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16 juin

Culture, Economie, Histoire, Politique, société, Voix

Sommet entre Joe Biden-Vladimir Poutine, Genève se prépare…

Les préparatifs du sommet qui accueillera, sauf incident de dernière minute, les Présidents Joe Biden et Vladimir Poutine à Genève  ce 16 juin prochain, met sous tension, on l’imagine, nombre d’administrations, d’institutions et de services en tous genres, sans compter les habitants des quartiers concernés par la rencontre.

A priori, il semble que pour certains d’entre eux, les désagréments qu’impliquent les mesures de sécurité prises ne soient pas plus dérangeantes que cela. Mais il est certain que d’autres le ressentent de manière différente, surtout celles et ceux qui doivent renoncer à leur activité professionnelle tout le temps que nécessitent les préparatifs de la rencontre et celui de la rencontre elle-même.

Les commentaires déposés sous les nombreux articles que la Tribune de Genève consacre à cet événement, reflètent la manière avec laquelle est appréhendé ce sommet par les autant de personnes concernées. On loue la Genève internationale ou on s’en plaint, rien de très original ni de nouveau à cela.

Je vous propose d’écouter, traduits en français, des extraits de propos tenus par le chef de la diplomatie russe qui s’est exprimé récemment dans le cadre d’une conférence de presse, alliant réalisme et humour.

Culture, société, Voix

Un livre…

Ce 16 juin, la maison d’édition italienne qui a déjà publié mes deux premiers recueils de nouvelles en version bilingue italien-français, accueille sur son site le troisième, Novelle di nessuna parte /Nouvelles de nulle part 

Elisa Bonaldo, qui a traduit les deux précédents recueils, Novelle di Nessuno /Nouvelles de Personne et Novelle di niente / Nouvelles de rien a tenu à m’associer à son travail et je ne saurai jamais assez la remercier.

En effet, c’est le jour où les premières pressions ont commencé à viser mon blog, autrefois hébergé sur la plateforme de la Tribune de Genève, qu’a débuté entre nous une intense et enrichissante collaboration.

Et puis, l’Italie a commencé à être durement touchée par la Covid-19 et rien n’assurait plus que le livre projeté puisse paraître, il est paru.

C’est Sylvie Bleecks qui a réalisé l’illustration de couverture de ce recueil, c’est elle aussi qui a signé celles des deux précédentes éditions italiennes tout comme celles des deux éditions suisses, bilingues anglais-français.

Elisa, Sylvie, Barbara, Michelangelo, vous qui avez oeuvré à l’élaboration de ce troisième recueil de nouvelles, j’aimerais vous dire mon émotion, mon amitié et ma profonde reconnaissance.

Culture, Economie, Histoire, Politique, société, Voix

« La plus grande, la plus vieille démocratie au monde »…

Voici qui passionne les foules et qui nous vient de ce pays dont il est courant d’entendre ou de lire qu’il serait « la plus grande, la plus vieille démocratie au monde ».

Il s’agit d’un procès. Pas celui de Tartempion contre X ou l’inverse, non, celui qui a opposé deux « stars », Johnny Deep et Amber Heard.

Et de cette même « plus grande démocratie au monde », nous vient une autre actualité, celle d’une nouvelle fusillade, ce 2 juin, perpétrée cette fois dans un hôpital.

Se présenter comme parangon de valeurs démocratiques impliquerait-il pareils exemples? À suivre ou non, cela n’est pas précisé mais pas interdit non plus.

Se délecter d’un procès qui met aux prises deux « célébrités » aux moeurs étalées à tout va, allumer des bougies, déposer fleurs et peluches pour exprimer la douleur après des tueries, est-ce donc là se montrer « démocrate »?

Et d’autant se dresser comme pas un contre les « dictatures » qui  bafoueraient les droits humains?

Que ces cas cités plus haut soient ceux d’individus, certes! Mais ils n’en sont pas moins emblématiques d’un pays qui se présente comme « gardien de la démocratie dans le monde ».

En rester perplexe? Un euphémisme!

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Oural, un journal d’Alapajevsk enquête auprès de la population, questions à Denis Kleschëv

Pour qui suit ce blog, peut-être vous souvenez-vous de cette série d’entretiens que j’avais menés avec Denis KLESCHËV, écrivain, historien des mathématiques, journaliste et membre de la société indienne d’études en indianisme.

J’avais expliqué, ici, la raison pour laquelle il était entré en relation avec moi. Denis KLESCHËV vit à Alapajevsk.

Ce nom résonne, bien sûr, pour qui connaît l’Histoire de la famille impériale russe mais sa renommée ne s’y limite pas, nous avions vu pourquoi – et je vous invite à vous en rappeler car c’est lié à l’Ukraine, à Dnieproperovsk et à l’un de ses oligarques.

Située à près de mille cinq cents kilomètres à l’est de Moscou, Alapajevsk se trouve à un peu plus d’une centaine de kilomètres au nord-est de Iekaterinbourg.

