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L’une des raisons de ce blog

Suite à ce qui a été présenté comme « conseil » de la part d’un lecteur de ce blog qui l’estimait trop souvent être « dans la polémique » au sujet de la Russie dont il pensait que devraient être plutôt montrés les aspects positifs,  je saisis l’occasion de rappeler que ce que je partage ici avec vous n’a pas vocation à  mettre un pays en vitrine, en l’occurrence la Russie.

Non, ce qu’il m’importe de porter à votre attention est la manière avec laquelle cette même Russie est présentée dans nos médias mainstream. Comment elle est réduite à celle de son Président dont on ne se lasse pas de répéter les éternelles antiennes qui doivent le faire apparaître au public comme le moins fréquentable qui soit.

Ma formation de linguiste et d’analyste de discours m’incline à réagir à la manière dont l’information est formulée, à l’orientation qui est donnée aux intitulés d’articles. Autant de procédés dont usent et abusent les rédactions de nos médias pour attirer l’attention de leur public.

Parce que la rhétorique n’est jamais laissée au hasard, les termes employés le sont à bon escient et visent surtout à influencer l’opinion. A de très nombreuses reprises, je l’ai relevé et signalé ici et tout autant dans le cadre de la dernière émission à laquelle la Radio Télévision Suisse m’a fait l’honneur de m’inviter.

Donc ce « conseil » de lecteur le regarde mais indique que l’option retenue ici lui a échappé.

Car, faut-il le rappeler, ce blog n’est pas là pour promouvoir la Russie de quiconque, qu’elle soit, comme on aime à le ressasser, celle de son actuel Président ou en d’autres temps, celle des Soviets ou des Tsars.

Il est question, ici, d’attirer l’attention sur nombre de dérives médiatiques qui, par la trop fréquente négligence de toute éthique qui leur incombe, proposent des contenus souvent plus proches de l’inculture, voire de la malhonnêteté intellectuelle que de l’information digne de ce nom.

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Courage, fuyons!

Sur un réseau social bien connu, une de mes relations poste ces mots:

J’aimerais comprendre : l’UE menace la Biélorussie de représailles en faveur d’un illustre inconnu. Un pays européen, sur ordre de la CIA détient Julian Assange depuis des années. Qui va menacer les USA de boycott ? Libérez Assange avant de brandir les droits de l’homme à tout propos !

Un commentaire est déposé par un journaliste suisse: « Parce que Assange subit une grave injustice il ne faut pas protester quand un infâme dictateur commet un acte de piraterie aérienne pour enlever un opposant ? Étrange raisonnement ! »

J’y réagis par cette question: « Avez-vous des preuves de vos allégations? Des sources fiables? A défaut, merci, d’éclairer ma lanterne sur cette question que je me pose, pour ma part et tout autant, avec moi, bien d’autres d’entre nous ». Et j’indique en lien, mon précédent sujet de blog.

Ce à quoi me répond le journaliste: « M’avez-vous lu ? Ai-je fait l’apologie de l’opposant arrêté ? Ai-je justifié les agissements du gouvernement américain ? Il faut évidemment condamner tous les gouvernements qui se permettent des actes contrevenants gravement aux droits humains. Accessoirement il se trouve que j’ai eu l’occasion de faire un reportage en Biélorussie et que je peux affirmer que Loukachenko est un infâme dictateur. »

Et moi de réagir ainsi: « Je vous ai si bien lu que, justement, je vous ai posé la question à laquelle vous ne répondez pas. Je réitère donc ma question en relation avec votre affirmation selon laquelle, je vous cite:  « quand un infâme dictateur commet un acte de piraterie aérienne pour enlever un opposant ? » Quelles sont vos sources pour affirmer sans ambage que cet « infâme dictateur » a commis « un acte de piraterie aérienne pour enlever un opposant ».

Réponse de l’intéressé: « Les faits sont établis et ne sont pas contestés. Seule l’interprétation de Minsk diffère. Je vais en rester là.

