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En ces Pâques orthodoxes célébrées au lendemain de la Fête du Travail…

En ce dimanche de Pâques orthodoxes dont la célébration suit celle de la Fête du Travail, ma pensée va à celles et ceux qui ont connu et l’Union Soviétique et ce que sont devenues ses Républiques après sa chute.

Pour ce qui nous concerne, nous vivrions dans des pays où l’expression serait libre. Ainsi du moins, nous est-il asséné ce rappel par autant d’esprits aussi savants que tolérants qu’impose le champs médiatique.

A tel point que, de mon blog, autrefois hébergé par la Tribune de Genève, la gestion des commentaires a été estimée si défectueuse qu’elle a entraîné son exclusion de la plateforme qui l’avait pourtant accueilli 9 ans durant.

A tel point encore que, d’un groupe de journalistes sur un réseaux social bien connu, j’ai été bannie sans préavis alors que je me réjouissais d’un débat contradictoire, nul n’étant a priori investi de « la vérité ».

A tel point, enfin, que de mon oeuvre littéraire traduite en russe et publiée à Moscou, l’auteure d’un ouvrage paru en France en 2016 interroge les liens qu’elle aurait avec le Kremlin.

Que vaut cet Occident qui exclut?

En ce dimanche de Pâques orthodoxes, en ce lendemain de Fête du Travail, il  me tenait à coeur de partager avec vous ce qui a décidé de mes études de russe.

J’avais 15 ans, je vous invite à écouter ceci et cela.

Histoire, Politique, Voix

Relations entre Russie, Turquie et Ukraine, deux questions à Jacques BAUD

-Dans un article paru sur le site Geopragma  Renaud Girard livre une curieuse appréciation des relations entre les présidents russe, turc et ukrainien. Il semble que cela soit un peu plus complexe quil ny paraisse et que chacun joue sa partition, quen pensez-vous?

Jacques BAUD: Cet article reflète d’une part le regard ethnocentrique – pour ne pas dire carrément « franchouillard » – que la presse française porte sur les événements hors de l’Hexagone, et d’autre part, sa conformité servile avec la vision gouvernementale… un peu comme la « Pravda » ! Ce qui ne correspond pas à nos attentes et ne se plie pas aux décisions irréfléchies de dirigeants occidentaux incompétents, devient ipso-facto « anti-occidental »… et quand ce n’est pas le cas, on arrange les faits pour que cela le devienne.  Ainsi, lorsque Renaud Girard affirme que la Russie « frappée de nouvelles preuves l’incriminant dans l’explosion d’un dépôt de munitions tchèque en 2014 », soit il a des informations plus secrètes que les miennes (pas impossible), soit il est (comme d’autres) profondément malhonnête et manque totalement d’intégrité.

Le président de la République tchèque Miloš Zeman constate, lui, – comme moi – que durant 6 ans, personne n’a évoqué d’agents russes liés à cette explosion et que le rapport des services secrets (BIS) « indique qu’il n’y a aucune preuve ou témoignage de la présence de deux agents russes sur le site »… 

Tout d’abord, ni la Russie ni la Turquie ne cherchent à faire « une alliance anti-occidentale », mais tentent de préserver leurs intérêts, comme l’Ukraine, devenue victime de l’Occident. 

• Zelenski est demandeur. Il a été élu sur un discours plus modéré à l’égard de la Russie, mais sa liberté de manœuvre est limitée, car les Occidentaux veillent. Son économie n’est pas « taillée » pour le marché européen, et l’Euromaïdan s’est traduit par un appauvrissement de l’Ukraine, dont le système n’est ni viable, ni réformable. C’est d’ailleurs pour cette raison que le projet Nord Stream 2 les perturbe : le gaz russe ne passera plus par leur territoire : les oligarques ukrainiens ne pourront plus le détourner à leur profit et ils devront le payer plus cher. C’est le même phénomène avec les pays baltes qui ont voulu interdire le transit de la Russie vers la Baltique par leurs ports. Résultat : la Russie fait passer tous ses échanges par Königsberg et les ports baltes ont vu leur chiffre d’affaire chuter et les pays vendent leurs matériels ferroviaires au prix de la ferraille… 

