nous parle d’Alexandre Navalny au lieu d’Alexeï, incapable qu’il est de s’informer correctement avant d’informer son public.

Je n’avais soulevé que ce détail tant il parle de lui-même! Or un des habitués de ce blog, « Daniel » pour ne pas le nommer, a recopié dans son commentaire ce qu’a écrit ce journaliste. Il a bien fait car l’image indiquée de sa « chronique », que je réinsère à nouveau ci-dessous, a pu ne pas être accessible faute d’avoir pu être agrandie.

Voici donc, pour qui aurait manqué ce morceau de bravoure:

« Navalny. Par Christophe Passer, journaliste.

Je crois que le moment est venu de comprendre pourquoi Alexandre Navalny nous gêne, nous autres Occidentaux. Quand je dis qu’il nous gêne, ou nous encombre, c’est d’abord face au constat que nos démocraties, ici, en Europe, affectent dans cette histoire une prudence qui est sœur tordue de la lâcheté, mais que l’on s’évertue depuis la nuit des temps à nous faire passer pour de la diplomatie habile. La réalité est crue. Primo, s’embrouiller avec la Russie nous ferait perdre de l’argent, du gaz, des positions stratégiques. Ensuite, Vladimir Poutine est sans doute un Borgia de Saint-Petersbourg corrompu, mais les Russes ont, paraît-il, besoin d’un «homme fort», ânonnent les faibles. Il serait donc indéboulonnable, et très bête de tenter de le déboulonner.

Arrêtons-nous une seconde sur cette idée de «l’homme fort» pour souligner qu’elle est une ineptie historique: de César à Trump, de Napoléon à Bokassa, du chancelier du IIIe Reich à Pol Pot, cela s’est sans exception aucune très mal terminé pour les populations concernées. Car jamais un «homme fort» ne fait au final autre chose que d’être fort, qualité vite remplacée par la violence, le mensonge permanent, l’asservissement et la mort. Parfois, c’est vrai, l’aventure des hommes hoquète, sinue, prend son temps: «Ils sont lents, les fleuves de l’histoire», écrivait Soljenitsyne dans «L’Archipel du Goulag».

Alexandre Navalny n’aurait ainsi pas la moindre chance. Et qu’en ferait-il? Il y a du vertigineux par ici à ne jamais prendre le risque de le soutenir clairement, sanctions contre la Russie ou gel de quelques milliards de ses pilleurs, au prétexte qu’on «ne sait pas trop ce qu’il pense», Navalny, beau gosse que nous avons tant envie de faire passer pour vaguement démago. N’est-il pas nationaliste, xénophobe? Ne serait-il pas «pire que le mal» de jouer un peu de démocratie chaotique contre la commode stabilité du vieux tsar? J’insiste aussi sur ce mot de vieux tsar, tant il est important de souligner que s’il fallait résumer Poutine, c’est en remarquant qu’il ne parle que du passé, d’avant, de la Grande Russie, autrefois, de son effort durant la Seconde Guerre, de la vieille Crimée, de sa place à «retrouver», de cette «catastrophe» que fut la fin de l’Union soviétique. Notre embarras, devant Navalny, vient de l’inverse: il ne parle que de l’avenir de la Russie, ce qui est moins rassurant, risqué, flou comme le danger.

Notre problème est éthique. Alexandre Navalny savait qu’il serait arrêté. Il est prêt sans doute à y laisser sa peau. Il savait aussi qu’en ne rentrant pas, il se retrouverait en déporté chic, dissident chassé au loin. C’est son courage qui nous gêne, nous fait hésiter, ou le critiquer mollement. Nous n’avons pas de courage. Nous avons peur, et pas lui. »

On ne compte plus les sommets atteints par autant de médias, je vous avais cité celui de la RTS ici. Or voici que, fidèle à sa ligne, « d’information »  de chaîne dite publique, elle nous ressert sa propagande. Dans ce « débat »du 5 février dernier qui en porte très mal le nom puisqu’il n’est qu’un entre soi où sont alignées une allégation après l’autre, tels d’indiscutables faits, parmi lesquels l’incontournable « empoisonnement » de Navalny ou encore mieux, la « peur » que cet homme inspirerait au Kremlin, l’orientation de cette chaîne publique dite « d’information » n’est plus à démontrer. Et ce d’autant lorsqu’on nomme « débat » un entretien complaisant entre une intervieweuse et ses deux collègues que rien n’oppose du tout pour dire ce qu’ils pensent de « la Russie de Poutine ». Et cela sous couvert « d’information », et cela de la part d’une chaîne publique. Gageons qu’aucune télévision d’Etat ne ferait mieux!

Quant à ce 16 février au matin, pour nous « informer » de ce qu’il en a été des manifestations de soutien à Navalny, nous retrouvons la correspondante de la RTS à Moscou, Isabelle Cornaz, celle qui « débattait » avec son collègue du journal Le Temps, Marc Allgoewer autrefois lui-même à la RTS.  Et Isabelle Cornaz de citer comme référence une dénommée Alexandra BAEVA, membre d’une ONG -donc soucieuse de droits humains en Russie- qui dit que « Le nombre d’arrestations a baissé actuellement, d’une part car il n’y a pas de grands rassemblements et d’autre part parce que tous les lieux de détention administrative sont pleins. » Quelle brillante explication elle nous fournit là pour dire qu’en réalité, les manifestations de soutien à Navalny ont été très peu suivies! Quant aux « lieux de détentions administrative pleins », c’est là aussi un argument de poids quand on sait ce qu’il en est à Genève mais pas seulement, dans de nombreuses autres villes de nombreux autres pays aussi qui connaissent la surpopulation carcérale!

