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Navalny

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Spoutnik V, courage, fuyons!

Quand la RTS, ou du moins l’un de ses journalistes, tellement conditionné par le point de vue à faire passer à tout prix sur la Russie se révèle, c’en devient pathétique.

Hier 2 février, le présentateur du téléjournal de 19:30 parle du vaccin russe Spoutnik V. Comment le présente-t-il?

En n’omettant surtout pas de rappeler le sort qui attend celui dont on va encore longtemps entendre parler tant le feuilleton est lancé sur toutes les radios, les télévisions, les journaux, les magazines, Alexeï Navalny.

Ainsi a-t-on droit à ceci, « cette  même Russie qui envoie Alexeï Navalny en colonie pénitentiaire fait aujourd’hui un succès scientifique majeur avec son vaccin Sputnik… »

Et dans la foulée, le journaliste suisse commet ce lapsus si révélateur tandis qu’il interroge son invité sur le vaccin russe : « Bertrand Kiefer, comment a-t-on pu mépriser à tort, ce virus russe… »

Quand l’esprit est à ce point possédé par la vision négative de la Russie, on s’étonne, ensuite, de voir réagir celles et ceux que l’on qualifie de « russophiles » quand ce n’est pas directement de « suppôts du Kremlin »?

La Russie, pour qui sait échapper au prisme des rédactions de tant de nos médias mainstream occidentaux, est connue pour sa médecine de pointe. Et pas que pour elle, pour bien d’autres disciplines où elle excelle.

Mais on préfère la présenter sans cesse sous un angle politique, le plus souvent orienté par le regard des mêmes spécialistes, expert(e)s et autres défenseurs ou défenderesses de droits humains.

Réalisent-ils, réalisent-elles qu’en fin de compte, c’est un pays qui est insulté quand il ne cesse d’être ramené à sa seule dimension politique à l’exclusion de toute autre?

Ont-ils, ont-elles conscience, ces grands connaisseurs, ces grandes connaisseuses de la Russie, de l’arrogance et du mépris qui entourent pareille déconsidération de l’ensemble des activités qui s’y déploient avec succès et brio?

Mais tout cela ne date pas d’hier, hélas. Cela dure depuis des décennies tant on cherche à ramener « la Russie de Poutine » à l’ex-URSS dont on sait comment elle a été utilisée comme épouvantail…

Politique, société, Voix

Russie, mobilisation médiatique…

L’information vient de tomber, l’opposant russe Alexeï Navalny a été condamné à trois ans et demi de prison. Inutile de dire que les rédactions de nos médias occidentaux se fendent de leur rhétorique habituelle pour couvrir l’événement.

De longue date, j’ai attiré l’attention, sur ce blog, de l’usage fait de la langue par les journalistes.

Certes, ils ne sont pas les seuls à avoir appris comment se servir de formules qui frappent les esprits. Toute personne travaillant dans la communication apprend à manier les ressources d’un idiome à cette fin. Dans ce cas, on est dans la persuasion, pas dans l’information.

De fait, libeller l’intitulé d’un article ou d’une émission n’est jamais voué au hasard.

Je l’avais fait remarquer il y a tout juste 7 ans, jour pour jour, le 2 février 2014 lorsque j’ai, pour la dernière fois été invitée à m’exprimer sur la RTS au sujet de la Russie mais surtout de son Président.

On m’avait contactée pour me demander si j’étais d’accord de parler de « la personnalité de Poutine ».

C’était quelques jours avant l’ouverture des JO de Sotchi. Or lorsque, la veille de l’émission à laquelle j’étais invitée,  j’ai découvert sur le site de la RTS, l’intitulé qui lui avait été donné, je n’ai pu m’empêcher d’y réagir en direct sur les ondes.

Autant dire que l’on ne s’y attendait pas alors qu’on pensait m’entraîner sur une piste sentimentalo-politique, jugez-en vous-même en cliquant sur ce lien et vous comprendrez!

Cela dit, dans un prochain entretien avec Jacques BAUD, nous allons revenir sur l’affaire Navalny, le soi-disant empoisonnement au Novitchok, les manifestations qui ont suivi son retour sur le sol russe et la manière particulièrement peu déontologique de nombre de médias d’en avoir traité.

société, Voix

Russie, soyons clair!

Soyons clair, il n’est pas question, ici, de défendre une Russie idéale où aucune raison de mécontentement n’existerait. Non, de loin pas. Il est de déplorer la manière plus que tendancieuse qu’ont trop de nos journalistes de nous informer de ce qui s’y passe ou ne s’y passe pas.

Car couvrir, comme nos médias s’y emploient, les manifestations -interdites- qui se déroulent ces jours-ci dans ce pays de près de 144 millions d’habitants, c’est négliger bien des aspects du personnage qui les initie.

C’est attribuer dores et déjà un rôle à son épouse, consacrée « première dame de l’opposition » par la Tribune de Genève . Oui, ainsi a-t-elle été appelée dans l’article que j’ai cité hier en référence sur ce blog.

Où va-t-on, la question est ouverte.

Ce qui est certain, c’est que nos médias, si prompts à dénoncer les dérives de préférence dues à des factions d’extrême droite, en sont les premiers soutiens.