Je conclus: «  « Les faits sont établis » osez-vous me répondre sans vergogne et sans le moindre début de preuve dont, personne, à l’heure actuelle ne dispose. Respect, Monsieur le journaliste et tout autant pour votre parfait sens du dialogue: « Je vais en rester là » qui résume au mieux, hélas, mon propos partagé plus haut.

Et ce cas de figure s’ajoute à d’autres que j’ai connus.

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Affaire Ryanair, Mesdames et Messieurs les journalistes…

Je me pose une question et si, d’aventure, l’un ou l’autre de nos journalistes ou spécialistes invité(e)s des rédactions de nos médias avaient une réponse digne de ce nom, je serais preneuse et sans doute aussi nombre de personnes qui, avec moi, s’interrogent.

Il y a encore quelques jours, son prénom et son nom étaient totalement inconnus du grand public.

Mais depuis que le monde médiatique et politique occidental s’est hâté de dire urbi et orbi son indignation face à une méthode pourtant bien connue et pratiquée dans nos contrées aux abois, de dérouter un avion pour arrêter l’un de ses passagers, l’identité d’un jeune Biélorusse est sur toutes les lèvres.

Ce que l’on constate, pour l’heure, est que la manière de présenter Roman Protassevitch au public fait de lui une oie blanche ou une colombe de la même teinte. Parce qu’est totalement occulté l’activisme plus qu’extrémiste qu’il affiche pourtant lui-même au grand jour!  

La question que je me pose et avec moi, nombre d’autres personnes un tant soit peu critiques, est celle de comprendre comment peuvent, autant de grands connaisseurs, ignorer que ce jeune pour lequel ils prennent fait et cause, a milité aux côtés de factions néo-nazies?

Seraient-ils à ce point ignares qu’ils n’aient jamais appris que le soi-disant « journaliste » qu’ils défendent et soutiennent de toute leur raison et de tout leur coeur serait, dans leurs pays, autrement mal traité?

Ont-ils seulement conscience, ces grands experts et j’y inclus les femmes qui, elles aussi, s’expriment entre autre ici, dans le cadre d’une émission très populaire, ont-ils et ont-elles bien conscience de prendre fait et cause pour ce qu’en d’autres lieux et circonstances, ils et elles fustigent et condamnent sans l’ombre d’une hésitation, à savoir les véritables fascistes?

Et soyons clair une fois encore! Il ne s’agit pas de dire que détourner un avion serait « bien ».

Il s’agit de s’interroger sur cette extraordinaire faculté dont disposent nos spécialistes de la Biélorussie ou de la Russie -qu’ils mettent dans le même panier-, de nous vendre leurs protégés les plus extrémistes et racistes qui soient sans le moindre scrupule, sans le moindre début d’auto-critique qui les ferait au moins nuancer leur très mauvaise posture.

Explique-moi, je vous en prie, expliquez-nous, nous vous en serions très reconnaissants, comment vous raisonnez, Mesdames et Messieurs les journalistes que le sort de ce jeune combattant d’un bataillon dont la couleur et la teneur des causes ne paraît a priori pas figurer au rang de vos préférences, comment vous parvenez à justifier votre empathie pour pareille engeance!

Parce que sinon, faute d’admettre vous trahir vous-même, c’est le mépris de votre public que vous révélez et l’abyssale malhonnêteté intellectuelle qui vous habite.

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Attention, les terroristes des uns ne sont pas les terroristes des autres…mais les victimes, elles, sont toujours les mêmes.

Au fond, si j’ai bien compris mais vous me corrigerez, être favorable à un monde multipolaire équivaudrait à être favorable à toutes sortes de régimes que nos médias nous présentent comme dictatures.

Être favorable à un monde qui ne serait pas dominé par le désir hégémonique d’un seul pays, équivaudrait à soutenir des régimes totalitaires.