• Erdogan peut jouer un rôle de « pont » en soufflant le chaud et le froid : il achète des S-400 aux Russes et vend des drones aux Ukrainiens. Cela lui donne une ouverture auprès des deux pays et une stature régionale qui pourrait être utile à la fois aux Russes et aux Ukrainiens. Pourquoi achète-t-il des S-400 russes ? Tout simplement parce qu’il veut un système de défense aérienne qui ne soit pas intégré à l’OTAN et donc activé ou désactivé selon les décisions de Washington. Il se rappelle que les Américains lui ont « tiré dans le dos » en intervenant en Irak en 2003 contre l’avis de la Turquie, qui avait anticipé la déstabilisation régionale qui a suivi et dont elle subit les conséquences. D’ailleurs, le « timing » (je ne parle pas du fond) de la décision de Biden pour reconnaitre le génocide arménien illustre l’incohérence occidentale pour calmer les esprits : sans vraiment pousser Erdogan dans les bras de Poutine, on le tient à distance !…

• Poutine est en position de force. L’Ukraine sait que son armée (même conseillée par des officiers de l’OTAN) n’est pas en mesure de reprendre le Donbass. Elle a donc entrepris de renforcer ses préparatifs d’attaque dès février 2021, afin de provoquer une intervention russe, qui aurait contraint les Occidentaux à s’impliquer. Cette tentative a échoué : personne ne veut, ni n’a intérêt à s’engager dans un tel conflit. Les Russes ont saisi l’occasion pour effectuer un exercice et prépositionner des équipements en cas de nécessité, puis se sont retirés. Sans les Américains et les Français, l’Ukraine reprendrait certainement un dialogue avec la Russie : Poutine et Zelenski le savent. Avec la Turquie, Poutine a des intérêts communs, notamment en matière de sécurité dans la région du Caucase, mais aussi en Syrie, où la création d’un Etat kurde (dominé par le PKK – mouvement terroriste – soutenu par la France, et non par la Russie) constitue une menace pour la Turquie. Par ailleurs, l’ostracisme contre la Russie la pousse vers la Chine, ce qui lui donne plus de liberté d’action par rapport à ses partenaires économiques traditionnels en Europe de l’Est. Au lieu de renforcer le « pôle occidental », c’est le « pôle asiatique » qui se renforce.

En fait, les grands perdants à moyen et long terme sont les Européens : ils perdent un marché russe prometteur et doivent supporter seuls le délabrement économique des ex-pays de l’Est rongés par la corruption. Ainsi, l’Ukraine est devenue un puits sans fond pour l’UE. Et la corruption y a augmenté de 30% depuis 2014… en partie grâce à Biden !… J’ai participé à un programme de l’OTAN  de lutte contre la corruption en Ukraine… auquel l’OTAN elle-même ne croyait pas… c’est tout dire !

Quant au partage de la Libye entre la Turquie et la Russie, c’est tout simplement de la propagande. Après avoir mis sur pied un gouvernement islamiste à la solde des Frères Musulmans, la France s’est empressée de le « lâcher » et de soutenir le général Haftar, mis en place et soutenu par les États-Unis. Renaud Girard, dans l’article que vous citez, est d’ailleurs bien ingrat envers les militaires français morts pour Haftar et oublie commodément que la France ne respecte pas le droit international pour lui fournir des missiles ultramodernes ! A l’inverse, qu’on le veuille ou non, la Turquie est restée fidèle à ses engagements envers le gouvernement de Tripoli. Quant à la Russie, malgré les rumeurs de mercenaires russes, elle ne s’est jamais prononcée en faveur de Haftar, et a tenté de se poser en médiatrice du conflit. 

Il y a deux leçons essentielles, ici. La première est qu’il ne faut pas regarder cette « crise » (ou ces crises) en noir/blanc. Soit Poutine, soit Erdogan la gèrent avec plus de finesse qu’il n’y parait. Le triangle « les amis de mes amis sont mes amis » fonctionne bien, mais dès qu’on y introduit un « ennemi », le système devient ingérable pour un occidental… mais pas pour un oriental !… Ce qui apparait comme un revers pour un esprit simple, penche plutôt en faveur de Poutine pour un esprit averti…

La seconde leçon à tirer est que les exemples ci-dessus montrent que pratiquement tous les foyers de tension viennent de trahisons, d’incohérences et du non-respect du droit international par les pays occidentaux. Je ne pense pas que le bombardement de civils au Mali soit en faveur de la population malienne, mais cela explique qu’en Afghanistan, les Occidentaux tuent plus de civils (qu’ils devraient protéger) que l’Etat Islamique !…

-Sagissant maintenant de laccueil réservé par le Président turc à son homologue ukrainien à Istanbul, peut-on y voir lexpression dun soutien à la volonté du second de récupérer la Crimée, au regard des tensions qui existent sur la péninsule avec la communauté tatare?