Je vous invite, je les invite au cas où ce blog aurait soudain attiré leur attention, à découvrir comment Alexeï Navalny, certes en 2007 mais change-t-on vraiment, comment donc il traitait les activistes caucasiens.

Il les compare à des cafards faciles à tuer avec une tapette à mouches mais précise bien que, pour lesdits activistes caucasiens, c’est d’un revolver qu’il faut se munir pour régler leur sort.

Lesquelles de ces éminences qui hantent plateaux et colonnes de médias ont-elles eu connaissance de cette vidéo postée par celui dont le sort les émeut tant?

Et si la séquence leur était connue, quand aurait-elle été évoquée alors que, dans notre Occident si bien pensant, pareil racisme soulèverait l’indignation?

Informer, c’est cela?

C’est dénoncer le racisme ici et pas là? C’est abuser le public? C’est lui faire avaler n’importe quoi? Souvent, ici, l’éthique journalistique a été m mise en cause. Et surtout au sujet de la Russie, pays qui m’est cher, on le sait.

C’est dans ce sens que je réagis et dans aucun autre, consciente que je suis que rien n’est merveilleux dans aucun pays. Mais qu’en déformer la réalité comme s’y activent tant de nos médias équivaut à tromper et à trahir la confiance qui leur est -encore- accordée.

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Washington, le Capitole au coeur de complotismes? Décryptage avec Jacques Baud

-Jacques Baud, dans le cadre de nos entretiens sur le complot,  le complotisme et le conspirationnisme, quelles réflexions vous inspirent les événements récents de Washington ?

Jacques BAUD: -Le mandat de Trump s’achève : quatre ans d’un « règne » guidé par l’opportunisme, le mensonge et la sottise. Durant ces quatre ans, aux États-Unis et en Europe, les dirigeants et nos médias ont craché sur l’héritage des « Lumières » en encourageant un « despotisme peu éclairé », qui trouve toute sa « consécration » dans le désastre de la gestion de la crise de la CoViD.

Les images du 6 janvier à Washington ont provoqué – à juste titre – l’indignation générale. Mais en fait, les partisans « pro-Trump », n’ont fait que répéter la mécanique bien rodée de l’administration Trump : on conteste les résultats d’élections, afin de provoquer des manifestations et des violences. 

Ça ne vous rappelle rien ? A Hong Kong, lorsque les manifestants « pacifiques » financés par l’administration Trump, ont vandalisé le Parlement de Hong Kong en juin 2019, aucun média ou politicien occidental s’est ému. 

Lorsque Trump affirme qu’il y a eu fraude lors de la présidentielle et qu’il a gagné l’élection, on répond – avec raison – qu’il ment. Mais, lorsque l’opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa affirme avoir gagné les élections en août 2020, on la croit sans discuter et sans aucun élément de preuve. Pourtant, le résultat de l’élection est cohérent avec les scrutins précédents. Et même s’il est possible qu’il y ait eu des fraudes au niveau local, elles n’ont jamais été démontrées. Durant 29 ans, les élections au Belarus ont été systématiquement observées par les experts de l’OSCE ; or, en août 2020, l’OSCE n’a pas envoyé d’observateurs, malgré la demande du Belarus (on a évoqué le « retard » de l’invitation du Belarus à l’OSCE, mais c’est faux, car non seulement le Belarus avait annoncé plus de 6 mois à l’avance des élections et envoyé une invitation formelle, cette dernière n’est pas nécessaire). Donc on ne vérifie pas, on affirme qu’il y a eu fraude et cela suffit à déclencher un processus de violence.

Au Venezuela, l’administration Trump fait encore mieux : l’opposition ne participe pas aux élections pour affirmer ensuite qu’elles ont été truquées. En 2018, Juan Guaidó, le Navalny vénézuélien, financé par les États-Unis, était pratiquement inconnu avant que Trump et son administration ne le sortent de son anonymat. Car, comme je l’ai expliqué dans mon ouvrage « Gouverner par les Fake News », il n’a jamais été élu et s’est retrouvé à la tête de l’assemblée parlementaire simplement par le jeu des présidences tournantes et des vacances à la tête de son parti…  Comme au Belarus, l’invitation adressée au début septembre par Nicola Maduro à l’Union Européenne pour observer les élections de décembre a été déclinée par l’UE : plus facile ainsi de déclarer l’élection illégitime…

Quant au cas Navalny, nous en avons déjà parlé…

-En effet et je renvoie nos lectrices et nos lecteurs aux sujets de ce blog indiqués ici et, en lien.

Jacques BAUD: -Donc les événements de Washington ne sont que la continuation de pratiques (des mêmes personnes) que nous avons très largement acceptées – voire encouragées – dans d’autres pays…

Pour mettre en évidence l’hypocrisie de médias et de journalistes corrompus et à l’éthique professionnelle douteuse, rappelons ici que durant ses quatre ans de présidence, on a prétendu que Trump était sous l’influence de Poutine, qu’il y avait entre eux une connivence, que « Poutine adore Trump », que Poutine aurait cherché à le faire réélire, car il y aurait une « alchimie positive » entre eux, au point que Trump préfèrerait Poutine à ses partenaires de l’OTAN. 