Aussi, s’opposer à une vision du monde unipolaire semble de plus en plus risqué. Alors qu’oeuvrer au service de la « démocratie » par n’importe quelle méthode vous vaut estime et intense mobilisation médiatique.

On le voit avec ce jeune Biélorusse qui s’affiche ici avec un document polonais. Selon le commentateur de l’image, le jeune homme aurait obtenu le statut de réfugié en Pologne à l’hiver 2020.  Il aurait quelques amis dans ce pays avec lesquels il partagerait certaines affinités.

Entre autre, en 2014 et en 2015, celles de nettoyer le Donbass de ses « terroristes » pro-Russes.

Car, comme vous le savez sans doute, du côté ukrainien, la terreur exercée par les factions néo-nazies ne comptait pas, je veux dire qu’en Occident, on n’insistait pas trop sur le sujet.

Remarquez que c’est normal, il n’y avait pas de quoi être trop fier…

Quoi qu’il en soit, la question demeure de savoir comment l’Union Européenne et son philosophe en chemise blanche préféré ont pu soutenir des factions fascistes combattant dans le Donbass.

Les signes affichés ne trompaient pourtant pas, cet article en traite de manière explicite. Mais bon, il semble y avoir les fascistes des uns et ceux des autres…

Avec tout cela, les premières victimes sont les peuples qui subissent dans leur chair les attaques assassines. Quant au public de ces médias de propagande masquée, il n’a le plus souvent aucune idée de ce qu’il répète.

Il croit ce qu’on lui raconte, il fait confiance. Comment lui mentirait-on?

Ainsi va notre monde, de liberté d’expression et de respect des droits humains qu’il en arrive à soutenir des racistes et des extrémistes de la pire engeance que, chez lui, il condamnerait « avec la plus grande fermeté » selon la formule si connue qu’elle revient, hélas, bien souvent…

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Roman-Julian

Deux prénoms, celui d’un homme de 26 ans dont tous les médias nous parlent, celui d’un homme de 49 ans dont le silence de la prison britannique où il est incarcéré est le seul écho qui nous soit rendu.

Du premier, depuis son arrestation ce 23 mai 2021, dans un avion devant le ramener en Lituanie où il s’est exilé de Biélorussie, on tient dores et déjà les coupables et les responsables du sort auquel il risque d’être condamné.

Du second, depuis son arrestation le 11 avril 2019, dans une ambassade devant le protéger de toute intrusion étrangère, des documentaires expliquent ou nous « racontent »  le sort auquel il risque d’être condamné.

Le premier est de facto victime d’une dictature, le second a enfreint les règles d’une démocratie.

Les deux hommes peuvent être considérés comme « traitres » au sens où le conçoivent les deux personnalités états-uniennes qui sont interrogées dans le documentaire d’ARTE.

Mais l’Occident ne retiendra pas ce terme pour le Biélorusse. Pourquoi, selon vous?

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Journalisme d’opinion ou de désinformation, à voir…

Le Monde, fidèle à lui-même, nous explique ce qu’il en serait des relations entre Ankara et Moscou, ou disons plutôt, entre les Présidents turc et russe. Dans un article intitulé « Entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, l’entente brutale« , les grands russophiles que sont les signataires de cette « analyse » déploient la narrative et la rhétorique bien connues pour parler des présidents russe et turc qui auraient « en partage leur aversion pour l’Occident et leur soif de pouvoir ».

Et en cours d’article, de citer une fois encore le nom d’un homme dont ils ne semblent toujours pas avoir saisi que, chez eux, il serait mis au pilori pour ses idées racistes et extrémistes. Mais journalisme de propagande oblige, on se moque bien de révéler qui il est et comment il est perçu par les Caucasiens auxquels il ne souhaite que de disparaître selon la méthode qu’il recommande en son et en image.

