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À nos portes, la guerre

Ce matin, un ami qui se reconnaîtra, m’envoie par courriel un article d’un grand quotidien suisse français en ligne, qu’il accompagne d’un commentaire dont je le remercie tant il témoigne qu’écrire en réaction à ce qui se publie sur les médias mainstream n’est pas vain.

Car il faut bien le dire, le matraquage partisan de cesdits médias est, hélas, une réalité.

Et s’agissant de la guerre qui sévit depuis 7 ans dans le Sud-Est de l’Ukraine, les journalistes ne ménagent plus leurs efforts pour influencer l’opinion publique. Les victimes sont identifiées d’un côté, surtout pas de l’autre.

Un exemple flagrant l’avait démontré, lorsqu’à Odessa, la Maison des Syndicats avait été incendiée. C’était le 2 mai 2014, la rhétorique dont avait entre autre usé la Radio Télévision Suisse (RTS) pour témoigner de ce massacre avait été particulièrement éloquente.

Dans l’article du journal en ligne Le Matin de ce 17 avril que m’a fait parvenir cet ami, les morts ne sont qu’ukrainiens, au-delà de la ligne de front, ils ne se comptent pas. Mieux encore, l’usage de mines anti-personnel est attribué à la seule Russie alors que l’Ukraine y recourt tout autant. La preuve ici-même.

Pour le reste, vous aurait-on une fois expliqué comment le nationalisme ukrainien est mobilisé contre la Russie? Nationalisme ukrainien dont les liens avec le nazisme sont sus, nazisme sans cesse décrié lorsqu’on évoque l’holocauste mais soudain tu lorsqu’il sévit en Ukraine?

Et oui, à Kiev en juillet 2016, une grande avenue autrefois appelée avenue de Moscou, a été rebaptisée au nom de Bandera, un fidèle parmi les fidèles nazis.

Qu’à cela ne tienne, l’Ukraine a tous les risques d’être envahie par cette Russie dont on martèle journée faite le mal qu’elle inspire.

Et on informe, bien sûr. A tel point que j’ai pu lire, au gré de commentaires déposés sur des réseaux sociaux, que le Donbass était « occupé » par les Russes.

De cette région sinistrée de l’Europe où la guerre que se livrent les forces de Kiev et celles de dénommés « Pro-Russes » quand ils ne sont pas appelés « rebelles », il en a été question dans plus de 350 sujets de ce blog.

Et puis, y a été évoqué à deux reprises un ouvrage que je vous recommande, celui de Jean Géronimo paru aux éditions SIGEST.

Mais qui en a entendu parler, nos médias mainstream, depuis le début de ce qui n’était encore qu’une crise avant de se transformer en guerre fratricide, nos médias ayant de facto désigné l’ennemi russe aux portes de l’Ukraine?

Si cela s’appelle objectivité de l’information, alors il va falloir réviser le sens de ces termes dans l’ensemble des dictionnaires. Car non, on n’informe pas le public en Occident sur ce qui se passe en Ukraine.

On lui ment.

Culture, Economie, Histoire, Politique, société, Voix

Retour avec Jacques BAUD sur ce cas d’école de désinformation que fut « Géopolitis » de la RTS

-Comme annoncé ici, nous revenons sur l’émission « Géopolitis » diffusée par la RTS ce 21 février et relayée par TV5Monde. Cas d’école si elle en est de cette manière qui sobserve de longue date dorienter linformation, elle vaut quon en discute encore quelques points.  Jacques BAUD, quavez-vous relevé dimportant à rectifier par rapport à ce qui a été énoncé par Jean-Philippe SCHALLER?

Jacques BAUD: -L’émission « Géopolitis » du 21 février 2021 sur Alexeï Navalny, présentée par Jean-Philippe Schaller, n’est pas un modèle d’intégrité journalistique, et présente cette affaire en en occultant de nombreux éléments qui permettraient de la comprendre. 

Il y aurait beaucoup à dire sur la partie consacrée à Navalny, mais nous en avons déjà parlé ici. J’aimerais me concentrer sur la dernière partie qui traite du projet de gazoduc Nord Stream 2. Car le lien effectué par le journaliste entre ce projet et « l’affaire Navalny » relaie le discours de Donald Trump et masque un projet plus vaste, qui vise à subvertir la Russie. 