Pour mettre un peu d’objectivité dans ces élucubrations examinons cette « amitié » que Trump a vouée à Poutine ces dernières années, et comment il l’a remercié d’avoir « facilité » son élection en 2016 :

Des soldats américains déployés dans plusieurs pays d’Europe (02.2017)

Les premiers chars américains débarquent en Europe pour se déployer à l’est (01.2017)

Trump tire 59 missiles de croisières contre la Syrie (04.2017)

Trump refuse à ExxonMobil la levée des sanctions contre la Russie (04.2017)

Pour Poutine, l’arrivée de Trump a dégradé les relations russo-américaines (04.2017)

Trump encourage la vente de gaz naturel auprès des clients de la Russie (07.2017)

Donald Trump promulgue les nouvelles sanctions contre la Russie (08.2017)

Trump inscrit RT comme “agent étranger” (09.2017)

US ‘to restrict Russian military flights over America’ (09.2017)

Washington interdit aux agences fédérales l’antivirus Kaspersky (12.2017)

Kaspersky : le président Donald Trump promulgue une loi interdisant l’utilisation des produits de l’éditeur au sein du gouvernement (12.2017)

Trump autorise la vente d’armes létales à l’Ukraine (12.2017)

Russie: nouvelles sanctions américaines, le dirigeant tchétchène visé (12.2017)

Washington accuse la Russie d’aider la Corée du Nord (01.2018)

Pour les États-Unis, la Chine et la Russie sont de plus grandes menaces que le terrorisme (02.2018)

Syrie : des combattants russes tués par des frappes américaines ? (03.2018)

Trump ordonne la fermeture du consulat de Russie à Seattle (03.2018)

Affaire Skripal: Trump ordonne l’expulsion de 60 Russes (03.2018)

Pour faire face à la Russie, les Etats-Unis déploient leur armée en Europe de l’est (04.2018)

Trump critique l’Allemagne pour le projet Nord Stream 2 (04.2018)

Washington sanctionne des « oligarques » proches de Poutine (04.2018)

Trump lance des frappes ciblées en Syrie avec la France et le Royaume-Uni (04.2018)

Tensions entre les États-Unis et la Russie autour de la Syrie : vers un retour de la Guerre froide ? (04.2018)

Aluminium. Le géant russe Rusal, sanctionné par Washington, dévisse à la Bourse (04.2018)

Iran : la Russie « profondément déçue » par la décision de Trump (05.2018)

Trump demande à ses alliés d’accroître leurs dépenses militaires à… 4% du PIB (07.2018)

Otan: Trump affirme à Macron qu’il n’y a « pas de rupture » avec l’Europe (07.2018)

Affaire Skripal. Washington annonce de nouvelles sanctions contre Moscou (08.2018)

Etats-Unis : signature d’un budget record pour le Pentagone (08.2018)

Donald Trump prêt à lancer son armée de l’espace (08.2018)

Les États-Unis sanctionnent la Chine pour ses achats d’avions Su-35 et de systèmes S-400 auprès de la Russie (09.2018)

L’Inde acquiert des systèmes antiaériens russes, malgré les avertissements de Washington (10.2018)

Trump se retire d’un traité nucléaire avec la Russie (10.2018)

Donald Trump va infliger de nouvelles sanctions à la Russie (11.2018)

Tensions entre la Russie et l’Ukraine : Trump annule une rencontre avec Poutine (11.2018)

Ingérence électorale: sanctions américaines contre des agents russes (12.2018)

Affaire Skripal : les Etats-Unis imposent de nouvelles sanctions financières à la Russie (08.2019)

Les États-Unis sortent officiellement du traité de désarmement sur les armes nucléaires FNI (08.2019)

Les États-Unis vont déployer 1000 soldats en Pologne, selon Trump (06.2019)

Donald Trump approuve les sanctions américaines à l’égard des entreprises collaborant au gazoduc Nord Stream 2 (01.2020)

Les États-Unis sanctionnent Rosneft Trading S.A. pour sécuriser les ressources naturelles du Venezuela (02.2020)

Trump annonce le retrait du traité Ciel ouvert, accusant Moscou de le violer (05.2020)

Trump confirme pour la première fois une cyberattaque américaine contre la Russie (07.2020)

Traité New Start : Washington rejette l’offre «inacceptable» de Poutine (10.2020)

Les États-Unis se retirent officiellement du traité « Ciel ouvert » (11.2020)

La Russie accuse un navire américain d’avoir violé ses eaux territoriales (11.2020)

Les États-Unis sanctionnent la Turquie pour l’achat de missiles russes S-400 (12.2020)

Pompeo accuse la Russie de « semer le chaos » autour du bassin méditerranéen (12.2020)

Les Etats-Unis vont fermer leurs consulats en Russie (12.2020)

Les Etats-Unis accentuent les sanctions contre le gazoduc Nord Stream 2 (01.2021)

Si vous vous demandez pourquoi nos medias n’inspirent aucune confiance, que prolifèrent les théories du complot, que le public ne montre plus d’intérêt pour s’impliquer dans nos démocraties, vous avez la réponse. Les médias, autrefois surnommés « 4e pouvoir », n’en sont devenus que le prolongement négatif, en soutenant des gouvernements qui financent les opposants dans d’autres pays, qui ne respectent pas le droit international, qui mentent sur leurs propres actions pour échapper au verdict des urnes, etc…

A méditer

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Nouveaux entretiens avec Jacques BAUD sur complotisme et complots

Jacques Baud, nous avons largement évoqué le complotisme mais pourtant, des complots existent. Comment distinguez-vous le complotisme de l’identification de complots réels?

