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Fraîcheur insolite

Elle jouait dans le préau d’une école.

Elle devait avoir sept ou huit ans. Soudain, elle plaque ses camarades et court vers le muret qui encercle l’espace de jeu, y grimpe et se hisse le long du grillage qui y est fixé.

Elle s’y accroche de ses deux mains et sitôt que, sur le trottoir qui jouxte l’enceinte de l’école, je suis à côté d’elle, elle m’interpelle:

« Madame, est-ce que vous me trouvez chou? ».

Aussi charmée qu’amusée et surprise, je lui réponds que c’est bien la première fois qu’on me pose pareille question. Et comme, à l’évidence, c’est une réponse précise à sa question qu’elle attend, je la lui donne:

« Oui, tu es mignonne ».

Ravie comme tout et rassérénée, elle est aussitôt descendue de grillage et du muret pour rejoindre en courant les autres enfants

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Question, en partage…

Cet instant vous arrive-t-il où, de manière fortuite s’impose à vous la conscience?

La conscience de ce qui, jusque là, ne vous avait pas échappé mais pas vraiment retenu non plus? Comme, par exemple, l’irréversibilité du temps?

L’oublier, la défier, s’en jouer, apparaît parfois bien plus stimulant que de l’admettre!

Sans doute mais que, soudain, rien ne s’offre plus en parade à la conscience, celle du mouvement sans retour, l’avez-vous connu cet instant et le goût du sentiment qui l’accompagne?

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La langue, ce bien si malmené…

D’accord, tout le monde ne prise pas forcément sa langue au point de la soigner. Mais des journalistes? N’ont-ils donc reçu aucune formation qui donne à leur expression écrite la forme la moins sujette à erreurs?

Que des coquilles se glissent dans un article est une chose et nous en sommes à peu près toutes et tous victimes.

On s’est récemment focalisé sur l’une d’entre elles. Je veux parler de celle qui a été détectée dans le dernier ouvrage d’Eric Zemmour. On serait bien inspiré aussi de signaler tant d’autres qui essaiment nombre de nos grands quotidiens.

Certains d’entre eux offrent au public une fonctionnalité destinée à les signaler.

Depuis quelque temps, j’y recours et pas seulement pour des coquilles. En retour, je reçois réponse gratifiante ou silence indifférent qui indiquent que mes remarques ont été ou non prises en compte.

Que sur les réseaux sociaux on écrive sans grand souci de la langue est une chose. Que dans des articles de journaux, on la malmène, une autre.

A l’heure de l’écriture inclusive, des anglicismes à tout va, observer notre langue se diluer en pareilles eaux devrait-il être la nouvelle règle de son usage?

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Du sens de combats à mener

Un jour, une femme m’avait suggéré de raconter un combat que j’aurais mené. Je n’ai pas su lequel choisir de ceux qui ont, jusque là, parsemé mon existence.

L’adversité, qui ne l’a connue?

Chacune et chacun de nous, à peut-être quelques exceptions près, sait ce qu’elle implique. D’aucuns se laissent anéantir quand d’autres, au contraire, avec ou sans aide, affrontent ce qui se met en travers de leur route.

Y aurait-il quelque mérite à se battre?

Tout dépend du sens et de la valeur que l’on accorde à une lutte. La privilégier sans tenir compte de circonstances qui indiqueraient que se résigner serait préférable, c’est faire fi de paramètres qui inclineraient à la réserve.

C’est, de fait, se lancer à l’aveugle, c’est ne mettre en avant que la victoire à emporter à tout prix et, parfois, n’importe lequel.

Pour avoir été confrontée à nombre de situations qui incitaient à y réagir plutôt qu’à baisser les bras, j’ai appris, néanmoins, qu’accepter certaines fatalités s’imposait.

Pourquoi?

Parce que tout n’est pas modifiable. Parce que ce que vous vivez de contrariant ne se résout pas toujours par l’opposition. Et qu’apprendre à l’accepter ne rejoint pas la reddition.

Cela ouvre, au contraire, de nouveaux espaces où diriger l’énergie.

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Jeter père et mère aux oubliettes?