En fait, tenus en échec militairement et politiquement en Irak, en Afghanistan, en Libye et ailleurs, les États-Unis voient leur hégémonie contestée au plan économique et technologique par la Chine, et au plan des relations internationales par la Russie. La crise de la CoViD a été l’occasion de multiplier les sanctions contre la Chine, mais la Russie reste un défi par les liens qu’elle conserve avec le Vieux Continent. 

En 2019, un rapport de la RAND Corporation – un think tank créé par le Pentagone pour élaborer des options stratégiques du gouvernement américain – intitulé « Overextending and Unbalancing Russia » (littéralement : « Surétirer et déséquilibrer la Russie »), recommande (entre autres) de :

  • Développer la production énergétique aux États-Unis afin de mettre à l’épreuve l’économie de la Russie, et ainsi limiter son budget public et, par extension, ses dépenses de défense. Cela provoquerait un accroissement de l’offre mondiale pour faire baisser les prix mondiaux, et ainsi les revenus de la Russie. 
  • Imposer des sanctions commerciales et financières plus sévères afin de dégrader l’économie russe. 
  • Accroître la capacité de l’Europe à importer du gaz de fournisseurs autres que la Russie, afin de créer des tensions économiques en Russie et rendre l’Europe indépendante de la Russie. 

En fait, cette stratégie de déstabilisation de la Russie n’est que la formalisation d’une politique déjà engagée par Donald Trump dès le début de son mandat. Ceci explique pourquoi dès l’été 2017, Donald Trump pousse la vente de gaz naturel auprès des clients traditionnels de la Russie. Dès avril 2018, Trump fait pression sur l’Allemagne pour qu’elle renonce au projet Nord Stream 2, et approuve des sanctions contre les entreprises collaborant à la construction du gazoduc en janvier 2020. En janvier 2021, juste avant de « rendre son tablier », Donald Trump accentue encore les sanctions visant le projet Nord Stream 2. 

Donc l’affaire Nord Stream 2, n’a rien à voir avec « l’affaire Navalny » : c’est une politique initiée par Donald Trump, dont l’objectif est de contribuer à déstabiliser la Russie. Les députés européens ont politisé un problème de droit commun, mais Jean-Yves Le Drian, puis Emmanuel Macron ont clairement séparé les deux thématiques, le 5 février. 

-Jacques BAUD, le public auquel sadressait cette émission aura eu droit comme il se doit au sempiternel rappel de lappartenance de Vladimir Poutine au KGB. Mais surtout, à l’énoncé de parfaite mauvaise foi selon lequel le Président russe serait un nostalgique de lex-URSS. Quen dites-vous?

Jacques BAUD: -Revenant sur le putsch du 20 août 1991, Jean- Philippe Schaller suggère que Vladimir Poutine est un nostalgique de l’ex-URSS en laissant entendre que la chute di communisme a été « la plus grande catastrophe géopolitique de lhistoire du XXe siècle ». Mais il est malhonnête ou inculte (ou les deux), car Vladimir Poutine n’a jamais regretté le système communiste ; au contraire, il plaide en faveur d’une économie libérale. Cette phrase est tirée d’un discours du 25 avril 2005, où Poutine regrette la manière chaotique dont s’est fait  le passage à la démocratie. Mais Schaller sort la phrase de son contexte, afin de lui donner un autre sens que celui que Poutine lui donnait. Le texte original est :

[…] Il nous faut avant tout reconnaître que leffondrement de lUnion soviétique a été un désastre géopolitique majeur du siècle, qui est devenu un véritable drame pour la nation russe. Des dizaines de millions de nos concitoyens et compatriotes se sont retrouvés hors du territoire russe. En outre, l’épidémie de désintégration a infecté la Russie elle-même. Les économies de chacun ont fondu et les vieux idéaux ont été détruits. De nombreuses institutions ont été dissoutes ou brutalement réformées […].