Il y a quelques jours, Denis KLESCHËV m’a demandé s’il pouvait citer, traduit en russe, l’un de mes sujets de blog dans la page du journal où serait aussi publié le résultat d’une enquête d’opinions en relation avec la situation en Ukraine.

Je lui ai donné mon accord. 

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Je lui ai également proposé de répondre à quelques questions.

Denis Kleschëv, vous avez donc réalisé une enquête d’opinion auprès de la population d’Alapajevsk, merci de nous en dire davantage sur les résultats.

Denis KLESCHËV: – Bonjour à tous les lecteurs de votre blog, Hélène! Je pense qu’un échange de vues ouvert est quelque chose qui fait actuellement beaucoup défaut. Nous savons mal ce que les gens ordinaires pensent, donc il y a une perception déformée de la réalité. Dans les réseaux sociaux russes, il y a beaucoup de déclarations agressives à l’adresse de l’opération spéciale pour protéger le Donbass. Les gens sont intimidés et insultés. Par conséquent, nous avons mené une enquête à Alapayevsk pour savoir directement ce que les gens pensent. Nous avons juste pris une caméra vidéo et sommes allés poser des questions dans les rues de la ville. Oui, une partie des personnes interrogées ne soutient catégoriquement pas l’opération militaire (10%). En règle générale, ce sont des personnes dont les parents vivent en Ukraine. Un autre 10-20% des commentaires négatifs sur la hausse des prix dans les magasins. En un mois, les produits ont augmenté de 1,5 fois. Certains ont refusé de commenter la situation (environ 10%). Les autres répondants (60%) se sont prononcés pour une opération spéciale. Je suppose que: en général, cette image correspond au sentiment dans la province russe.

-Et puis aussi, vous m’avez envoyé la photo d’un mémorial soviétique brisé. Comment expliquez-vous cet acte de vandalisme?

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Denis KLESCHËV: -Il est alarmant que parmi les habitants de la Russie, il y ait des groupes qui luttent contre la mémoire historique. Il y avait des vandales qui cassent des plaques sur les mémoriaux des soldats soviétiques. Ce n’est pas l’Ukraine et la Pologne, où un tel vandalisme est élevé au rang de politique officielle de l’état. C’est ce que nous voyons dans l’Oural, qui est appelé le «bord d’appui de la puissance». La propagande ukrainienne pour la haine de la Russie a fui dans l’esprit de certains russes. Si, en Ukraine, le culte du nationalisme ukrainien a été implanté pendant des décennies, le mot «russe» lui-même a été interdit tacitement jusqu’à récemment dans la Fédération de Russie. Nous avons reçu le « stock  » d’un peuple d’une communauté culturelle et historique incertaine, dont l’opinion et l’histoire sont facilement formées de l’extérieur.

Nous avons traversé un tel discours de haine pendant la révolution de 1917 et pendant la guerre civile. Le milieu qui l’a alimenté, ce discours de haine, était à cette époque le prolétariat, détaché de sa terre natale, de son histoire et de sa culture. Nous devons toujours nous rappeler que les tragédies les plus terribles commencent par un changement de conscience, un changement de mémoire historique. Le nouveau « monde numérique » vous permet de changer rapidement la conscience des masses populaires. Maintenant, le terrain fertile pour semer la haine – ce sont les «personnes virtuelles», détachées de la mémoire historique. Dans certaines conditions, c’est bon pour le progrès, mais la destruction des liens mentaux peut conduire à la destruction, non seulement de certains pays, mais aussi à la destruction de la civilisation. C’est la première fois que l’humanité se retrouve dans une situation telle que des manipulations à grande échelle de l’information sont susceptibles de conduire à la mort de la civilisation elle-même.

Denis KLESCHËV, merci d’avoir répondu à mes questions.

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La haine conjuguée à l’ignorance

Qu’un Conseiller d’Etat de mon canton, Genève,  publie ses appréciations personnelles des actions du Président d’un pays sans mieux s’informer en dit long sur le devoir de réserve qui semble devoir incomber à un représentant de l’Autorité cantonale!

Par respect envers lui, je ne citerai pas son nom. Mais j’ajouterai qu’à sa place, je m’abstiendrais.

Car, pour rappel, Genève et la Suisse ont abrité, abritent peut-être encore, un homme qui s’est vanté dans les colonnes qui lui ont été grandes ouvertes de la Tribune de Genève du 1er juin 2014, de financer, en Ukraine, des bataillons dont je préfère taire le nom aussi.

Cet homme, oligarque qui nous a appris disposer de trois passeports, a été, l’est-il encore, au bénéfice d’un forfait fiscal.

Argent propre, argent sale, le Parti socialiste qui veut créer une « task force pour enquêter sur les oligarques », russes s’entend puisque ce désir s’inscrit dans le cadre de « Sanctions contre la Russie », ce Parti nous en dira plus s’il daigne se tourner vers les agissements si honorables de cet encore actuel ou ancien résident fiscal financier de bataillons en Ukraine.