Quand on veut convaincre, user d’arguments à cette fin serait préférable plutôt que de se fourvoyer entre mensonges et compromissions. Seulement voilà, à force de répéter, de répéter et de répéter encore que ce blogueur-lutteur anti-corruption condamné lui-même pour corruption serait le « principal opposant » du Kremlin qu’il ferait trembler au point que celui-ci l’aurait « empoisonné », le public finit par y croire et reprendre, lui aussi, cette antienne.

Bref, autant dire qu’on a là à faire à du journalisme, dans le meilleur des cas d’opinion et non d’information.

Mes détractrices et mes détracteurs, chaque fois que je m’exprime ici sur ce qui concerne la Russie, m’estiment voler au secours du Kremlin, comme si, privé de tout moyen de défense, il avait besoin de mes efforts pour lui venir en aide. Ces gens disposeraient-ils d’un minimum de sens du ridicule voire d’un cerveau? Sans doute pas pour afficher pareil raisonnement et puissance d’analyse!

Car, en réalité, on est dans un tout autre registre dont une illustration a été montrée ici.

Il se trouve qu’au-delà de mes études de russe, en tant que linguiste, j’ai consacré des travaux à l’analyse de discours. Et que c’est cette activité qui m’incite à réagir lorsque je découvre comment nos médias rendent compte de la « Russie de Poutine », selon leur formule plus que consacrée. Je m’exprime donc en tant qu’observatrice pour faire part de ce que je constate de la manière dont les médias dits mainstream usent de formules rhétoriques.

Mais bon, il semble que ce sens de la critique ne doive être réservé qu’à certaines personnes dont les titres universitaires sont brandis tels des preuves de leur incontournable compétence à proférer autant d’approximations que de mensonges et même de trouver éditeur pour les publier et nombreux relais médiatiques pour les diffuser. Lutter contre la mauvaise foi et la malveillance  est un combat déséquilibré, nous somme nombreux à l’expérimenter.

Et ce combat déséquilibré peut paraître perdu d’avance. Il ne l’est pas pour le seul fait qu’en le menant, on ne se vend pas.

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Herbes folles

Nous rappeler que nous vivrions, en Occident, sous des régimes qui seraient démocratiques, c’est nous rappeler que nous serions chanceux au regard de ce qu’ont à subir les peuples de pays où la parole serait confisquée.

Ah la bonne heure!

Mais c’est vrai, rien à dire, ailleurs, on se débarrasserait sans état d’âme d’ innocent(e)s. On les emprisonnerait au mieux, au pire, on les liquiderait d’une façon ou d’une autre.

Surtout dans quelques pays bien sélectionnés.

Je vous laisse deviner lesquels sinon lequel. A vrai dire, vous ne risquez pas de chercher longtemps, on en parle à peu près chaque jour dans nos médias.

Au sujet des autres, on reste plus circonspect.

Normal, des intérêts sont en jeu, des intérêts qui savent se faire discrets, bref, des intérêts qui ont intérêt à ce que les colonnes et les ondes de nos médias ne soient occupées que par le(s) même pays à descendre.

Mais surtout, n’en dites rien faute de quoi…

Parce que c’est ainsi que procèdent ces défenseurs acharnés de libertés et de droits humains. Ils vous prêtent des propos, vous attribuent des rôles, ont les moyens de leurs perversions.

L’expérimenter, c’est entrer dans une nouvelle dimension. Celle de tant de personnes et de personnalités soudain exclues. Ou vaincues par l’abjection.

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Quand les assoiffés de propagande anti-russe confondent Pouchkine et Poutine

Il n’est pas rare que des personnalités du monde de la culture soient récupérées par les tenants d’un pouvoir de quelque obédience soit-il. L’Histoire et l’actualité ne manquent pas d’exemples à cet égard. Mais dans le cadre de guerres d’influence que se livrent les puissances, grandes ou moins grandes, se maintenir à l’écart de pressions qui s’exerceraient reste possible.