Il ne se lamente donc pas sur la disparition du communisme, mais sur les conséquences que cet effondrement a eues sur le quotidien des Russes. Sa phrase fait écho à une réelle nostalgie au sein de la population, dont 11-13 % de l’électorat est resté fidèle au Parti communiste, le premier parti d’opposition. Notre journaliste cherche donc à manipuler le spectateur. Par ailleurs, mentionnons ici que parmi les « millions de concitoyens qui se sont retrouvés hors du territoire russe », une grande partie d’entre eux ont été réduit au rang de “non-citoyens”, dans des pays de l’Union Européenne; une situation contraire aux droits humains, qui ne semble pas vraiment déranger nos journalistes…

-Quant aux images choisies pour rendre compte du putsch de 1991, justement, jai trouvé la manière qua eue le présentateur de l’émission de les commenter totalement orientée et dune grave méconnaissance de la réalité. Quen pensez-vous, vous-même?

-Jacques BAUD:  En plaçant cet extrait du putsch de 1991 et en insistant sur l’appartenance au KGB de Vladimir Poutine, Jean-Philippe Schaller tente de démontrer que le Président russe a une profonde aversion au changement. Là encore, notre journaliste n’a pas creusé son sujet et s’écarte de la Charte de Munich… En fait, le Chef du KGB Vladimir Kryoutchkov se trouvait parmi les putschistes, mais ses troupes ne l’ont pas suivi : les cadres du KGB – dont Vladimir Poutine – ont refusé de le suivre. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le putsch s’est terminé sans effusion de sang. En refusant d’y participer, les agents du KGB ont gagné en popularité. Ce que l’on omet de dire souvent est que le KGB avait anticipé l’effondrement du communisme et le changement de régime bien avant que le Mur de Berlin ne s’écroule, et en avait déjà informé les politiques… C’est la raison pour laquelle, contrairement aux pays d’Europe Orientale – où les membres des services de sécurité ont fait l’objet de violences et de représailles – ce n’a pas été le cas en Russie. 

– En conclusion, comment vous apparaît cette émission de « Géopolitis » présentée par Jean-Philippe SCHALLER?

Jacques BAUD: -Cette émission n’avait pas pour vocation d’informer, mais d’influencer. En utilisant des raccourcis faciles (et inexacts) on cherche à associer l’affaire Navalny aux vieux préjugés sur le KGB. Il est inquiétant de voir nos journalistes s’abaisser à utiliser les codes des tabloïdes comme The Sun ou Fox News. Par ailleurs, je pense que c’est totalement contre-productif : le narratif occidental qui cherche à provoquer un changement de régime en Russie s’appuie sur tellement de mensonges et de désinformation qu’il perd toute crédibilité. C’est d’ailleurs ce qui se passe actuellement en Russie avec Navalny. Le gouvernement russe n’a rien besoin de faire : les Russes s’aperçoivent eux-mêmes des falsifications. Cela explique pourquoi Navalny a plus perdu en crédibilité que Vladimir Poutine entre novembre 2020 et février 2021. Ainsi, alors que la cote de popularité de Navalny était brièvement montée à 5% en janvier 2021, elle est redescendue à 4% en février, tandis que le taux d’approbation de Vladimir Poutine est monté à 65% en février, selon le Centre Levada (considéré comme un « agent étranger » en Russie !) (Pour information : celui de Macron est à 36%). 

Ce qui est surprenant, est que ces journalistes qui ont critiqué Trump durant 4 ans, ont systématiquement relayé ses mensonges dès lors qu’ils concernaient la Russie, la Chine, l’Iran et d’autres. Par ailleurs, ils tendent à s’affranchir de toute déontologie ou d’éthique, sous prétexte que leur combat est juste. Or, non seulement Navalny ne représente aucune des valeurs défendues en Europe (ne serait-ce que par la Crimée qu’il refuserait de restituer s’il était au pouvoir), mais des médias proches du Parti démocrate aux États-Unis l’ont qualifié de « Trump russe ». Je me demande ce que cherchent ces journalistes…

