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Ce 10 janvier, Etats-Unis et Russie se rencontrent à Genève

La photo qui illustre ce sujet date de juin 2021. Les Présidents Biden et Poutine se rencontraient à Genève.

Depuis lors, peut-être suivez-vous encore les commentaires diffusés par nos médias dits mainstream en relation avec la situation dans le sud-est de l’Ukraine qui a été au coeur des discussions entre les délégations états-uniennes et russes, ce 10 janvier à Genève.

« Peut-être » et « encore » car elles sont tellement invariables et, de fait, attendues, qu’on n’apprend à peu près rien de nouveau.

En gros et en résumé, Vladimir Poutine, ancien du KGB, leitmotiv usé jusqu’à la corde mais imparable au rappel, Vladimir Poutine donc, est un nostalgique de l’empire russe, a très mal vécu la fin de l’URSS et veut redonner sa puissance à la Fédération de Russie.

En conséquence de quoi, il masse ses troupes à la frontière ukrainienne. On pourrait aussi parler de frontière russe mais non, elle n’est qu’ukrainienne… Et cela semble suffire à expliquer une guerre qui n’en finit pas et qui se déroule à nos portes depuis huit ans bientôt.

La Radio Télévision Suisse (RTS), pour ne parler que d’elle, donne la parole à ses « envoyés spéciaux » qui nous montrent des images et des témoignages en provenance de villages proches de la ligne de front mais que d’un seul côté, celui des « séparatistes » étant ignoré.

Pour l’objectivité, on attendra.

Mais surtout, dire pourquoi les populations se sont révoltées, dans cette partie du Donbass, cela, on s’en garde bien. Imaginez la Suisse romande, la Suisse italienne et romanche soudain obligées de parler suisse allemand parce que des personnalités politiques de cette partie du pays auraient pris le pouvoir et imposé leur idiome à l’exclusion de tout autre dans le pays, vous pensez que les gens auraient été heureux?

C’est ce qui est arrivé en Ukraine lorsque l’ukrainien a été décrété seule langue du pays et que le russe n’a plus été admis comme langue officielle admise. En d’autres termes, toute une partie de la population du Donbass a été non seulement privée de sa langue maternelle mais s’est vue du jour au lendemain devoir accomplir toute démarche administrative ou autre en ukrainien.

Cherchez l’erreur et l’envahisseur!

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Des circonstances …

Je ne l’ai pas revue, ce soir.

Qui donc est-elle, que j’aie besoin de parler d’elle? Je l’ai eue comme professeur de piano. Oui, j’ai joué de cet instrument douze ans durant. Et puis, mes études de russe me prenant beaucoup de temps, ajoutées au reste de mes activités, j’ai peu à peu espacé les cours avant d’y mettre un terme.

De la même manière, ai-je aussi dû renoncer à la poursuite du travail que je consacrais à l’influence de Baudelaire sur les poètes symbolistes russes. J’ai terminé mes études de Lettres en linguistique. Mais je n’ai jamais pu oublier le russe, repris des années plus tard.

De cette année 1978 – dont il a été question dans le précédent sujet de ce blog–  je garde un tout autre souvenir, celui de mon séjour comme étudiante à Léningrad, désormais rebaptisée Saint-Pétersbourg comme vous le savez.

C’était au mois de juillet, j’ai vécu des nuits blanches au sens premier et figuré du terme.

C’est au retour de ce séjour que la décision de changer la discipline dans laquelle je devais terminer mon cursus universitaire s’est imposée. Elle a été douloureuse à prendre. Feu le professeur qui en a été à l’origine s’en est rappelé vingt ans plus tard, il n’avait rien oublié.

Quoi qu’il en soit, la Russie est sans cesse restée présente en moi et la chance que m’a offerte la rencontre avec ma première traductrice m’y a ramenée.

C’était trente ans après avoir découvert l’Union soviétique à Moscou et à Léningrad que je retournais dans ces deux villes, invitée par l’Ambassade de Suisse à y présenter mon premier recueil de nouvelles paru en édition bilingue russe-français.

Ces quelques récents sujets de blog sont plus personnels, vous l’aurez constaté. La nostalgie, peut-être, s’en est mêlée…

 

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Un souvenir

C’était il y a des dizaines d’années, en 1978 pour être précise.