Jacques BAUD: Je ne pense pas qu’il y a ait une réelle tension autour de la communauté tatare ; et dans tous les cas elle n’est certainement pas plus importante que sous le régime de Kiev. En fait, c’est davantage un thème de la propagande occidentale qu’un réel problème. Tout d’abord, dès l’annexion de la Crimée, l’assemblée des Tatars de Crimée a voté une résolution en faveur d’une « autonomie ethnique » au sein de la Russie. Aujourd’hui, la communauté tatare a un statut qu’elle n’a jamais eu en plus de 20 ans avec l’Ukraine : le tatar est devenu une des 3 langues officielles de la Crimée, l’enseignement en tatar est garanti, les terrains occupés illégalement par la communauté durant la période ukrainienne leur ont été officiellement attribués et une grande mosquée leur a été construite à Simferopol. Leur sort est donc largement plus enviable que sous le régime ukrainien… Ceci étant, qu’ils soient ukrainiens ou russes, ils resteront une sorte de « bargaining chip » pour les Turcs qui continuent de voir la Crimée comme une partie de leur empire passé. 

-Merci, Jacques BAUD!

Culture, Histoire, Politique, société, Voix

Quand une émission télévisée grand public nous raconte la Russie…

Donc je me suis à nouveau forcée à regarder l’émission animée par cette jeune femme dont il a été question ici mais dont il paraît préférable de taire l’identité vu qu’elle semble éveiller l’activité d’algorithmes d’un réseau social bien connu.

Coïncidence ou pas, après avoir évoqué la difficulté de la dame à nommer correctement celui dont elle parlait et dont le sort tient en haleine tant de nos médias, ce sujet donc a été impossible à partager dans des groupes dudit réseau social.

En d’autres termes, les algorithmes ont paré à la trop grande diffusion de l’ignorance de cette animatrice d’émission grand public.

Le fait est que, dans celle que je me suis infligée à nouveau, d’émission, le prénom de celui dont on a appris qu’il avait mis un terme à sa grève de la faim a été le bon. Merci pour lui, quand même, cela dit sans la moindre ironie. Car oui, il m’importe de le souligner ici une fois encore, c’est à la russophobie patente de tant de nos médias que je réagis, le sort de cet homme étant à distinguer de ce qui en est fait.

Mais comment se battre contre autant de mensonges diffusés à grande échelle et à grands renforts d’appuis autant financiers que politiques? C’est David contre Goliath, ce blog et les médias mainstream! Qu’à cela ne tienne, ce qui y est énoncé l’aura été.

Car à découvrir cette nouvelle séquence médiatique consacrée à celui qu’on s’obstine à présenter comme le  « principal opposant » du Kremlin,  la narrative met la dramaturgie au service d’une évidente propagande.

Dans l’entretien que nous avons eu avec Jacques Baud et qui a été publié ici hier, l’éclairage qu’il nous livre permet d’emblée de comparer la réalité de faits aux broderies énoncées dans le cadre de cette émission fort suivie et prisée par la confiance que lui accorde son public..

Nul(le) n’est obligé(e) d’aimer « la Russie de Poutine ».

Mais le mépris affiché de certain(e)s journalistes envers un peuple qui a élu son Président avec un score de voix autrement plus élevé que celui obtenu par d’actuels Présidents occidentaux, ce mépris-là, c’est lui que je combats tant il déshonore la profession de journalste.

Histoire, Politique, Voix

Tensions entre Etats-Unis et Russie, reprise de nos entretiens avec Jacques BAUD

-Nos médias se félicitent de la politique étrangère de Joe Biden et pourtant, les tensions entre les États-Unis et la Russie ne semblent pas sapaiser ?