-Merci de ces précisions, entre autre celle qui indique clairement que Vladimir Poutine na pas participé au putsch de 1991 et que, par cette manière de ly avoir associé en en montrant les images en même temps qu’il rappelait son passé kagébiste, le journaliste de la RTS, Jean-Philippe Schaller a soit péché par ignorance, soit voulu orienter lopinion publique. Il semble vraiment que lamalgame entre « URSS » et « Russie de Poutine » ait besoin d’être faussement maintenu et réactualisé à chaque occasion qui se présente pour créer la confusion dans les esprits et faire passer la Russie actuelle pour ce quelle fut du temps soviétique…

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Le combat très inégal à mener contre les mastodontes médiatiques dits mainstream

Une remarque a attiré mon attention que je soumets à la vôtre. Déposée en commentaire sous un des récents sujets de ce blog partagé sur un réseau social bien connu, elle disait la crainte de voir vains les efforts déployés pour rétablir certaines réalités face à la désinformation ou la semi-information distillées de manière à orienter l’opinion des populations.

A l’évidence, le combat mené contre les mastodontes médiatiques dits mainstream est inégal. Surtout lorsque le point de vue qui remet en cause ce qu’ils distillent à plus soif est tenu avec soin à l’écart de leurs publications, émissions ou autres éventuels débats qui ne seraient pas entre personnes d’avis à peu près similaires.

On a vu, ici-même, comment a été traité Jacques BAUD après la publication de son ouvrage Gouverner par les Fake News, paru aux éditions Max Milo le 27 août dernier. C’est d’ailleurs la manière avec laquelle il a été (dé)considéré par un pigiste de Conspiracy Watch et un journaliste du Temps qui m’a incitée à le solliciter. Une série d’entretiens avec lui a suivi, un prochain sera partagé ici sous peu.

A quoi bon se battre contre de soi-disantes informations quand on sait de quels moyens disposent les médias qui les diffusent pour les faire passer telles alors que tant d’entre elles ne sont que leur contraire, à savoir, des désinformations? Comme j’ai souvent eu l’occasion de le mentionner sur ce blog et lors de diverses interventions dans le cadre de tables rondes ici et , il s’agit avant tout de rester fidèle à soi-même et de refuser de cautionner l’abus de confiance d’un public envers ses médias de référence.

Donc oui, le combat est inégal et même très inégal. Mais oui, il vaut la peine d’être mené. Car au moins qui s’y livre ne se range-t-il pas du côté d’organes de soi-disante information qui s’apparentent de plus en plus à de véritables relais de très mauvaise propagande. Qu’une feuille de route existe et qu’il s’agisse, pour eux, de la suivre relève de la probabilité.

Ce qui est certain est que chaque média dispose d’une ligne de rédaction. Force est de constater que celle de la RTS ne s’encombre d’aucun souci de déontologie.

Comment peut-elle laisser passer autant de mauvaise foi que celle observée, ne serait-ce que dans cette émission de Géopolitis de ce 21 février sur laquelle, justement, nous allons revenir avec Jacques Baud dans un prochain entretien? Parce qu’au-delà de Nelson Mandela convoqué pour donner de l’allure, peut-être, au sort d’Alexeï Navalny, c’est la véracité d’autres propos tenus par le présentateur qui seront discutés et examinés ici.

Voix

Un « j’accuse » plus que jamais d’actualité

Le 24 avril 2014, sur ce blog autrefois hébergé par la Tribune de Genève comme vous le savez, je publiais ce sujet que j’intitulais, en reprenant entre guillemets les termes célèbres d’Emile Zola, « J’accuse ». Ce 20 février 2021, un peu moins de sept ans plus tard, pourquoi « accuser »?

Parce que, vous l’aurez constaté, depuis qu’a débuté le feuilleton Navalny, nos médias enchaînent les récits les plus fantaisistes qui soient au nom de « l’information ». En dépit de nombreuses réactions publiées ici et adressées par politesse aux médias cités sur ce blog, je me suis, sans illusion, heurtée au silence.

Ces organes de soi-disante « information » fonctionnent en toute quiétude, sans avoir à se soucier le moins du monde des mensonges qu’ils diffusent. Mensonges mais aussi lourdes erreurs dans leur manière de rendre compte de réalités.

On a vu ce journaliste ne pas même savoir quel était le prénom de Navalny quand, pour en parler, il a eu besoin de ranger le Président russe dans la lignée des pires tyrans de l’Histoire.