Jacques BAUD:– Comme nous l’avons vu, le conspirationnisme consiste à voir – pour un événement particulier – l’enchaînement de faits comme un phénomène construit et volontaire afin de poursuivre un objectif déterminé (souvent peu avouable). Par exemple, le fait d’affirmer que le gouvernement russe a tenté d’empoisonner Navalny (ou Skripal) est typiquement conspirationniste: on sait que Navalny est un opposant, on sait qu’il a été empoisonné, on a retrouvé des traces de « Novitchok » et on sait que la Russie est l’un des pays où le Novitchok a été synthétisé; mais le fait d’établir un lien univoque entre ces éléments pour affirmer qu’il s’agit d’une opération du gouvernement russe relève de la construction intellectuelle. D’ailleurs, le communiqué du gouvernement allemand n’accuse pas la Russie et se borne à demander des explications.

Ces liens artificiels ne peuvent souvent être élaborés qu’en excluant d’autres possibilités (par exemple, la possibilité que Navalny ait été empoisonné par l’une des nombreuses personnes corrompues contre lesquelles il lutte et qui sont liées à la mafia). L’exclusion de ces autres possibilités relève le plus souvent du négationnisme. Par exemple:

Ce ne sont que deux exemples de leurs jugements basés sur des éléments tronqués et qu’Hannah Arendt appelait « défactualisation », qui illustrent une caractéristique centrale du complotisme : attribuer une cause unique à des faits avérés.

Le complotisme est moins lié à ce que l’on pense, qu’à la manière dont on construit sa pensée. Lorsque cette dernière est construite en fonction d’une posture idéologique, elle tend à chercher à confirmer une conclusion préétablie. C’est le problème de la majorité des « fact-checkers » et de ceux qui prétendent lutter contre le complotisme: bien souvent, ils finissent par substituer un complotisme à un autre. La lutte contre le complotisme, lorsqu’elle n’est pas faite sérieusement, n’est rien d’autre qu’une manière de manipuler l’opinion. Le complotisme n’est pas simplement le fait d’envisager des hypothèses dans une situation où la réalité n’est pas claire, mais lorsqu’on tente d’imposer l’une d’entre elles.

Nous avons déjà évoqué le quotidien Le Temps dans le contexte du complotisme. Le 22 octobre, relatant une conférence de presse de John Ratcliffe, Directeur du Renseignement National (DNI) américain, ce quotidien suisse, qui se veut être la référence suisse du journalisme de qualité, déclare que la Russie et l’Iran ont entrepris des actions pour influencer la présidentielle du 3 novembre. Pourtant, rapportant le même événement, Reuters affirme qu’ « il n’y a aucune preuve concluante » de cette accusation, tandis que selon le Washington Post, les métadonnées recueillies à partir des e-mails ont montré l’utilisation de serveurs en Arabie saoudite, en Estonie, à Singapour et aux Émirats arabes unis. Certes, le quotidien suisse ne fait que relater une conférence de presse, mais on note que le quotidien n’a pas la même « assiduité » pour relater que John Ratcliffe a déclassifié des documents en septembre 2020, qui tendent à montrer que « l’ingérence » russe lors de la présidentielle de 2016 était – en réalité – le fait des Démocrates, qui cherchaient à engager une procédure de destitution contre Trump… C’est cette absence de rigueur dans l’application d’une déontologie journalistique qui ouvre la porte au conspirationnisme.
Ainsi, ceux qui sont très prompts à dénoncer le « conspirationnisme » son-ils souvent les mêmes qui tendent à influencer l’opinion en fonction de leurs propres préjugés.

Le conspirationnisme est généralement associé au développement des réseaux sociaux. C’est très partiellement vrai, mais c’est souvent une illusion d’optique: la plupart des « théories du complot » « sérieuses » que l’on évoque habituellement sont très antérieures aux médias modernes et aux réseaux sociaux. Internet n’est pas seulement un moyen de propager des fausses nouvelles, mais aussi un outil pour les neutraliser… à condition d’être bien utilisé! Avant 1990, 80% des Américains considéraient l’assassinat de Kennedy comme un complot, mais ils ne sont aujourd’hui que 60% . En fait, la majeure partie des théories complotistes circulent entre « convaincus ». L’émergence de théories alternatives a le plus souvent son origine dans la communication déficiente des autorités, qui, pour des raisons diverses, tentent de cacher leurs propres erreurs.