Ainsi peut-on demeurer attaché à défendre des valeurs humanistes, en dehors de toute référence à une politique gouvernementale quelconque. L’aspiration à privilégier la dimension universelle de l’être est l’une des principales raisons qui motivent mes interventions ici ou ailleurs.

Or, vous l’aurez lu hier sur ce blog, j’ai découvert que lire l’extrait d’une oeuvre d’Alexandre Pouchkine à la demande de l’Ambassade de la Fédération de Russie pour célébrer la Journée de la langue russe a suffi à prouver mon activisme au service de Vladimir Poutine.

Cette perception de ma lecture a été, en tous les cas, versée à l’appui du bien fondé de ma présence, en bonne place même, dans un ouvrage très remarqué et salué par nos médias, je veux parler du livre de Cécile Vaissié, « Les Réseaux du Kremlin en France ».

Ces 19 et 20 mai à Paris, se sont déroulées les audiences du procès en appel qui nous oppose, quatre plaignants et moi-même à l’auteure de ce livre et à son éditrice qui ont, elles aussi, interjeté appel du jugement de première instance prononcé le 14 juin 2019 et rendu public par plusieurs médias parmi lesquels, Le Monde, LibérationSputnik pour ne citer qu’eux.

Ce que m’ont appris les procédés de la défense, qui n’a pas hésité à détourner le sens d’une activité culturelle au profit d’une participation à un programme de propagande en faveur du Kremlin, s’est ajouté à ce que j’ai dû lire des pages que me consacre l’auteure de ce livre contre laquelle j’ai porté plainte pour diffamation.

Parce qu’arriver à pareil mélange des genres, c’est être mû par tout le contraire d’un quelconque souci d’honnêteté intellectuelle. C’est être saisi de forces obscures qui ne visent qu’à briser. C’est se prévaloir de titres universitaires pour humilier, mépriser et salir, c’est, en définitive déshonorer l’académisme dont se réclame l’auteure de cet ouvrage.

Mais cet académisme, justement, est-il vraiment toujours au fait des personnalités qu’il décore, on peut en douter.

En 2017, l’Université de ma ville, Genève, a décerné le titre de Docteure honoris causa à une femme qui, au début de ses activités de journaliste en ex-URSS, n’a pas hésité à dresser les louanges d’un personnage qui n’a rien à envier à un Vladimir Poutine dont on dit pourtant le pire qui soit.

Je veux parler ici de Félix Dzerjinski, vous savez, celui qui a créé la Tchéqua, devenue le KGB et désormais le FSB. Oui, ce fameux KGB dont ne se repaît jamais assez de dire que le Président russe en a été membre. Ce KGB qu’on brandit comme l’arme absolue pour dire tout ce qu’on pense de qui en a été membre.

Étonnamment, on s’arrange pour oublier cet article écrit par Svetlana Alexiévitch, article écrit à la gloire de Félix Dzerzhinski. Article si élogieux d’un homme dont la cruauté a pourtant été relevée. Un homme que cette femme de lettres a, sans l’ombre d’un doute ou d’une hésitation quelconque, porté aux nues.

Pourquoi n’en parle-t-on jamais dans nos médias?

Pourquoi tous ces fouineurs d’archives et de réseaux sociaux n’ont-ils jamais mis la main sur ces lignes signées du nom de la lauréate du Prix Nobel de littérature 2015? Et comment celles que je lui ai adressées et dont il m’a même été reproché le « Avec respect » qui les conclut, ont-elles pu autant effarer l’auteure du livre « Les Réseaux du Kremlin en France »?

Parce que l’humanisme n’est plus lisible. Et parce que c’est cet humanisme qui a inspiré ma lettre ouverte à Svetlana Alexiévitch.

La guerre en Ukraine a déchiré des familles. Le deuil d’êtres chers a anéanti le coeur d’autant de Russes que d’Ukrainiens tandis que la fraîchement déclarée Prix Nobel de littérature 2015 a déclaré des premiers que, pour 86% d’entre eux, ils riaient quand on mourait dans le Donbass.