On a vu d’autres sommets atteints de mièvrerie mais aussi de rare inculture comme celui de convoquer la figure de Nelson Mandela pour parler d’Alexeï Navalny emprisonné.

Face à autant de manières de tromper et d’abuser un public qui ose encore faire confiance à ce qu’il lit, écoute ou regarde comme média, que faire? Car les rédactions de ces organes dits « d’information » sont si aveuglées par leur haine viscérale de « la Russie de Poutine » que rien ne les arrête plus.

Telles des rouleaux compresseurs, elles fauchent tout sur leur passage.

La Russie n’est pas le paradis sur Terre. Des tensions sociales y sont présentes et des mécontentements s’expriment. Mais que l’on en parle une bonne fois pour toutes de manière autre qu’à travers le prisme d’un blogueur dont il a été clairement énoncé, ici, ce qu’il en est!

Mais non, nos journalistes martèlent. Il a été empoisonné au Novitchok, il a dénoncé le « Palais de Poutine », il est son « Principal opposant », il lutte contre la corruption, un comble alors qu’il est précisément visé à cet égard dans le cadre du procès qui l’oppose à Yves Rocher.

Mais nous n’en sommes sans doute qu’au début de cette saga tant il paraît impossible de modifier sa narrative si bien huilée qu’on la retrouve débitée par la plus grande majorité des médias dits mainstream.

Sil existe des personnes au fait de la situation, il en reste, hélas encore beaucoup qui ne sont pas en mesure de discerner le vrai du faux de ce qu’on leur raconte. Obligées d’avaler une propagande qui n’a rien à envier à celle d’autant de pays dont cette valeureuse RTS ne manque jamais une occasion de fustiger la politique et, bien sûr, la qualité de l’information dont elle s’attribue peut-être le privilège?

Que d’arrogance, que de suffisance et de mépris de la part de journalistes qui ignorent tant de ces pays au sujet desquels ils s’expriment! Les lire, les entendre ou les regarder dévider leur inculture inciterait à les plaindre s’ils n’étaient assurés d’un public pour recueillir leurs propos si souvent empreints de mauvaise foi ou de paresse intellectuelle ou des deux!

Politique, société, Voix

Précisions

Une de mes relations sur un réseau social, que je connais aussi à titre personnel, a commenté de manière particulièrement révélatrice un post que j’ai publié et qui figure en illustration de ce sujet de blog.

Soucieuse de ne pas déformer le propos de cette personne, je le reproduis ci-après en capture d’écran:

Vous l’aurez constaté, comme nombre d’entre nous qui souhaitons en savoir un peu plus sur telle ou telle personnalité, il consulte l’encyclopédie en ligne Wikipedia, en l’occurrence, la page qui concerne ce qu’il appelle « mon expert ».

Avant tout, Jacques BAUD avec lequel j’ai initié une série d’entretiens, n’est pas « mon expert ». Jacques BAUD est l’auteur de plusieurs ouvrages dont le dernier a attiré mon attention par le traitement que lui a réservé Sylvain BESSON.

Ce journaliste qui n’est curieusement pas référencé par Wikipedia, tant mieux pour lui sans doute, a commenté et partagé une publication de Conspiracy Watch sur ce même réseau social bien connu. Et c’est ce partage qui a attiré mon attention, le voici en capture d’écran ci-après:

Or c’est précisément cette manière de présenter le livre de Jacques BAUD, paru aux éditions MAX MILO en août dernier qui a initié la série d’entretiens que nous avons eus ensemble, de septembre 2020 à février 2021.

Je renvoie donc à nos entretiens en cliquant sur ce lien, quiconque souhaiterait savoir qui est Jacques BAUD, comment il travaille, ce qu’il défend comme point de vue et quelles sources il cite pour appuyer ses dires qui lui valent cette appréciation publiée sur sa page Wikipedia par Antoine HASDAY de Conspiracy Watch.

Et n’hésitez surtout pas à parcourir les deux pages qui suivent celle que j’ai indiquée en lien plus haut. Il suffit, pour cela, de cliquer sur le rectangle qui apparaît en bas à droite de la première page et qui comporte la mention:  » Articles plus anciens ».

