Lorsqu’il est dit, ici ou là comme, par exemple dans le cadre d’un récent débat télévisé diffusé par LCI, que Vladimir Poutine est perçu et défini, en Russie, comme politicien centriste, on observe des yeux s’écarquiller et la surprise s’exprimer sur les visages.
Eh oui, c’est ainsi et je le confirme.
Il y a quelques années à Moscou, j’avais été témoin d’une scène que j’ai souvent racontée à des proches. C’était dans un hôtel, à une table, deux femmes et un homme parlaient politique. Et, bien sûr, de leur Président.
L’homme vivait à Khabarovsk, c’est-à-dire à l’extrémité Est du pays. Il en voulait à son Président.
« Il est trop faible! Il nous faut un homme fort », s’exclamait-il et égrenait une suite de doléances. La jeune femme, sur sa gauche, acquiesçait à ses propos. Et les deux se sont lancés dans un échange qui s’est achevé par des accolades et des « Vive la Russie! »
Il n’y avait rien d’agressif à ces manifestations.
Elles étaient, certes, démonstratives. Mais partagées de bon matin et de bon coeur par ces hôtes qui n’ont paru déranger personne dans la salle à manger, elles indiquaient que celui que nos journalistes appellent « l’homme fort du Kremlin » ne l’est pas pour l’ensemble des Russes.
Il est contesté sur sa gauche et sur sa droite.