Quant à la salade russe au sujet de laquelle on se précipite d’assurer les consommateurs et consommatrices qu’elle se fabrique bel et bien en Suisse et non dans cette Fédération de Russie désormais honnie et bannie par autant de savants juges et censeurs omniscients, je vous laisse évaluer le niveau de la communication!

Oui, j’aime la Russie. Et je ne me lasserai pas de le répéter autant de fois que je lirai et entendrai la haine qui lui est vouée.

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Quand les assoiffés de propagande anti-russe confondent Pouchkine et Poutine

Il n’est pas rare que des personnalités du monde de la culture soient récupérées par les tenants d’un pouvoir de quelque obédience soit-il. L’Histoire et l’actualité ne manquent pas d’exemples à cet égard. Mais dans le cadre de guerres d’influence que se livrent les puissances, grandes ou moins grandes, se maintenir à l’écart de pressions qui s’exerceraient reste possible.

Ainsi peut-on demeurer attaché à défendre des valeurs humanistes, en dehors de toute référence à une politique gouvernementale quelconque. L’aspiration à privilégier la dimension universelle de l’être est l’une des principales raisons qui motivent mes interventions ici ou ailleurs.

Or, vous l’aurez lu hier sur ce blog, j’ai découvert que lire l’extrait d’une oeuvre d’Alexandre Pouchkine à la demande de l’Ambassade de la Fédération de Russie pour célébrer la Journée de la langue russe a suffi à prouver mon activisme au service de Vladimir Poutine.

Cette perception de ma lecture a été, en tous les cas, versée à l’appui du bien fondé de ma présence, en bonne place même, dans un ouvrage très remarqué et salué par nos médias, je veux parler du livre de Cécile Vaissié, « Les Réseaux du Kremlin en France ».

Ces 19 et 20 mai à Paris, se sont déroulées les audiences du procès en appel qui nous oppose, quatre plaignants et moi-même à l’auteure de ce livre et à son éditrice qui ont, elles aussi, interjeté appel du jugement de première instance prononcé le 14 juin 2019 et rendu public par plusieurs médias parmi lesquels, Le Monde, LibérationSputnik pour ne citer qu’eux.

Ce que m’ont appris les procédés de la défense, qui n’a pas hésité à détourner le sens d’une activité culturelle au profit d’une participation à un programme de propagande en faveur du Kremlin, s’est ajouté à ce que j’ai dû lire des pages que me consacre l’auteure de ce livre contre laquelle j’ai porté plainte pour diffamation.

Parce qu’arriver à pareil mélange des genres, c’est être mû par tout le contraire d’un quelconque souci d’honnêteté intellectuelle. C’est être saisi de forces obscures qui ne visent qu’à briser. C’est se prévaloir de titres universitaires pour humilier, mépriser et salir, c’est, en définitive déshonorer l’académisme dont se réclame l’auteure de cet ouvrage.

Mais cet académisme, justement, est-il vraiment toujours au fait des personnalités qu’il décore, on peut en douter.

En 2017, l’Université de ma ville, Genève, a décerné le titre de Docteure honoris causa à une femme qui, au début de ses activités de journaliste en ex-URSS, n’a pas hésité à dresser les louanges d’un personnage qui n’a rien à envier à un Vladimir Poutine dont on dit pourtant le pire qui soit.

Je veux parler ici de Félix Dzerjinski, vous savez, celui qui a créé la Tchéqua, devenue le KGB et désormais le FSB. Oui, ce fameux KGB dont ne se repaît jamais assez de dire que le Président russe en a été membre. Ce KGB qu’on brandit comme l’arme absolue pour dire tout ce qu’on pense de qui en a été membre.

Étonnamment, on s’arrange pour oublier cet article écrit par Svetlana Alexiévitch, article écrit à la gloire de Félix Dzerzhinski. Article si élogieux d’un homme dont la cruauté a pourtant été relevée. Un homme que cette femme de lettres a, sans l’ombre d’un doute ou d’une hésitation quelconque, porté aux nues.

Pourquoi n’en parle-t-on jamais dans nos médias?

Pourquoi tous ces fouineurs d’archives et de réseaux sociaux n’ont-ils jamais mis la main sur ces lignes signées du nom de la lauréate du Prix Nobel de littérature 2015? Et comment celles que je lui ai adressées et dont il m’a même été reproché le « Avec respect » qui les conclut, ont-elles pu autant effarer l’auteure du livre « Les Réseaux du Kremlin en France »?

Parce que l’humanisme n’est plus lisible. Et parce que c’est cet humanisme qui a inspiré ma lettre ouverte à Svetlana Alexiévitch.

La guerre en Ukraine a déchiré des familles. Le deuil d’êtres chers a anéanti le coeur d’autant de Russes que d’Ukrainiens tandis que la fraîchement déclarée Prix Nobel de littérature 2015 a déclaré des premiers que, pour 86% d’entre eux, ils riaient quand on mourait dans le Donbass.