Pour le reste. Antoine HASDAY, le pigiste qui travaille pour le site Conspiracy Watch, de par l’audace que j’ai eue à me tourner vers Jacques BAUD pour lui proposer de parler de la parution de son ouvrage « Gouverner par les Fake News », ce Monsieur Hasday donc, m’a fait l’honneur de m’allouer une étiquette… 

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Il s’est également fendu d’une « mise à jour » de son article du 7 septembre. Et comme il fait référence au tout premier entretien que j’ai eu avec Jacques BAUD, pour me présenter, il évite soigneusement de renvoyer à mon cursus professionnel. Il me définit comme « déboutée » dans le cadre du procès en diffamation qui nous a opposés, cinq  plaignants et moi-même, à Cécile VAISSIE et l’éditrice de son ouvrage « Les réseaux du Kremlin en France ».

J’ai parlé de ce procès sur mon blog, appel a été interjeté par cinq d’entre nous et par l’auteure et l’éditrice du livre également.

En conclusion, je le répète ici encore, libre à chacune et à chacun de porter le regard qui lui plaît sur Alexeï Navalny ou sur la Russie en général. Mais il appartient à nos journalistes de respecter les règles de la déontologie qui incombe à leur métier. Force est de constater que tel n’est trop souvent, hélas, pas le cas.

A cet égard, je vous renvoie au dernier entretien paru sur mon blog avec Jacques BAUD et dont je ne cesserai d’indiquer le lien, tant il en dit long sur le traitement médiatique auquel ont droit le « novitchok », les manifestations de soutien à Alexeï Navalny, sa popularité en Russie et à la fameuse vidéo du « palais de Poutine ».

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Navalny, nouvelle action de soutien selon le grand quotidien russe Kommersant …

Bien alors aidons un peu notre Chère RTS et transmettons-lui l’info au cas où elle ne l’aurait pas déjà en réserve pour la diffuser ce dimanche prochain, 14 février.jour de la Saint-Valentin comme on le sait.

Le grand quotidien russe Kommersant publie dans son édition de ce 9 février, l’annonce de la nouvelle action de soutien en faveur d’Alexeï Navalny. Prévue justement dimanche prochain, 14 février, elle a pour but de faire triompher l’amour sur la peur.

Il est demandé aux participants de sortir dans leur cour, d’allumer les lampes de poche de leur téléphone et de rester ainsi quelques minutes. On peut aussi apporter des bougies et dessiner des coeurs.

  » Prenez une photo d’en haut, depuis l’un des appartements, et postez-la sur Instagram. Que les réseaux sociaux soient remplis de milliers de cœurs brûlants provenant de dizaines de villes russes », a écrit le coordinateur des quartiers généraux des régions sur son compte Telegram.

Une occasion nouvelle et rêvée pour nos journalistes de la chaîne radio-télévisée suisse dite publique de nous « informer » dans le sens initié avec brio dimanche 7 février dernier!

Entendons-nous bien une fois encore.

Alexeï Navalny et son combat sont une chose. Une autre, la manière dont il en est rendu compte. Et c’est cette manière qui est ici pointée. Car le public auquel s’adressent les médias est en droit de bénéficier de faits et non de leur travestissement.

Il ne s’agit donc pas de s’en prendre à cet homme.

Il s’agit d’obtenir de celles et de ceux qui rendent compte des « valeurs » de ce blogueur et de ses actions qu’elles ne soient pas déformées quand elles ne sont carrément pas ignorées.

Car on attend de nos journalistes qu’ils nous informent dans le respect des règles de déontologie qui incombent à leur métier. Cela a été exprimé ici à maintes reprises et de longue date, récemment encore ici.

Pour quel résultat, on le guette.

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Affaire Navalny, qui « empoisonne » qui?

L’intitulé de cet article de Franceinfo, « Affaire Navalny, on vous explique le bras de fer diplomatique entre la Russie et l’UE » ne manque pas de piquant.

Comment prétendre « expliquer » de manière correcte à un public de lecteurs, une affaire qui n’a été jusque là relatée que de façon biaisée, orientée et donc, faussée?

