Mais qui peut demeurer insensible à ce qui se passe en Ukraine, personne. Au point que des camps se forment entre Occidentaux. La rencontre brutale vécue hier n’est pas la première du genre à laquelle j’ai dû faire face.
Toute position nuancée est devenue intenable. Toute tentative de montrer la complexité de la situation est réduite à néant. Tout désir de dialogue autre qu’assassin est voué à l’échec.
On me sait aimer la Russie, on m’attribue de facto comme « ami », son Président. On me sait rejeter le diabolisation d’un pays, on me provoque, on nargue, on rejette. Et cela ne date pas d’hier!
Déjà du temps de l’URSS et de mes études de russe, on s’interrogeait. Mais comment pouvais-je aimer un pays pareil? Pour sa culture, pour sa langue et pour son Histoire. On est loin de la politique, là mais non, il faut sans cesse y ramener.
Jusqu’à m’attribuer des liens avec le Kremlin. Jusqu’à même s’interroger sur les faveurs que j’aurais reçues pour que mon oeuvre littéraire soit traduite en russe et publiée à Moscou.
On en est là, oui.
Sauf pour qui fait la part des choses. Et j’en connais que je ne remercierai jamais assez. Parce que l’échange est resté possible. Parce que le discernement les habite plutôt que la détestation. Parce que la radicalité n’a pas leur préférence.