La Suisse s’apprête à voter en faveur ou pas du mariage pour toutes et tous et de la procréation médicalement assistée (PMA) présentée, elle aussi, « pour toutes et tous » mais qui semble plutôt ne concerner que les couples de femmes.

Cet assemblage d’objets, les citoyennes et les citoyens ne l’ont pas toujours à l’esprit. Or il est loin d’être anodin. Pourquoi?

Parce qu’il fait tout simplement disparaître la notion de père et de paternité, non pas au seul profit de celle de mère ou de maternité, non, au profit de celle de parents et de parentalité.

Le peuple suisse ne se prononcera donc pas seulement sur le mariage entre couples de même sexe mais sur l’effacement de la notion de père et de celle de mère.

On peut débattre à l’envi de cette modification. On peut, par exemple, avancer que deux parents de même sexe ne sont pas forcément pires que deux parents de sexe opposé.

Car, au-delà du mariage, c’est la famille qui est l’enjeu. Et pour l’égalité entre couples homo et hétérosexuels,  est revendiquée la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes.

Quid des couples d’hommes et de leur égalité avec les couples de femmes? Pour plus tard?

En attendant, le 26 septembre prochain, les Suissesses et les Suisses seront fixés sur le sort des pères et des mères…

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30’000 personnes ici, 12’000 là, le droit de, le droit à… vive la démocratie…

La Tribune de Genève nous apprend que ce samedi 11 septembre, la « marche des fiertés » a réuni 30’000 personnes selon les organisateurs. La RTS, quant à elle, montrait ce soir des images d’un stade de football où plus de 12’000 personnes étaient rassemblées.

« Du jamais vu » selon la présentatrice du téléjournal.

Pas de pass sanitaire obligatoire pour ce genre d’événements vu qu’ils se déroulent en plein air et qu’ils précèdent la décision prise par les autorités fédérales d’imposer, dès ce lundi 13 septembre, ledit pass dans nombre de lieux tels les restaurants et les bars, les zoos et les espaces fermés dédiés au sport et à la culture.

Sur la mesure fédérale en question, on sait la polémique active.

On sait aussi les manifestations ici et là tant divergent les conceptions de la « liberté ». Pour les uns, le pass sanitaire l’incarne, pour les autres, il la détruit. Qui a raison, qui a tort, on s’y perd quand tout est si confus!

Quoi qu’il en soit, s’observe la violence de comportements qu’encourage la division de nos sociétés en pro ceci ou pro cela et c’est le radicalisme qui prime sur la nuance, ces jeunes à l’oeuvre pour saccager ce qui leur déplaît en étant l’exemple.

Le « droit à », le « droit de », se scandent et montent à l’assaut des résistances.

Nous vivrions en démocratie, tant mieux! Car tout indique le durcissement de positions, l’intransigeance de partis pris et le rejet d’autrui alors que ne cessent les injonctions au respect et à la solidarité!

Entendons-nous sur le sens des mots et des maux, alors, peut-être nous comprendrons-nous!

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Affiches vandalisées

En Suisse, le peuple est appelé à se prononcer le 26 septembre prochain sur deux sujets, parmi lesquels le mariage pour tous. Une brève présentation en est faite sur le portail du Gouvernement.

Dans le cadre de la campagne que mènent les uns et les autres, des déprédations non négligeables visent des affiches.

Il se trouve que j’ai vu à l’oeuvre des jeunes qui s’en donnaient à coeur joie pour détruire celles qui leur déplaisaient, en l’occurrence, celles qui défendaient la famille traditionnelle avec un père et une mère pour l’enfant.

Je suis allée vers eux,  leur ai expliqué ce qu’ils risquaient à se comporter ainsi, à l’évidence, ils n’en avaient aucune idée. Et même, m’a dit une jeune fille, on ira jusqu’au bout, « je suis prête à tout », lançait-elle, déterminée.

La pédagogie, que j’ai préférée à la dénonciation, semble avoir porté. Certains d’entre eux ont paru réaliser qu’en effet, leur acte était susceptible de leur causer certains ennuis sinon des ennuis certains.

Cette scène qui s’est déroulée une fin d’après-midi de cette semaine, pose de nombreuses questions parmi lesquelles, celle de l’éducation civique sinon de l’éducation tout court.