On s’obstine à considérer le blogueur russe Alexeï Navalny comme victime de la politique répressive voire assassine du Kremlin. On égare, on oriente et on trompe l’opinion publique.

De cette affaire qui met aux prises un homme et la justice de son pays, il a été à plusieurs reprises question ici.

Pour qui n’aurait pas pris connaissance de cet entretien avec Jacques BAUD qui confronte les faits à l’éthique journalistique, sa lecture devrait l’éclairer.

Et montrer comment ce qui est présenté sous forme didactique par un « On vous explique … », n’est pas crédible.

Qu’on partage ou non la politique du Kremlin n’est pas le propos. Le propos est de réagir à ce qui n’est pas de l’information mais du travestissement de réalités.

En d’autres termes et cela a souvent été rappelé, récemment encore ici, ce n’est pas la Russie qui est défendue, elle n’a pas besoin de ce blog.

Ce qui est revendiqué est une information qui soit délivrée dans le respect du public auquel elle s’adresse.

société, Voix

Russie, soyons clair!

Soyons clair, il n’est pas question, ici, de défendre une Russie idéale où aucune raison de mécontentement n’existerait. Non, de loin pas. Il est de déplorer la manière plus que tendancieuse qu’ont trop de nos journalistes de nous informer de ce qui s’y passe ou ne s’y passe pas.

Car couvrir, comme nos médias s’y emploient, les manifestations -interdites- qui se déroulent ces jours-ci dans ce pays de près de 144 millions d’habitants, c’est négliger bien des aspects du personnage qui les initie.

C’est attribuer dores et déjà un rôle à son épouse, consacrée « première dame de l’opposition » par la Tribune de Genève . Oui, ainsi a-t-elle été appelée dans l’article que j’ai cité hier en référence sur ce blog.

Où va-t-on, la question est ouverte.

Ce qui est certain, c’est que nos médias, si prompts à dénoncer les dérives de préférence dues à des factions d’extrême droite, en sont les premiers soutiens.

Je vous invite, je les invite au cas où ce blog aurait soudain attiré leur attention, à découvrir comment Alexeï Navalny, certes en 2007 mais change-t-on vraiment, comment donc il traitait les activistes caucasiens.

Il les compare à des cafards faciles à tuer avec une tapette à mouches mais précise bien que, pour lesdits activistes caucasiens, c’est d’un revolver qu’il faut se munir pour régler leur sort.

Lesquelles de ces éminences qui hantent plateaux et colonnes de médias ont-elles eu connaissance de cette vidéo postée par celui dont le sort les émeut tant?

Et si la séquence leur était connue, quand aurait-elle été évoquée alors que, dans notre Occident si bien pensant, pareil racisme soulèverait l’indignation?

Informer, c’est cela?

C’est dénoncer le racisme ici et pas là? C’est abuser le public? C’est lui faire avaler n’importe quoi? Souvent, ici, l’éthique journalistique a été m mise en cause. Et surtout au sujet de la Russie, pays qui m’est cher, on le sait.

C’est dans ce sens que je réagis et dans aucun autre, consciente que je suis que rien n’est merveilleux dans aucun pays. Mais qu’en déformer la réalité comme s’y activent tant de nos médias équivaut à tromper et à trahir la confiance qui leur est -encore- accordée.

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Covid-19, essai de 14e synthèse autour des « complots »

Sans doute l’avez-vous constaté, le nouveau dada ou cheval de bataille de nos médias consiste à nous informer ou à nous mettre en garde, comme vous voudrez, contre les « complotistes » en tous genres.

Le prestigieux ou autrefois prestigieux journal Le Monde n’y échappe pas qui nous dresse la liste sans doute non exhaustive des figures les plus représentatives qui incarnent la tendance « complotiste ».

De réputation moins internationale que le titre de presse cité plus haut, la Tribune de Genève, se fend, elle, de références mondaines qui nous livrent leurs conseils au cas où nous devrions nous retrouver en compagnie d’adeptes de ces approches « complotistes ».

On se demande vraiment à quoi en sont réduits ces médias qui estiment bon et utile de nous « informer » d’autant de points de vue émis par tel ou telle qu’avec le moindre sens critique, chacune et chacun est à même de rejeter.