Dans un café, assise à côté d’une dame fort chaleureuse, je me rappelle ce bref échange que nous avions eu tandis qu’elle me voyait ouvrir la boîte d’un médicament que je venais de me procurer sur ordonnance dans la pharmacie d’en face.

J’avais alors 24 ans et j’étais atteinte d’un ulcère à l’estomac, mal plutôt rare pour une jeune fille, selon mon médecin de l’époque qui l’estimait davantage réservé aux hommes et plus âgés, avait-il ajouté.

« Je suis trop sensible », dis-je à cette sympathique voisine de table qui m’observait avaler un premier comprimé aux effets révolutionnaires – qui l’ont en effet été- pour le problème dont je souffrais.

-Non, me rétorque-t-elle, vous n’êtes pas « trop sensible ». La sensibilité est une richesse.

Sa réaction m’a autant surprise que plu, je l’ai retenue. Du moins ai-je sans cesse tenté de m’en rappeler lorsque l’entourage, toujours bienveillant, me conseillait de me « durcir ».

Et puis, le propos de cette femme rejoignait la merveilleuse citation de Charles Baudelaire, faite mienne de longue date, « Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c’est son génie ».

Pourquoi raconter ce souvenir aujourd’hui?

Parce qu’il s’inscrit dans le contexte des trois précédents sujets de ce blog où dominent l’étrange ou l’ordinaire selon le regard qu’on porte à ce genre d’événements que je pense, pour ma part, insolites.

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En ce 4 janvier

J’écris des fictions, vous le savez, cette histoire qui se prolonge n’en est pas.

Ce soir, je ne l’ai pas rencontrée comme hier et avant-hier, le long de ce chemin qui relie un cours d’eau à une grande artère.

Ce soir, c’est au coeur de la ville que nous nous sommes à nouveau trouvées l’une face à l’autre. Elle descendait une ruelle que je montais.

Mais en empruntant le chemin où, à deux reprises, les circonstances nous avaient réunies, nous avons toutes les deux pensé l’une à l’autre.

Or ce 4 janvier, les circonstances ont été différentes. Ou plutôt presque pareilles mais quand même pas tout à fait. L’heure et le lieu avaient changé.

Que le hasard existe ou pas, que les défunts veillent ou pas? Expliquer, c’est priver de leur poésie ces moments inopinés de partage.

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En ce 3 janvier

Sur le même long chemin où je l’ai rencontrée hier, je l’ai retrouvée ce soir. Presqu’à la même heure, presqu’au même endroit, cette fois, elle était à pied.

Les coïncidences existent, bien sûr.

Parfois, elles sont heureuses. On peut se dire ce qu’on ne s’est pas dit la veille. Ce qu’on a négligé, ce qu’on a tu ou omis. Parce que la mort, parfois, dévie la parole là où l’émotion ou même la raison l’entraînent.

Et puis, le deuil offre tant de visages…

Celui qui m’est apparu, ces deux jours consécutifs, me laisse une image de réserve, de celle qui se superpose au chagrin comme pour le voiler.

C’est son empreinte, celle de ce visage, qui dicte ces lignes.

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En ce 2 janvier

Nous n’étions que les deux sur ce long chemin qui relie les bords d’un cours d’eau à une grande artère. Elle, en voiture, moi, à pied. Et nous nous sommes reconnues dans la nuit tout juste tombée.

Elle avait tenté de me joindre, moi aussi ensuite, en vain. Elle avait voulu me dire le décès de son ami.

Elle revenait d’une heure et demie de marche sur un lieu qu’ils prisaient, elle et lui. Sa tristesse,  c’est là que je l’ai ressentie. Dans aucune larme versée mais dans ce besoin de se rendre où vivait le souvenir.

Son ami, je l’ai connu. Il portait le même prénom que le mien, emporté sans rémission par un cancer, il y a plus de onze ans.

Le temps du deuil est lourd, le temps du deuil est long, le temps du deuil s’accomplit … ou non.

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À quand l’oméga du virus?

Omicron est la 15e lettre de l’alphabet grec dont la soudaine popularité doit beaucoup au recours qui y a été fait pour désigner les variants d’un coronavirus dont les méfaits tissent l’Histoire du monde.