Vraiment, il apparaît que c’est bien trop demander à nos journaliste d’informer de manière correcte sur cet « opposant »  dont même la Géorgie, qui n’entretient pas forcément les meilleures relations qui soient avec la Russie, ne se fait aucune illusion de ce qu’il incarne comme « valeurs » ou comme « poids politique ».  Autant vous dire que ce qui est appelé « courage » par nos brillants spécialistes ne l’est pas pour autant de peuples du Caucase que cet homme a traités d’une telle manière qu’elle n’est pas prête d’être oubliée. Et ce ne sont pas les tentatives de Navalny de revenir sur ses propos qui les auront convaincus. Qu’à cela ne tienne, nos journalistes suisses romands -et bien d’autres avec eux- tous emportés qu’ils sont par leur détestation viscérale de la « Russie de Poutine », ne réalisent pas même qu’ils apportent leur caution à un homme qui diffame, qui corrompt et qui met en scène son racisme. Jusqu’où va l’aveuglement « anti-Poutine » s’il n’est pas celui d’un pays entier, nos professionnels de l’information nous en donne chaque jour la mesure.

Culture, Politique, société, Voix

Puissance de la littérature, évocation….

Vous qui suivez ce blog, vous le savez souvent consacré à l’actualité et, en particulier, à la manière dont nos médias en rendent compte.

Et si la Russie y tient une bonne place, c’est tout simplement du fait que, par ma formation en langue et littérature russe et en analyse de discours politique,  je suis évidemment sensible à ce qui s’énonce sur elle.

Aucun militantisme quelconque n’est donc à voir dans mes prises de position.

D’ailleurs durant mes études menées encore du temps de l’Union Soviétique, déjà les remarques fusaient! « Etudier le russe, quelle idée… » Ou, lors d’un de mes retours d’URSS, on me demandait ce que j’avais pu y voir, ce qu’il y avait à y faire car vraiment, « question shopping… »

Cela ne s’invente pas, cela se vit.

Et puis, il y avait celles et ceux qui narguaient, provoquaient du haut de leur suffisance ou sans doute de ce qu’elles et ils estimaient relever d’un savoir que dominait, en réalité, un profond mépris.

Et c’est exactement ce qu’on retrouve aujourd’hui lorsqu’il est question de « la Russie de Poutine ».

Ce sont autant de ces a priori qui me font réagir ici. Car ils témoignent d’une absence de curiosité ou d’intérêt quelconque pour un pays au sujet duquel on se satisfait de mêmes formules ressassées, de mêmes clichés et de mêmes poncifs.

Ce qui est à l’origine de mon attirance pour la Russie, c’est sa littérature.

Et que mon oeuvre littéraire soit traduite en russe et publiée depuis plus de 15 ans à Moscou en édition bilingue russe-français, tient du plus beau concours de circonstances qui soit. Parce que l’amour que je porte à la Russie, ce sont ses écrivains qui me l’ont transmis.

Et aujourd’hui, c’est de ceux qui nous sont contemporains que je souhaite partager avec vous les sept romans que recommande le site Russia Beyond.

Voix

Fut un temps, pas si lointain, où l’Europe savait dire non aux USA

Nous vivrions donc, nous autres Occidentaux, en pays « libres » et « démocratiques », à l’inverse des Russes, par exemple,  dont les journalistes de nos médias s’étrangleraient presque à nous rappeler combien ils subissent le joug de lois liberticides.

Vous l’aurez relevé, difficile de faire l’impasse d’autant d’articles, d’émissions et de débats menés autour de celui qui mobilise l’attention de nos compatriotes soucieux de droits humains, je veux parler ici d’Alexeï Navalny.

A cet égard, il est plutôt piquant de noter qu’un journaliste reconnu ne semble pas même savoir que cet homme s’appelle Alexeï et non pas Alexandre. Mais peut-être pense-t-il que ces deux prénoms se valent? A moins qu’il ne soit si pressé d’ « informer » son public qu’il considère sans importance de s’informer lui-même?

Qu’à cela ne tienne, Monsieur PASSER dont la chronique du Matin Dimanche de ce 7 février dernier figure en illustration ci-dessous, a tout loisir d’y apporter le rectificatif qui s’impose pour nommer celui dont le sort le préoccupe tant de son véritable prénom!

A trois reprises, il l’appelle Alexandre, pas qu’une seule fois, ce qui aurait pu être considéré comme une coquille mais non, il persévère, sûr de son fait…

Pareil laxisme, doublé de désinvolture, signe l’arrogance d’un journalisme qui n’a plus à se soucier d’éthique. Mieux, à s’auto-convaincre que la sienne est à même d’entraîner à sa suite une opinion publique qui hésiterait encore sur « la Russie de Poutine »…décidément infréquentable.

Il fut un temps, pourtant, où la soumission au diktat états-uniens n’allait pas de soi!

J’en veux pour preuve ce qui a été rappelé dans l’article que j’ai cité ici-même et que je vous invite à lire ou à relire. Il y est fait mention des tensions qui avaient déjà eu lieu autour d’un gazoduc. C’était en 1982 et là, on ne s’était pas couché face aux Etats-Unis.

Lisez seulement ce qui figure indiqué en lien ici et vous constaterez vous-même ce qu’il en fut si vous l’aviez oublié.