Et puis, si, au contraire, ces théories pour plusieurs d’entre elles, rencontrent autant d’adeptes, eh bien serait-il à ce point primordial de les mettre en garde contre le danger auquel ils ou elles s’exposent?

Non, sans doute est-ce pour protéger le reste de nos sociétés de pareils agissements qui pourraient leur être préjudiciables.

Mais enfin, l’ensemble de ces croyances n’a pas attendu la crise sanitaire dans laquelle le monde est plongé pour exister! De longue date, ces fervents partisans de solutions miracles existent et recrutent.

Ils s’inscrivent en marge de la médecine dite officielle. Cette épidémie ou pandémie n’a contribué qu’à les faire ressortir du bois.

Ces deux médias, pour ne parler que de ceux cités plus haut, craindraient-ils à ce point l’influence de théories dont les pouvoirs salvateurs restent, pour bon nombre d’entre elles, encore à démontrer?

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A propos de complotisme, suite des entretiens avec Jacques BAUD

-Jacques BAUD, dans nos trois précédents entretiens, il a été brièvement question de complotisme et de conspirationnisme. Or ces termes sont devenus un outil pour lutter contre la liberté d’expression. Comment définiriez-vous le complotisme?

Jacques BAUD: -En fait, le « complotisme » est devenu un anathème que l’on utilise sans en comprendre le sens, au contenu flou, qui permet simplement de rejeter les informations qui déplaisent. C’est devenu une manière de « blasphémer » contre un discours officiel. Or, c’est un concept bien défini, que j’essaie d’ailleurs d’expliquer dans mon ouvrage.

Les principaux critères, qui permettent de déterminer le caractère « complotiste » d’une théorie reposent sur une action coordonnée:
– En fonction d’une stratégie ou d’un calcul machiavélique en vue d’un objectif défini, qui peut être répréhensible;
– Par une institution, une élite, un petit groupe ou une minorité ;
– De manière furtive ou clandestine.

Tout comme le terrorisme, le complotisme (ou conspirationnisme) n’est pas une doctrine, c’est une méthode. Elle est basée sur l’affirmation que des événements sont le résultat de complots ou, plus largement, qu’ils sont le résultat d’une démarche volontaire ou l’expression d’une logique. Elle aboutit à attribuer une cause unique à des faits avérés.

Le complotisme peut comprendre des « fake news » ou « fausses informations », mais d’une manière générale, il s’en distingue en ce qu’il utilise souvent des informations qui sont vraies : c’est alors le lien établi entre elles qui est souvent faux.

Par exemple, on affirme volontiers qu’une des causes principales du mécontentement en Belarus est « la gestion désastreuse de la pandémie par un président ouvertement corona-sceptique ». Que le président soit « corona-sceptique » semble assez évident, mais qu’il ait géré l’épidémie de manière désastreuse est un mensonge. En effet, un simple examen des chiffres montre que le Belarus avait – au moment de cette affirmation, le 22 juillet – une mortalité 4x inférieure à celle de la Suisse et une létalité par cas confirmé (CFR) 6,25x inférieure à celle de la Suisse. Or, selon l’OMS, le CFR est un indicateur pour évaluer la mise en œuvre des mesures de santé publique : au 20 septembre, avec un CFR de 1%, le Belarus fait 3,6x mieux que la Suisse et 7,1x mieux que la France ! L’accusation est donc fausse et l’objet d’une construction de type complotiste : on associe les fanfaronnades (avérées) du président Loukachenko (vodka comme remède, etc.) à l’affirmation (fausse) d’une « gestion désastreuse » pour créer une logique (artificielle) qui légitime la contestation au Belarus.

Malgré qu’elle ne soit pas démontrée par les faits, cette accusation de « gestion désastreuse » a circulé dans presque tous les  médias qui soutiennent la politique de Donald Trump. Les médias plus factuels ont exprimé plus de circonspection.

Merci d’avoir abordé la problématique biélorusse. Dans le prochaine partie de notre entretien, nous examinerons les techniques utilisées par le complotisme, avec des cas concrets.