Oui. C’est ainsi qu’elle s’est exprimée et a outragé les Russes.  Et ce sont ces termes précis qui ont motivé ma lettre, lettre  qui lui a été transmise par feu le journaliste Arkadij Beinenson qui l’a traduite en russe.

Madame Alexiévitch, en retour, lui a fait savoir qu’elle n’avait rien à ajouter.

Culture, Politique, société, Voix

Comment transformer une lectrice de Pouchkine en vulgaire propagandiste

Si soucieuses d’alerter du danger que représente le Kremlin et ses « réseaux », les personnes mobilisées à cette fin usent de procédés particulièrement remarquables. En voici un exemple.

Il s’agit d’une vidéo dont une capture d’écran a été saisie à partir du compte Twitter de l’Ambassade de la Fédération de Russie à Berne, l’image devant confirmer mes liens à « la Russie de Poutine ».

En réalité, c’est le comportement dévoyé de ces fins limiers qui se révèle.

Car tout comme d’autres de mes compatriotes, telle Marion Graf, j’ai été sollicitée par l’Ambassade de la Fédération de Russie pour participer à la Journée de la langue russe, organisée chaque année lors de l’anniversaire d’Alexandre Pouchkine.

C’est une tradition à laquelle j’avais déjà été conviée à contribuer début juin 2014.

Et je suis émue d’honorer une langue, une littérature et une culture que j’ai étudiées à l’Université de Genève et que je prise pour les richesses dont elles ne cessent de nourrir mon être le plus profond.

Et voici que ce que je compte de si précieux est trahi de la plus vile manière par qui veut convaincre des liens que j’entretiendrais avec le Kremlin.

Parce qu’on me croit lire Pouchkine dans les salons de l’Ambassade de la Fédération de Russie alors que j’ai dû réaliser la vidéo seule chez moi, le contexte sanitaire y obligeant.

Avec pareille interprétation, on ne touche pas le fond de la pensée toxique. On s’y noie sans rémission.

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Journaliste russe réfugié en Suisse: de la lourdeur de l’épreuve au récit médiatique qui en est rendu

Le sort de ce journaliste russe dont il a été question ici a alerté plusieurs rédactions occidentales et russes avant de trouver sa place dans les colonnes de la Tribune de Genève. Fin décembre 2017 déjà, Le Monde en rend compte, un peu plus d’un an après, en février 2019, Radio Svoboda, quelques mois plus tard, en juin Le Soir et en juillet,  Solta.

De cette affaire, les versions rendues selon les médias diffèrent. La Tribune de Genève met l’accent sur « Poutine » que le journaliste aurait « fui », Le Monde, sur les pratiques au sein de la rédaction de la chaîne de télévision russe où travaillait Dmitri Skorobutov, Le Soir, sur la propagande mensongère du Kremlin, bref, chacun y va de ses habituels slogans alors que l’affaire est autrement plus complexe.

Il faut lire ce que rapporte le site russe Solta, pour les non russophones, Google traduction peut aider. Là, vous apprendrez bien d’autres détails de l’affaire dans le cadre de l’interview qu’accorde à ce média, Dmitri Skorobutov. Vous comprendrez mieux le combat judiciaire qu’il a mené. Certes, il a été long et semé d’embûches mais pas vain. Et certes, il a perdu son poste qu’il a occupé 15 ans durant.

Mais son homosexualité n’a pas constitué, pour lui, d’obstacle pour accéder à d’ importantes responsabilités. Ses compétences professionnelles se sont exercées au plus haut niveau, occuper le poste de rédacteur en chef des informations sur l’une des chaînes sinon la chaîne la plus regardée de Russie ne se confie pas au premier venu.

Et puis, en août 2016, il s’est fait agresser par un de ses collègues et, plutôt que de garder le silence, il a voulu porter l’affaire en justice. Il a connu nombre d’épreuves et d’obstacles avant d’obtenir gain de cause. La chaîne de télévision qui l’avait licencié a dû l’indemniser et son agresseur a été condamné.

On conçoit d’autant son sentiment de chute vertigineuse alors que son audience était de près d’une quinzaine de millions de téléspectateurs. Passer d’un tel statut de notoriété à celui de réfugié qui ignore comment il va terminer le mois n’a évidemment rien de réjouissant et c’est peu dire.

Maintenant qu’il est en Suisse, seul, qu’il a tout de même pu alerter sur ce qui lui est arrivé, souhaitons-lui, encore une fois, que ses confrères lui viennent en aide et ne se satisfassent pas de récupérer cette affaire selon leurs habituels créneaux de communication. Eviter de tout mélanger serait-il trop demander?

Car des problèmes de licenciements, des suites judiciaires interminables et humiliantes ne sont la marque d’aucun pays en particulier. Pas davantage non plus, la gestion des informations qui doivent ou non être présentées.  Les journalistes honnêtes qui ont connu la sélection d’information par leurs rédactions vous le diront. La Russie n’est pas une exception.