Merci à Jacques Baud de ses éclairages dont la suite sur ce même sujet est pour demain! Quant aux précédents entretiens, vous les trouverez ici 

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Entre complotisme et complot, quelle nuance? Sixième entretien avec Jacques BAUD

-Jacques BAUD, merci de clarifier encore un élément relatif au complotisme. Si celui-ci consiste à arranger l’énoncé de faits dans le but de contribuer à une stratégie d’influence, les vrais complots existent-ils?

Jacques BAUD: -Le problème essentiel est que les complotistes – et ceux qui prétendent les combattre – n’ont pas de rigueur pour définir le complotisme. Par exemple, Conspiracy Watch voit dans le fait de croire que « Dieu a créé l’homme et la Terre il y a moins de 10000 ans » comme une théorie complotiste ! A l’évidence, il s’agit d’une croyance, qui n’implique pas l’existence d’un « complot ». En fait, il s’agit de discréditer ceux qui – à tort ou à raison – ont une lecture littérale de la Bible. On trouve exactement le même phénomène avec d’autres sites qui prétendent faire du « fact-checking ». Cette absence de rigueur facilite la confusion entre des « suppositions » et la « réalité ».

Comme nous l’avons vu, la problématique de notre action dans la situation internationale actuelle est, qu’elle est dictée par des présomptions que l’on transforme en certitudes. On est « complotiste » lorsqu’on doute de la responsabilité de Vladimir Poutine dans l’empoisonnement de Serguei Skripal ou Alexeï Navalny, mais on ne l’est pas lorsqu’on affirme qu’ils été l‘objet d’un « complot » ourdi par le gouvernement russe…

Ce qui favorise l’élaboration de théories du complot est clairement l’absence de transparence. Celle-ci vient le plus souvent du fait « qu’on ne sait pas » et parfois parce qu’on ne peut ou ne veut pas communiquer sur un sujet. Ici, il faut également démonter un mythe répandu : les services de renseignement savent beaucoup moins que ce que l’on pense !

La faiblesse des théories du complot réside pratiquement toujours dans la réponse à la question : « A quelles fins ? » Il s’agit de comparer le gain qu’apporterait une « conspiration » par rapport au risque politique encouru au cas où elle serait éventée. En fait, le plus souvent, on constate que le « comploteur » aurait pu obtenir le même résultat plus facilement et à moindre coût.

Un exemple est la publication de la « vidéo intime » de Benjamin Griveaux, en février 2020. Immédiatement, on suggère que la Russie (et donc, Vladimir Poutine) est impliquée dans sa diffusion! Dans quel but ? Pas de réponse. A quelle fin la Russie, en délicatesse avec l’Europe, prendrait le risque de s’impliquer dans l’élection d’une mairie (même celle de Paris), pour nuire à un candidat dont la campagne électorale est navrante depuis son début et « vouée à l’échec » ? Toujours pas de réponse ! Avec des « on dit que… », un journaliste de LCI suggère même que Piotr Pavlensky – l’auteur de la fuite – bénéficiait d’une « forme de complaisance » de part de la police russe et serait une « personnage qui pratique une duplicité … » et suggère qu’il serait employé par le gouvernement russe ! Pourtant, Cédric O, secrétaire d’État au Numérique, affirme ne disposer d’ « aucune information qui laisse penser qu’il pourrait y avoir autre chose qu’un agissement personnel » et qu’il n’a « aucune preuve, ni aucun indice qui nous laisse penser que la Russie soit impliquée ». Donc : rien ! Mais personne n’a qualifié tous ces brillants journalistes de « complotistes » !

C’est pourquoi j’aime bien citer Michel Rocard : « Toujours préférer l’hypothèse de la connerie à celle du complot. La connerie est courante. Le complot exige un esprit rare. »

Cela dit, cela ne signifie pas que les « vrais » complots n’existent pas. Mais ils sont beaucoup plus « discrets » que ceux que l’on nous présente dans la presse. Ils sont le fait d’acteurs qui se sentent – à tort ou à raison – dos au mur et ne voient pas d’autre alternative pour agir, et qui sont prêts à prendre le risque pour des raisons existentielles. C’est (très probablement) le cas de l’assassinat de Kennedy, pour lequel je pense que la version officielle ne reflète pas la réalité et les indices existant. C’est pourquoi cela n’est certainement ni la mafia, ni la CIA, ni le haut commandement militaire américain, ni les Soviétiques, ni les Cubains…

L’influence a toujours existé et fait sans doute partie de la manière dont les humains interagissent. Le problème est que nous devons admettre que bien souvent, nous ne connaissons pas la vérité. Dès lors, chacun peut avoir des interprétations différentes d’un événement : de la plus compréhensive à la plus intransigeante. C’est légitime. Mais, dès lors que ces interprétations doivent se traduire par des décisions, je pense qu’une certaine retenue doit guider le décideur politique et ceux qui les conseillent.

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Comment se construit une théorie complotiste, cinquième entretien avec Jacques Baud

-Jacques BAUD, comment se construit une théorie complotiste?