Jacques BAUD: -En effet ! Il est cocasse de voir Pascal Boniface se faire le chantre de « Super Biden » entre ses larmoiements pour n’être pas suffisamment invité dans les médias ! En fait, comme me l’avait dit à l’époque un de mes instructeurs de la CIA, les Européens comprennent très mal le système politique américain : il y a des Démocrates plus à droite que des Républicains et des Républicains plus à gauche que des Démocrates. C’est particulièrement vrai en matière de politique étrangère, que les Démocrates mènent généralement de manière plus agressive. Trente ans plus tard, c’est toujours vrai ! La composition de l’équipe de Biden l’indiquait déjà en 2020, mais en France, on ne voit bien que ce que l’on veut voir ! (Ce qui explique d’ailleurs les petits désagréments juridiques de certains, plus dus à leur méthode de travail qu’au fond de leur pensée… Je me comprends !)

La politique étrangère de Joe Biden est analogue à celle de Donald Trump : sans en avoir le côté flamboyant, elle est tout aussi chaotique. Ainsi, le 13 avril, lorsque Joe Biden propose à Vladimir Poutine un sommet pour discuter « toute une série de problèmes », les Russes répondent avec prudence et veulent voir si cette initiative reflète un réel souhait d’apaisement. Manifestement, les Russes ont mieux compris que Pascal Boniface, car le 14 avril Joe Biden impose de nouvelles « sanctions dures » à la Russie… L’art de prendre des mouches avec du vinaigre ! 

Quant à la rationalité de ces sanctions, ce n’est pas beaucoup mieux ! Pour les justifier, Joe Biden évoque l’attaque informatique de décembre 2020 (affaire SolarWinds) et les primes offertes par la Russie aux Taliban pour tuer des militaires américains. Deux affaires pour lesquelles les Américains n’ont jamais apporté aucune preuve ! Pour l’affaire des primes, non seulement même leurs services de renseignement pensent que c’est une fausse information, mais l’année 2020 a été la première année de la guerre en Afghanistan où les Américains n’ont pas eu un seul mort ! Quant à l’affaire SolarWinds, il apparait qu’elle a son origine en Israël et n’a aucun rapport avec la Russie…

Il n’y avait donc aucune volonté d’apaisement du côté américain, ce qui explique la retenue russe.  

– Laffaire Navalny refait surface et saccompagne daccusations sur le sabotage de dépôts de munitions en Tchéquie. Vous avez été en poste à lOTAN à l’époque des faits. Quen est-il ?

Jacques BAUD: -En fait, il faut revenir au 17 avril, lorsque les autorités russes annoncent avoir arrêté des individus qui préparaient un coup contre le président Lukashenko du Belarus. Vrai ou faux ? Dans cette ambiance de guerre des mots, on n’en sait rien. Toujours est-il que dans son discours à l’Assemblée Fédérale du 21 avril, Vladimir Poutine déclare :

[…] vous pouvez penser ce que vous voulez, disons, du président ukrainien Ianoukovytch ou de  Maduro au Venezuela. Je le répète, vous pouvez les aimer ou ne pas les aimer […]. Vous pouvez avoir votre propre opinion sur la politique du président du Belarus Alexandre Loukachenko. Mais la pratique consistant à organiser des coups d’État et à planifier des assassinats politiques, y compris ceux de hauts fonctionnaires – eh bien, cela va trop loin. C’est au-delà de toutes limites.

Naturellement, aucun média occidental n’a relevé ce passage (ce qui semble indiquer que les accusations de Poutine sont bien réelles). Le point intéressant ici est que dans les heures qui ont suivi l’annonce de ce démantèlement, la Tchéquie a subitement accusé la Russie d’être responsable de l’explosion du dépôt de munition de Vrbětice en 2014 et annoncé l’expulsion de 18 diplomates russes… Pour ajouter au ridicule, l’accusation tchèque désigne comme responsables du sabotage les deux mêmes « agents » du GRU que Bellingcat avait « identifié » dans l’affaire Skripal.

En 2014, j’étais responsable de la lutte contre la prolifération des armes légères à l’OTAN. Ce dossier comprenait également la sécurité physique et la gestion des dépôts d’armes et de munitions (PSSM) des pays de l’OTAN. Or, l’accident de Vrbětice avait clairement été identifié comme un problème technique de défaut de maintenance, et strictement rien n’indiquait une action de sabotage. Clairement, la Tchéquie ment.