Aussi, faire la part des choses entre l’approche humaine d’une situation telle que celle de Dmitri Skorobutov et son exploitation médiatico-politique serait-il bienvenu!

Politique, société, Voix

Matraquage judiciaire et médiatique ou application de la justice?

Ce 16 février, mon sujet de blog commençait ainsi: « Plus un jour ne passe ou presque sans que l’on ait à subir le matraquage médiatique russophobe. » Ce 18 février, le début aurait pu être, « plus un jour ne passe ou presque sans qu’une nouvelle affaire de moeurs ne soit médiatisée. » Plusieurs personnalités en vue ont, en effet été visées ces derniers temps en France, au tour, aujourd’hui de Patrick Poivre d’Arvor. Il appartiendra à la justice de se prononcer comme il se doit. Mais justement, à cet égard, voici une affaire qui vient d’être jugée en appel et que je soumets à votre réflexion.

Il s’agit d’un homme qui a occupé diverses fonctions au sein du pouvoir, parmi lesquelles celle de député, de secrétaire d’Etat et de maire. Je veux parler ici de Georges Tron. Certaines de mes relations qui se reconnaîtront l’ont, tout comme moi, connu alors qu’avec François Goulard, Hervé Mariton et Jean-Pierre Grand, il a été l’un des quatre « mousquetaires » comme certains les avaient surnommés, qui ont oeuvré à la création, en octobre 2009, du « Club Villepin » devenu en juin 2010, le parti « République Solidaire » destiné à promouvoir la candidature de Dominique de Villepin à la présidentielle 2012 avec le résultat que l’on sait.

Or ce moment de la création du « Club Villepin », nombre de celles et de ceux qui y avaient participé s’en rappellent et peut-être aussi que c’était lui, Georges Tron, qui accueillait  les invités à l’entrée de la prestigieuse Maison de l’Amérique Latine à Paris. A cette occasion, j’avais échangé quelques mots avec cet homme dont jamais un seul instant j’aurais pu imaginer ce qui allait l’attendre à peine 18 mois plus tard et durer près de 10 ans. Le voici désormais condamné à une peine de cinq ans de prison dont trois ans ferme pour viol et agressions sexuelles. Le Point propose une vidéo avec l’essentiel de l’affaire.

A lire les réactions qui suivent l’article publié par Le Monde, certaines expriment l’incompréhension d’une justice qui acquitte et soudain condamne dans le cadre d’une procédure qui a duré près de dix ans tandis qu’elle a débuté en mai 2011. On relève les contradictions que révèle ce dossier et l’inquiétude que suscite une décision qui diffère tant des précédents jugements rendus alors qu’aucun fait nouveau n’est intervenu pour motiver pareil changement.

D’autres se réjouissent, au contraire, de la condamnation de cet homme et appellent à la construction rapide de nouvelles prisons pour y incarcérer les nombreux hommes qui abusent de leur pouvoir, quel que soit le milieu concerné, familial y compris. Au delà de tout extrémisme, on peut légitimement s’interroger sur l’évolution qu’a subie l’affaire pour que Georges Tron soit passé de l’acquittement à trois ans de condamnation ferme.

Il ne s’agit là, en aucun cas de minimiser l’agression sexuelle, surtout pas. Il est avant tout question d’interroger le regard qui y est porté, ce que nombre de commentaires déposés sous l’article du Monde relèvent. L’ancien élu est sorti menotté du tribunal pour rejoindre la prison de la Santé, la décision de sa condamnation valant mandat de dépôt.

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La fausse bannière et le « Russiagate », suite des entretiens avec Jacques Baud

-Dans notre précédent entretien, Jacques Baud, vous nous avez rappelé d’où la « fausse bannière »  tire son origine. Vous avez également cité des exemples fort éloquents d’opérations menées sous fausse bannière.  Qu’en et-il, selon vous, des cyberattaques dont il paraît si délicat de savoir d’où elles proviennent et ce qu’elles visent?

Jacques BAUD: -La forme moderne de la « fausse bannière » est l’exploitation des cyberattaques, dont l’attribution ne peut jamais être affirmée avec certitude. Ces dernières années, de telles attaques ont été attribuées à la Russie, à la Chine ou à l’Iran sans que l’on n’ait pu définir précisément la raison de les mener. En fait, c’est devenu un prétexte pratique pour les pays occidentaux, de pointer du doigt leurs ennemis et prendre des mesures contre eux. 

L’archétype de ce type de problème apparait en 2007 : après que les autorités estoniennes ont entrepris de déplacer un monument dédié aux combattants soviétiques contre l’Allemagne nazie, le pays est complètement paralysé par une attaque informatique sans précédent. Les Occidentaux accusent immédiatement le gouvernement russe, affirmant que même s’il n’est pas impliqué directement, l’action n’aurait pas pu avoir lieu sans son approbation ! C’est de la désinformation.