Oui. C’est ainsi qu’elle s’est exprimée et a outragé les Russes.  Et ce sont ces termes précis qui ont motivé ma lettre, lettre  qui lui a été transmise par feu le journaliste Arkadij Beinenson qui l’a traduite en russe.

Madame Alexiévitch, en retour, lui a fait savoir qu’elle n’avait rien à ajouter.

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Comment transformer une lectrice de Pouchkine en vulgaire propagandiste

Si soucieuses d’alerter du danger que représente le Kremlin et ses « réseaux », les personnes mobilisées à cette fin usent de procédés particulièrement remarquables. En voici un exemple.

Il s’agit d’une vidéo dont une capture d’écran a été saisie à partir du compte Twitter de l’Ambassade de la Fédération de Russie à Berne, l’image devant confirmer mes liens à « la Russie de Poutine ».

En réalité, c’est le comportement dévoyé de ces fins limiers qui se révèle.

Car tout comme d’autres de mes compatriotes, telle Marion Graf, j’ai été sollicitée par l’Ambassade de la Fédération de Russie pour participer à la Journée de la langue russe, organisée chaque année lors de l’anniversaire d’Alexandre Pouchkine.

C’est une tradition à laquelle j’avais déjà été conviée à contribuer début juin 2014.

Et je suis émue d’honorer une langue, une littérature et une culture que j’ai étudiées à l’Université de Genève et que je prise pour les richesses dont elles ne cessent de nourrir mon être le plus profond.

Et voici que ce que je compte de si précieux est trahi de la plus vile manière par qui veut convaincre des liens que j’entretiendrais avec le Kremlin.

Parce qu’on me croit lire Pouchkine dans les salons de l’Ambassade de la Fédération de Russie alors que j’ai dû réaliser la vidéo seule chez moi, le contexte sanitaire y obligeant.

Avec pareille interprétation, on ne touche pas le fond de la pensée toxique. On s’y noie sans rémission.

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A propos de l’appel lancé sur mon blog ce 6 mai dernier

Le 7 mai dernier au soir, Frédéric Saillot, responsable du site Eurasiexpress me téléphonait. Il avait lu le sujet de blog que j’avais consacré, la veille, à l’interview que le journaliste russe Dmitri Skorobutov avait accordée à son confrère Bernhard Odehnal et qu’avait publiée la Tribune de Genève.

Frédéric Saillot me demandait si je connaissais Bernhard Odehnal, je lui ai répondu que non, qu’il n’était pas d’ici mais qu’en prenant contact avec la rédaction du quotidien genevois, il pourrait sans doute entrer en relation avec lui et, qui sait, avec le journaliste russe réfugié en Suisse aussi.

Aujourd’hui, je découvre cet interview que Dmitri Skorobutov a accordée à Frédéric Saillot.

Même si le responsable du site Eurasiexpress ne le précise pas en introduction à son entretien avec Dmitri Skorobutov, c’est bien après avoir lu mon sujet de blog qu’il a été alerté par l’interview du journaliste russe publiée dans la Tribune de Genève et d’ailleurs également dans le Tages Anzeiger.

Pourquoi souligner ce détail? Parce qu’en ces 19 et 20 mai se déroulent à la Cour d’appel de Paris, les audiences du procès pour diffamation qui m’oppose, avec quatre autres plaignants, à Cécile Vaissié et à l’éditrice de son ouvrage « Les Réseaux du Kremlin en France ».

Pour la prétendue membre que je serais de « Réseaux du Kremlin », se pencher sur le sort d’un journaliste russe qui a « fui Poutine sur les bords du Léman » comme le mentionnait l’intitulé français de l’interview de Bernhard Odehnal paru en allemand dans le Tages Anzeiger sous le titre « Der Journalist der vor Putin in die Schweiz floh », a quelque chose de plutôt piquant…