Jacques BAUD: -L’élaboration d’une théorie complotiste fait appel à plusieurs techniques, dont les principales sont :
1. La suppression des informations qui pourraient contredire la théorie.
2. La construction d’une logique en partant de la conclusion.
3. La création ou l’exploitation d’une confusion sur l’objet même de la discussion.
4. En dernier ressort, l’attaque personnelle…

En reprenant ces différentes techniques :

1. La technique la plus courante est d’écarter toutes les hypothèses et informations qui pourraient infirmer la conclusion que l’on cherche à établir. Par exemple, concernant les armes chimiques en Syrie, on n’évoque que 3 incidents : la Ghouta (2013), Khan Sheykhoun (2017) et Douma (2018), afin d’affirmer que « l’opposition syrienne n’a pas les capacités de conduire une opération d’une telle ampleur avec des agents chimiques ». Pourtant, les Nations Unies ont recensé plus de 300 occurrences en Irak et en Syrie ; Bachar al Assad utiliserait-il donc ses armes en Irak ? Evidemment non. Mais on n’en parle pas, car il s’agissait d’attaques entre factions rivales ou contre des positions gouvernementales, contredisant l’idée que seul Bachar al-Assad disposait d’armes chimiques. D’ailleurs, comme on peut le lire dans mon livre, en 2012, le président Obama adresse sa « ligne rouge » au gouvernement syrien, mais aussi – ce que l’on ne dit jamais – aux « autres acteurs sur le terrain », car 10 mois avant l’attaque de la Ghouta, on avait des indications très claires que les rebelles islamistes avaient des armes chimiques, dont certaines provenant du dépôt de la base militaire de Darat Izza.

Dans les affaires Skripal et Navalny, on retrouve les mêmes procédés. Les articles de presse se multiplient pour qualifier Vladimir Poutine d’empoisonneur. Mais, objectivement, qu’en est-il ? Admettons qu’ils aient été empoisonnés. Dans les deux cas, les laboratoires occidentaux n’ont pas été en mesure de déterminer si le « novitchok » avait été produit en Russie. En fait, les impuretés dans ce type de toxique constituent une « signature » qui permet de déterminer son origine. Or, on sait qu’après la guerre froide, plusieurs pays occidentaux ont synthétisé du « novitchok » (entre autres, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la Tchéquie), et que des échantillons ont été vendus à des organisations criminelles. Dans l’affaire Skripal, le laboratoire de Porton Down n’avait pas été en mesure d’affirmer que le poison avait été produit par la Russie, c’est pourquoi, après d’âpres discussions entre le directeur du laboratoire et le cabinet de la 1ere Ministre, Theresa May (et les autres gouvernements occidentaux par la suite) ont dû employer l’expression « toxique d’un type développé par la Russie ».

Dans l’affaire Navalny, le gouvernement allemand est dans la même situation et utilise le même artifice :

« A l’instigation de la Charité – Médecine Universitaire de Berlin, un laboratoire spécial de la Bundeswehr a réalisé un test toxicologique à partir d’échantillons d’Alexeï Navalny. Ainsi, la preuve sans équivoque d’un agent chimique neurotoxique du groupe Novitchok a été fournie. Alexeï Navalny avait été transporté de Russie à Berlin pour un traitement médical le 22 août avec des symptômes d’empoisonnement. »

C’est pourquoi, comme on le constate, le gouvernement allemand se garde bien d’affirmer que a) le Novitchok analysé a effectivement été produit en Russie et b) Navalny a été empoisonné par le gouvernement russe ; mais enjoint la Russie à fournir des explications. Ce qui n’excuse personne, mais n’autorise pas non plus à accuser Vladimir Poutine ! Car Navalny a égratigné de nombreux autres acteurs dans sa lutte contre la corruption, qui pourraient avoir eu l’intention de se venger ou de l’empêcher de nuire… En fait, les hypothèses sont suffisamment nombreuses pour faire douter de la sincérité des Occidentaux, d’autant plus que dans les deux affaires, ils ont refusé de partager leurs preuves et leurs éléments d’analyse avec la Russie. Le complotisme se construit autour des zones d’ombre…

On peut donc probablement reprocher au gouvernement russe de n’avoir pas investigué sérieusement ces cas, et on peut certainement lui reprocher de manquer de transparence sur ces affaires. Mais tirer la conclusion que la seule explication possible est que Navalny a été empoisonné par le gouvernement russe (lire : Vladimir Poutine) parce que a) il est le seul à avoir pu utiliser du Novitchok et b) cela aurait déjà été fait pour Skripal relève tout simplement du… conspirationnisme !

2. Une deuxième technique est de déterminer la conclusion d’un raisonnement, puis de rechercher des hypothèses en conservant celles qui lui correspondent et en rejetant celles qui ne correspondent pas : on crée ainsi une sorte de logique. Techniquement parlant, cette méthode peut fonctionner pour des situations simples, comme élucider un meurtre avec un nombre restreint de coupables possibles, par exemple. En revanche, pour les problèmes multidimensionnels que l’on voit en politique ou stratégie internationale, les chances de se tromper sont énormes.