En réalité, la responsabilité du gouvernement russe est très loin d’être démontrée : sur les 3 700 adresses IP qui ont déclenché l’attaque, 2 900 étaient russes, 200 ukrainiennes, 130 lettones et 95 allemandes. Un expert de la firme de sécurité informatique finlandaise F-Secure affirme :

En pratique, il n’y a qu’une seule adresse IP qui mène à un ordinateur gouvernemental. Il est bien sûr possible qu’une attaque ait également été lancée à partir de là, mais la personne impliquée peut être n’importe qui, du concierge d’un ministère à plus haut.

Donc, on accuse sans savoir : strictement rien ne démontre une implication des autorités russes et tout indique qu’il s’agit d’une action de la société civile, révoltée par la politique estonienne vis-à-vis de la minorité russophone. D’ailleurs, en janvier 2008, c’est un jeune Estonien russophone qui est arrêté et condamné pour cette attaque… Mais on continuera à accuser la Russie…

-Tout comme on l’a accusée d’ingérence dans l’élection américaine en 2016, pour ne citer que ce cas…

Jacques BAUD: -En 2016, l’ingérence de la Russie dans l’élection américaine est invoquée… En fait, c’est une histoire très technique, qui combine l’élection de Trump, les « magouilles » du parti Démocrate pour éliminer Bernie Sanders de la primaire du parti, et la fuite de courriels classifiés qu’Hillary Clinton avait envoyé sur un serveur privé afin d’échapper au contrôle parlementaire. Chacun de ces sujets mérite un développement séparé et je renvoie les lecteurs à mon livre « Gouverner par les Fake News » qui explique tous les tenants et aboutissant de l’histoire. 

Le fond de l’affaire était de délégitimer la victoire de Donald Trump, que personne n’avait anticipée. En fait, comme à leur habitude, nos médias avaient analysé la campagne en fonction de leurs professions de foi et non des faits : la préférence du peuple américain était inconcevable… à moins d’avoir été soutenue par l’étranger ! Avec le recul et en dépit du désastre de la crise de la CoViD, l’écart très étroit entre Trump et Biden en 2020 montre que le soutien populaire pour Trump était bien là en 2016 et qu’il n’avait pas besoin d’aide extérieure. D’ailleurs, les comptes de la campagne de 2016 et de 2020 montrent que les Démocrates qui ont dû déployer plus de ressources pour convaincre leur électorat. Mais les complotistes ont la dent dure…

-A qui attribue-t-on précisément cette « ingérence russe »?

Jacques BAUD: -On attribue l’ « ingérence russe » à l’Internet Research Agency (IRA), qui serait une « ferme à trolls » associée au Kremlin. Les Occidentaux pointent du doigt les entités « APT 28 (FANCY BEAR) » et « APT 29 (COZY BEAR ou GRIZZLY STEPPE) », que l’on prétend affiliées respectivement au GRU (renseignement militaire russe) et au FSB (service de sécurité russe). Ces désignations sont en fait totalement arbitraires et se basent simplement sur la signature des méthodes  de hacking utilisées. Quant à leur affiliation aux services russes, elle est aussi totalement fantaisiste, d’ailleurs aujourd’hui, constatant que ces affiliations n’avaient aucun sens, on les attribue au SVR (renseignements extérieurs russes). Ce qui démontre qu’il ne s’agit pas de constatations, mais d’hypothèses basées sur des professions de foi.   

Quant à l’ingérence elle-même, pour résumer, selon Facebook, des « Russes » auraient dépensé 100 000 dollars pour environ 3 517 publicités entre juin 2015 et mai 2017. Selon l’université d’Oxford, ce montant s’élèverait à 73 711 dollars ; dont seulement 46 000 dollars avant l’élection. Google a trouvé que des « agents » ont acheté des publicités pour 4 700 dollars en « utilisant des comptes soupçonnés d’être liés au gouvernement russe » ; ainsi que pour 53 000 dollars d’annonces à vocation politique dont les paiements ramènent à la Russie, mais dont « on ne sait pas s’ils étaient liés au gouvernement russe », y compris 7 000 dollars pour promouvoir un documentaire contre Donald J. Trump, et 36 000 dollars pour demander si le président Barack Obama devait démissionner, ainsi que des annonces qui promouvaient le message d’Obama.

Un rapport commandité par la Commission sénatoriale du Renseignement (SSCI) constate que seuls 11 % des « posts » attribués aux « Russes » avaient un contenu politique, dont 33 % seulement ont déclenché une action associée (« engagements »). Les « posts » qui nomment Clinton ou Trump ne représentent que 6 % des tweets, 18 % des posts sur Instagram et 7 % des posts sur Facebook. Ainsi, non seulement la majeure partie des publicités n’avaient pas de caractère politique, mais seulement 277 ont touché les États-clés, déterminants pour la victoire de Trump.