Cette désinformation, favorisée par la corruption endémique en Tchéquie participe aux efforts américains pour culpabiliser l’Allemagne de persévérer dans son projet Nord Stream 2 avec la Russie. Accessoirement, elle a permis d’influencer négativement la décision tchèque d’acquérir le vaccin Spoutnik V, qui divisait la classe politique (en provoquant la démission du ministre de la santé Jan Blatný au début avril parce qu’il s’opposait à l’acquisition du vaccin russe !), et d’exclure la firme russe ROSATOM de la compétition pour la construction d’une centrale nucléaire en Tchéquie !.. Navalny devrait exercer ses talents contre la corruption en Tchéquie (qui dispute, par ailleurs, à la Hongrie la première place mondiale du nombre de morts CoViD par habitants, avec un taux quatre fois supérieur à celui de la Russie) ! Ce qui donne une image assez précise de la qualité et de l’intégrité du leadership tchèque ! 

Donc, malgré sa conférence sur le climat, Joe Biden conserve les principales caractéristiques de la politique étrangère de Trump : le parjure (avec le non-respect de l’accord sur le retrait d’Afghanistan), le mensonge (avec le remplacement des militaires américains en Afghanistan par des mercenaires, qui ne tombent pas sous le coup de l’accord signé), la sottise (voir plus haut) et l’incohérence (ditto)… « Super Biden » !

Merci de vos éclairages, Jacques Baud.

Histoire, Politique, société, Voix

Les guerres invisibles… et le contrôle des cerveaux

D’un article publié par Le Monde, ce 16 avril 2021 et intitulé Fini les illusions de l’après-guerre froide : le retour de « l’ennemi », nouvelle réalité pour la France, je vous propose de méditer ces deux extraits. Il s’agit de propos tenus par Thomas Gomart, directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI):

« nous assistons à un enchevêtrement des affaires civiles et militaires. (…)un pays peut, par exemple, simultanément envoyer un signal stratégique avec des manœuvres nucléaires, faire des exercices conventionnels, infiltrer des forces spéciales, tout en agitant les réseaux sociaux et en conduisant des actions via les médias traditionnels. Et tout ça entremêlé ».

« A la différence des guerres de masse du XXe siècle, les guerres invisibles ne visent pas à détruire ou contraindre les corps, mais plutôt à prendre le contrôle des cerveaux et des flux d’information. Elles sont fluctuantes, parce qu’elles visent à la maîtrise des nœuds névralgiques, ce qui n’exclut pas qu’il puisse y avoir un affrontement militaire direct. L’agilité réside dans la capacité à passer d’un champ à un autre, de l’antagonisme direct à la coopération ou du moins à la non-confrontation ».

Il semble bien que tout soit énoncé, ici, de manière assez claire, non?

Culture, Histoire, Politique, société, Voix

La russophobie, oui, de toutes mes forces je la rejette.

Vous doutiez de la pression exercée sur la Russie? En voici un témoignage, celui de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. Elle s’exprime le jour même du crash d’un avion type Tupolev 154, survenu le 25 décembre 2016.

L’avion s’écrasait en mer Noire, à son bord, 92 passagers parmi lesquels la charismatique Doctoresse Elizaveta Glinka, Docteur Lisa comme on l’appelait, et 60 membres des Choeurs de l’Armée rouge. Si ce n’était pas éprouver la Russie au plus profond d’elle-même, qu’est-ce que c’était, sinon?

Un accident… ah oui, évidemment. Cela arrive, ma foi.

Que nos élites -ou dites telles- continuent à entretenir la russophobie comme elles s’y emploient et vous en apprécierez les conséquences tant s’observe la crédulité face aux « infos ». Il ne s’agit pas de vénérer le Président russe ou de l’exécrer, il s’agit juste de se montrer un tantinet critique.

Depuis des années, des personnalités sont mises en lumière au nom de soi-disantes valeurs qu’elles défendraient et nos médias relaient en boucle leur tout aussi soi-disant combat.  Plusieurs d’entre elles ont été citées et nommées, ici. Un cinéaste, une journaliste, un blogueur pour le plus récent.

Qu’à cela ne tienne, faute de temps, faute de curiosité intellectuelle ou de confiance à accorder à d’autres sources que celles, très sélectives d’agences de presse, on relaie leur communication ciblée et ainsi se propagent les mensonges.

Ce blog n’a rien de « politique » comme on veut le présenter. Je sais qu’on le déconseille pour la proximité qu’il afficherait avec le Kremlin. Je le sais d’autant mieux que j’ai eu les honneurs d’un ouvrage qui met en cause mes activités littéraires et interroge leur lien au pouvoir russe.