Ainsi, pour l’affaire Skripal en 2018, le site Bellingcat est arrivé à « identifier » les auteurs de l’empoisonnement à Salisbury avec une succession d’approximations : on n’a pas cherché à savoir qui était Boshirov (un des deux Russes identifiés à Salisbury), mais on a cherché un individu avec un profil correspondant. On a commencé par définir un profil type d’un officier de renseignement militaire russe, puis cherché un personnage qui puisse y correspondre. On a choisi une unité militaire dans laquelle on pensait qu’un tel agent aurait pu être formé, puis on a cherché dans les médias (articles de presse, documents d’archives et autres) des mentions concernant des individus correspondant au profil établi, ce qui a conduit au colonel Tchepiga. Les photos publiées dans la presse de l’individu identifié à Salisbury (Boshirov) et l’ « agent » du GRU Tchepiga montrent effectivement une ressemblance. Mais elle n’est que superficielle : une analyse faciale plus poussée montre qu’il n’y a qu’une probabilité de 2,8% pour qu’il s’agisse de la même personne. En fait, avec cette même méthode, on aurait tout aussi bien pu trouver un coupable en France ou en Suisse ! De fait, une mission de ce type – en admettant même qu’elle ait été planifiée par le gouvernement russe – ne serait pas du ressort du GRU (qui n’a pas les compétences techniques et les réseaux pour le faire), mais par le Service de renseignement extérieur (SVR) qui dispose de réseaux clandestins un peu partout dans le monde (comme la CIA ou la DGSE). Le problème est que le SVR est très peu connu, c’est pourquoi on évoque le GRU (ou le FSB) pour attribuer des opérations clandestines (ingérence dans les élections, etc.), malgré le fait que ces deux services n’ont ni les ressources, ni les compétences, ni les agents pour le faire ! Donc on a cherché et trouvé un « agent du GRU » ! La même démarche aurait permis de trouver un « agent du SVR »… à condition – qu’à la différence des militaires – ce type d’agent soit sur les réseaux sociaux !

En fait, Bellingcat et Conspiracy Watch se réfèrent à la même démarche que celle utilisée par le Dr Barbara Hatch Rosenberg dans l’affaire de l’ « Amerithrax » (septembre-octobre 2001). Elle a établi le profil de l’auteur des attaques dans un document publié sur l’internet («Possible Portrait of the Anthrax Perpetrator ») en ayant déjà le suspect en tête. C’est ce qui a conduit le FBI à arrêter Steven Hatfill, qui sera déclaré innocent en 2008, après que le FBI a découvert qu’il n’y avait « pas la moindre étincelle de preuve indiquant que Hatfill avait quelque chose à voir » avec les attaques.

C’est également la raison pour laquelle la lutte contre le terrorisme stagne depuis des décennies : on tente d’expliquer le phénomène à travers nos propres préjugés, en créant des réalités artificielles. C’est ce que la France expérimente au quotidien dans le Sahel : elle tue des terroristes, mais n’affaiblit pas le terrorisme…

3. Une troisième technique est de comparer des informations/données de nature différente et jouer sur des différences de perception. Par exemple, lorsqu’on m’attribue l’affirmation qu’il y a cent fois moins de victimes au Darfour que ce qu’affirment les experts. C’est évidemment faux, et l’explication est en toutes lettres dans mon livre : je fais la distinction entre les victimes de la violence (massacres, assassinats et tueries diverses) et les victimes dues aux conséquences du conflit (maladies, malnutrition, famine, etc.). La première catégorie est assez claire : des photos ou des observations faites par des observateurs/militaires étrangers permettent d’avoir une idée assez précise de l’ampleur du problème. La seconde catégorie, en revanche est beaucoup plus floue, car il est très difficile – pour ne pas dire hasardeux – d’attribuer au conflit des situations sanitaires qui sont déjà naturellement précaires dans toute la région sahélienne. J’ai moi-même eu l’occasion de me pencher sur cette question avec des spécialistes de l’OMS au Darfour, et on ne parvient généralement à quantifier le phénomène qu’à partir de calculs et d’évaluations statistiques. En poste au Soudan en 2005-2006, nous avions dénombrés environ 2’500 morts de mort violente durant cette période. Un chiffre qui correspond à ce que l’on observe bon an mal an au Darfour. Or, durant la même des experts occidentaux ont dénombré 200’000 morts pour la même période. Pourtant, les activités humanitaires se sont déroulées normalement durant ces deux ans et la visibilité sur l’ensemble des victimes n’atteignait pas ce chiffre. En fait, on crée une confusion dans la définition de ces chiffres et la manière de les calculer pour les agréger et alimenter l’idée d’un génocide.

Que des militaires soudanais aient commis des crimes, c’est très probable ; mais affirmer que le gouvernement soudanais ait cherché à commettre un génocide au Darfour n’est qu’une construction intellectuelle. En fait, on est bien davantage sur une mauvaise gestion du conflit, que les pressions internationales n’ont pas contribué à améliorer.

4. Finalement, une quatrième arme des conspirationnistes est l’attaque personnelle contre ceux qui tenteraient de les contredire. Ces derniers appartiendraient aux Illuminati, aux Frères Musulmans, à l’extrême-gauche, à l’extrême-droite, s’exprimeraient « sur la télévision d’Etat russe », etc. C’est la manière moderne d’ostraciser des opinions et d’éviter les discussions sur la substance des choses.