Selon Facebook, environ 10 millions de personnes auraient vu au moins une des publicités payées par des Russes, dont 44 % avant les élections, et 56 % après, tandis qu’environ 25 % étaient destinées à des profils particuliers et n’ont jamais été vues par personne.

Le 6 janvier 2017, un rapport est publié par l’Office du Directeur du Renseignement National (ODNI) sur les tentatives d’ingérence supposées de la Russie, qui suit l’audition des représentants de certaines agences. Le journal Libération affirme :

Auditionnées ce jeudi au Sénat, les 17 agences d’espionnage estiment que « seuls les plus hauts responsables russes ont pu autoriser les vols et publications de données liées à l’élection ».

Laissant ainsi croire que l’ensemble des services de renseignement approuvent les conclusions du rapport. BFMTV va plus loin en affirmant que « l’implication de Poutine est confirmée », changée plus tard en « l’implication des Russes dans l’élection confirmée ». En réalité ces médias mentent. En juin 2017, le New York Times accuse Trump de…

refuser encore de reconnaître un fait essentiel sur lequel se sont accordées 17 agences de renseignement américaines et qu’il supervise désormais : la Russie a orchestré les attaques et l’a fait pour l’aider à se faire élire.

Mais quatre jours plus tard, la rédaction corrige l’article en précisant que seules quatre agences ont soutenu l’accusation contre la Russie : l’ODNI, la CIA, le FBI et la NSA. Or, même parmi celles-ci il n’y a pas unanimité : si la CIA et le FBI ont une « haute confiance » dans l’implication de la Russie, la NSA (la seule agence capable de scruter le cyberespace), n’en a qu’une « confiance modérée ».

En 2020, un rapport secret des services de renseignement américains constatent que John Brennan, Directeur de la CIA, a fait comme Donald Rumsfeld en 2002, en faisant rédiger le rapport par des analystes choisis au sein de quelques agences de renseignements. On a délibérément écarté les services plus « réservés » sur la question, comme l’Agence de renseignement militaire (DIA), et les analystes qui estimaient que « Moscou préférait Clinton parce qu’elle travaillerait avec ses cadres, alors que l’on craignait que Trump ne soit trop imprévisible ». En clair : les accusations contre la Russie sont purement spéculatives. Et cependant, notre presse les relatera…

Le 18 janvier, Barak Obama lui-même avoue que le rapport est « peu concluant » sur la question du hacking et de la manière dont WikiLeaks a eu accès aux e-mails du Parti démocrate. Mais ici encore, les médias mainstream complotistes ne relèveront pas cette réserve…

En réalité, la stratégie de l’Internet Research Agency (IRA) s’apparente davantage à du marketing numérique qu’à une stratégie d’influence. Loin d’avoir la configuration d’une opération sophistiquée de propagande, il s’est agi d’un travail beaucoup plus simple, fonctionnant avec des « pièges à clicks » destinés à gagner de l’argent. C’est tout. 

D’ailleurs, les liens entre l’IRA et le Kremlin ne sont pas avérés. L’acte d’accusation contre l’IRA, établi par Robert Mueller en février 2018, ne mentionne aucun lien avec le gouvernement russe. En outre, en juillet 2019, dans un avis et l’ordonnance qui l’accompagne, le juge fédéral Dabney L. Friedrich reproche au Rapport Mueller de suggérer que des activités d’influence « ont été entreprises au nom du gouvernement russe, sinon sous sa direction », alors qu’aucun élément ne lie l’IRA au gouvernement russe. Dans cette perspective, les affirmations de France24, BFMTV et d’autres relèvent tout simplement du complotisme : on crée des liens et des mécanismes de complot là où il n’y en a pas et on transforme des initiatives de trolls qui cherchent à gagner de l’argent en complot politique.

Le 14 juin 2016, parti Démocrate mandate CrowdStrike, une compagnie privée, pour démontrer l’implication de la Russie. 

Le 7 mai 2020, la Commission parlementaire du Renseignement décide de déclassifier et publier un certain nombre d’auditions de témoins du Russiagate, parmi lesquelles celle de Shawn Henry, président de CrowdStrike. Il affirme qu’il n’avait « pas de preuve concrète que des données ont été exfiltrées du CND, mais des indications qu’elles ont été exfiltrées ». Le terme « exfiltré » laisse deux possibilités ouvertes : que les données ont été prises de l’extérieur (hacking) ou qu’elles ont été téléchargées sur un support local (clé USB). Questionné sur ces « indications », il confesse « que les données ont été préparées pour être exfiltrées, [ils n’avaient] tout simplement pas la preuve qu’elles sont effectivement parties ». Ce qu’il décrit suggère que les données (e-mails) ont été rassemblées avant d’être « exfiltrées », ce qui indique un téléchargement et non un hacking. En clair : on n’en sait rien, et les accusations contre la Russie ne sont que des spéculations.