Quand se présente le seul discrédit à jeter sur un être et son oeuvre pour imposer le mensonge, on est dans une société qui corrompt. Fière de l’absence de tout soutien financier que je percevrais de quiconque, je maintiendrai ma ligne, celle du coeur et de l’amour que je porte à la Russie.

Politique, société, Voix

27 ministres européens des Affaires étrangères au chevet d’un gréviste de la faim…

La lecture de cet article de la Tribune de Genève -en réalité, une dépêche de l’AFP- en laisse plus d’un pantois, en témoignent les commentaires déposés à sa suite.

Il y est question du sort de celui qu’on a désormais fait comprendre au public occidental qui tente de s’informer, qu’il était « le principal opposant de Vladimir Poutine ». Certains journalistes l’ont appelé Alexandre, d’autres, Sergueï, en réalité, son prénom est Alexeï et son nom de famille, Navalny et c’est donc de lui que traite ladite dépêche reprise par le grand quotidien genevois.

De cet homme, il a été à plusieurs reprises question ici, vous le savez. Dans le cadre de l’un des nombreux entretiens que nous avons eus avec Jacques BAUD sur la désinformation, il a été expliqué ce qu’il en était de cet « empoisonnement », je vous invite vivement à le relire ici.

Ce qu’on découvre dans la dépêche de l’AFP a, heureusement fait réagir quelques commentateurs. Sinon, j’aurais cru rêver.

Imaginez, en effet, que, je cite, « Le sort d’Alexeï Navalny a été au programme lundi d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des 27, consacrée plus largement aux rapports avec la Russie, avec notamment le déploiement de troupes russes aux abords de l’Ukraine et les expulsions croisées de dizaines de diplomates russes et tchèques.

Le jour où le sort de n’importe quel innocent mort de faim et non celui d’un homme condamné pour corruption et qui se met volontairement en « grève de la faim » inquiétera « les 27 », alors on risque bien de passer dans « le monde d’après ».

Pour l’heure, nous sommes non seulement dans le même monde d’avant mais surtout, de plus en plus russophobe.

Merci aux trois commentateurs de l’article qui, chacun à leur manière, ont relevé l’aberration de pareille mobilisation européenne, interrogé à juste titre la responsabilité du Kremlin dans la décision du prisonnier d’entamer une grève de la faim et conclu à quel point était épuisante, la permanence de la propagande russophobe.

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À nos portes, la guerre

Ce matin, un ami qui se reconnaîtra, m’envoie par courriel un article d’un grand quotidien suisse français en ligne, qu’il accompagne d’un commentaire dont je le remercie tant il témoigne qu’écrire en réaction à ce qui se publie sur les médias mainstream n’est pas vain.

Car il faut bien le dire, le matraquage partisan de cesdits médias est, hélas, une réalité.

Et s’agissant de la guerre qui sévit depuis 7 ans dans le Sud-Est de l’Ukraine, les journalistes ne ménagent plus leurs efforts pour influencer l’opinion publique. Les victimes sont identifiées d’un côté, surtout pas de l’autre.

Un exemple flagrant l’avait démontré, lorsqu’à Odessa, la Maison des Syndicats avait été incendiée. C’était le 2 mai 2014, la rhétorique dont avait entre autre usé la Radio Télévision Suisse (RTS) pour témoigner de ce massacre avait été particulièrement éloquente.

Dans l’article du journal en ligne Le Matin de ce 17 avril que m’a fait parvenir cet ami, les morts ne sont qu’ukrainiens, au-delà de la ligne de front, ils ne se comptent pas. Mieux encore, l’usage de mines anti-personnel est attribué à la seule Russie alors que l’Ukraine y recourt tout autant. La preuve ici-même.

Pour le reste, vous aurait-on une fois expliqué comment le nationalisme ukrainien est mobilisé contre la Russie? Nationalisme ukrainien dont les liens avec le nazisme sont sus, nazisme sans cesse décrié lorsqu’on évoque l’holocauste mais soudain tu lorsqu’il sévit en Ukraine?

Et oui, à Kiev en juillet 2016, une grande avenue autrefois appelée avenue de Moscou, a été rebaptisée au nom de Bandera, un fidèle parmi les fidèles nazis.

Qu’à cela ne tienne, l’Ukraine a tous les risques d’être envahie par cette Russie dont on martèle journée faite le mal qu’elle inspire.