Avant d’épuiser les ressources que présente cet alphabet composé de 24 lettres, souhaitons du virus qu’il ne soit bientôt plus qu’un mauvais souvenir!

Tel serait au moins l’un des voeux que je souhaite partager ici avec vous pour l’année à venir…

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25 décembre 1991-25 décembre 2021

Le 25 décembre 1991 signait la fin de l’URSS.

Divers documentaires et articles ont été diffusés par nos médias occidentaux, rien de plus normal. Leur qualité, chacune et chacun l’aura appréciée selon sa sensibilité sinon ses connaissances en la matière.

Pareil événement, vu de manière rétrospective, apparaît-il encore de la même façon, la question se pose. Et elle se pose sans doute autant pour qui l’a vécu sur place que pour qui l’a appréhendé de loin.

Des livres et des livres peuvent s’écrire sur le sujet.

L’Histoire refait l’événement, même si on est certain de restituer au mieux ce qu’on a étudié, analysé, observé. Quant à l’histoire racontée par tel ou telle qui l’aura vécue, elle aura le poids de l’émotion.

Il n’en demeure pas moins intéressant de partager ici ces huit petites minutes

 

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« L’extradable », bravo Tamedia!

Mais qui est cet individu qui formule son article ainsi?

« C’est fait: la Suisse a livré le proche du Kremlin aux USA (…) La décision risque de ne plaire à la Russie » .

Et, plus loin, pour qualifier l’homme dont l’identité et la photo sont publiées telles celles d’un bandit, le voici dénommé « l’extradable » par celui qui s’appelle journaliste:

« Dans la soirée, l’extradable avait déjà quitté le sol helvétique. »

Que ce citoyen russe ait commis de quoi mobiliser la justice contre lui est une chose. Que ce journaliste -apparemment suisse -commente une décision juridique comme il s’y emploie, une autre.

Jusqu’à nouvel avis, une personne dont les articles sont publiés par des médias n’a pas vocation à se prononcer sur toute autre qui aurait commis un délit.

Que cette presse qui partage ce genre de propos soit une presse d’opinion n’est plus à prouver. Que cette même presse soit celle de censeurs, non plus.

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Trois documentaires sur la Russie…

Chers lectrices et lecteurs de ce blog,

Il y a longtemps que je n’ai plus consacré de sujets à la Russie. Pour diverses raisons parmi lesquelles le sentiment qu’une détente s’était amorcée après la rencontre au sommet à Genève entre les Présidents Joe Biden et Vladimir Poutine.

Nos médias suisses romands, en tous les cas, paraissaient avoir mis, sinon aux oubliettes du moins en veilleuse, leur propos sur un pays souvent résumé à son seul Président.

Hélas, la trêve n’aura été que de courte durée.

Preuve en est cette série de trois « documentaires » dont le premier a été diffusé ce 12 décembre dernier par la Radio Télévision Suisse, sur sa chaîne RTS 2.

On y découvre, la « Russie de Elstine » dont bien peu sinon quelques très rares journalistes rappelaient combien le peuple y avait été malmené. Pillé, spolié, affamé, il a lutté comme il a pu quand il l’a pu, pour survivre.

Si cela apparaît dans ce film, c’est pour d’autant en conclure que Vladimir Poutine a baigné dans le milieu corrompu qui l’a porté au pouvoir. En d’autres termes, qu’il a été complice de ces agissements alors qu’il a, au contraire, réussi à remettre le pays à flot.

Mais non, on préfère montrer, en toute fin dudit « documentaire », l’actuel Président de la Fédération de Russie succéder à Boris Elstine « sans avoir eu besoin d’affronter les urnes ».

Comment le spectateur lambda peut-il saisir le message sinon dans le sens voulu par les personnes qui ont réalisé ce film?

Faire la part des choses entre ce qu’a accompli Boris Elstine et ce qu’a accompli Vladimir Poutine pour le peuple russe, ce que chacun d’eux a apporté au pays, je ne suis pas certaine de l’avoir vu dans ce « documentaire ».

Certes, je n’ai d’acuité visuelle correcte que celle d’un seul oeil, ces temps, celui dont l’opération a réussi.

Alors vous me direz!