Naturellement, les mêmes accusations ont été portées contre la Russie à l’occasion du vote sur le Brexit. Mais là aussi, malgré les efforts pour exploiter ces accusations afin d’invalider le vote, on peut constater que qu’ils relèvent de la mauvaise foi et des mauvaises pratiques journalistiques.  

Sur Twitter, 419 comptes – considérés comme basés en Russie – ont émis 3 468 « tweets » sur le thème du Brexit, dont 78 % après le vote ! Le montant total dépensé par Russia Today en publicités sur Twitter s’élève à £767 (env. CHF 950) ; tandis que sur Facebook des comptes liés à la Russie ont dépensé au total… moins de €1 pour trois publicités, toutes liées à l’immigration, sans mentionner le Brexit !  Mais cela n’empêche pas le journal Libération d’affirmer qu’il y a eu une ingérence russe dans le scrutin, sans donner un seul élément qui le confirme. À part des considérations générales sur des actions attribuées à la Russie (comme une panne électrique le jour du scrutin), la journaliste joue sur la confusion entre ce qui « vient de Russie » et ce qui serait mené par le gouvernement russe.

-Jacques Baud, les constats que vous dressez sont loin d’êtres anodins! Ils révèlent, en tous les cas, à quel point nos médias se contentent de relayer des soi-disantes informations qui, comme vous venez de le démontrer, sont sans fondement assuré ni confirmé. 

Jacques BAUD: -Au fil des mois, l’ingérence russe dans la présidentielle américaine apparaît comme une gigantesque mystification. Ainsi, les médias ont mis le projecteur sur les attaques contre le Comité national démocrate (CND), mais bien peu ont mentionné que le Comité national républicain (CNR) avait également été l’objet d’attaques informatiques. De même, ils se sont concentrés sur la manière dont les courriels du CND ont été obtenus, mais ont négligé leur contenu, qui aurait pu être dévastateur pour le parti démocrate. Finalement, le Russiagate a été une manière magistrale de masquer les faiblesses de la candidate démocrate et de sa stratégie.

La lecture française de la présidentielle américaine est basée sur une réflexion linéaire, influencée par sa propre culture politique, où l’impact d’une stratégie de campagne est faible. Or, dans le système américain des Grands Électeurs, qui donne aux États un poids différent, la stratégie a une importance considérable. Ainsi le site Fivethirtyeight, de la chaîne ABC News, a-t-il comparé les stratégies des deux candidats : le Wisconsin était un État-clé mais Hillary Clinton ne l’a pas visité une seule fois durant la campagne. En fait, la candidate démocrate a délaissé les États qu’elle considérait comme « acquis », alors que l’équipe Trump s’est concentrée sur les États qui pouvaient « lui rapporter le plus ».

En octobre 2019, la Commission sénatoriale du Renseignement publie son rapport final, émaillé de préjugés simplistes et d’affirmations gratuites, mais confirme néanmoins que :

L’écrasante majorité du contenu diffusé par l’IRA n’exprimait pas de soutien clair à l’un ou l’autre des candidats à la présidence.

Un mois plus tard, le Journal de l’Académie des sciences américaine publie une étude approfondie des « tweets » durant la campagne électorale, qui conclut que les comptes créés par l’IRA n’ont pas eu d’impact sur le comportement des électeurs. Une étude conduite en 2017 indique que le Russiagate n’est que l’« hystérisation » d’une campagne de « pièges à clics » menée par des groupes d’informaticiens en Russie et en Roumanie pour gagner de l’argent. Si le gouvernement russe s’était effectivement ingéré dans l’élection, on ne voit pas exactement pourquoi et comment la Russie aurait mis à profit ce travail, puisque rien n’indique qu’elle a été faussée.

La question ici – comme dans les autres affaires que l’on attribue sans aucune preuve à la Russie (et à Poutine) – est: Pourquoi la Russie prendrait-elle des risques politiques aussi énormes pour des gains aussi minimes? Alors que nos médias se plaisent à présenter Poutine comme un joueur d’échecs, une telle gestion des affaires défierait la logique. 

Par ailleurs, il est assez pathétique de voir le pays qui a fomenté des coups d’État plus de 60 pays, qui s’est le plus impliqué – y compris de manière criminelle – dans les affaires d’autres pays, qui a soutenu et organisé des actes terroristes, et a tenté d’assassiner Fidel Castro 638 fois (!), pleurnicher aujourd’hui sur l’éventualité que d’autres puissent s’ingérer dans ses affaires. 

Il est tout aussi pathétique de voir nos médias et nos journalistes se contenter d’informations aussi sommaires pour porter des jugements. Car aujourd’hui, malgré le fait que rien n’a démontré une responsabilité du gouvernement russe dans cette affaire, on continue à en faire une vérité intangible : nos journaux et bien de nos journalistes auraient fait merveille dans les années 30 en Allemagne ou en Italie ! Vous ne me croyez pas ? Nous y reviendrons dans notre prochain entretien…