Et on informe, bien sûr. A tel point que j’ai pu lire, au gré de commentaires déposés sur des réseaux sociaux, que le Donbass était « occupé » par les Russes.

De cette région sinistrée de l’Europe où la guerre que se livrent les forces de Kiev et celles de dénommés « Pro-Russes » quand ils ne sont pas appelés « rebelles », il en a été question dans plus de 350 sujets de ce blog.

Et puis, y a été évoqué à deux reprises un ouvrage que je vous recommande, celui de Jean Géronimo paru aux éditions SIGEST.

Mais qui en a entendu parler, nos médias mainstream, depuis le début de ce qui n’était encore qu’une crise avant de se transformer en guerre fratricide, nos médias ayant de facto désigné l’ennemi russe aux portes de l’Ukraine?

Si cela s’appelle objectivité de l’information, alors il va falloir réviser le sens de ces termes dans l’ensemble des dictionnaires. Car non, on n’informe pas le public en Occident sur ce qui se passe en Ukraine.

On lui ment.

Culture, Politique, société, Voix

On sait les horreurs de la guerre, on découvre les sinistres trésors d’inventivité qu’elle inspire.

Des horreurs on sait toute guerre en compter plus qu’il n’en faut. Mais de là à s’en inspirer pour la création d’un parc d’attraction où se rendre en famille? Oui, vous avez bien lu et je n’invente rien.

C’est à l’Azerbaïdjan que l’on doit ce sinistre trésor d’inventivité.

Et si vous rechignez à le croire, rendez-vous à cette adresse qui vous donnera la preuve par l’image de l’inhumanité des promoteurs de ce site.

Le lieu rassemble mannequins de soldats arméniens en position humiliante, casques et armes récupérées et j’en passe, je vous laisse le soin d’apprécier ce qu’on présente comme modèle éducatif.

Les enfants azerbaïdjanais, emmenés par des adultes convaincus de former ainsi leurs progéniture, intègrent une belle vision d’avenir de paix et de respect à admirer autant de trophées de guerre!

On guette les réactions médiatiques, on attend les manifestations droits-de-l’hommistes, si promptes à se déployer pour dénoncer telle ou telle agression.

N’en est-ce pas une criante contre le peuple arménien? Que faut-il donc pour convenir aux standards de droits dits humains?

Politique, société, Voix

Voici qui fait plaisir!

Le 22 février 2021, une émission de la Radio suisse romande (RSR) a eu le mérite de mettre face à face deux points de vue sur  la Russie pour les confronter et laisser ainsi le choix aux auditrices et aux auditeurs de se faire leur propre idée dans la mesure du possible.

Isabelle Mandraud, l’interlocutrice française invitée de la RSR, est journaliste au grand quotidien Le Monde et a co-écrit avec Julien Théron, un ouvrage intitulé  » Poutine, la stratégie du désordre ».

On l’a entendue s’exprimer récemment sur la Crimée, il en a été question ici.

Piotr Tolstoï, l’interlocuteur russe, autre invité de la RSR, est l’arrière-arrière-petit-fils de l’écrivain du même nom. Actuel vice-président de la Douma, il a été longtemps journaliste avant d’intégrer le parlement en 2016.

Il est plaisant de constater que la RSR n’a pas encore perdu le sens de l’objectivité, à vous d’en juger ici.

J’ai eu, pour ma part l’honneur d’être invitée à participer à l’émission de débat qu’animait Piotr Tolstoï sur la première chaîne de télévision russe, Pervyj Kanal et j’en garde un souvenir prégnant.

J’y ai, en effet eu un aperçu de ce qu’était la liberté d’expression dont on aime à dire, chez nous, qu’elle serait étouffée.

Eh bien ce n’est pas tout à fait ce qui m’a semblé dans le cadre de cette émission fort animée et à laquelle avait été conviée, entre autre, une journaliste ukrainienne pour parler de ce qui continue de mettre son pays aux prises avec la Russie.

Ce que j’ai découvert comme qualité de débat entre toutes sortes de protagonistes n’a rien à envier à nos émissions télévisées françaises ou suisses. C’était le 22 octobre 2015,  Vremja pokozhet qu’animait encore Piotr Tolstoï à l’époque, a eu lieu en direct, vous pourrez vous en faire une idée en la regardant ici.