Le problème de qualifier de « complotisme » les opinions divergentes est de rétrécir notre champ de vision. On tend ainsi à créer une dystopie qui influence négativement notre manière d’agir. Par exemple, si l’on avait dit, en septembre 2014, qu’intervenir militairement en Irak pourrait déclencher des actes terroristes en France, aurait-on agi de la même manière ? N’aurait-on pas entouré cet engagement de mesures de protection plus sérieuses en métropole ? De même, si on avait décrypté avec plus de sensibilité le mécanisme des violences à la suite de la publication des caricatures en 2005-2006, n’aurait-on pas suivi l’exemple de la Norvège et mieux « emballé » leur publication par Charlie Hebdo ? Le fait d’expliquer le terrorisme comme une fatalité liée à une volonté de conquête de l’Occident ou à la destruction de nos valeurs a pour conséquence que nous ne remettons pas en question la manière dont nous agissons. C’est pourquoi le chapitre « Charlie Hebdo » n’est manifestement pas clos, et c’est pourquoi le terrorisme n’a fait qu’augmenter ces 30 dernières années. C’est exactement l’objet de mon livre. Il serait bon que certains sortent de leurs schémas intellectuels et de leurs préjugés car ce sont eux qui créent les catastrophes.

Culture, Politique, Voix

Quel professionnalisme!

Il n’aura pas fallu longtemps pour que les entretiens avec Jacques BAUD que j’ai publiés ici, me valent d’être de facto cataloguée.

Dans le cadre d’une « mise  à jour » d’un article qu’il lui a consacré, le journaliste Antoine Hasday fait allusion à ces entretiens et me présente ainsi:

«  déboutée de sa plainte en diffamation contre la chercheuse Cécile Vaissié qui avait évoqué sa proximité avec les réseaux du Kremlin »…

Ce même journaliste avait rendu compte, pour Slate, du procès qui nous a opposés, cinq autres plaignants et moi, à cette « chercheuse »  et à son éditrice.

Que mes recueils de nouvelles soient traduits en russe et publiés à Moscou depuis 2004, pour ces personnes si au fait, apparaît impossible sans soutien financier du Kremlin.

C’est ce que Cécile VAISSIE, dans son ouvrage « Les Réseaux du Kremlin en France » a laissé entendre, c’est ce que ce que ce « journaliste » relaie.

Comme je l’ai indiqué ici, un procès en appel nous attend, Cécile VASSIE, son éditrice et cinq des plaignants sur les six que nous étions au départ.

Il va de soi que ce « journaliste »  n’en fait pas mention.

Histoire, Politique, société, Voix

Le monde politique, la belle affaire!

Le feuilleton Navalny se poursuit, qui se soucie de sa vie? On commente, on affirme, pendant ce temps-là, un homme est dans le coma.

Comme nul ne sait exactement ce qui lui est arrivé, on reste dans un flou qui n’a rien d’artistique.

Alors que l’on ignore ce qui a favorisé le transfert du blogueur et activiste russe en Allemagne pour y être soigné, on y va de son appréciation personnelle.

En d’autres termes, on est en pleine interprétation de faits qui, peu à peu, deviennent des « vérités ».

Car à défaut de connaître le fond de l’affaire, nombre de personnes se contentent d’entonner les sempiternels refrains qui dressent « pro-russes » contre « russophobes ».

Alors que le monde politique est d’une telle opacité! Tissé de passions et d’intérêts, il fascine, exaspère ou indiffère.

Car sous couvert d’arguments sont véhiculés toutes sortes de propos qui devraient nous convaincre d’une cause ou d’une autre.

Or ce ne sont toujours que des points de vue que chacune et chacun est libre de partager ou non.

En l’occurrence et sans éprouver de sympathie particulière pour Navalny, je pense à lui, pris qu’il est au coeur de tensions qui vont bien au-delà de son seul engagement d’activiste.

Politique, société

Génie médiatique

Comme dans de nombreux pays, la Russie se penche sur les retraites. Y toucher n’est jamais une mince affaire, à maintes reprises, cela a pu être observé ici ou là.
Plutôt que de s’arrêter de manière qui suscite l’intérêt, sur cette réforme qui, en ce moment, vise la Russie, notre chère RTS ou disons partie de ses journalistes pour être précis, préfère y mettre en avant son joker favori, Navalny.
Alors que ce Monsieur, comme on ne cesse de le répéter ici, ne représente en rien ce qui est sans cesse dit de lui, à savoir qu’il serait le principal opposant du Kremlin, l’évocation de son nom ne sert qu’à détourner l’attention du public d’un véritable problème de société.
Mais que la RTS planche de manière un peu plus sérieuse sur le sujet! Alors, de vrais débats pourront s’engager.
Face à une telle aporie, c’est la qualité même de l’information et du journalisme que l’on ne peut que déplorer. Car aporie, il y a bel et bien en ceci qu’on informe et désinforme tout à la fois.
Oui, la réforme des retraites est très impopulaire en Russie mais non, l’élément à retenir de manifestations qui expriment colère et autres sentiments n’est pas l’arrestation de quelques proches de Navalny.