Si des jeunes saccagent l’affiche qui exprime un avis contraire au leur, qu’ont-ils appris de la liberté d’expression? L’avis qui leur déplaît se conçoit. Mais tout autant s’apprend le combat à mener qui ne consiste par à détruire l’autre!

Certes, ce que les adolescent(e)s découvrent du monde politique n’est pas toujours de l’ordre du bon exemple à suivre. Dans ce cas, tout reprendre? On verse dans l’utopie. Il n’en demeure pas moins que quelques rudiments démocratiques de base peuvent s’enseigner.

Or ces jeunes semblaient ne jamais en avoir reçu aucun.

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Un monument, Mikis Theodorakis, s’en est allé ce 2 septembre…

On le présente le plus souvent, chez nous, comme « le père de Zorba » parce qu’il a composé la musique du film dont le personnage éponyme a été incarné par Anthony Quinn.

Mais il est mille fois plus que cela, Mikis Thedoroakis!

Il a été résistant, il a été communiste, déporté, torturé, il a été poète, musicien, compositeur d’une oeuvre gigantesque, il a été et restera un monument.

Parmi les innombrables vidéos que l’on peut trouver sur internet, celle-ci le montre en 1974, avec Maria Farandouri interprétant l’une des plus célèbres chansons de son répertoire.  Nous sommes en octobre 1974.

Hommage à ce géant talentueux et passionné.

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Genève vise l’égalité homme-femme à travers des noms de rue…

Genève rebaptise ses rues pour mettre en lumière des femmes.

Voici qu’apparaissent soudain les noms de telle « cheffe du Service de sténographie du Secrétariat de la Société des Nations« , ou de telle, « ingénieure »

Fort bien mais ces femmes qu’on honore étaient le plus souvent issues de milieux dits « bourgeois ».

Quid de tant d’autres qui, aussi utiles et vertueuses, menaient mille tâches ancillaires auxquelles les obligeaient leur situation socio-économique?

Désormais, pour une femme, être « cheffe de service » ou « ingénieure » est devenu bien plus courant.

Comment seront distinguées les ingénieures et les cheffes de services si tant est qu’un jour, leurs noms soient retenus pour désigner une rue?

Cette modification apportée à l’appui de l’égalité entre hommes et femmes est biaisée.

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En cet été finissant

Chères lectrices et Chers lecteurs,

Vous l’aurez constaté, le rythme des publications que je partage sur ce blog a changé. Plusieurs raisons sont à l’origine de mon silence parmi lesquelles une actualité si chargée et si complexe qu’y porter un regard digne de ce nom m’est apparu difficile.

Nombre d’analystes invité(e)s à s’exprimer dans nos médias apportent tel ou tel éclairage tantôt confirmé, tantôt démenti par les faits commentés, d’autres s’emparent des réseaux sociaux pour y étaler leurs certitudes aussitôt contredites.

En pareilles circonstances, j’ai préféré observer quelque recul.

S’agissant de la situation sanitaire qui nous concerne toutes et tous mais, semble-t-il, surtout sa gestion par les personnes qui en ont la responsabilité, la révolte gronde, les jugements et les condamnations pleuvent à titre individuel ou collectif, des « camps » s’étant formés.

Que nos sociétés dites développées se scindent en factions qui, pour les unes, arguent de « la solidarité à observer » ou pour les autres, de « la liberté à défendre », c’est qu’elles ont appris le sens du combat d’ordre axiologique et qu’elles ont tout loisir de le mener.

Dans le même temps, des contrées sont aux prises avec le déchaînement d’éléments naturels ou avec de redoutables forces idéologiques, la lutte est alors celle de la survie quand elle s’envisage encore.

Eau, feu, terre ont emporté des milliers de vies vers la mort ou vers une destruction telle que rebâtir ce qui a été anéanti relèvera, pour bon nombre, de la chimère sinon du dur labeur.

En ce début de fin d’été incertain à bien des égards, je pense à autant de celles et de ceux qui, d’une minute à l’autre, ont perdu l’ensemble de ce qui a constitué leur existence quand ce n’est pas la vie elle-même.